Hamlet
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La Tragédie d'Hamlet, Prince de Danemark, est la plus longue et l'une des plus célèbres pièces de William Shakespeare. La date exacte de composition n'est pas connue avec précision ; la première représentation se situe sûrement entre 1598 et 1601. Le texte fut publié en 1603[1]
Le roi du Danemark, le père d'Hamlet, est mort récemment ; son frère Claudius l'a remplacé comme roi[2] et, moins d'un mois après[3], a épousé Gertrude, la veuve de son frère[4]. Le spectre du roi apparaît alors et révèle à son fils qu'il a été tué par Claudius. Hamlet doit venger son père et, pour mener à bien sa tâche, simule la folie. Mais il semble incapable d'agir et, devant l'étrangeté de son comportement, l'on en vient à se demander dans quelle mesure il a conservé sa raison.
Hamlet a fait l'objet d'analyses critiques extrêmement nombreuses et variées, psychanalytiques, thématiques, stylistiques, historiques...
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[modifier] Sources
L'histoire de Hamlet se trouve dans le Gesta Danorum (vers 1200) de l'écrivain Saxo Grammaticus. François de Belleforest l'adapte en 1570, dans ses histoires tragiques. La source la plus directe est vraisemblablement une pièce non conservée, attribuée à Thomas Kyd qui aurait le premier introduit le personnage du spectre. La plupart des événements sont le produit de l'imagination de Shakespeare.
[modifier] Personnages principaux
Le prince Hamlet est le fils du premier roi du Danemark, également nommé « Hamlet ». Il est étudiant à l'université de Wittenberg. Le spectre de son père le charge de venger son meurtre. Il y parvient enfin, mais seulement après que la famille royale a été évincée et que lui-même a été mortellement blessé par Laërte d'un coup d'épée empoisonnée.
Claudius, oncle du prince Hamlet, est l'actuel roi auto-proclamé du Danemark. Il a succédé à son frère, le roi Hamlet. Le spectre de ce dernier accuse Claudius de l'avoir assassiné pendant son sommeil. À la fin de la pièce, Claudius est tué par le Prince Hamlet.
Le roi Hamlet (désigné comme "le spectre") : au début de la pièce, le spectre du roi Hamlet apparaît à son fils et le presse de venger son empoisonnement par Claudius. Hamlet s'interroge : s'agit-il du fantôme de son père ou bien est-il l'objet d'un démon. Il n'aura pas de réponse définitive.
Gertrude, mère du prince Hamlet et veuve du roi défunt, se remarie peu après au frère de ce dernier, ce que le prince Hamlet, et toute l'époque de Shakespeare, considèrent comme un inceste. Elle meurt accidentellement en buvant le vin empoisonné destiné à Hamlet.
Polonius, chambellan du roi Claudius. Il s'inquiète de la relation amoureuse du prince Hamlet et d'Ophélie, sa fille. Il craint qu'Hamlet prenne sa virginité et ne l'épouse pas. Il interdit cette relation à sa fille. Il est tué par Hamlet qu'il espionnait derrière une tapisserie.
Laertes, fils de Polonius, est profondément attaché à sa sœur Ophélie. Il est en France pendant la majeure partie de la pièce. À la fin de celle-ci, en raison de l'implication d'Hamlet dans la mort de sa sœur, il fomente avec Claudius un duel dans lequel il tue Hamlet. Hamlet le tue de la même épée dont il ignore qu'elle est empoisonnée.
Ophélie, fille de Polonius, elle et Hamlet partagent une idylle bien qu'ayant été implicitement mis en garde contre l'impossibilité d'un mariage. Hamlet l'éconduit pour accréditer sa propre folie. La mort de son père la rendra folle et elle se donnera la mort en se noyant dans un ruisseau.
Horatio, ami d'Hamlet, n'est pas impliqué dans les intrigues de la cour. Il sera le seul personnage important à survivre à l'heure du dénouement et à pouvoir porter l'histoire d'Hamlet à la postérité.
Rosencrantz et Guildenstern, amis d'Hamlet, retournés par Claudius pour le surveiller. Hamlet les soupçonne rapidement. Ils seront exécutés en Angleterre.
Fortinbras, prince norvégien, est le fils du roi de même nom tué au champ de bataille par le père d'Hamlet. Le prince Fortinbras espère une vengeance.
[modifier] Adaptations
- Hamlet fut adapté à l'opéra par Ambroise Thomas, sur un livret de Michel Carré et Jules Barbier (1868).
- Hamlet fut porté au cinéma des dizaines de fois. Le premier film est français, il s'intitule Le Duel d'Hamlet, réalisé par Clément Maurice avec Sarah Bernhardt dans le rôle d'Hamlet. Les adaptations les plus connues de la pièce restent :
- Hamlet de Svend Gade et Heinz Schall en 1920, avec encore une femme, Asta Nielsen dans le rôle titre.
- Hamlet de Laurence Olivier en 1948
- Hamlet de Tony Richardson en 1969
- Hamlet de Franco Zeffirelli en 1990
- Hamlet de Kenneth Branagh en 1996
- Hamlet de Michael Almereyda en 2000
- De très nombreuses œuvres littéraires se réfèrent à Hamlet, certaines par leur titre même, notamment :
- Hamlet-machine de Heiner Müller.
- Rosencrantz and Guilderstern are dead de Tom Stoppard.
- Enquête sur Hamlet. Le dialogue de sourds de Pierre Bayard.
- Par ailleurs, dans un registre plus comique, les auteurs de bande dessinée français Marcel Gotlib et Alexis ont parodiés la pièce dans l'un des épisodes dans leur Cinémastock, paru chez Pilote en 1972.
[modifier] Passages célèbres
Le monologue d'Hamlet est peut-être le passage le plus célèbre de toute la littérature anglaise :
To be or not to be: that is the question: Whether it's nobler in the mind to suffer The slings and arrows of outrageous fortune Or to take arms against a sea of troubles, And by opposing end them |
« Être, ou ne pas être, telle est la question. Y a-t-il plus de noblesse d’âme à subir La fronde et les flèches de la fortune outrageante, Ou bien à s’armer contre une mer de douleurs Et à l’arrêter par une révolte ? »[5] |
[modifier] Psychocritique
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Dans le droit fil de l'interprétation de Freud, l'analyse psychocritique s'appuie sur un commentaire serré de l'œuvre, notamment, le monologue III,1
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Passage clé dans lequel le héros éponyme nous révèle et sonde lui-même sa dualité profonde: la source tragique de sa procrastination. Deux désirs antinomiques le paralysent littéralement. Nous sommes au cœur de la tragédie oedipienne et l'ambivalence de chacun des deux désirs devient ingérable dans la réalité objective. D'où cette évocation de la mort ironiquement associée au sommeil: ce moment où l'activité psychique n'est plus régentée par les mêmes lois et les mêmes tabous. Les rêves permettent une réalisation indirecte et symbolique, tout comme la création artistique: de fait, la seule action dont Hamlet sera capable sera la mise en scène du fratricide qu'il reprend donc indirectement à son compte, dramatisant le tabou parricide. On comprend mieux alors le sadisme dont est empreint le dialogue avec Ophélie immédiatement après, la portée de la situation triangulaire dans l'appartement de la reine (III,4): nouvelle dramatisation de l'acte impossible: 'I took thee for thy better' (je t'ai pris pour un autre qui te serait supérieur), Hamlett avait pris Polonius pour un rat, il s'agit d'une insulte. La profondeur de la relation mère-fils transparait dans la métaphore filée de l'oreille, associée au poison fratricide / parricide mais aussi à la puissance du Verbe: 'These words like daggers enter in my ears' (Ces paroles sont comme des poignards qui entrent dans mes oreilles).
La structure même de la tragédie reflète l'obsession de l'impossible désir ambivalent: les relations entre les divers personnages, y compris les personnages secondaires sont autant de projections du même thème essentiel: une mise en abyme de la tragédie nodale: Hamlet / Ophélie, Polonius / Ophélie, Ophélie / Laertes, Hamlet / Claudius / Polonius / le fantôme du père / Horatio / Rosencrantz-Guildenstern, puis Fortinbras. La mise en abyme agit comme le miroir dans lequel Hamlet reconnaîtra l'effroyable révélation!
Le surnaturel n'est pas une simple convention donnant le point de départ de la tragédie: il relève d'une réalité psychique. Comme un symptôme névrotique, il est l'objectivation d'une obsession refoulée. I,2: Horatio semble confirmer l'existence du fantôme mais son expérience là aussi nous ramène au processus du rêve: à l'instant même où il semble sur le point de communiquer avec cette apparition, le chant du coq le ramène à la réalité du monde diurne!
L'étude des différentes œuvres met en lumière la nature obsessionnelle de cette situation triangulaire qui devient véritablement poignante dans les Sonnets. L'analyse psychocritique permet de démontrer les mécanismes inconscients du processus de la création artistique (sublimation), de mieux percevoir la relation intime entre le poète et son œuvre, ici, entre Shakespeare et les diverses avatars de son double.
[modifier] Notes
- ↑ Harold Jenkins. Hamlet. 2nd Series. Ed. Harold Jenkins.
- ↑ La monarchie est élective, et non héréditaire au Danemark
- ↑ Hamlet, I, 2
- ↑ Un acte considéré comme incestueux par les canons religieux de l'époque
- ↑ Hamlet, III. 1, traduction de François-Victor Hugo
- ↑ http://en.wikisource.org/wiki/Hamlet
- ↑ http://fr.wikisource.org/wiki/Hamlet
[modifier] Liens externes
- (fr) Hamlet sur le Web (liste de sites)
- (fr) Hamlet sur le Web (Hamlet en bandes dessinées pour le web)