Jöns Jacob Berzelius

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Portrait de Berzelius parue dans le Svenska Familj-Journalen en 1873

Jöns Jacob Berzelius (20 août 1779 - 7 août 1848), l'un des fondateurs de la chimie moderne.

Sommaire

[modifier] Biographie

Destiné à devenir un personnage de la haute société suédoise et d'être fait baron, Berzelius naquit en 1779 à Väversunda Sörgård, près de Vadstena en Suède. Il était fils d'un maître d'école. Il commença ses études de médecine en 1796 à l’université d'Uppsala. Il fréquenta en même temps le laboratoire de chimie de Johan Afzelius et y prit un goût décidé pour la chimie. Il se mit très tôt à faire de nombreuses expériences. Il se fit connaître dès 1800 par des observations sur les eaux minérales de Medevi. Ses études de chimie se terminèrent en même temps que ses études de médecine, pour lesquelles il obtint un doctorat en 1802.

Il fut en même temps médecin praticien et maître assistant jusqu’en 1806 où il devint chargé de cours de chimie à l’Académie militaire Carlsberg. Il commença en 1806 avec Wilhelm Hisinger, la publication de Mémoires relatifs à la physique, à la chimie, à la minéralogie. De 1807 à 1831, il fut instituteur de botanique, de médecine et de pharmacie à Stockholm, tout en enseignant la chimie à l’Institut médico-chirurgical Caroline, de 1815 à 1832.

Berzelius fut secrétaire permanent de l’Académie des sciences de Stockholm de 1818 à 1848 (il en était membre depuis 1808), membre étranger de la Royal Society et de l’Institut de France et membre de l'Académie Suédoise de 1837 à 1848. Il a été fait friherre (baron) en 1835 par le roi Charles-Jean Bernadotte. Ses travaux lui valurent la Médaille Copley en 1836.

Désirant se livrer tout entier à ses recherches expérimentales, il renonça en 1832 à ses fonctions d'enseignement. Il était franc-maçon, initié en 1805 à la loge Saint-Eric, Orient de Stokholm[1]

Il meurt à Stockholm en 1848.

[modifier] La Chimie

Berzelius enseigna la chimie, entre autres, à Johan August Arfwedson, Leopold Gmelin, Carl Gustaf Mosander, Heinrich et Gustav Rose, Nils Gabriel Sefström et Friedrich Wöhler. Il correspondit avec les principaux savants français de son temps : André-Marie Ampère, François Arago, Claude Louis Berthollet, Louis Joseph Gay-Lussac, Pierre Louis Dulong, Augustin Fresnel, Pierre-Simon Laplace.

[modifier] Son œuvre

Il fut le premier analyste du XIXe siècle : outre un nombre immense d'analyses faites avec la plus grande précision, on lui doit la découverte de plusieurs corps simples : Berzelius et Hisinger font la découverte de l’élément cérium en 1807, il identifie le sélénium avec Johan Gottlieb Gahn en 1817, puis, troisième et dernière découverte : le thorium en 1829. Deux autres éléments furent découverts par ses élèves : le lithium en 1817 par Johan August Arfwedson et le vanadium en 1830 par Nils Gabriel Sefström. C’est Berzelius qui proposa les noms lithium, vanadium ainsi que celui de sodium. Il fut le premier chimiste à isoler les éléments silicium (en 1823), zirconium (en 1824), thorium (en 1828) ainsi que le titane.

Il apporta la connaissance des combinaisons du soufre avec le phosphore, l'étude du fluor et des fluorures, la détermination d'un grand nombre d'équivalents chimiques. Il fut presque le créateur de la chimie organique. Il introduisit en chimie les notions et les mots allotropie, catalyse, isomérie et protéine. Philosophe, aussi bien qu'expérimentaliste , il consolida la théorie atomistique ainsi que celle des proportions chimiques ; il inventa et fit admettre universellement, pour exprimer la composition des corps, des formules chimiques analogues aux formules algébriques. Enfin, il adopta, pour expliquer les phénomènes, la célèbre théorie du dualisme électro-chimique, et fit au moyen de cette théorie de nombreuses réformes dans la nomenclature et la classification. Il fut à l’origine et développa une théorie électrochimique et une théorie sur les radicaux. Il fut aussi un des premiers à fonder la minéralogie sur la connaissance des éléments chimiques des corps. Le système actuel de notation chimique fut adopté grâce à Berzelius qui les proposa en 1813. Berzelius fut l’un des premiers à publier une table des masses moléculaires et atomiques d’une exactitude satisfaisante.

[modifier] Publications

Ci-dessous ses principaux ouvrages disponibles en français (ou en latin...), la plupart sur Internet.

  • Nova analysis aquarum medeviensium - 1800 sur projet Runeberg
  • De electricitatis galvanicae apparatu cel. Volta excitae in corpra organica effectu (sa thèse de médecine) - Recherches sur les effets du galvanisme - 1802 sur projet Runeberg
  • Nouveau système de minéralogie - Paris, 1819, in-8 sur Gallica
  • De l'emploi du chalumeau dans les analyses chimiques et les déterminations minéralogiques - traduit en français en 1821 sur Gallica
  • De l'analyse des corps inorganiques - 1827 sur Gallica
  • Théorie des proportions chimiques et table analytique des poids atomiques des corps simples et leurs combinaisons les plus importantes - 1835 sur Gallica
  • Il publia aussi, en 1808, son Traité de chimie minérale, végétale et animale qui parut en plusieurs volumes et fut terminé en 1830. Sur Gallica: tome 1, tome 3, tome 4, tome 5, tome 6.
  • Élémens de minéralogie appliquée aux sciences chimiques, ouvrage basé sur la méthode de M. Berzelius contenant l'Histoire naturelle et métallurgique des substances minérales, leurs applications à la pharmacie, à la médecine et à l'économie domestique de Jons Jakob Berzelius - Publié en 1837 - Ce n'est qu'en 1830 que l'Académie française adopta la graphie éléments au lieu et place de élémens.
  • Traité de Chimie. Traduit par A.J.L. Jourdan de Jons Jakob Berzelius - Publié par Firmin Didot en 1829. C'est l'un des ouvrages de l'époque les plus complets sur cette matière. La première édition en fut publiée à Stockholm de 1808 à 1818 en 3 volumes in-8. Ce traité a été traduit et refondu, avec le concours de l'auteur en 1840, et années suivantes par MM. Johann Georg Esslinger et Ferdinand Hoefer, 6 volumes in-8.
  • Il publia, à partir de 1822 un Compte-rendu annuel des progrès de la chimie et de la minéralogie, recueil précieux qui contient l'exposition et l'appréciation, souvent sévère, des travaux faits dans tous les pays ; il le continua jusqu'à sa mort.

[modifier] Liens externes

[modifier] Source

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[modifier] Notes et références

  1. .Daniel Ligou, Dictionnaire de la franc-maçonnerie, Paris : Presses universitaires de France, 3e édition, 1991, p. 135. Voir aussi ce lien.