Histoire de la Belgique

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Les États du Benelux dans l'Histoire
Belgique actuelle Luxembourg actuel Pays-Bas actuels
Empire carolingien
vers 800-843
Lotharingie
843-977
Période féodale
Xe-XIVe siècle

Principauté de Liège
+
Principauté de Stavelot- Malmedy
+
Duché de Bouillon


jusqu'en 1795

Pays-Bas
bourguignons

1384/1473-1482

Duché du Luxembourg
intégré en 1441


Pays-Bas des Habsbourg
1482-1549
Pays-Bas espagnols
1549-1713
(Pays-Bas méridionaux après 1581)


Provinces-
Unies
1581-1795
Pays-Bas autrichiens
1713-1795

États-Belgiques-
Unis
1790



France (Ire République) 1795-1804

République batave
1795-1806

France (Ier Empire) 1804-1815
Royaume de Hollande
1806-1810


Royaume des Pays-Bas
depuis 1815

Royaume de Belgique
depuis 1830



Grand-Duché de Luxembourg
depuis 1839

L'histoire de la Belgique est traditionnellement divisée en deux grandes parties. D'une part, celle des territoires qui formeront, après 1830 le territoire de la Belgique proprement dit (celle-ci n'ayant jamais été indépendante de manière stable durant cette période). Et d'autre part la Belgique d'après 1830. Cette date étant inscrite dans les esprits puisqu'il s'agit du début de son indépendance politique et territoriale.

Sommaire

[modifier] Généralités

Cette histoire est liée aux autres États du Benelux. Petit à petit, les différents États entre la future France et l'Allemagne vont être rassemblés en un seul état par les ducs de Bourgogne. Cette unification commencera en 1384 et prendra fin en 1443. Ces territoires seront nommés Pays-Bas (Belgica en latin).

Au XVIe siècle, et suite à la Réforme, les provinces du nord prendront leur indépendance. On distinguera dès lors :

  • les Pays-Bas du Nord : État protestant et indépendant (les Provinces-Unies) ; les futurs Pays-Bas.
  • les Pays-Bas du Sud : État catholique et gouverné par des souverains étrangers jusqu'en 1789 : les Habsbourg, d'abord la branche espagnole, puis la branche autrichienne. Entre 1789 et 1830, ces Pays-Bas du Sud passèrent sous domination française puis néerlandaise, avant de devenir indépendant en tant que « Belgique ». Finalement, en 1839, une partie de la Belgique forma un nouvel État : le Grand-Duché du Luxembourg.

Il faut également distinguer la Principauté de Liège qui eut un destin totalement indépendant de celui des Pays-Bas (du Nord ou du Sud), jusqu'à leur intégration dans la République française en 1795.

[modifier] Préhistoire et antiquité

La plus ancienne trace de présence humaine dans les territoires qui forment actuellement la Belgique a été trouvée à Hallembaye, aux environs de la montagne Saint-Pierre (province de Liège), elle date d'environ 800 000 ans. Ensuite, aux environs de 400 000 av. J.-C. des hommes s’installent en bord de Meuse. De 250 000 à 35 000 av. J.-C., ces territoires sont peuplés de Néandertaliens surtout dans la province de Liège et dans la province de Namur (homme de Spy). À partir de 30 000 av. J.-C., l’homme de Néandertal fait place à l’homme moderne. Il ne faut pas oublier qu'au cours des maximums glaciaires, le niveau de la mer était beaucoup plus bas et on pouvait aller de la Belgique vers la future Angleterre à pied sec. Des vestiges de l’époque néolithique existent à Spiennes où se trouvait une mine préhistorique de silex.

Les premiers signes de l’Âge du bronze datent de 1750 av. J.-C.. En 500 av. J.-C., habitées par des Celtes, ces régions subissent les influences et commercent avec le monde méditerranéen. Dès 150 av. J.-C., les premières monnaies celtes font leur apparition. Les diverses tribus celtes vivant sur ces territoires à cette époque étaient les Éburons, les Aduatiques, les Nerviens, les Ménapiens, les Morins et les Trévires.

Les écrits de Jules César De Bello Gallico (I et II) forment le début de l’histoire écrite. « De tous les peuples de la Gaule, les Belges sont les plus braves ». Ainsi parlait Jules César des tribus qui ont donné tant de fil à retordre à ses légions. Il est à noter que cette citation est toujours présente dans les manuels scolaires actuels. Jules César justifiait ainsi les cinq années (à compter de 57 av J.C.) dont il avait eu besoin pour faire plier ces féroces guerriers. Ajoutées à la Gaule par ce même conquérant, les régions septentrionales de la Gaule seront séparées en tant que Gaule belgique lors de sa réorganisation par l’empereur Auguste. Cette province impériale est beaucoup plus importante que la Belgique actuelle. Elle recouvre tout le nord-est de la France actuelle, de la Picardie à la Franche-Comté, ainsi que tout l’ouest de la Suisse.

La présence romaine apporte quatre siècles de prospérité à la région. La sécurité des frontières face aux Germains est assurée par les légions et les premières voies de communication sont créées d’une part entre Boulogne et Cologne, d'autre part entre Reims et Trèves. Plusieurs bourgs sont créés à l’intersection de ces axes, tels par exemple Arlon et Bavay, ou encore Tongres et Tournai. Le latin, utilisé par les fonctionnaires romains, les marchands et les militaires, devient la langue véhiculaire et s’impose face aux dialectes celtes. Le christianisme s'impose rapidement au IIIe siècle après la fondation d’un évêché à Tongres.

Voir aussi : liste des peuples celtes de Belgique

[modifier] Le Moyen Âge

L'Europe entre 919 et 1125.
L'Europe entre 919 et 1125.
Icône de détail Article connexe : Moyen Âge.

Après les grandes invasions du Ve siècle, la région devient le cœur du premier royaume franc, dont la capitale est Tournai. Vers l'an 500, Clovis, roi des Francs, reçoit le baptême, et abandonne Tournai pour Paris. La christianisation massive débute en 630, avec le soutien des moines celtes.

Sous l'impulsion de Charlemagne, la vallée de la Meuse devient le centre politique et économique de l'empire carolingien. Lors du partage de l'empire de Charlemagne au traité de Verdun en 843, elle est partagée entre les royaumes de Charles II (comté de Flandre, déjà partagé par la frontière linguistique entre parlers romans et germains) et de Lothaire. L'Escaut sert de frontière.

La Lotharingie est rattachée au Saint Empire romain germanique, et sur le territoire futur de la Belgique, se développent des fiefs, quasi indépendants, tels les duchés de Brabant, de Limbourg, de Luxembourg, les comtés de Hainaut et de Namur, la Principauté de Liège. À l'ouest, le comté de Flandre, bien que prêtant hommage, échappe à l'autorité du roi de France.

À partir du Xe siècle, les villes commencent à se développer, principalement dans le comté de Flandre et en pays mosan. L'industrie de la laine se développe elle aussi, et plus tard, le commerce maritime, avec la ligue hanséatique. La région devient l'un des cœurs de l'économie européenne, avec l'Italie. Les laines sont importées d'Angleterre, avec laquelle se tissent des liens qui compteront pendant les conflits entre Capétiens et Plantagenêt.

Les principales villes sont alors, à l'ouest, Bruges, Gand, Ypres et Tournai, et en pays mosan, Huy, Namur, Dinant et Liège. L'urbanisation de la future moyenne Belgique est plus lente, seule Nivelles présente au Xe siècle un caractère urbain. Situées plus à l'intérieur du pays, les autres villes brabançonnes comme Bruxelles, Louvain et Malines, attendent la fin du Xe siècle pour s'étendre. À cette époque, les affluents de l'Escaut sont navigables et le trafic commercial entre la Meuse et le Rhin augmente.

Jusqu'en 1300, l'essor des villes est alimenté par une conjoncture économique favorable. Une deuxième enceinte s'avère souvent nécessaire. Cette expansion est freinée au XIVe siècle par de nombreuses crises et épidémies de peste. Le nombre de citadins stagne ou recule. La plupart des villes ne retrouvent leur niveau de population de l'an 1300 qu'au XIXe siècle.

À partir de la fin du XIIIe siècle plusieurs batailles ont lieu entre le roi de France et les communes de Flandre, les comtes étant tantôt d'un côté, tantôt de l'autre. La garnison française à Bruges est massacrée lors de la révolte des Mâtines de Bruges le 18 mai 1302, et l'ost royal est écrasé par les milices communales à la bataille de Courtrai, dite des éperons d'or le 11 juillet de la même année. Cette bataille est aujourd'hui considérée comme la naissance de la nation flamande, bien que la Flandre actuelle et le comté de Flandre de l'époque ne se recouvrent que partiellement. Philippe Le Bel obtiendra sa revanche à la bataille de Mons-en-Pévèle le 18 août 1304.

[modifier] Les Pays-Bas : 1384 - 1795

Carte des Pays-Bas bourguignons en 1477, en nuance d'orange.
Carte des Pays-Bas bourguignons en 1477, en nuance d'orange.

[modifier] Les Pays-Bas bourguignons

Icône de détail Article détaillé : Pays-Bas bourguignons.

À l'issue de la guerre de Cent Ans, les territoires de la future Belgique (à l'exception de la principauté de Liège) et les Pays-Bas actuels sont aux mains des ducs de Bourgogne. La Bourgogne est démembrée après la mort de Charles le Téméraire en 1477, les Pays-Bas bourguignons échoient aux Habsbourg. Charles Quint naît en 1500 à Gand, héritier à la fois des Habsbourg et de l'Espagne. Il se considère comme flamand et bourguignon. Quand il partage ses domaines entre son frère et son fils, les Dix-sept Provinces des Pays-Bas échoient à l'Espagne de Philippe II, et sont dès lors appelées Pays-Bas espagnols.

Au XVe siècle, suite à l'ensablement du Zwin, mais aussi pour des raisons économiques et politiques, Anvers supplante Bruges en tant que principal port de transit d'Europe occidentale. Anvers devient alors une des capitales économique et financière du nord-ouest de l'Europe.

[modifier] Les Pays-Bas espagnols

Icône de détail Article détaillé : Pays-Bas espagnols.

Sous Philippe II, les Pays-Bas du Nord, convertis au calvinisme, se révoltent et obtiennent finalement leur indépendance sous le nom de Provinces-Unies. Les territoires qui formeront plus tard la Belgique et certaines provinces du Sud des Pays-Bas restent possessions espagnoles, après de nombreux troubles et l'extermination des anabaptistes (voir par exemple David Joris).

Ces troubles privent Anvers de sa prépondérance économique. La ville se vide de la majorité de sa population qui fuit vers les Provinces-Unies ou le Saint Empire romain germanique. C'est un peu plus tard qu'Amsterdam prendra sa place.

Au cours du XVIIe siècle les guerres opposant la France à l'Espagne et aux Provinces-Unies dessinent à peu près la frontière actuelle entre France et Belgique. Suite à des opérations militaires comme la bataille de la Peene à Noordpeene en 1677, le traité de Nimègue en 1678 vient entériner notamment le rattachement à la France des châtellenies de Cassel, Bailleul et Ypres. Cette dernière sera rendue avec Furnes et Tournai au traité d'Utrecht, en 1713.

Lors de ce même traité, la couronne d'Espagne passe aux Capétiens, avec Philippe V d'Espagne, petit-fils de Louis XIV. Les Pays-Bas du Sud , à ce moment sous le contrôle de l'armée néerlandaise, reviennent aux Habsbourg d'Autriche et deviennent les Pays-Bas autrichiens.

[modifier] Image:Flag of the Austrian Netherlands.jpg Les Pays-Bas autrichiens

Les Pays-Bas autrichiens en 1786, coupés en deux par la Principauté de Liège.
Les Pays-Bas autrichiens en 1786, coupés en deux par la Principauté de Liège.
Icône de détail Article détaillé : Pays-Bas autrichiens.

Lode Wils, dans son "Histoire des nations belges" présente les Pays-Bas espagnols/autrichiens comme un état fédéral catholique, gouverné par des rois étrangers. Ce sentiment d'appartenir à un état-nation conduira notamment à l'émergence d'une "historiographie nationale des Pays-Bas méridionaux", portant sur l'histoire des "Belges" (Des Roches en 1782, puis Dewez en 1805 et De Smet en 1822).

Ce sentiment "belge" est d'ailleurs confirmé lorsque, en 1757 à Vienne, le "Conseil suprême des Pays-Bas" est supprimé (pour des motifs, il est vrai, tout autre), et remplacé par un "Bureau belge" au sein de la chancellerie autrichienne.

Il faut toutefois rappeler que ce mot "belge" fait référence aux Pays-Bas du Sud, à l'exclusion donc de la Principauté de Liège. Ainsi, en 1792, les patriotes liégeois et belges réfugiés à Paris vont se réunir en un "Comité des Belges et Liégeois Unis" (sous la direction de Walckiers). Mais les Liégeois vont toutefois rapidement se considérer comme Belges au fil des révolutions.

[modifier] La Principauté de Liège : 985 - 1795

Jusqu'en 1795, le territoire actuel de la Belgique comprennait deux nations : les Pays-Bas du Sud et la principauté de Liège.

[modifier] Les révolutions : 1789 - 1830

[modifier] La Révolution liégeoise

Destruction de la cathédrale Saint-Lambert.
Destruction de la cathédrale Saint-Lambert.
Icône de détail Article détaillé : Révolution liégeoise.

La Révolution liégeoise (en wallon Revolucion lidjwesse ou Binamêye revolucion) est la période qui va de 1789 à 1795, et qui entraînera la disparition de la principauté de Liège après 8 siècles d'existence.

Selon certains historiens, la Révolution liégeoise était un miroir de la Révolution française ou en était même une partie. La Révolution en France commença simultanément en 1789 et dans cette interprétation la révolution à Liège continuait après le retour temporaire du prince; elle connut une deuxième phase avec l'entrée des troupes révolutionnaires en 1792, et une troisième phase en 1794 avec le deuxième retour des Français. Alors, la révolution finît en 1795 par la disparition de la principauté et son incorporation à la République française. Pendant cette phase la révolution a montré des épisodes extrêmes, par exemple la démolition de la cathédrale Saint-Lambert par les révolutionnaires liégeois mais également des épisodes prometteurs : Les Liégeois purent, pour la première fois, exprimer leur volonté à travers des élections au suffrage universel masculin et un référendum pour la réunion de la Principauté à la France.

Selon d'autres, la révolution se déroula pendant la période où le prince-évêque était absent, dès son départ pendant la nuit du 26 au 27 août 1789 jusqu'à son retour le 12 février 1791. Dans cette interprétation, la Révolution liégeoise était la contrepartie de la Révolution brabançonne dans les Pays-Bas autrichiens, qui a échoué. Cependant, on remarquera que la Révolution liégeoise, à l'instar de la Révolution française, a pour but une remise en question profondément progressiste de l'ordre politique et social, à l'opposé de la Révolution brabançonne qui s'inscrit dans la contestation et le rejet des réformes progressistes de Joseph II.

Icône de détail Articles connexes : François-Charles de Velbruck, César-Constantin-François de Hoensbroeck et Réunion du Pays de Liège à la France.

[modifier] La Révolution brabançonne

Icône de détail Article détaillé : Révolution brabançonne.

En 1789, les réformes politiques et religieuses que veut imposer l'empereur Joseph II provoquent une insurrection réactonnaire. Les États généraux ne reconnaissent plus son autorité. Ce soulèvement est accompagné par la désintégration de l'armée impériale après la défaite à Turnhout le 24 octobre 1789. Cette révolution brabançonne donne lieu à des proclamations d'indépendance des différents « États », et la création, le 11 janvier 1790, de la confédération des États belgiques unis. La discorde entre les partis catholique et libéral gêne cependant considérablement la défense du pays et favorise le retour des troupes autrichiennes qui rétablissent leur autorité dès octobre de la même année.

À cette époque, Louis de Potter, un journaliste belge frondeur du "Courrier des Pays-Bas", était emprisonné à Lille pour ses écrits relativement anti-cléricaux et républicains. Durant plusieurs années, depuis sa geôle, il écrivit de nombreux ouvrages diffusés secrètement dans les provinces belges. Corollaire de la Révolution Brabançonne, le professeur Paul Harsin de l'université de Liège constata qu'une brève révolution flamande survint et permit la libération de Louis de Potter des barreaux hollando-espagnols en France, sous le nez des Autrichiens.

Poussé par les gens de Courtrai, Roubaix et alentours, Louis de Potter fut alors emmené en chariot vers Bruxelles et, l'histoire décrite par le prof. Harsin décrit que, depuis Gand, la population détacha les chevaux et tira le chariot jusqu'à Bruxelles. Alors porté sur les épaules des révolutionnaires et ovationné comme le "vrai chef de la révolution belge", Louis de Potter prononça la phrase qui devint la devise des Belges : "L'Union fait la force".

Louis de Potter n'eut de cesse que de critiquer le pouvoir imposé par des tiers pour les provinces belges réunies. Il fut en quelque sorte l'inventeur du "Mouvement libéral social" et, nommé par ses pairs à la tête du gouvernement provisoire (pour cause de doyenneté), devint ainsi le tout premier "premier ministre/ président" belge. Lorsque les nations décidèrent, avec l'appui des "grandes familles", de nommer une famille royale régnante, Louis de Potter fut déchu de ses pouvoirs populaires et fuit en exil en Italie où il mourut.[1]

[modifier] Les États-Belgiques-Unis

Article détaille : les États-Belgiques-Unis
Lien externe : Traité d’union des Provinces belgiques (11 janvier 1790)

A la suite de cette première révolution belge, un premier état indépendant voit donc le jour. Son drapeau consistait en trois bandes horizontales rouge-noir-jaune. Ce drapeau sera repris lors de la deuxième révolution de 1830.

[modifier] La période française

Le premier Empire français (1811).
Le premier Empire français (1811).

En 1792, la principauté de Liège, à la demande des patriotes liégeois réfugiés à Paris, et les Pays-Bas du Sud sont libérés par les troupes de la Révolution française après la bataille de Jemmapes. L'armée française est accueillie en libératrice par des populations accablées par les réactions qui ont suivi les révolutions liégeoise et brabançonne.

Un référendum est organisé concernant la réunion de la Principauté de Liège et des Pays-Bas méridionaux à la France. La population de la Principauté plébiscite la réunion, le reste de la Belgique approuve également ce choix malgré un taux d'abstention élevé, surtout dans les territoires flamands.

Les Français organisent la Belgique sous la direction de Louis-Ghislain de Bouteville du Metz qui commence un pillage systématique du pays, notamment pour remettre à flot les finances de la jeune république. En mars 1793, l'armée française est vaincue à Neerwinden : les Autrichiens réoccupent, avec l'assentiment du peuple belge[2], les "Etats belgiques" et replacent le prince-évêque à Liège.

Cette seconde restauration est de courte durée. Le 26 juin 1794, les troupes républicaines remportent la victoire de Fleurus.

Les États belges redeviennent partie de la République française le 1er octobre 1795 et la Principauté de Liège devient définitivement « belge » via son incorporation en trois départements (Ourthe, Meuse-Inférieure et Sambre-et-Meuse). Cette disparition sera entérinée en 1801 par le Concordat entre Bonaparte et le pape Pie VII. Selon Hervé Hasquin :

« Cette période française est décisive. Pour la première fois ont été amalgamées dans un même ensemble territorial des principautés de langue romane qui, jusque là, avaient connu des destins différents en raison des fragmentations de l’espace politique. Enfin, il convient de rappeler que ces vingt années ont laissé un héritage politique, juridique, institutionnel et culturel sans lequel il n’est pas possible de comprendre l’histoire contemporaine du pays et de ses entités constitutives[3] »

Ainsi, les réorganisations systématiques et organisés par le Directoire reprennent. Lorsque Napoléon Bonaparte devient Consul, les « départements réunis » de la future Belgique ainsi qu'une (première) partie de la République batave sont intégrés dans l'Empire français. Ces départements correspondaient à peu près aux anciens "états" des Pays-Bas autrichiens, même si certains furent créés ex nihilo (comme ceux de la Meuse-Inférieure et de l'Ourthe, conséquences du démembrement de l'ancienne Principauté de Liège).

Pendant la période française, le bassin houiller wallon fait sa révolution industrielle et devient une des régions les plus industrialisées d'Europe. Le reste de la Belgique, particulièrement la Flandre, demeure peu industrialisé.

La Belgique connaît à ce moment l'ensemble des institutions de la Révolution française : administration, Code Napoléon, imposition, justice reformée.

Cependant, le peuple français, dont Belges et Liégeois font désormais partie, souffre ; notamment à cause des guerres de la Révolution et de l'Empire. Ainsi, sur l'actuelle province de Liège, 6% de la population meurt sur les champs de bataille (6500 hommes).[4] La population se révolte, particulièrement dans les régions flamandes, notamment à propos de la Conscription obligatoire et sur le plan religieux. L'usage des langues locales, comme les parlers flamands, est réprimé et les publications dans cette langue sont interdites avec l'instauration du décret du 2 thermidor an II.

La période française prend fin en 1815 avec la défaite de Napoléon à Waterloo.

[modifier] La période hollandaise

Le Royaume-Uni des Pays-Bas.
Le Royaume-Uni des Pays-Bas.

Au congrès de Vienne en 1815, les trois grands vainqueurs se divisent l'Europe sans tenir compte des sentiments nationaux naissants, et sans consultation des populations. C'est ainsi que les territoires de la future Belgique sont réunis à ceux des Pays-Bas pour former un État tampon au nord de la France. À la tête de ce Royaume-Uni des Pays-Bas, Guillaume Ier d'Orange.

Le 18 juillet 1815, le roi publie une constitution en vue de la fusion des 2 Pays-Bas. Au nord, les Etats Généraux l'acceptent à l'unanimité. Au sud, elle est soumise à 1603 notables belges. 527 vont voter "pour" et 796 "contre" (dont 126 pour des motifs religieux). Le résultat était donc "contre" à 60%. Toutefois, dans le décompte des voix, les 280 abstentions seront considérées comme des votes "pour", et il en ira de même pour les 126 votes "contre" à motifs religieux. Le résultat devint alors 933 "pour" et 670 "contre". Et c'est ainsi que, le 24 août, le gouvernement proclama l'acceptation de la constitution à 58%.

L’opposition aux "Hollandais" était pourtant déjà patente. Ainsi, le 6 mars 1814, plus d'un an avant la naissance du Royaume-Uni, un agent britannique rapportait qu'en Belgique "la quasi-totalité des classes de la société (…) rejettent de façon très nette la Hollande et la Maison d'Orange".[5]

Dans les faits, la population assiste donc au rétablissement des Pays-Bas d'avant 1581, mais cette fois sous la forme d'un État protestant.[6]

Le premier antagonisme est donc logiquement religieux, et la situation inversée par rapport à 1581. Les 3.5 millions de Belges des provinces du sud sont catholiques et intégrés dans un état dirigé par les 2 millions de protestants des provinces du nord et leur roi. De plus, l'égalité des religions est décrétée : le clergé catholique se sent alors menacé et soutient l'opposition dans les campagnes. Cette opposition est surtout marquée en Flandre, et menée par l'évêque de Gand (de Broglie). Ainsi, comme en 1581, la religion sera une cause directe de la scission des Pays-Bas.

Le second antagonisme est économique : les libéraux n'ont plus accès au marché français, tandis qu'ils doivent faire face au libre-échange avec l'Angleterre, et son industrie fort avancée. De plus, le gouvernement favorisait les investissements dans le nord et le roi ira même jusqu'à freiner le développement du port d'Anvers pour favoriser les ports du nord.[7] Pour ces raisons, en 1816, les ambassadeurs d'Autriche, de Russie et de Prusse ont déjà perdu toute confiance en la réunion des 2 Pays-Bas.[8]

Parallèlement à ces deux antagonismes, le gouvernement devenait de plus en plus autoritaire, vis-à-vis de la liberté de la presse (sous couvert de troubles de l'ordre public) et du clergé catholique. Ainsi, les opposants à ce despotisme se rassemblent, réclamant la responsabilité ministérielle devant le Parlement et la liberté d'enseignement.

Cette opposition catholique-libéral sera uniquement belge : les catholiques du nord n'ont aucune influence (depuis 1581) et peu de libéraux du nord s'y rallient, préférant rester fidèle au roi. Cela peut s'expliquer par le favoritisme pro-hollandais du royaume (dans la fonction publique et l'armée)[9], mais également par le fait que les Belges étaient majoritaires. Leur faire trop de concessions reviendrait à les laisser gouverner le pays, ce que ni le roi ni la population du nord n'accepteraient. La fidélité au roi restera d'ailleurs très présente aux Pays-Bas : pas de question royale à la belge, même sous le règne de l'antidémocrate Guillaume III

Le soulèvement des Belges est alors inévitable, et l'élément déclencheur sera la seconde vague des révolutions en Europe (en 1830). La bourgeoisie prendra alors le pouvoir en août 1830 et, face au souverain absolutiste étranger, sera soutenue par toutes les couches de la société (de la noblesse aux paysans).[10]

Pour conclure sur cette période, précisons encore que si aujourd'hui la question linguistique est prépondérante, il n'en était rien à l'époque. Dans les faits, l'arrêté royal du 15 septembre 1819 établissait le néerlandais comme langue officielle (dans les provinces néerlandophones) pour la justice et l'administration, et les langues populaires n'étaient pas protégées (ainsi en ira-t-il de l'allemand au Luxembourg). De plus, les Wallons ne se sentent pas menacés pour autant, et pour cause : Guillaume Ier lui-même, bien que roi des Pays-Bas, était francophone (tout comme une bonne partie de la bourgeoise européenne de l'époque).

L'établissement d'une politique linguistique pro-néerlandais a été si graduelle, qu'il existait d'ailleurs très peu de liens culturels entre la Flandre et les Pays-Bas proprement dit.[11] Et les griefs linguistiques accusant le roi d'imposer l'usage du néerlandais aux élites et à toute l'administration (justice, police…) n'apparaîtront véritablement qu'en 1829. Il faut dire qu'à cette date, on ne pouvait même pas rédiger son testament en français…

[modifier] La révolution de 1830 et l’indépendance

Épisode des Journées de Septembre 1830, sur la Place de l'Hôtel de Ville à Bruxelles (1835)
Épisode des Journées de Septembre 1830, sur la Place de l'Hôtel de Ville à Bruxelles (1835)
Icône de détail Article détaillé : Révolution belge.

Le 25 août 1830, peu après la Révolution de Juillet en France, Bruxelles se soulève. Les troubles se propagent dans tout le pays et le 27 septembre les troupes gouvernementales évacuent l'essentiel des provinces du Sud (seules les citadelles d'Anvers, de Maastricht et de Luxembourg restent aux mains de troupes loyalistes).

Dès le 25 septembre, un gouvernement provisoire est formé, qui élabore une Constitution. Il recherche un roi, adresse une demande au duc de Nemours, fils de Louis-Philippe, qui refuse par prudence. Une union personnelle entre les pays autour du roi des Pays-Bas est un temps envisagée, mais rejetée par le gouvernement (le 27 octobre, une force hollandaise dans la forteresse d'Anvers bombardait encore la ville).

[modifier] La Belgique : 1830 - 1914

Icône de détail Article détaillé : Histoire de Belgique de 1830 à 1914.

[modifier] Un État en formation

Le 4 octobre 1830, l'indépendance est proclamée par le gouvernement provisoire formé le vingt-six septembre 1830 (26 septembre 1830) , et le 3 novembre un Congrès national est élu par 30 000 électeurs et s'ouvre le dix novembre 1830 (10 novembre 1830) . Le 18 novembre 1830,le congrès national belge confirmera en quelques sortes le décret du 4 octobre au sujet de l'indépendance de la Belgique. Le 7 février 1831 il approuve une constitution. La majorité de ces électeurs provenant de la bourgeoisie, le français est choisi comme seule langue officielle. L'opinion commune était qu'il y avait une majorité de francophones en Belgique, puisque le français était, à l'époque, la langue des élites, celle de la classe dominante qui s'empara du pouvoir en 1830. En Flandre comme en Wallonie et à Bruxelles, le peuple use de langues régionales.

Le 4 novembre 1830 une conférence s'ouvre à Londres sur l'avenir de la Belgique : les grandes puissances décident finalement de reconnaître la Belgique indépendante le 20 janvier 1831. Un royaume est fondé dont le trône est offert ,tout d'abord au duc de Nemours ,dont le père déclinera l'offre,puis ensuite ,le quatre juin 1831 4 juin 1831 par défaut au prince allemand Léopold de Saxe-Cobourg-Gotha (oncle de la reine Victoria), qui deviendra Léopold Ier, premier roi des Belges, le 21 juillet 1831. La Belgique est déclarée neutre.Entretemps,de février 1831 au 21 juillet 1831,la Belgique sera régentée par le baron Érasme-Louis Surlet de Chokier

[modifier] Histoire des frontières

Les frontières ne furent définitivement fixées qu'en 1919, lors de la signature du Traité de Versailles qui accorda le territoire des Cantons de l'Est à la Belgique.

[modifier] La révolution industrielle

Au XIXe siècle, disposant de charbon et de fer, la Belgique connaît la révolution industrielle et fut même un temps la deuxième puissance industrielle mondiale, derrière l'Angleterre.

L'essentiel de la puissance industrielle du pays se trouvait toutefois en Wallonie, où existait déjà une tradition séculaire du travail du fer et de l'extraction du charbon. La région devint ainsi le deuxième producteur mondial d'acier et de charbon.

[modifier] L'empire colonial

Icône de détail Article détaillé : Colonisation du Congo.
L'État indépendant du Congo, possession personnelle de Léopold II.
L'État indépendant du Congo, possession personnelle de Léopold II.

Le roi Léopold II (successeur et fils de Léopold Ier, 1865) dirige à titre privé la colonisation du Congo dans le but d'assurer une colonie à la Belgique. L'actuelle République démocratique du Congo (Congo Kinshasa, ex-Zaïre) devient son domaine personnel. En 1885 Léopold II devient officiellement chef de l'État indépendant du Congo, il ne cédera celui-ci à la Belgique qu'en 1908, sous la pression de l'opinion publique internationale.

L'exploitation des richesses du Congo sera alors confiée à des agents de l'État indépendant ou à des concessionnaires dont les exactions deviendront tristement célèbres. Pour fournir le caoutchouc, les rubis, l'or, les diamants et l'ivoire en grandes quantités, les indigènes sont soumis au travail forcé et à un régime de terreur (massacres de villages entiers). Le nombre de victimes indigènes ne peut faire que l'objet d'estimations (voir les Fantômes du roi Léopold, voir aussi l'avis de Jean Stengers [12]). Les morts comptabilisés dans ces estimations englobent tant les victimes directes des massacres que ceux qui sont provoqués par la déstabilisation profonde de l'agriculture vivrière, les fuites de populations entières etc. Les estimations varient entre 6 à 10 millions.

En 1908, sous la pression internationale, la Belgique hérite du Congo. La constitution belge interdit à la Belgique de dépenser de l’argent pour ses colonies. Toutes les réalisations doivent donc être financées par des fonds privés ou par la colonie elle-même. En 75 ans la Belgique va faire du Congo un géant agricole et minier source de matières premières et de devises. Les populations congolaises sont cependant exclues de la croissance économique. Leurs salaires sont faibles, le système de formation traditionnel est remplacé par des écoles primaires, tandis qu'il n'y a pas d'universitaires. La manière dont s'organise la coexistence entre Noirs et Blancs les sépare de fait fortement, mais cette séparation est moins rigoureuse qu'en Afrique du Sud et n'est pas soutenue par une claire idéologie sacrifiant au racisme comme dans l'apartheid. En outre, dans le monde chrétien entre autres, de vives critiques s'élèvent contre ce système de fait, notamment dans La Revue nouvelle. Enfin ce sont certains Blancs et certains Noirs qui, ensemble, ont posé des gestes prônant pour l'avenir l'indépendance du Congo, notamment le Manifeste de Conscience africaine, rédigé par le cardinal Joseph-Albert Malula.

En Belgique va régner pendant longtemps une propagande coloniale paternaliste (Tintin au Congo), glorifiant la « mission civilisatrice » de la Belgique. Cette vision « paternaliste » fut très répandue en Europe, jusque dans les années 1930.

[modifier] La Belgique : 1914 - 1945

Icône de détail Article détaillé : Histoire de Belgique de 1914 à 1945.

[modifier] La Première Guerre mondiale

En 1914, en application du plan Schlieffen, l'Allemagne, en guerre contre la France envahit la Belgique pour contourner les armées françaises par le nord. La violation de la neutralité belge déclenche l'entrée en guerre du Royaume-Uni. Contrairement à ce qu'escomptaient les militaires allemands, la résistance de l'armée belge est forte : dans un premier temps l'armée d'invasion doit même reculer. Or la condition de réussite du Plan Schlieffen, c'était la rapidité. Il faudra quinze jours à une armée de 100.000 hommes pour réduire les forts de Liège. L'armée belge commandée par le roi Albert Ier recule en combattant, et même en contre-attaquant à partir d'Anvers en septembre sur le flanc allemand. Cette résistance imprévue contrecarre gravement le plan des Allemands, leur semble illégitime (objectivement elle sert les Français), va très vite faire naître dans leur esprit le mécanisme qui les amènera à la fausse croyance sincère selon laquelle des francs-tireurs assailleraient leurs troupes comme durant la guerre franco-allemande en 1870 et finalement provoquer les fameuses atrocités allemandes d'août et septembre 1914.

Le pays sera finalement entièrement occupé pendant toute la guerre sauf derrière la ligne de front de l'Yser. Le gouvernement est contraint de se réfugier à Sainte-Adresse, dans la banlieue du Havre. Cependant la force publique du Congo, l'armée coloniale remporte aux prix de lourds sacrifices d'éclatantes victoires sous commandement belge contre les colonies allemandes au Cameroun et en Afrique orientale avec l'aide des colonies françaises, britanniques et portugaises.

[modifier] L'Entre-deux-guerres

Revendiquations territoriales de la Belgique (ici une affiche de 1919).
Revendiquations territoriales de la Belgique (ici une affiche de 1919).

En 1918, le statut de neutralité de la Belgique fut réduit à néant. La Belgique s’empressa alors de quitter le rôle d’État tampon qu'on lui avait accordé lors de son indépendance, pour une politique nettement plus agressive ; c’est pourquoi elle fit pression sur les grandes puissances pour obtenir des compensations monétaires et territoriales très importantes. Les Belges voyaient dans un territoire agrandi aux dépens de ses voisins, allemands et néerlandais, l’assurance de ne plus être envahis.

Bien que d'importantes compensations monétaires et que les villes de Saint-Vith, Eupen, Moresnet et Malmédy leur aient été accordées par la Société des Nations, ainsi qu’un protectorat sur les anciennes colonies allemandes du Ruanda-Urundi, les Belges, et Albert Ier en particulier, considérèrent que les réparations financières n'étaient pas assez élevées et vécurent le rejet de leurs visées expansionnistes vers la Flandre zélandaise et le grand-duché du Luxembourg comme une véritable humiliation.

Parallèlement, le vote plural fut aboli et remplacé par le suffrage universel masculin qui permit d’une part aux socialistes d’accéder aux rênes du pouvoirs pour la première fois, mais aussi aux Flamands d’être majoritaires au Parlement. Les revendications autonomistes flamandes, excitées durant l’occupation allemande de 1914-1918, prirent donc de plus en plus d’importance, ce qui força le roi à autoriser la néerlandisation de l’université de Gand en 1930.

La neutralité de l’État belge ayant été abandonnée, la Belgique signa un accord d’entraide militaire avec la France en 1920. Cette coopération culmina avec l’occupation conjointe de la Ruhr par les troupes franco-belges.

Après le Jeudi noir, la Belgique comme le reste de l'Europe est atteinte par une crise économique majeure. Cette crise favorisa l’émergence de partis fascistes comme le Verdinaso ou le parti rexiste de Léon Degrelle.

Le pays était déchiré entre les factions flamandes et wallonnes : lorsqu’il fallut voter un budget militaire face à la menace nazie, les députés flamands boudèrent ce vote, ce qui empêcha la modernisation à temps de l’armée belge à la veille de la seconde guerre mondiale. Mais l’objectif principal des Flamands était de rompre l’accord militaire franco-belge de 1920[13] qu’ils considéraient comme un symbole de la domination francophone. Léopold III accéda au mot d'ordre flamand Los van frankrijk ![14] (Larguons la France !) et demanda au gouvernement d’adopter une politique d’indépendance face à la montée des tensions internationales dans l'espoir d'échapper à la guerre.

En toute discrétion, le gouvernement dénonça unilatérallement, en 1936, l’accord franco-belge[15], pour reprendre la politique d'État tampon abandonné dix-sept ans plus tôt. À la veille de l'invasion allemande, le roi divisa ses troupes en envoyant la moitié d’entre elles face à la France. Cette attitude vaudra au roi de vives réprobations de la part des Alliés et d’une partie de la population wallonne[16].

[modifier] La Seconde Guerre mondiale

En 1940, la Belgique est à nouveau occupée par l'Allemagne. Après avoir mené un combat, parfois considéré comme désespéré, durant 18 jours, notamment à la bataille de la Lys où périrent la moitié des militaires belges engagés, le roi Léopold III décide la capitulation, contre l'avis du gouvernement qui se réfugie à Londres. Cette décision du roi sera considérée par certains comme une trahison, par d'autres comme une volonté de se solidariser avec ses troupes capturées par l'envahisseur. Le roi reste en Belgique comme prisonnier de guerre, refusant d'exercer des fonctions officielles, même s'il rencontrera (dans une sorte de secret), le chancelier Adolf Hitler fin 1940. Il demeure également en contact avec les secrétaires généraux qui ont été chargés par le gouvernement d'Hubert Pierlot, de maintenir en ordre de marche la machine administrative même en pays occupé dans des matières comme le maintien de l'ordre, le ravitaillement, l'économie, les affaires intérieures etc. Il épousera également Lilian Baels - une décision mal perçue - tandis que ses soldats wallons resteront en captivité jusqu'à la fin de la guerre (les prisonniers flamands ont, quant à eux, été presque tous libérés très rapidement).

Le courant rexiste a perdu son influence en Wallonie (il passe de 15,6% des voix en 1936 à 6,19% en 1939) et à Bruxelles (il passe de 18,5 % des voix en 1936 à 8,5% en 1939), tandis que le VNV (nationalistes flamands avec des courants proches du fascisme), progresse encore en Flandre (il passe de 13,56% des voix en 1936 à 15,05 % en 1939). Si la collaboration militaire s'illustre par la division SS Wallonie, la collaboration politique ou intellectuelle est au total un peu plus importante en Flandre qu'en Wallonie où la Résistance semble plus forte si on la mesure en tout cas au nombre de sabotages enregistrés. Il est vrai que, en Flandre, certains idéalistes tablent sur la collaboration pour faire avancer les objectifs du mouvement flamand. Il est vrai que la Résistance dans une Wallonie plus industrialisée est en principe plus appelée à mener des actions militaires directes contre des objectifs stratégiques. Il est clair aussi que la configuration politique et idéologique de la Flandre (plus conservatrice, influencée par le nationalisme flamand) la dispose moins à combattre les Allemands, alors que c'est justement l'inverse en Wallonie. Il est sûr enfin que le maintien des prisonniers wallons en Allemagne et la libération des prisonniers flamands par Hitler crée des états d'esprit différents au Nord et au Sud. Voyez pour ceci Histoire de Belgique de 1914 à 1945. Notons que le Congo belge fournira des matières premières aux alliés pendant toute la seconde guerre mondiale et notamment l´uranium pour les bombes atomiques d’Hiroshima et de Nagasaki qui mettront fin à la seconde guerre mondiale.

[modifier] La Belgique : depuis 1945

Icône de détail Article détaillé : Histoire de Belgique de 1945 à 1993.

[modifier] Rôle européen et international

Après la deuxième guerre, la Belgique devient membre fondateur de l'OTAN et de la Communauté économique européenne, aujourd'hui Union européenne.

[modifier] La question royale

Voir article détaillé Question royale

En 1950, un référendum sur la question du retour du roi donne une majorité pour le retour sur l'ensemble de la Belgique, mais en Wallonie une majorité s'est prononcée contre le retour, plus précisément dans les provinces de Liège et du Hainaut. La décision de Léopold III de rentrer malgré tout provoque des troubles insurrectionnels en Wallonie. L'abdication de Léopold III en faveur de son fils Baudouin permet de sauver l'unité belge et le retour au calme, mais ce qu'on appela la question royale marquera définitivement une rupture dans l'unitarisme.

[modifier] L’indépendance du Congo

Après quatre années d'effervescence nationaliste et l'émeute du 4 janvier 1959 le gouvernement belge annonce vouloir accorder l'indépendance au Congo et fixe la date au 30 juin 1960 après les négociations de la Table ronde de Bruxelles. Les partis les plus anticoloniaux gagnent les élections législative et présidentielles. Joseph Kasa-Vubu est élu Président et Patrice Lumumba Premier ministre. Le 30 juin 1960, la colonie du Congo belge accède à l'indépendance après seulement six mois de préparation hâtive.

Dans les troubles qui suivent, la Belgique craignant une nationalisation des ressources naturelles va soutenir les sécessions de deux provinces minières le Katanga et le Sud-Kasai. Joseph-Désiré Mobutu s'emparera du pouvoir, et enverra Lumumba en prison au Katanga, où il sera assassiné avec la complicité des services secrets belges. À partir de 1980 la corruption et la mauvaise gestion du régime de Mobutu va plonger le Congo dans la misère et la guerre civile. Depuis 2005 la Belgique s'efforce d'aider la République démocratique du Congo dans sa marche vers une réelle démocratie.

[modifier] Évolution économique

Les années 60 et 70 ont été marquées par un changement de fortune économique. La Flandre est devenue graduellement la région la plus productive et puis la plus riche du pays. Dans cette période, l'anglais a tendance à remplacer le français comme première langue étrangère en Flandre.

Du côté wallon, l'on note, parmi les causes du déclin wallon, un désinvestissement relatif par les grand holdings du secteur privé, un syndicalisme qui effraya maintes entreprises et des pouvoirs publics peu dynamiques et fort interventionnistes malgré le déclin.

[modifier] Fédéralisme et tensions communautaires

Les 4 régions linguistiques et les communes à facilité.
Les 4 régions linguistiques et les communes à facilité.

Voir article détaillé Problèmes communautaires en Belgique

Sous la pression conjointe du mouvement flamand et des régionalistes wallons, la Belgique évolue progressivement vers un État de plus en plus fédéralisé. Plusieurs réformes institutionnelles sont réalisées transformant le vieil État unitaire en une structure de plus en plus fédéraliste, voir même confédéraliste. Ce sont d'abord les lois linguistiques votées en 1963 qui vont définir le cadre d'emploi des trois langues officielles du pays. La Constitution de 1994 va compléter ces réformes par une nouvelle structure de l'État fédéral. Dix ans plus tard, la Flandre marqua son souhait de, déjà, modifier cette constitution en vue de l'établissement d'un état confédéral.

[modifier] Décès de Baudouin Ier de Belgique

Le 31 juillet 1993, survint le décès inopiné du roi Baudouin à Motril, au sud de l'Espagne. Tout le pays en subit un choc profond : on estime à 500 000 le nombre de personnes qui ont fait la file durant de nombreuses heures pour s'incliner devant son cercueil au palais de Bruxelles. Ses funérailles rassemblent de très nombreux chefs d'État et de gouvernement, ainsi que des membres du Gotha. Pour la première fois, la reine Élisabeth II d'Angleterre et l'empereur Akihito du Japon assistent à des funérailles à l'étranger ! Selon la volonté de la reine Fabiola, on a célébré une messe d'espérance et la Reine portait une robe blanche qui a marqué les observateurs. On retiendra aussi le témoignage d'une prostituée d'Anvers rencontrée par le roi Baudouin lors de sa visite à l'asbl Payoke. Suite au décès de Baudouin, son frère cadet devient roi des Belges sous le nom d'Albert II. Avec son épouse la reine Paola, ils ont eu trois enfants : le prince Philippe, la princesse Astrid et le prince Laurent. Si le roi Albert II a conservé les mêmes valeurs et les mêmes combats que son prédécesseur, il a considérablement modernisé et rafraîchi l'image de la monarchie, qui était jugée terne et austère sous Baudouin et Fabiola. Avec ses enfants, beaux-enfants et petits-enfants, il lui a également donné une touche plus familiale.

[modifier] Voir aussi

Statue du roi Baudouin Ier
Statue du roi Baudouin Ier

[modifier] Articles connexes

Histoire de quelques unes des villes belges :

[modifier] Listes en rapport avec l'histoire de Belgique

[modifier] Les anciennes nations belges

Le comté d'Artois et le comté de Zutphen faisaient également partie des Pays-Bas du Sud.

Auxquelles il faut ajouter ces 2 nations indépendantes :

[modifier] Liens externes

(fr)(nl) Sur le Portail fédéral :

[modifier] Bibliographie

  • Jacques Breuer, La Belgique romaine, La renaissance du livre.
  • Collectif, Nouvelle histoire de la Belgique contemporaine de 1830 à nos jours, Complexe Eds, 2007, 3 tomes.
  • Harsin, Histoire de la Belgique de 1830 à nos jours, université de Liège, Ed. Denuit 1953, Manuel d'histoire de l'école secondaire, préfacé par S.M. le roi Léopold III.
  • Wils L., Histoire des nations belges, Éditions Labor, 2005.

[modifier] Notes et références

  1. In "Histoire de la Belgique de 1830 à nos jours", Prof. Harsin
  2. Lode Wils, Histoire des nations belges, chapitre VI.
  3. Hervé Hasquin, la Wallonie, son histoire
  4. Lode Wils, op cit.
  5. N. Van Sas, Onze natuurlijkste bondgenoot. Nederland, Engeland en Europa, 1813-1831, p. 35-55, Groningen, 1985
  6. Lode Wils, Histoire des nations belges, p. 134, Labor, 2005
  7. J.L. Van Zanden, A. Van Riel, Nederland, 1780-1914. Staat, instituties en economische ontwikkeling, Amsterdam, 2000.
  8. Lode Wils, Histoire des nations belges, p. 141, Labor, 2005
  9. Même après l'indépendance de la Belgique, 70% des fonctionnaires néerlandais étaient originaires des 2 Hollandes. Van IJsselmuiden, Binnenlandse zaken en het ontstann van de moderne bureaucratie in Nederland 1813-1840, Kampen, 1988.
  10. Lode Wils, op cit.
  11. Lode Wils, op cit.
  12. Jean Stengers, ‘'’Congo, mythes et réalités, cent ans d’histoire’'’, Duculot, Gembloux, 1989
  13. Pierre Grosser, Pourquoi la seconde guerre mondiale ?, Editions complexe, p.200.
  14. Els Witte, Nouvelle histoire de Belgique, Volume II, p.168.
  15. M. Dumoulin, E. Gérard, M. van den Wijngaert, V. Dujardin, Nouvelle histoire de Belgique, volume 2 : 1905-1950, Editions complexe, p.169.
  16. M. Dumoulin, M. van den Wijngaert, V. Dujardin, Léopold III, Editions complexe, p.173.


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