Georges Mandel

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Mandel.
Georges Mandel
Parlementaire français
Naissance 5 juin 1885
Décès 7 juillet 1944
Mandat Député 1919-1924
puis 1928-1940
Début du mandat 1928
Fin du mandat {{{fin du mandat}}}
Circonscription Gironde
Groupe parlementaire NI (1919-1924)
Ind. (1928-1936)
IR (1936-1940)
IIIème République

Georges Mandel, de son vrai nom Louis Georges Rothschild (sans parenté avec la famille Rothschild, banquiers), né le 5 juin 1885 à Chatou (Seine-et-Oise) et assassiné le 7 juillet 1944 dans la forêt de Fontainebleau (Seine-et-Marne), est un homme politique et résistant français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Né en 1885 d'un père tailleur, dans une famille juive ayant fui l'Alsace en 1871 pour rester française, il s'engage très jeune en faveur d'Alfred Dreyfus et devient journaliste. De convictions conservatrices et nationalistes, il entre à 21 ans à L'Aurore, le journal de Georges Clemenceau qui a fait paraître le « J'accuse » d'Émile Zola.

Clemenceau a eu sur son collaborateur ce mot mordant : « Mandel n'avait pas d'idées, mais il était prêt à les défendre jusqu'à la mort »[1].

Quand en 1906 Clemenceau devient Président du Conseil, Mandel saisit l'opportunité de participer à l'action gouvernementale, ce qu'il réalise rapidement. Il va devenir son chef de cabinet durant la Première Guerre mondiale.

Elu député de Gironde durant la vague Bleu Horizon de la droite, il perd ce mandat en 1924 face au Cartel des gauches, est réélu en 1928, en 1932 et en 1936 jusqu’à 1940. Entre temps, il a été porté à la présidence du Groupe Indépendant de la Chambre des Députés (en 1932) puis est devenu ministre des Postes (en 1934) où il a été remarqué pour sa fermeté. C'est sous son égide qu'est diffusée la première émission officielle de télévision française, le 26 avril 1935.

Dans les années 1930, il élève sa voix pour avertir des dangers de l'Allemagne nazie. Il obtient en 1935 la condamnation par la Société des Nations du rétablissement du service militaire obligatoire par Adolf Hitler puis s'oppose à Pierre Laval sur la question de la guerre d'agression menée contre l'Éthiopie par l'Italie de Benito Mussolini.

Après la victoire du Front populaire, il critique les réformes sociales menées par celui-ci, compte tenu qu'elles risquent - selon lui - d'affaiblir la productivité française, face à la menace de l'Allemagne nazie en plein réarmement, dont les ouvriers fournissent travail accru. Après la chute du Front populaire, il est nommé ministre des Colonies. Cet homme de droite propose alors une alliance avec l'Union soviétique pour faire face à la menace hitlérienne, dont le danger pour la France lui paraît primordial, puis proteste contre les accords de Munich.

Ministre de l'Intérieur dans le gouvernement de Paul Reynaud juste avant l'arrivée de Philippe Pétain au pouvoir en 1940, il fait tout pour endiguer l'esprit de débâcle qui s'abat sur la France, et envisage un « réduit breton », puis un repli sur l'Afrique du Nord pour les forces françaises. Défavorable à l'armistice et au pouvoir autoritaire en voie de constitution, il est arrêté le 17 juin 1940 sur l'ordre de Pétain, à peine promu président du Conseil, sur la base de fausses accusations, puis est libéré. Il cherche à organiser le départ pour l'Afrique du Nord du Président de la République, des présidents de l'Assemblée nationale et du Sénat et de nombreux parlementaires, afin de poursuivre la lutte. En fait, seuls Georges Mandel - qui tient à emporter un buste en bronze de son cher Clemenceau - et vingt-cinq autres députés, dont Pierre Mendès-France, s'embarquent sur le Massilia le 21 juin.

Il faut relever aussi l'importance qu'il a eue dans la détermination du général de Gaulle, le 14 juin 1940, d'aller à Londres représenter la France libre, épisode relaté dans les Mémoires de Guerre.

Le 8 août, Georges Mandel est arrêté au Maroc, déféré à la cour de Riom et conduit au château de Chazeron où se trouvent déjà Paul Reynaud, Édouard Daladier et le général Maurice Gamelin. Ils sont tous quatre transférés dans un hôtel de Vals-les-Bains et condamnés à la prison à vie par le tribunal d'exception voulu par le maréchal Pétain le 7 novembre 1941. Ils sont emprisonnés au Portalet.

Suite à l'invasion de la zone libre par l'armée allemande, Georges Mandel et Paul Reynaud sont remis aux nazis et transférés en novembre 1942 dans un camp de la Gestapo à Oranienburg. George Mandel est ensuite incarcéré près de Buchenwald où se trouve déjà Léon Blum. Ramené à la prison de la Santé à Paris et livré à la Milice le 4 juillet 1944, il est assassiné d'un coup de mitraillette dans le dos le 7 juillet dans la forêt de Fontainebleau, en riposte à l'assassinat par la Résistance du ministre de la Propagande Philippe Henriot.

Il est enterré au cimetière de Passy. Un monument à sa mémoire, réalisé par le sculpteur François Cogné, a été érigé à l'endroit où il a été assassiné, au bord de la route menant de Fontainebleau à Nemours (N7).

[modifier] Bibliographie

[modifier] Notes et références de l'article

  1. Gilbert Prouteau "Le dernier défi de Georges Clemenceau", éditions France-Empire, 1979, p.153.
  2. Victor Noir, in Nicolas Sarkozy, le destin de Brutus, Denoël, 2005 affirme, en s'appuyant sur une comparaison de multiples passages, que ce livre est largement plagié du livre de Bertrand Favreau publié en 1969.
  3. Critique du livre par Adrien Le Bihan dans le Contre-journal

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens et documents externes

Précédé par Georges Mandel Suivi par
Henri Roy
Ministre de l'Intérieur
Régime de Vichy
18 mai 1940 - 16 juin 1940
Charles Pomaret