Gladiator

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Cet article concerne le film sorti en 2000. Pour les autres significations, voir Gladiator (homonymie).

Gladiator est un film américain réalisé par Ridley Scott, sorti en 2000.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

Maximus Decimus Meridius est un grand général romain ayant conduit les armées de l'empereur Marc Aurèle à de nombreuses victoires. Celui-ci, d'une colline proche, assiste au génie militaire prodigué par son protégé, assisté des Sénateurs Gaïus et Falco. Marc Aurèle, après cette bataille en pays Germanique, qu'il espère, sentant sa fin prochaine, être la dernière dans cette contrée, apprend en privé à Maximus qu'il souhaite lui laisser le pouvoir à sa mort, pour qu'il le transmette au Sénat et que Rome devienne à nouveau une République.

Il le préfère à son fils Commode, car Marc Aurèle sait pertinemment que ce dernier n'a soif que du titre d'empereur et n'est aucunement animé d'une réelle compassion pour la plèbe, et qu'aucun idéal noble, ni de morale, n'habite cet homme ambitieux et tourmenté. Lorsque Commode l'apprend, de la bouche même de son père, et ceci avant l'annonce officielle, pris d'une folie colérique désespérée, il l'étouffe contre son sein lors d'une ultime accolade, devenant ainsi le nouvel Empereur. Bien que la cause officielle du décès de Marc Aurèle soit la vieillesse, Maximus comprend intuitivement qu'il a été assassiné par son fils.

C'est pourquoi, lorsque Commode, dans une certaine urgence de circonstance, lui offre à baiser sa main, et par ce geste de le servir comme il a fidèlement servi son père, Maximus lui oppose un refus sans appel en lui tournant les talons pour s'en retourner dans ses quartiers. L'empereur, furieux de cet affront sans précédent, profondément blessé dans son orgueil, et maladivement jaloux de l'amour que Marc Aurèle portait à Maximus, ordonne alors l'exécution de Maximus, peu avant l'aube, ainsi que celle de sa famille, résidant alors en Espagne.

Escorté loin en forêt par un détachement de Prétoriens, Maximus réussit à déjouer le cours de son exécution grâce à sa grande valeur militaire et parvient à fuir, sérieusement blessé cependant à l'épaule gauche, n'ayant pu déjouer le terrible coup d'épée d'un dernier soldat à cheval, qu'il tua dans le même mouvement. Parvenu sur ses terres, au terme d'un périple à bride abattue depuis la Germanie, extrêmement affaibli par une perte de sang importante, il voit les corps de sa femme et de son fils de huit ans, vus deux années auparavant de cela pour la dernière fois, calcinés et crucifiés devant la maison familiale.

Trouvé là par des marchands d'esclaves, gisant dans un sommeil proche de la mort auprès des tombes de sa femme et de son fils, emporté, soigné et rétabli, puis acheminé jusqu'aux provinces romaines orientales, il est vendu à un riche propriétaire et négociant local; Proximo. Maximus, dont la nouvelle vocation est de combattre dans l'arène, en tant que gladiateur, trouve là un début d'exutoire à sa brutale déposition, et à la perte de tout ce qui avait donné un sens à sa vie.

Bien qu'il ne fasse aucun doute qu'il possède une maîtrise hors du commun des armes et de l'art de tuer vite et bien, il n'en reste pas moins que Proximo attend beaucoup plus de celui que l'on nomme désormais l'Espagnol, pseudonyme scandé par une foule toujours plus avide de sang et de mises à mort spectaculaires, lorsque s'ouvre en grand les portes de l'arène et que parait l'ancien général en chef des armées de feu Marc Aurèle.

Saisissant tout l'intérêt qu'aurait pour lui de pouvoir combattre aux pied du nouvel Empereur, Maximus, l'Espagnol, s'attache à s'auréoler suffisamment de faits d'armes tels que sa réputation parvienne bientôt jusqu'en Occident. Proximo, le négociant, l'homme d'affaire avisé, est aussi un ancien gladiateur à qui l'ancien Empereur Marc Aurèle a donné le glaive de bois, signe de l'affranchissement d'état d'esclave, en récompense de sa bravoure et de son excellence au combat. Il s'apprête à vivre ce qu'il considère comme une consécration toute personnelle; sa reconnaissance par les plus hautes instances des Jeux du Cirque, en tant que meneur d'hommes aptes à combattre au Colisée.

Dans l'ombre du pouvoir tyrannique et psychotique de Commode, il y a Lucilla, sa sœur, qui fait office de tampon entre son frère et le Sénat, ouvertement opposé au nouvel Empereur, dont il ne reconnaît que du bout des lèvres la légitimité. Le sénateur Gracchus est la voix du Sénat, l'homme qui ose demander des comptes, au nom de la Plèbe, au jeune tyran.

Après un combat épique, voulant féliciter personnellement le groupe de gladiateurs sorti victorieux d'une terrible épreuve dans l'arène des arènes, Commode, enthousiaste, demande à l'Espagnol qui il est réellement, qui se cache sous ce masque de métal, ne se doutant un seul instant avoir à faire à celui qu'il croit mort depuis longtemps. A contre-cœur, devant l'ordre pressant de l'empereur s'agaçant de la réticence de l'Espagnol à montrer son visage, Maximus s'exécute et décline son identité entière d'homme à qui l'on à tout volé, promettant à Commode une vengeance certaine, dans cette vie ou dans l'autre.

Sachant dorénavant la vie de Maximus en danger, n'écoutant que son cœur de femme qui a toujours secrètement aimé cet homme qui en a choisi une autre, Lucilla organise une rencontre entre le Sénateur Gracchus et l'homme à qui l'armée est toujours restée fidèle. De cette rencontre décisive, l'espoir fragile du retour de la République semble pouvoir timidement renaître.

C'est compter sans un tragique incident. Lucius, le petit garçon de Lucilla a été témoin d'une conversation entre sa mère et le Sénateur Gracchus, alors qu'ils conspiraient dans les couloirs. Lors d'une anodine entrevue entre Commode et son neveu, ce dernier fit innocemment allusion à la conspiration fomentée par sa mère et le Sénateur. Ayant toutes les cartes en mains afin de soigneusement intervenir en amont, Commode fait tomber Maximus, alors sur le point de s'évader, dans un guet-apens. Réalisant trop tard la duperie, son aide de camp Cicéron paiera de sa vie son ultime message d'alerte au danger.

Ne pouvant le faire disparaître en prison, car ce serait prendre le risque insensé d'en faire un martyr, fragilisant grandement alors sa position et sa très contestée légitimité, l'empereur entrevoit la solution ultime afin de se débarrasser définitivement de cet encombrant survivant; organiser un combat dans l'arène. Ce combat devra jouer en la faveur de Commode, il le sait, s'il veut voir rejaillir sur lui la gloire d'avoir vaincu en combat singulier le trop célèbre et adulé Espagnol. Mais il sait également quelles sont ses propres lacunes; courage, force, sciences guerrières, et la Foi. La Foi inébranlable de celui qui n'a plus rien à perdre, en plus d'être un très grand guerrier, éminemment respecté par tous, à l'intelligence fine et au courage immense.

Commode, devant Maximus enchaîné, les bras hissés au-dessus de la tête, lui adresse un dernier message de circonstance, le moment ultime de monter dans l'arène du Colisée approchant. Puis, tout prés de Maximus, lui signifiant un apparent respect, Commode lui prodigue une accolade, et profite de leurs corps serrés - sachant pertinemment qu'ainsi harnaché Maximus est contraint à l'immobilité - pour sortir une dague fine, qu'il plante dans le flanc gauche de son rival, à la hauteur du cœur, lui arrachant un grognement sourd, vite étouffé par son exceptionnelle maîtrise de lui même, tandis que Commode lui dépose un baiser sur la joue.

Maximus, blessé à mort, et à qui on a endossé une armure sur ordre de l'empereur, afin que l'on ne puisse voir la plaie et le sang, est installé à côté de Commode sur une plate-forme, hissé progressivement à la lumière du jour, sous les acclamations de la foule en délire qui ne se doute de rien, et attend, avide, le combat des titans qui lui a été promis.

Le combat est inégal, Maximus chandelle, titube, esquive à grand peine les assauts de Commode, ne se battant que d'un seul bras vaillant, subissant les effets de sa fatale blessure. Autour d'eux, la garde prétorienne, immobile, à distance respectable, avec à sa tête Quintus, l'ancien compagnon d'arme de Maximus, celui là même à qui incomba d'arrêter son général sur ordre de l'empereur nouvellement auto-proclamé, et de l'envoyer à la mort ainsi que sa famille. Des coups sont portés durement, de part et d'autre, mais Maximus résiste et prend le dessus, désarme même Commode. Ce dernier réclame une arme, qu'un des gardes s'apprête à lui lancer, quand ordre est donné par Quintus de la rengainer au fourreau.

Commode, en dernier recours, ressort la dague traîtresse, et fond sur Maximus. Ce dernier intercepte le coup, riposte par de terribles coups de poings, assommant presque l'assaillant, et bloque l'empereur par un habile jeu de prise au corps, et lentement, entreprend de ramener la propre main de Commode, qui tient toujours sa dague, solidement enchâssée maintenant dans la main de Maximus, à la manière d'un étau, à la gorge même de son propriétaire. Commode ne peut résister longtemps face à cette lame qui s'approche inexorablement de son cou. Maximus épuise là ses dernières ressources, et plonge son regard dans celui de l'empereur, subissant la lente pénétration de sa dague s'enfonçant dans son cou jusqu'à la garde.

Maximus s'éloigne un peu, chancelle de nouveau, son regard se vitrifie, des images d'un plausible lieu où sa femme et son fils l'attendent au bout d'un champs de blé, dont il semble caresser les épis à chaque pas lent qui le porte, de moins en moins, sur cette terre du Colisée réduit au silence aterré, l'accompagnent sur le chemin de la mort, celle d'un héros que seul le désir de vengeance, enfin accomplie, à maintenu jusqu'ici en vie. Un ultime hommage lui est rendu, alors que la vie l'a quitté. A la fois par Gracchus et Lucilla, le sénateur sollicitant de l'aide afin que l'on porte dignement le corps de celui qui a rendu possible le retour de la République au peuple de Rome, comme le souhaitait Marc Aurèle le Juste.

[modifier] Fiche Technique

[modifier] Distribution

[modifier] Autour du film

Oliver Reed interprétant le rôle de Proximo (le patron des gladiateurs) décède d'une crise cardiaque en plein milieu du tournage avant d'avoir achevé toutes ses scènes. Par respect envers l'acteur, les producteurs décident de garder ses scènes et de modifier le scénario en conséquence :

  • Il était prévu que Proximo aille enterrer son épée en bois dans le Colisée en affranchissement symbolique de Maximus de sa condition de gladiateur à la fin du film
  • Juba, interprété par Djimon Hounsou devait initialement mourir suite à un combat contre un rhinoceros.

Le film s'appuie sur la même trame de l'histoire romaine que La Chute de l'empire romain d'Anthony Mann (1964). Mais le film d'Anthony Mann avait un côté didactique qu'on chercherait en vain dans celui de Ridley Scott, dont toute réflexion historique est exclue au profit d'un drame psychologique entrecoupé de combats épiques.

Exactitude historique :

  • les personnages de Marc Aurèle, Commode et sa sœur ont réellement existé. De son côté, Maximus est un personnage fictif, mais tout à fait vraisemblable.
  • Commode descendait volontiers se battre dans l'arène surtout pour les courses, mais aussi pour combattre des animaux ; l'historien Hérodien et l'auteur de l'Histoire Auguste, qui lui sont pourtant hostiles, reconnaissent son adresse en la matière ;
  • Commode ne s'entendait pas du tout avec le Sénat. Ce dernier, sitôt sa mort annoncée, prononce sa damnatio memoriae et construit l'exécrable réputation posthume de l'empereur à travers ses membres historiens tel Dion Cassius ou Hérodien ;
  • les décors, les armements et les ambiances, très soignés, apparaissent comme parfaitement documentés.

Les inexactitudes historiques sont en revanche nombreuses :

  • Les circonstances de la mort de Marc Aurèle et celle de Commode sont imaginées pour le film.
    • Marc Aurèle meurt en réalité de la peste, effectivement en Pannonie à Vindobona (Vienne en Autriche). Par ailleurs c'est bien Marc Aurèle qui a fait en sorte que son fils lui succède, contrairement à l'usage ;
    • Commode est assassiné en 192 par l'esclave Narcisse qui l'étrangla dans son bain (il en prenait 5 par jour).
  • Il faut noter que la durée de règne de Commode, donc des événements du film, est de 12 ans. Le film donne l'impression d'une période beaucoup plus courte ;
  • La personnalité du Commode du film est assez proche de celle du vrai Commode ;
    • dans Gladiator, l'empereur interprété par Joaquin Phoenix, se rapproche plus d'un Caligula par sa mégalomanie et ses pulsions incestueuses envers sa soeur ; et d'un Néron pour son raffinement et son ambition démesurée ;
    • Le vrai Commode n'avait aucun goût pour les études, ni pour la politique : il n’est empereur que parce qu’il est le seul fils survivant des 13 enfants de Marc-Aurèle. C'était une grosse brute ne s'intéressant qu'au cirque, et laissant l'exercice du pouvoir à ses favoris (affranchis, maîtresses chrétiennes) plutôt qu'au Sénat. Sa gigantesque carrure et son caractère paresseux et violent fondamentalement opposés à son père, célèbre philosophe stoïcien, ne firent qu'accréditer la thèse que Commode était le fruit des amours adultérins de l'impératrice Faustine et d'un gladiateur ;
  • Lucilla, la soeur de Commode, mourut bien avant son frère, ce dernier l'ayant bannie puis fait assassiner pour sa participation à un complot contre lui.
  • Au début du film, apparaît un texte de présentation de l'époque. La date indiquée est 180 avant Jésus-Christ, au lieu de 180 après.

[modifier] Citations

  • « Force et Honneur ». Cette phrase est présentée dans le film comme étant la devise de l’armée romaine, cependant chaque légion avait sa propre devise. Il est difficile de savoir si cette devise a réellement été employée par une légion ;
  • « Ce que l'on fait dans sa vie, résonne dans l'éternité »", extrait du discours de Maximus pour galvaniser ses troupes avant la bataille ;
  • « À mon signal, déchaîne les enfers », ordre de Maximus à son adjoint avant une bataille ;
  • « Mon nom est Maximus Decimus Meredius, commandant en chef des armées du Nord, général des légions Felix, fidèle serviteur du vrai empereur Marc Aurèle, père d'un fils assassiné, époux d'une femme assassinée, et j'aurai ma vengeance, dans cette vie ou dans l'autre », paroles de Maximus lorsque l'Empereur découvre son identité dans l'arène ;
  • « Car tout le reste n'est qu'ombre et poussière », citation de Proximo
  • « Il était un soldat de Rome, honorez-le », ultime hommage de Lucilla à Maximus, qu'elle adresse à toutes les personnes présentes lors du combat contre Commode.
  • « La Mort nous sourit à tous, nous tout ce qu'on peut faire c'est sourire à la Mort », citation de Marc Aurèle, dite par Maximus à Commode. En réponse Commode demande à Maximus " je me demande si ton ami a souri à sa propre mort" et Maximus de répondre " tu dois le savoir, c'était ton père".
  • « Nous ne pouvons malheureusement pas choisir notre mort, mais nous pouvons décider comment aller à sa rencontre. » Proximo

[modifier] Récompenses

[modifier] Notes et références

  1. abcdef (fr) doublagissimo

[modifier] Liens externes