Immigration hispanique aux États-Unis d'Amérique

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La population des États-Unis, de 300 millions d'habitants, se compose de plusieurs groupes ethniques dont le groupe hispanique.

Les Hispaniques sont près de 45 millions aux États-Unis, soit 14 % de la population totale. Ils représentent aujourd'hui la deuxième minorité ethnique derrière les Noirs. Leur identité se fonde sur la pratique de l'espagnol, même si la deuxième ou la troisième génération des Latinos parle le plus souvent anglais[1]. Pour la plupart, ils viennent du Mexique et sont arrivés à partir des années 1960. Les Mexicains immigrés représentent quasiment deux tiers de la population hispanique, les autres sont principalement Cubains (600 000) ou Portoricains.[réf. nécessaire]

En 2005, les immigrés mexicains installés aux États-Unis — réguliers et clandestins — ont transféré à leurs familles et proches restés au pays plus de 20 milliards de dollars (15 milliards d'euros) de fonds, soit la deuxième source de devises étrangères du Mexique après le pétrole.[réf. nécessaire]

On peut également observer des habitants d’Amérique centrale, voire même du nord de l’Amérique du Sud. Ces populations s’installent principalement dans d'anciens États mexicains, le Nouveau-Mexique, le Texas et la Californie, où les Hispaniques peuvent constituer jusqu'à la moitié de la population dans certaines zones.


Sommaire

[modifier] Influence sur la société américaine

Malgré cela, les premiers Espagnols arrivés en conquérants ont laissé des traces dans la civilisation américaine. On peut surtout le remarquer au niveau de l'architecture de certaines villes du sud-ouest, qui présentent de nombreuses similitudes avec l’architecture espagnole.

L'espagnol est la deuxième langue la plus parlée aux États-Unis. Certains linguistes ont constaté la naissance d'un dialecte, mélange d'anglais et d'espagnol, le spanglish.

Un autre exemple est la gastronomie hispanique. La gastronomie hispanique se développe depuis quelques années autour de produits phares, comme les tortillas. Ce sont principalement la Corona, la tequila et la salsa (la sauce) dont la consommation est désormais supérieure au traditionnel Ketchup. Si les produits hispaniques envahissent le marché, ils sont néanmoins adaptés aux goûts des Américains.

Les Hispaniques ont aussi conservé leur musique, leur langue, ce qui fait d’eux une partie à part de la population.

[modifier] Récents débats sur l'immigration hispanique

L'immigration hispanique a plus que jamais été un des importants sujets de campagne de l'élection présidentielle de 2004, comme elle l'avait été à l'élection précédente. Pendant la campagne de 2004, le nombre grandissant de Latino-Américains sur le sol des États-Unis pose la question de leur orientation politique pour la présidentielle ainsi qu'aux élections se profilant (on présume qu'ils sont majoritairement démocrates), mais également et surtout la question pressante d'une législation à adopter sur l'immigration. Chaque parti a tenté de rassembler le maximum de voix, notamment chez les démocrates, tandis que les républicains, moins engagés sur le dragage de voix chez les minorités immigrées nées à l'étranger (foreign-born immigrants), mais laissant la main à des organisations religieuses conservatrices telles que la Christian Coalition. Des guides de l'électeur démocrate et républicain ont alors été rédigés en espagnol, fait marquant qui a suscité plusieurs débats sur l'« américanité » des immigrés latinos.[réf. nécessaire]

Par-dessus tout, les Américains s'interrogent sur l'impact culturel et sociétal qu'une pareille immigration peut avoir. En la matière, les débats se déroulent — comme très souvent aux États-Unis — dans les Églises.

À la réélection de George W. Bush, les médias américains ont tôt fait d'indiquer à quel point les Églises américaines, surtout catholique, étaient généralement en faveur d'une législation favorisant l'immigration. Le milieu où la question était le plus loin d'être tranchée était parmi les chrétiens conservateurs, plus proches du pouvoir que « sur tout une génération ».[réf. nécessaire]

«  Décriant le système actuel comme n’étant “pas un système compassionnel”, le Président a annoncé qu’il soutiendra une législation pour promouvoir l’immigration. Dans le même temps, certains conservateurs chrétiens préparent une législation pour restreindre l’immigration.

Il citent le cri d’alarme du politologue Samuel Hunington de Harvard. Dans son livre Qui sommes-nous ? Identité nationale et choc des cultures[2], il envisageait des scénarios dans lesquels les hispanophones refuseraient d’apprendre l’anglais et discrimineraient les anglophones.

Le président du Family Research Council est d’accord avec certaines craintes de Huntington. “Les immigrés ne sont pas assimilés parce qu’ils viennent en nombres massifs. Ils ont un impact sur notre culture, et la culture américaine n'a pas d'impact sur eux.”

Mais les défenseurs de l’immigration présentent des recherches crédibles indiquant que les résidents américains nés à l’étranger en équilibre financier travaillent dur, sont éduqués et avides d’apprendre l’anglais. Les conservateurs chrétiens tels que le membre du Congrès Jack Kemp soutiennent l’immigration en tant que tradition américaine enracinée dans la tradition biblique du souci pour “les étrangers parmi nous”.  »
    — Tony Carnes, « Opportunity of a Generation », Christianity Today, février 2005, vol. 49, n°2, p. 68.

[modifier] Débats du printemps 2006

Un projet de loi concernant l'immigration clandestine présenté par le président Georges W. Bush voulant une régularisation des 12 millions de clandestins vivant aux États-Unis et une lutte accrue contre ce phénomène n'a vue que sa partie la plus symbolique adopté le 30 septembre avec le projet de construction d'une barrière électronique avec le Mexique. En effet, au cours de 2005, pas moins de 1,2 million de clandestins ont été arrêtés en tentant d'entrer aux États-Unis via le Texas, l'Arizona, le Nouveau-Mexique et la Californie.[3]

Les conséquences de l'immigration hispanique sur l'identité américaine soulève des débats : pour Samuel Huntington, les Hispaniques ne cherchent pas à s'intégrer et à parler anglais. La chercheuse Tamar Jacoby et l'économiste Joel Kotkin contestent cette position.[4]

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Frédéric Martel, De la culture en Amérique, Paris, Gallimard, 2006, (ISBN 2070779319), p.497
  2. Titre original : Who Are We? The Challenges to America’s National Identity (« Qui sommes-nous ? Les défis lancés à l’identité nationale américaine »)
  3. Article du Nouvel Observateur
  4. Sylvie Kauffmann, « Le prochain visage de l'Amérique », dans Le Monde du 19/11/2006, [lire en ligne]

[modifier] Liens internes

[modifier] Liens externes