Gilet de sauvetage

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Personne portant un gilet de sauvetage
Personne portant un gilet de sauvetage

Un gilet de sauvetage appelé aussi brassière de sauvetage est un dispositif qui permet à une personne en cas de chute dans l'eau de flotter plus facilement.
Selon le type, le gilet permet de conserver la tête hors de l'eau, et assure le retournement pour une personne inanimée.

Sommaire

[modifier] Normes actuelles

Appelés Equipements individuels de flottabilité (EIF)

Normes en vigueur:

La norme "ISO 12402[1] a été élaborée pour fournir des recommandations sur la conception et l’utilisation des équipements individuels de flottabilité...’’ Cette norme distingue deux types d'EIF :

  1. Les gilets de sauvetage : ils garantissent une position de flottaison sur le dos (tête hors de l’eau) de l’utilisateur quelque soient les conditions physiques extérieures (niveau de performance 100, 150 et 275);
  2. Les aides à la flottabilité : ils nécessitent que l’utilisateur nage ou effectue d’autres mouvements pour se positionner avec la tête hors de l’eau (niveau de performance 50).

La norme comprend 10 parties dont les suivantes :

  • NF EN ISO 12402-5 : Aide à la flottabilité, niveau de performance 50. Eaux calmes, n'assurent pas le retournement d'une personne, demande une participation active de l'utilisateur.
  • NF EN ISO 12402-4 : Gilet de sauvetage, niveau de performance 100. Assurent le retournement sous conditions (eaux calmes - vêtements légers)
  • NF EN ISO 12402-3 : Gilet de sauvetage, niveau de performance 150. Assurent le retournement en mer par mauvais temps.
  • NF EN ISO 12402-2' : Gilet de sauvetage, niveau de performance 275. Assurent le retournement en haute mer avec conditions fortes (Exclusivement gonflables)
  • NF EN ISO 12402-1 : Gilets de sauvetage pour navires de haute mer. OMI/SOLAS Equipements de sauvetage.

Le gilet (ou la brassière) doit être adapté en taille (adulte / enfant).

Ce dispositif peut être gonflable ou non.

Les brassières de sauvetage type marine sont de couleur orange, rouge ou jaune, munies de systèmes rétro-réfléchissant, d'un sifflet et d'une lampe dont la batterie est activée par l'eau de mer.

[modifier] Historique

Si l'origines des gilets de sauvetage tels que nous les connaissons datent de la Seconde Guerre mondiale, celles des moyens de flottaison individuels (E.I.F) se perdent dans la nuit des temps.

Les traces anciennes les plus importantes datent de l’époque d’Alexandre le Grand - 300 ans av. J.-C. Des manuscrits militaires du XIV° siècle font état de ceintures flottantes gonflables en cuir ou vessie de porc, servant à traverser les cours d'eau, à la chasse ou à la guerre, notamment pour alléger les chevaliers en armure de François 1er lors des campagnes d’Italie.

Quelques inventions font leur apparition au XVII° siècle telle la machine de ce gentilhomme gascon, Lanquer, qui en 1675 définit lui-même son invention comme "le naufrage sans péril, ou l'invention d'une machine qu'on porte dans sa poche et qui vous fait traverser les rivières."

Mais les aides à la flottaison sont surtout développées dans une optique toute militaire, à savoir pour faire traverser les gués par les troupes à pied sans mouiller la poudre si précieuse pour combattre dans les Flandres et sur le Rhin.

Le plus important ouvrage en la matière est celui de l'abbé de la Chapelle en 1775, avec la mise au point de son scaphandre, ou homme bateau. Il sera le premier à parler de "se sauver des naufrages sans jamais couler au fond".

Mai il faut attendre le milieu du XIX siècle pour voir apparaître réellement des équipements de sauvetage, simultanément avec le développement de la natation qui se fait au début avec des costumes flottants et des aides à la flottaison.

L'idée que l'on puisse venir au secours des naufragés est longue à s'imposer au marin, alors que sur terre agriculteurs et travailleurs cherchent à se prémunir du dangers des crues.

En 1827 le Capitaine Mandy est le premier marin français à préconiser des mesures en plus de la traditionnelle corde de va-et-vient : "Combien il serait important pour la conservation de la vie dans les naufrages que chaque capitaine de bâtiment considérât comme un devoir envers l'humanité de faire préparer à son bord un hamac et des cousins rembourrés de copeaux ou rognures de liège, pouvant être ajouté autour du corps de la personne de manière à lui faire une ceinture flottante, et à la mettre à l'abri de tout danger de se noyer ".

Les premiers gilets de sauvetages à bord des navires apparaissent sous le terme de “ cuirasse de sauvetage ” en 1846. Car la préoccupation des marins sur les bateaux à voile est de se protéger des chutes de gréements durant les naufrages et les drossages sur les rochers. Fort peu pratiques et occupant beaucoup de place à bord des navires, ces gilets de sauvetages ont failli disparaître au profit des matelas de sauvetage qui remplissaient un double emploi et étaient jugés plus pratiques surtout lors du naufrage des navires transportant des passagers.

En France il faut attendre le naufrage de la SEMILLANTE pour que l’impératrice Eugènie fasse don de ceintures de sauvetage à la marine nationale.

Ce n’est qu’en 1903 qu’un décret impose la présence des engins de sauvetage à bord des navires à passagers. Le naufrage médiatique du paquebot TITANIC en 1912 poussera les grandes nations maritimes à ce doter d’une Convention Internationale sur la Sauvegarde de la vie en mer en 1929.

Jusqu’au début de la Seconde Guerre mondiale les équipements individuels sont les ceintures de sauvetage promues en grande partie par l’héroïsme des sauveteurs tel que le Capitaine Wide en Grande Bretagne et le Commandant Boytone aux États-Unis.

D’un autre côté se développent en Provence, grâce au commerce avec le Moyen-Orient, et grâce à la Compagnie des Lièges Ouvrés de Provence , des ceintures de sauvetage et des aides à la flottaison conçues pour ne pas gêner le travail ou être facilement à portée de main des agriculteurs qui subissent les colères de fleuves en crues comme le Rhône et la Durance. Par le nord de l’Europe, et du fait des lois sur la protection des travailleurs prises dans l’empire Allemand, parviennent en France des vêtements de travail flottants et étanches développés par les agriculteurs dans les prés-salés.

C’est finalement du ciel, durant la Seconde Guerre mondiale, que vient le concept moderne de l’équipement individuel de flottaison. En effet l’aviation du Troisième Reich et celle des alliés se trouvent devant l’impérieuse obligation de sauver à tout prix leurs pilotes tombés à la mer, trop rares et trop coûteux à former.

Les Américains développent la fameuse “ Mae West ”, les produits anti-requins, et surtout les équipes spécialisées de récupération, ce qui aura comme conséquence directe le développement de l’hélicoptère.

Les Allemands développent des combinaisons de survie et surtout les gilets de sauvetage gonflables en tissu synthétique.

L’Organisation Maritime Internationale, O.M.I, prend corps en 1948 et définit par la convention SOLAS des distinctions entre plusieurs sortes d’engin de sauvetage :

les engins collectifs : embarcations de sauvetage, engins flottants, radeaux, canots pneumatiques, les engins individuels : bouées et brassières de sauvetage. Les gilet gonflables pourtant en service dans l’aviation civile depuis ses débuts ne sont autorisés dans la marine marchande qu’en 1960.


C’est lors de la révision de la Convention SOLAS en 1968, après l’approbation de l’étude sur le retournement des gilets de sauvetage menée par l’Allemand Jost Bernhardt en 1959, que les gilets de sauvetages prennent la forme que nous connaissons actuellement.

Les gilets de sauvetages ont alors une puissance de flottaison de 7,5 kg et sont supposés retourner et maintenir une personne inanimée dans une position de sécurité.

Cependant les combinaisons de survie ne sont adoptées que plus tardivement encore, après plusieurs catastrophes intervenues lors des campagnes de la grande pêche en 1977-78 et dans les industries offshore. Un décret de mars 1981 fait enfin obligation d’embarquer des combinaisons d’immersion à bord des navires français.

En 1982, suite à un certain nombre d’accidents du travail, les comités techniques nationaux des Industries du Bâtiment et des Travaux Publics d’une part, des Pierres à Feu d’autre part, demandent une étude sur les gilets de sauvetage utilisables au travail. A partir de cette étude sur 18 gilets de l’époque sera élaborée en 1986, la norme française NF S 71-050 Gilets de sécurité gonflables et à flottabilité permanente pour l’industrie. Elle sera suivie par des recommandations techniques de la part des organismes de prévention. Cette norme elle-même a été remplacée en 1995 par les nouvelles normes européennes sur les gilets de sauvetage, qui pour autant n’ont pas spécifié leur utilisation en situation de travail, laissant une ambigüité entre les E.P.I et les équipements de sauvetage.

En 1999 une directive européenne 96/98/EC vient supplanter les homologations SOLAS nationales de type “ marine marchande ” sur les équipements marins, répondant ainsi à un désir d’homogénéisation des matériels de sauvetage au sein de l’Europe.

[modifier] Le Vêtement de travail à flottabilité intégrée

Dans certaines situations (travail à la pêche, au remorquage, au lamanage, etc.), l'amélioration de la sécurité des personnes au travail passe par une protection personnelle permanente. Sont actuellement disponibles des vêtements de travail à flottabilité intégrée (VFI) de différents types:

  • Le boléro
  • Le gilet gonflant
  • Le gilet gonflant intégré

L' IMP (Institut maritime de prévention)[2] diffuse une plaquette concernant l'aide au choix de ces vêtements.[3]

Un décret paru en France au journal officiel le 22 août 2007 règlemente maintenant par l'article 9 le port de VFI[4]

  • Lors des opérations de pêche ;
  • En cas de travail de nuit, en l'absence de visibilité ou en cas de circonstances météorologiques défavorables ;
  • Lors de trajets en annexes ou autres embarcations légères.

[modifier] Notes

[modifier] Liens externes