Jacques Desrosiers

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Jacques Desrosiers
Jacques Desrosiers
Patof, personnage pour enfant personnifié par Jacques Desrosiers
Patof, personnage pour enfant personnifié par Jacques Desrosiers

Jacques Desrosiers (8 juillet 1938 à Montréal - 11 juin 1996) est un acteur et chanteur canadien québécois. Il est surtout connu pour son rôle de Patof.

Sommaire

[modifier] Biographie

Fils du comédien burlesque Pierre Desrosiers et frère des chanteurs André Fontaine et Édouard Desrosiers, Jacques Desrosiers débute en 1956 comme imitateur et fantaisiste aux émissions de télévision Paillette et Music-Hall (SRC). Il présente bientôt ses spectacles mêlant chansons fantaisistes, parodies et imitations dans les cabarets du Québec, et notamment à la Casa Loma de Montréal.

Certaines de ses parodies, comme la Java à Lumina, Le Pedler et La Machine à laver, s'inscrivent sur les palmarès. Il participe, en 1963-1964, à la revue Zéro de conduite avec Dominique Michel, Denise Filiatrault et Donald Lautrec, et à la comédie musicale de Clémence Desrochers, Le Vol rose du flamant (1964).

On le voit comme animateur à Télé-Métropole aux émissions Les trois cloches (1958), Vaudeville (1970), Café terrasse (1972) et Madame est servie (1973). Comme comédien, il joue dans quelques films dont YUL 871 (1966), C'est pas la faute à Jacques Cartier (1967) et Après ski (1970).

C'est à travers le personnage du clown Patof, créé dans le cadre de l'émission Le cirque du Capitaine (Télé-Métropole, 1970), que Desrosiers connaît la gloire de 1972 à 1978. Il bat des records de vente avec la chanson Patof Blou, une adaptation de Mammy Blue de Roger Whittaker, et lance une série d'albums faits en collaboration avec Gilbert Chénier. Il fonde les Entreprises Patof qui mettent sur le marché divers articles à l'effigie du clown destinés aux enfants.

À CFTM, Desrosiers anime Patofville de 1973 à 1975, Patof raconte de 1975 à 1976 et Patof voyage de 1976 à 1978. Il créé ensuite un autre personnage pour enfant nommé Eugène qui évolue avec la marionnette Monsieur Tranquille (Roger Giguère). Jacques Desrosiers tient ensuite un rôle dans l'émission Chez Denise (SRC). À l'été 1980, Patof revient sur disque et en spectacle avec Nestor (Claude Blanchard). L'année suivante, il publie une autobiographie intitulée Millionnaire.

Comme comédien, Jacques Desrosiers a ensuite tenu des rôles dans les dramatiques Michel et François, de la série Avec un grand A (SRC, 1990) et Scoop IV (SRC, 1995), puis dans les films Le Party (1990) de Pierre Falardeau et La Florida (1993) de Michel Poulette.

Il a joué au théâtre dans quelques comédies, dont La muselière (1991) et Femme demandée (1995) au Théâtre des Variétés.

Jacques Desrosiers a succombé à un cancer des os et des poumons le 11 juin 1996 après une courte maladie.

[modifier] Citation

« À tous ceux qui ont un rêve et qui gardent encore l'espoir de le réaliser, à tous ceux qui, du fond de leur noirceur, cherchent la lumière, à tous ceux qui espèrent un lendemain meilleur, à tous les Patof de la terre... - Jacques Desrosiers, Millionnaire[1] »

[modifier] Filmographie

[modifier] Discographie

[modifier] Albums originaux

  • 1959 Et voici : Jacques Desrosiers (Fleur de lys)
  • 1960 Jacques Desrosiers au « Casa Loma » (En spectacle) (Apex)
  • 1963 Les trois cloches (Soleil)
  • 1964 Le vol rose du flamand (RCA)
  • 1964 Comédie twistée (Trans-Canada)
  • 1965 Sur la terrasse (Nouveau Montagnard)
  • 1968 Jacques Desrosiers (Soleil)
  • 1972 Patof en Russie (Campus)
  • 1972 Patof chez les esquimaux (Campus)
  • 1972 Patof chez les coupeurs de tête (Campus)
  • 1972 Patof dans la baleine (Campus)
  • 1972 Patof chez les petits hommes verts (Campus)
  • 1972 Patof chez les cowboys (Campus)
  • 1973 Patof chante 10 chansons pour tous les enfants du monde (Campus)
  • 1973 Patofville – Patof chante pour toi (Campus)
  • 1974 Bienvenue dans ma bottine (Campus)
  • 1975 Patof Rock (Campus)
  • 1975 Noël avec Patof (Campus)
  • 1976 Gare... à Patof (Campus)
  • 1976 Super Patof (Campus)
  • 1977 Eugène – Les chansons d'Eugène (T.M./P.A.X.)
  • 1980 Nestor et Patof – Pour tous (Girafe)

[modifier] Discographie complète

[modifier] Récompenses et Nominations

[modifier] Récompenses

[modifier] Nominations

[modifier] Anecdotes

  • « C'était pas un moment bien choisi pour venir au monde, dans une période aussi troublée! À cinq heures du matin - un bien mauvais "timing" - j'ai lâché mon premier cri, sur la scène de la vie, le 7 juillet 1938, c'est du moins ce que je croyais jusqu'au jour où, en faisant une demande pour un passeport, je me suis aperçu de l'erreur; il était en effet inscrit sur mon certificat de naissance, que j'avais vu le jour le 8 juillet au lieu du 7. Ça partait bien! Déjà à ma naissance, j'étais à côté de la "track". Ça n'a rien changé, et on a toujours continué de me fêter le 7, depuis quarante-trois ans.[1] » - Jacques Desrosiers
  • « (...) un médium d'information comme La Presse, consacra une série de sept articles pendant une semaine, sur le phénomène Patof et, durant sept jours, on pouvait voir la photo du clown, avec des titres aussi signifiants que : "Patof exploite-t-il les enfants?" Je ne comprendrai jamais pourquoi, quand on parlait d'exploitation du clown, par rapport aux enfants, les magasins regorgeaient de produits "made in U.S.A." avec tous les personnages de Disney? Et, je ne comprenais pas non plus que dans le hall d'entrée de la Maison de Radio-Canada, on retrouvait un kiosque où l'on vendait des produits tirés des émissions enfantines telles que Bobino, Nic et Pic... etc...? (...) L'erreur de Patof, c'est que lui, il vendait beaucoup! Alors, je crois que venant de là, ça a pu attirer une certaine jalousie. Dans le fameux article, on mettait en doute la valeur pédagogique du clown. je n'avais pas été engagé, je crois, comme pédagogue, mais pour divertir. Mon rôle était de faire le clown et d'amuser les enfants. On faisait des efforts du côté éducatif. Chénier se faisait aider par des spécialistes dans la matière pour ses textes mais ce n'étais pas une émission basée sur la pédagogie seulement sinon, les enfants nous auraient vite quittés car, au scolaire, ils en avaient assez de leurs cours. Nous n'étions là que pour distraire. (...) Le personnage de Patof faisait partie du rêve et de l'univers des enfants. Pourquoi vouloir leur enlever? L'enfance, j'en ai eu une aussi et j'aurais bien aimé également avoir un Patof qui m'aurait amusé et permis de rêver, au lieu de passer mon enfance à genoux dans un coin, à regarder tristement par ma fenêtre, rue Chambly! Moi aussi, j'aurais aimé avoir un pyjama Patof pour me coucher et des jouets avec la photo de mon idole! Mais, en ce temps-là, il n'y avait pas de télévision, pas de jouets, pas de Patof, juste mon petit coussin gris... (...) Plongé dans une réalité, morne et triste et face aux embûches de la vie, avoir un peu de rêve, quand on est enfant, c'est important! On devient déjà trop vite adulte, et on est trop vite plongé dans un réalisme brutal... J'ai vu des enfants de toutes les sortes, de toutes les couleurs! J'en ai pris sur mes genoux et j'en ai amusé beaucoup. Patof, c'était un monde pour eux. Vous auriez dû les voir toucher mon nez rouge, ils auraient voulu m'emmener chez eux![1] » - Jacques Desrosiers

[modifier] Liens externes


[modifier] Notes

  1. abc DESROSIERS, Jacques. Jacques Desrosiers, Millionnaire. Boucherville, Les Éditions de Mortagne, 1981.