Indiens des Plaines

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Les Indiens des Plaines sont les peuples indigènes qui occupaient les Grandes Plaines d'Amérique du Nord et vivaient essentiellement de la chasse au bison. Composés de diverses tribus, ils avaient en commun un certain mode de vie. Ils ont lutté contre l'invasion des Blancs au XIXe siècle et demeurent dans l'imaginaire collectif, le stéréotype du « Peau-Rouge », véhiculée par les récits d'aventurier, les peintures de Paul Kane et les western.

Paul Kane, Camping on the prairie, huile sur papier, imprimée en 1846. La scène montre Paul Kane (1810-1871) accompagné de son guide dans les Grande Plaines du Dakota
Paul Kane, Camping on the prairie, huile sur papier, imprimée en 1846. La scène montre Paul Kane (1810-1871) accompagné de son guide dans les Grande Plaines du Dakota

Sommaire

[modifier] Avant l'arrivée des Blancs

[modifier] Géographie des Grandes Plaines

Les Grandes Plaines sont un immense territoire qui va des plaines canadiennes au Golfe du Mexique, entre le Mississippi et les Montagnes Rocheuses. D'un relief plutôt plat et peu élevé, elles constituent depuis la préhistoire le terrain de parcours de grands herbivores. La région est plus arrosée à l'est qu'à l'ouest. Elle connaît des coulées d'air froid venu du pôle en hiver et des orages violents en été. Elle n'offre que peu de ressources forestières.

[modifier] Peuplement préhistorique

[modifier] Mise en place des principales tribus

[modifier] Histoire

[modifier] Les premiers contacts avec les Blancs

  • L'introduction du cheval transforme radicalement les cultures des Grandes Plaines : les premiers chevaux sont volés aux Espagnols dans le sud dès le XVIe siècle. Certains retournent à l'état sauvage : il s'agit des mustangs. L'adoption du cheval et des armes à feu permettent aux Indiens des Plaines d'accroître leurs prises et de connaître un essor important.
  • Les Blancs apportent avec eux des maladies contre lesquelles les Indiens ne sont pas immunisés : ainsi, la variole divise la population des Plaines par deux en un siècle[1].

[modifier] Les guerres indiennes

  • Attaques contre le chemin de fer :
  • Massacre des bisons : Buffalo Bill = massacre bisons, parties de tir ; à la fin du XIXe siècle, il ne reste plus que 600 bisons[2] dans les Plaines.

[modifier] Culture et mode de vie dans les Grandes Plaines

[modifier] Organisation sociale

Campement Cree
Campement Cree
  • Tribus : les membres de la tribu partagent un même sang, un même territoire, une même langue et des coutumes similaires. Les tribus se réunissent en conseils (chez les Cheyennes, le conseil des 40 chefs). Le chef de la tribu est responsable du bien commun. Son pouvoir n'est pas absolu et se transmet de façon héréditaire. Mais le successeur doit être accepté par les notables de la tribu. Les Amérindiens de l'époque précolombienne n'ont pas de lois écrites. Les délibérations et les décisions se font autour du feu.
  • Les femmes ont une place importante dans la vie des tribus : elles préparent le bison et s'occupent des enfants. Une mère peut avoir suffisamment d'influence pour dissuader son fils de partir à la guerre.
  • Les chamans sont en relation avec les forces naturelles et les esprits. Ils sont des sortes de sorciers, qui connaissent les poisons et savent guérir les malades. On les consulte pour gagner une bataille et faire une bonne chasse.
  • Les mères transportaient leurs enfants dans un berceau en bois attaché à leur dos. Ils apprenaient à chasser et à pêcher dès l'âge de 5 ans.

[modifier] Habitat

Hutte apache
Hutte apache

Les Indiens des Plaines ne peuvent pas compter sur les abris naturels pour se protéger ; ils construisent des habitations très variées : les Mandans ont des huttes recouvertes par une sorte de coupole. Mais les Apaches vivent dans des wigwams. Les Sioux désignent leur wigwam par le mot « tepee » (tipi)[3]. Il s'agit d'une tente en peau de bison qui repose sur une armature en bois. Celle-ci est souvent faite de 13 perches (nombre symbolique), qui peuvent être peintes en rouge. La tente est fixée au sol par des piquets ou des pierres. On entre par une porte en peau décorée, sur laquelle figure le totem du propriétaire. Le tipi peut être aussi orné de trophées de chasse et de scalp. L'intérieur est plutôt simple et répond aux exigences de la vie nomade. On dort sur une couchette en peau de bison ou d'ours, étendue sur un sommier de joncs tressés. Le foyer se situe au centre ; il est entouré de pierres et chauffe un récipient posé sur un trépied en bois. Le mobilier se compose de sacs en peau, de coffres à viande et de poteries.

[modifier] Costume, parure et peinture

Red Cloud, chef sioux
Red Cloud, chef sioux

Les Indiens des Plaines se peignaient le visage et des parties du corps de signes, c'est pourquoi les Blancs les ont appelé Peaux Rouges. La peinture est obtenue à partir des ressources naturelles : le rouge vermillon provient du sulfure de mercure, le rouge brun de l'oxyde de fer, le bleu du carbonate de cuivre et le blanc de la craie. Le costume dépendait de l'activité : il comprend un pagne tenu par une ceinture et des mocassins. Pour monter à cheval, le guerrier des Plaines enfilait des jambières décorées, parfois avec des mèches de scalp. La veste de guerre était sortie au moment des grandes batailles. Pour les cérémonies, les Indiens se costument avec de véritables déguisements qui imitent les animaux.

Les Indiens aimaient se parer de bijoux tels que des colliers, des anneaux et des bracelets en métal ou en coquillage. Une dent d'ours accrochée autour du coup était un signe de courage. L’Indien reçoit toujours ses hôtes avec une couverture sur les épaules. Le collier wampum peut être comparé au chapelet catholique. Les coiffures étaient également très variées : cheveux longs chez Apaches, crête chez les Creeks, tresses chez les Sioux. Les guerriers portent des couronnes plumes d’aigles (pygargues) pour ceux qui ont réalisé de grands exploits seulement. On utilise aussi des cornes de bison ou de simples bandeaux, comme chez les Apaches. Les femmes portant souvent des tresses.

[modifier] Chasse au bison

Chasse au bison
Chasse au bison
  • Chasse au bison avec plusieurs techniques : au milieu du troupeau, le chasseur est dissimulé dans les herbes et sous des peaux de bête ; ou bien les Indiens précipitent leurs proies dans un ravin (« le saut du bison »).
  • Après la saison de chasse, les groupes amérindiens se réunissent en campement où ils pratiquent des jeux, la danse du Soleil ou des échanges commerciaux.
  • Les Indiens des Plaines observent les techniques des animaux prédateurs.
  • Les femmes sont chargées de préparer l'animal mort : la peau est dépouillée, raclée afin d'enlever le poil ; le cuir est aminci et assoupli, et parfois exposé à la fumée pour le rendre imperméable.

[modifier] Guerre

Guerrier Dakota
Guerrier Dakota

Les armes sont les mêmes que celles qui sont utilisées pour la chasse : arc en bois dur, pointes de flèche en quartz, en silex, en os puis en cuivre et en fer. Les pointes sont munies de barbes. Les flèches sont rangées dans un carquois en peau de bison. La lance est utilisée chez les Comanches : de grande dimension, elle ornée de plumes et de cheveux de scalp. Le tomahawk est en silex, puis en cuivre et en fer. Son manche creusé peut servir de calumet. Le casse-tête est une sorte de massue. Enfin, le couteau sert à de multiples usages. Le bouclier complète l'armement du guerrier, mais il est peu utilisé.

La guerre se livre d'abord entre Indiens : il s'agit de guerres de pillage et de vengeance. Les guerriers les plus redoutables étaient les Apaches qui volaient et massacraient les villages prospères (des Pueblos …) ; ils se paraient des doigts de leurs victimes et pouvaient les torturer[4]. Le pratique de la scalpation était d'abord motivée par des raisons religieuses : elle avait pour objectif d'empêcher que le mort n'inquiète les vivants. Avant l’arrivée des Blancs, seules les tribus du Nord-Est pratiquaient la scalpation. Puis les collectionneurs européens encouragent le trafic des scalps. Il deviennent des symboles de vaillance. On ne mourait pas forcément d’un scalp.

Les traités d’alliances étaient discutés autour du feu du grand conseil avec un calumet. Ils ne donnent pas lieu à un document écrit mais l'échange d'une parole d’honneur.

Les cérémonies qui précèdent la guerre organisent des danses de guerriers en armes. Avant l'attaque, les Indiens lançaient leur cri de guerre qui devait effrayer l'ennemi et souder le groupe.

[modifier] Langues

Les Blackfeet parlent une lanque algonquienne ; Les Sarcis une langue athapascane; les Sioux des langues de la famille des Langues siouan.

Les Indiens des Plaines ont des dialectes très différents, si bien qu'ils ne peuvent se comprendre sans l'intermédiaire d'interprètes. Le langage des signes pallie ses difficultés linguistiques et les signaux de fumée permettent de communiquer sur de grandes distances.

[modifier] Rites et croyances

Ghost Dance sioux
Ghost Dance sioux
  • Les bains rituels permettent la purification avant la cérémonie
  • La plupart des tribus croient un Grand Esprit créateur (« capitaine du ciel » chez les Apaches[5].
  • totémisme, talisman : le totem est un objet qui symbolise l'esprit d'un ancêtre commun végétal ou animal. Les animaux sont respectés car ils participent à l'équilibre du monde.
  • La Danse du Soleil (The Sun Dance) dans les Grandes Plaines pour vénérer le soleil, pendant la période du solstice d'été. Elle était accompagnée de mutilations corporelles volontaires destinées à montrer son courage et à entrer en transe.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. A. Garrait-Bourrier, M. Venuat, Les Indiens aux États-Unis, 2002, ISBN p.110
  2. A. Garrait-Bourrier, M. Venuat, Les Indiens aux États-Unis, 2002, ISBN p.111
  3. « ti » signifie « habiter », « pi » signifie « employé pour » ; voir R. Thévenin, P. Coze, Mœurs et histoire ..., 2004, p.42
  4. R. Thévenin, P. Coze, Mœurs et histoire ..., 2004, p.83
  5. R. Thévenin, P. Coze, Mœurs et histoire ..., 2004, p.101

[modifier] Bibliographie

  • Anne Garrait-Bourrier, Monique Venuat, Les Indiens aux États-Unis : renaissance d'une culture, Paris, Ellipses, 2002, ISBN 2-7298-1185-0
  • Angie Debo, Histoire des Indiens des États-Unis, Paris, Albin Michel, 1994, ISBN 2-2260-6903-8
  • Royal B. Hassrick, Les Sioux, Albin Michel, Paris, 1994
  • Philippe Jacquin, Daniel Royot, Go West ! Histoire de l'Ouest américain d'hier à aujourd'hui, Paris, Flammarion, 2002, ISBN 2082118096
  • Daniel Dubois, Yves Berger, Les Indiens des Plaines, Paris, éditions du Rocher, 2001
  • René Thévenin, Paul Coze, Mœurs et histoire des Indiens d’Amérique du Nord, Paris, Payot et Rivages, 2004 (édition poche), ISBN 2228808589

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

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