Halford John Mackinder

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Halford John Mackinder
Halford John Mackinder
Halford John Mackinder
Naissance 15 février 1861
à Gainsborough
Décès 6 mars 1947 (à 86 ans)
Nationalité Britannique
Profession Géographe
Géopoliticien

Halford John Mackinder (15 février 1861 - 6 mars 1947) était un géographe et géopoliticien britannique.

[modifier] Jeunesse

Il a été éduqué à la Queen Elizabeth's Grammar School de Gainsborough (aujourd'hui Queen Elizabeth's High School), au Epsom College and Christ Church à Oxford. Là, il commence à étudier les sciences naturelles, se spécialisant dans la zoologie avec Henry Nottidge Moseley, naturaliste de l'expédition du Challenger. Lorsqu'il se remet à étudier l'histoire, il se rend compte qu'il retourne « à une vieil intérêt et choisit l'histoire moderne avec l'idée de voir comment la théorie de l'évolution apparaîtrait dans le développement humain ». Il se spéciale en tant que géographe physique, s'intéressant plus tard à l'économie et aux théories politiques, déclarant que la physique et la géographie humaine devraient être traitées comme une seule et même discipline.

[modifier] Réalisations

Mackinder est considéré comme l'un des pères fondateurs de la géopolitique anglaise. Il renonce toutefois à l’identité de « géopolitologue », considérant que ce terme est plus approprié pour désigner ses collègues allemand (Friedrich Ratzel, Karl Haushofer) au service d’un régime absolutiste à l'instar du IIe Reich.

En 1899, il réalise la première ascension du mont Kenya.

Mackinder introduit en 1887 l’enseignement de la géographie à l’Université d'Oxford. Il devient directeur de la London School of Economics de 1903 à 1908. Élu membre de la Chambre des communes en 1910, il y siége jusqu'en 1922. En 1919, il publie Democratic Ideals and Reality.

Mackinder est considéré comme l'un des principaux fondateurs de la géopolitique opérationnelle/active. Il pense, à la manière de Friedrich Ratzel, que le monde doit être perçu à partir d'une cartographie polaire (et non une projection mercatorienne). On observerait ainsi la planète comme une totalité sur laquelle se distinguerait d'une « île mondiale », Heartland (pour 2/12e de la Terre, composée des continents eurasiatique et africain), des « îles périphériques », les Outlyings Islands (pour 1/12e, l'Amérique, l'Australie), au sein d'un « océan mondial » (pour 9/12e). Il estime que pour dominer le monde, il faut tenir cet heartland, principalement la plaine s'étendant de l'Europe centrale à la Sibérie occidentale, qui rayonne sur la mer Méditerranée, le Moyen-Orient, l'Asie du Sud et la Chine. Il illustre sa thèse en évoquant les grandes vagues d'invasions mongoles qu'a connues l'Europe au cours des XIIIe et XIVe siècles notamment sous l'égide de Gengis Khan et de Tamerlan. La plaine ukrainienne représentait alors, selon Mackinder, l'espace de mobilité par excellence permettant des invasions rapides au moyen de la cavalerie. De fait, la devise de Mackinder serait « qui tient l’Europe orientale tient le heartland, qui tient le heartland domine l’île mondiale, qui domine l’île mondiale domine le monde ». Il reprend la devise du grand navigateur anglais Sir Walter Raleigh qui, le premier, s'était exprimé ainsi : « Qui tient la mer tient le commerce du monde ; qui tient le commerce tient la richesse ; qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même ».

Cette vision de la géopolitique cristalise le rapport de force qui oppose les puissances de la mer aux puissances terrestres. Mackinder et l'Angleterre voient donc d'un mauvais œil l'émergence d'une Allemagne forte sur le continent, pouvant s'allier avec l'empire de Russie.

Sa géopolitique est utilisée quelques années plus tard par les géopolitologues américains comme Nicholas Spykman qui développe plutôt le concept de Rimland : « Qui contrôle le rimland gouverne l'Eurasie ; qui gouverne l'Eurasie contrôle les destinées du monde »...