Georg Friedrich Haendel

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Georg Friedrich Haendel
Georg Friedrich Haendel en 1727.

Naissance 23 février 1685
Halle, Saint-Empire romain germanique
Décès 14 avril 1759
Londres, Royaume-Uni
Profession(s) Compositeur de musique classique

Georg Friedrich Haendel (ou Händel, en anglais George Frideric Handel[1] comme il l'écrivait lui-même) (23 février 1685, Halle - 14 avril 1759, Londres) est un compositeur d'origine allemande, naturalisé britannique.

Haendel personnifie, au côté de Bach, l'apogée de la musique baroque. Né et formé en Saxe[2], installé quelques mois à Hambourg avant un séjour initiatique et itinérant de trois ans en Italie, revenu brièvement à Hanovre avant de s'établir définitivement en Angleterre, il réalisa dans son œuvre une synthèse magistrale des traditions musicales de l'Allemagne, de l'Italie, de la France et de l'Angleterre.

Virtuose hors pair à l'orgue et au clavecin, Haendel dut à quelques œuvres très connues (notamment l'oratorio Messie, ses concertos pour orgue et concertos grossos, ses suites pour le clavecin, ses musiques de plein air : Water Music et Musique pour les feux d'artifice royaux) de conserver une notoriété active pendant tout le XIXe siècle, période d'oubli pour la plupart de ses contemporains. Cependant, pendant plus de trente cinq ans, il consacra l'essentiel de son génie et de son énergie débordante à l'opéra en italien (plus de 40 partitions d'opera seria que l'on redécouvre depuis quelques décennies), avant d'inventer et promouvoir l'oratorio en anglais dont il est le maître incontesté.

Son nom peut donc se trouver sous plusieurs graphies : en allemand, Händel peut (en transcription du umlaut) aussi s'écrire Haendel (orthographe souvent préférée en français) et, après son installation en Angleterre, lui-même l'écrivait sans tréma : Handel, qui est la manière retenue par les anglophones.

Sommaire

[modifier] Sa vie

[modifier] Halle

Maison natale de Haendel à Halle
Maison natale de Haendel à Halle

Au XVIIe siècle on était le plus souvent musicien de père en fils. Rien de tel pour Haendel, seul musicien d'une famille originaire de Silésie[3]. Son père, Georg Händel, né en 1622, était un chirurgien-barbier de confession luthérienne ; il avait eu six enfants d'un premier mariage. [4]. Devenu veuf en 1682, il se remaria l'année suivante avec Dorothea Taust, fille d'un pasteur de trente ans plus jeune que lui. Georg Friedrich fut leur premier enfant, aîné de deux sœurs, Dorothea Sophia née en 1687 et Johanna Christiana, née en 1690[5].

Son père rêvait pour lui d'une carrière de juriste, quoique l'enfant montrât des dons précoces pour la musique. Au contraire, sa mère favorisait ses dispositions et sa tante lui offrit une épinette. À contrecœur, le père lui fit prendre des cours auprès de l'organiste Friedrich Wilhelm Zachow qui lui donna une éducation musicale complète ; il apprit à jouer du clavecin, de l'orgue, du violon, du hautbois. Il se mit très tôt à composer des œuvres instrumentales et vocales.

Le jeune Haendel au clavier
Le jeune Haendel au clavier
La cathédrale de Halle dont Haendel tint l'orgue en 1702/1703
La cathédrale de Halle dont Haendel tint l'orgue en 1702/1703

En 1697, un séjour à Berlin le mit en contact avec la cour du roi de Prusse qui reconnut ses dispositions pour la musique, mais il revint à Halle à la demande de son père, qui mourut quatre jours avant son retour. Pour respecter la volonté paternelle, il poursuivit ses études juridiques, tout en continuant sa pratique musicale.

Vers 1702, il fut engagé à la cathédrale de Halle en qualité d'organiste titulaire, et se lia avec Georg Philipp Telemann qui se rendait à Leipzig et fit étape à Halle, d'une amitié durable.

[modifier] Hambourg

L'opéra am Gänsemarkt à Hambourg
L'opéra am Gänsemarkt à Hambourg

Il demeura peu de temps à ce poste qu'il quitta pour s'installer à Hambourg, centre musical le plus important de l'Allemagne du Nord, et qui possédait un opéra renommé, l'opéra am Gänsemarkt sous la direction de Reinhard Keiser - Haendel y fut engagé en tant que claveciniste et y prit contact avec l'opéra italien. Il y donna des cours, rencontra Johann Mattheson, son aîné de quatre ans, qui était déjà un musicien notoire et dont il devint l'ami fidèle – malgré quelques épisodes orageux. Ensemble, ils allèrent à Lübeck entendre et rencontrer le fameux Dietrich Buxtehude, puis revinrent à Hambourg. Mattheson lui ouvrit de nombreuses portes, tous deux échangeaient leurs conseils et Händel put, entre autres, faire représenter ses deux premiers opéras, Almira et Nero. Ce fut aussi à Hambourg que Haendel lia connaissance, grâce à l'entregent de Mattheson, avec des diplomates britanniques. Le séjour à Hambourg fut donc déterminant pour la carrière du musicien, qui serait quelques années plus tard un des principaux promoteurs de l'opéra italien en Angleterre.

[modifier] L'Italie

En 1706, sur la suggestion du prince Gian Gastone de Médicis, il partit pour l'Italie où il passa trois ans. Ce séjour fut décisif dans l'évolution de son style et de sa carrière ; Florence, Rome, Naples, Venise furent les villes où il parvint à se faire une grande réputation, tant comme instrumentiste (à l'orgue, au clavecin, au violon) que comme compositeur d'œuvres sacrées ou profanes très remarquées (le psaume Dixit Dominus, l'oratorio la Resurrezione, les opéras Rodrigo, Agrippina, des dizaines de cantates italiennes, etc.) Ce voyage fut l'occasion pour lui de côtoyer de nombreux musiciens célèbres : Bernardo Pasquini, Giovanni Bononcini, Arcangelo Corelli, Alessandro et Domenico Scarlatti : avec ce dernier, il participa à une joute musicale à l'orgue et au clavecin : il fut reconnu supérieur à Scarlatti pour le jeu de l'orgue et les deux musiciens firent jeu égal au clavecin. Néanmoins, les deux musiciens conclurent amitié. Haendel resta marqué pendant tout le reste de son existence par ces années de jeunesse qu'il avait passées dans la « patrie » de la musique et par l'influence profonde qu'avaient exercée sur lui les compositeurs majeurs que sont Corelli (dont il se souviendrait dans ses sonates pour violon, ses concertos grossos) et Alessandro Scarlatti, le maître de l'opéra napolitain.

[modifier] Hanovre

Au début de 1710, il abandonna Venise pour Hanovre où il s'était vu proposer le poste de maître de chapelle de l'Électeur Georg Ludwig. À peine arrivé, il demanda un congé pour se rendre à Londres ; la Grande-Bretagne qui n'avait plus de grand compositeur depuis la mort de Purcell attirait beaucoup de musiciens continentaux formés à la musique italienne. Il y fit jouer plusieurs de ses œuvres qui furent accueillies bienveillamment. Il retourna à son poste à Hanovre, tout en restant en contact avec les nombreuses relations qu'il avait nouées à Londres. Enfin, en 1712, il demanda un nouveau congé temporaire pour retourner à Londres : les circonstances firent qu'il s'y établit définitivement. Les succès remportés auprès du public, de l'aristocratie et de la Cour le conduisirent en effet à rester à Londres au-delà du terme fixé et - le savait-il ? - de manière définitive.

[modifier] La Grande-Bretagne

Le Queen's Theatre du Haymarket à Londres. La plupart des opéras de Haendel y furent représentés.
Le Queen's Theatre du Haymarket à Londres. La plupart des opéras de Haendel y furent représentés.

Cette « désertion » aurait pu lui porter préjudice, car, à la mort de la reine Anne en 1714, ce fut précisément son cousin éloigné l'Électeur de Hanovre, héritier de la dynastie Stuart par sa mère, qui devint roi de Grande-Bretagne sous le nom de George Ier. Mais celui-ci ne gardait point rancune à son maître de chapelle et lui conserva son poste et sa pension[6].

Haendel, qui ne fonda jamais de famille, fut naturalisé britannique en 1726. Les premières années de son installation en Angleterre virent la composition de nombreuses œuvres, pour l'opéra ou les instruments, en particulier les trois suites de la fameuse Water Music (1717), des concertos, les huit suites pour clavecin (1720). Vers 1717 ou 1718, il s'installa pour deux ans chez un mécène fastueux, le duc de Chandos. Il y composa les Chandos anthems.

Puis il participa à partir de 1719 à la création de la Royal Academy of Music, société dont le but était de monter des opéras à Londres au Haymarket Theater. Il en fut le directeur musical et se rendit sur le continent pour embaucher des chanteurs de talent. Après des débuts triomphants, Haendel affronta la venue d'un rival qu'il avait bien connu en Italie : Giovanni Bononcini[7]. La concurrence fut vive, Haendel produisant à cette époque de nombreux chefs-d'œuvre (notamment Giulio Cesare, Tamerlano, Rodelinda) et tourna à son avantage avant que les difficultés financières ne s'accumulassent, entraînant la fermeture de l'Academy à la fin de la neuvième saison. En 1727, Haendel composa la musique de couronnement du nouveau roi George II (Coronation anthems).

Maison de Haendel à Londres,  25 Brook Street
Maison de Haendel à Londres, 25 Brook Street

Il remonta en 1729, presque seul, une seconde académie qui fonctionna jusqu'en 1732, avant de sombrer elle aussi dans les difficultés financières bien qu'il multipliât créations et reprises d'œuvres déjà consacrées. Ce fut en 1730 qu'il retourna à Halle pour y voir une dernière fois sa mère, qui mourut peu de temps après. Ayant appris sa présence non loin de Leipzig, Jean-Sébastien Bach lui fit invitation à venir le voir par l'entremise de son fils aîné, Wilhelm Friedemann qui était alors installé à Halle. Cependant, les deux grands compositeurs ne se connurent jamais. Du début des années 1730 datent les premières réalisations de Haendel dans le domaine de l'oratorio en anglais.

En 1733, il fonda une troisième Academy qui ne dura que trois ans, nonobstant l'énergie dépensée par le compositeur pour multiplier les nouvelles créations qui obtenaient parfois de grands succès. Il fut en effet confronté à la concurrence du Nobility Opera, animé par deux compositeurs, Hasse et Porpora. Difficultés financières, mésententes entre artistes, coteries provoquèrent la fin de cette entreprise de même que celle du Nobility Opera. Le surmenage fut sans doute la cause d'un premier accident de santé (crise d'apoplexie ?) qui le paralysa partiellement et l'atteignit moralement, mais il se rétablit très rapidement après une cure thermale à Aix-la-Chapelle. À cette époque (1737) décéda la reine Caroline, qui l'avait connu enfant à Berlin et qui avait été un soutien fidèle ; ce décès le toucha profondément ; il compose un Funeral Anthem en son hommage.

Georg Friedrich Haendel

Haendel était doté d'une énergie farouche et d'une santé indéfectible. Il continua à composer, à exécuter et faire représenter des opéras, des concertos grossos, et il commença à exploiter la veine des oratorios, avec Saül et Israel in Egypt. En intermède de ses oratorios, il exécuta ses concertos pour orgue, forme originale qu'il mit au point. Ses concertos lui valurent un vif succès. Ils sont au nombre de seize, dont les six premiers furent publiés en 1738 sous le titre d'opus 4. L'opus 7, qui en rassemble six autres, fut publié en 1760 après la mort du compositeur. Ce fut en 1741 que Haendel produisit son dernier opéra, Deidamia. Dorénavant il consacra sa production lyrique à l'oratorio et écrivit coup sur coup Messie (en anglais Messiah, un de ses plus grands chefs d'œuvre) en 24 jours et Samson puis se rendit, sur l'invitation du lord lieutenant d'Irlande, à Dublin où il séjourna pendant plusieurs mois, jusqu'en août 1742 et où ses œuvres eurent de très grands succès.

De retour à Londres, il se remit au travail de façon acharnée. Il subit une seconde attaque de paralysie dont il se remit à nouveau. Il continua à composer de nombreux chefs-d'œuvre, dans le domaine de l'oratorio comme dans la musique instrumentale. La Musique pour les feux d'artifice royaux est l'une de ses œuvres les plus connues et les plus populaires, à juste titre. Composée en 1749 pour célébrer le traité de paix mettant fin à la Guerre de succession d'Autriche, cette musique fastueuse est emblématique de l'art de Haendel. Elle se situe dans la tradition de l'école versaillaise de Jean-Baptiste Lully, Delalande, Mouret, Philidor et en constitue comme le couronnement par son caractère grandiose et solennel magnifiquement adapté à l'exécution en plein air. Les dernières œuvres furent, à nouveau, des oratorios, mais la santé du musicien déclinait malgré sa robuste constitution et les cures thermales. Il subit de nouvelles attaques paralysantes et devint aveugle après une intervention manquée du meilleur spécialiste de l'époque, John Taylor, (qui avait déjà opéré sans succès Jean-Sébastien Bach de la cataracte). Il continua malgré tout à s'intéresser à la vie musicale, et mourut le 14 avril 1759, jour du Samedi Saint. Il fut enterré à l'abbaye de Westminster, selon son désir.

[modifier] Ses œuvres

Manuscrit de l'opéra Tolomeo
Manuscrit de l'opéra Tolomeo

Sa production est très importante dans tous les genres pratiqués de son temps, et son catalogue (HWV pour Händel-Werke-Verzeichnis) comprend plus de 600 numéros, ce qui n'est pas très significatif, car :

  • un seul numéro peut s'appliquer à un simple menuet isolé comme à un opéra complet ;
  • plusieurs transcriptions de la même œuvre pour différentes exécutions peuvent constituer ou participer à des numéros différents.

Quoi qu'il en soit, il s'agit d'un ensemble considérable. Quelques œuvres particulièrement marquantes :

Opéras
HWV Titre Première Lieu Remarque
1 Almira 8 janvier 1705 Oper am Gänsemarkt, Hambourg
2 Nero 25 février 1705 Oper am Gänsemarkt, Hambourg musique perdue
3 Florindo 1708 Oper am Gänsemarkt, Hambourg musique perdue
4 Daphne 1708 Oper am Gänsemarkt, Hambourg musique perdue
5 Rodrigo 1707 Teatro Civico Accademico, Florence
6 Agrippina fin 1709/début 1710 Teatro San Giovanni Grisostomo, Venise
7a/b Rinaldo 24 février 1711 Queen's Theatre, Londres
8a/b/c Il pastor fido 12 novembre 1712 Queen's Theatre, Londres
9 Teseo 10 janvier 1713 Queen's Theatre, Londres
10 Lucio Cornelio Silla 2 juin 1713 ? Queen's Theatre ou Burlington House, Londres
11 Amadigi 25 mai 1715 King's Theatre, Londres
12a/b Radamisto 27 avril 1720 King's Theatre, Londres
13 Muzio Scevola 15 avril 1721 King's Theatre, Londres 3e acte seul
14 Floridante 9 décembre 1721 King's Theatre, Londres
15 Ottone 12 janvier 1723 King's Theatre, Londres
16 Flavio 14 mai 1723 King's Theatre, Londres
17 Giulio Cesare in Egitto 20 février 1724 King's Theatre, Londres
18 Tamerlano 31 octobre 1724 King's Theatre, Londres
19 Rodelinda 13 février 1725 King's Theatre, Londres
20 Scipione 12 mars 1726 King's Theatre, Londres
21 Alessandro 5 mai 1726 King's Theatre, Londres
22 Admeto 31 janvier 1727 King's Theatre, Londres
23 Riccardo Primo 11 novembre 1727 King's Theatre, Londres
24 Siroe 17 février 1728 King's Theatre, Londres Livret de Métastase
25 Tolomeo 30 avril 1728 King's Theatre, Londres
26 Lotario 2 décembre 1729 King's Theatre, Londres
27 Partenope 21 février 1730 King's Theatre, Londres
28 Poro 2 février 1731 King's Theatre, Londres Livret de Métastase
29 Ezio 11 janvier 1732 King's Theatre, Londres Livret de Métastase
30 Sosarme 15 février 1732 King's Theatre, Londres
31 Orlando 27 janvier 1733 King's Theatre, Londres
32 Arianna 26 janvier 1734 King's Theatre, Londres
33 Ariodante 8 janvier 1735 Covent Garden Theatre, Londres
34 Alcina 16 avril 1735 Covent Garden Theatre, Londres
35 Atalanta 12 mai 1736 Covent Garden Theatre, Londres
36 Arminio 12 janvier 1737 Covent Garden Theatre, Londres
37 Giustino 16 février 1737 Covent Garden Theatre, Londres
38 Berenice 18 mai 1737 Covent Garden Theatre, Londres
39 Faramondo 3 janvier 1738 King's Theatre, Londres
40 Serse 15 avril 1738 King's Theatre, Londres
A14 Giove in Argo (pastiche) 1 mai 1739 King's Theatre, Londres
41 Imeneo 22 novembre 1740 Theater in Lincoln's Inn Fields, Londres
42 Deidamia 10 janvier 1741 Theater in Lincoln's Inn Fields, Londres
Oratorios, drames musicaux et masques
HWV Titre Première Lieu
49a/b Acis and Galatea probablement 1718 près de Londres
50a/b Esther probablement 1718 près de Londres
51 Deborah 21 février 1733 King's Theatre, Londres
52 Athalia 10 juillet 1733 Sheldonian Theatre, Oxford
53 Saul 16 janvier 1739 King's Theatre, Londres
54 Israel in Egypt 4 avril 1739 King's Theatre, Londres
55 L'Allegro, il Penseroso ed il Moderato 27 février 1740 Theater in Lincoln's Inn Fields, Londres
56 Messie 13 avril 1742 New Music Hall, Dublin
57 Samson 18 février 1743 Covent Garden Theatre, Londres
58 Semele 10 février 1744 Covent Garden Theatre, Londres
59 Joseph and his Brethren 2 mars 1744 Covent Garden Theatre, Londres
60 Hercules 5 janvier 1745 King's Theatre, Londres
61 Belshazzar 27 mars 1745 King's Theatre, Londres
62 The Occasional Oratorio 14 février 1746 Covent Garden Theatre, Londres
63 Judas Maccabaeus 1 avril 1747 Covent Garden Theatre, Londres
64 Joshua 9 mars 1748 Covent Garden Theatre, Londres
65 Alexander Balus 23 mars 1748 Covent Garden Theatre, Londres
66 Susanna 10 février 1749 Covent Garden Theatre, Londres
67 Solomon 17 mars 1749 Covent Garden Theatre, Londres
68 Theodora 16 mars 1750 Covent Garden Theatre, Londres
69 The Choice of Hercules 1 mars 1751 Covent Garden Theatre, Londres
70 Jephtha 26 février 1752 Covent Garden Theatre, Londres
71 The Triumph of Time and Truth 11 mars 1757 Covent Garden Theatre, Londres
72 Aci, Galatea e Polifemo 1708 Rome
73 Il Parnasso in festa per gli sponsali di Teti e Peleo 1734
75 Alexander's Feast 19 février 1736 King's Theatre, Londres
76 Ode for St. Cecilia's Day 22 novembre 1739 Theater in Lincoln's Inn Fields, Londres

[modifier] Caractères de la musique de Haendel

[modifier] Opéras

Les 42 opéras de Haendel se situent dans la tradition italienne du Dramma per musica avec alternance de recittativo secco et d' arias da capo (opera seria). Au cours du temps, son style évolua sans jamais rompre avec cette tradition. Ainsi, il introduisit un récitatif accompagné (par exemple dans Orlando) pour mieux renforcer l'expression d'un sentiment particulier. Parfois aussi, il terminait une aria sur la seconde partie sans reprendre au da capo mais en enchaînant immédiatement sur un récitatif.

En dehors des arie de soliste, il composa aussi des duos, de rares trios et un seul quatuor. Au début, Haendel n'écrivit de parties chorales que pour la fin de l'opéra : ils y sont chantés par les protagonistes. C'est seulement en 1735 qu'il semble avoir composé un chœur autonome. La même année, il écrivit des ballets pour les opéras Alcina et Ariodante représentés à Covent Garden car il avait alors à sa disposition un corps de ballet.

Les ouvertures ont la structure "à la française" mise au point par Lully. Les livrets suivent très souvent la tradition vénitienne. En dépit de la grande popularité de son contemporain Métastase - dont les livrets furent souvent mis en musique par plusieurs compositeurs successifs - il ne fit appel à cet auteur que trois fois pour ses propres opéras.

[modifier] Musique religieuse

Luthérien comme Jean-Sébastien Bach, Haendel a été en contact avec plusieurs traditions cultuelles chrétiennes : catholicisme en Italie, anglicanisme en Angleterre. Il s'adaptait facilement, et son sentiment religieux ne se dément pas, pendant toute sa longue carrière.

La musique religieuse de Haendel comprend quelques œuvres en allemand (ex. Passion selon Brockes), des psaumes en latin, les pièces mises en musique sur des paroles en italien et les œuvres sur des textes en anglais.

Parmi les compositions sur des textes en latin, on distingue tout particulièrement Dixit Dominus, Laudate pueri et Nisi Dominus.

Les premières pièces des débuts à Londres sont d'un caractère intimiste lié à la modestie des moyens d'interprétation dont disposait le compositeur : ainsi des Chandos anthems.

Les autres œuvres religieuses de la période londonienne ont été écrites en général pour la « Chapel Royal » pour des occasions particulières ou officielles. Le Te Deum et Jubilate d'Utrecht, composé pour célébrer la conclusion de la paix d'Utrecht est fortement influencé par le style de Purcell.

Parmi les quatre Coronation Anthems de 1727, celui intitulé Zadok the Priest a toujours été joué, depuis le temps de Haendel, à l'occasion des cérémonies du couronnement, la dernière fois en 1953 pour Elisabeth II.

Haendel composa en 1737, à l'occasion des funérailles de la reine Caroline, qui avait été pour lui une amie proche, The Ways of Zion Do Mourn que beaucoup considère comme l'une de ses musiques funèbres les plus poignantes. Il en réutilisa la musique, en la transformant complètement dans l'oratorio Israel in Egypt. Ce fut lui qui créa l'oratorio en anglais, forme musicale à laquelle il consacra toute la dernière partie de sa vie. Elle lui permit tout à la fois d'exprimer son sentiment religieux et de composer la musique qu'il aimait, si proche de celle de l'opéra.

Le Messie reste son œuvre la plus connue, interprétée de façon continue en Grande-Bretagne, devenue Royaume-Uni, depuis l'époque de Haendel : la tradition de se lever lorsque résonnent les premières notes du grand chœur Alléluia se perpétue depuis lors.

Hændel composa d'autres oratorios sur des thèmes bibliques : Solomon (Salomon), Saül, Samson, Joshua (Josué), Belshazzar, Jephta (Jephté), Semele, Judas Maccabaeus (Judas Maccabée), Bathsheba (Bethsabée), Theodora, etc...

[modifier] Musique pour orchestre

La plupart des compositions orchestrales de Haendel font partie d'opéras et d'oratorios : il s'agit des ouvertures et des intermèdes.

Parmi les œuvres indépendantes pour orchestre, on trouve les six concertos pour hautbois de l'opus 3, édités en 1734, mais d'une composition antérieure et écrits pour différentes occasions, ainsi que les douze concertos grossos de l'opus 6 de 1739, dans la tradition de Corelli, la structure étant celle de la sonate d'église, mais Haendel a son style personnel, particulièrement dans l'alternance du concertino et du tutti.

Ses concertos pour orgue et orchestre n'ont pas d'exemple antérieur : il créa ce genre qui fit quelques émules (par exemple chez le français Michel Corrette). Ces concertos, avec les concertos pour un ou plusieurs clavecins de Bach sont les premiers concertos de soliste écrits pour instruments à clavier(s). Haendel en jouait la partie soliste pendant les intermèdes de ses opéras, sur l'orgue positif dont il pouvait disposer au théâtre : il n'y a pas, en, principe, de voix au pédalier (ils peuvent donc tout aussi bien être joués au clavecin).

[modifier] Musique de chambre

Fichiers audio

Six sonates en trio (opus 2) furent publiées en 1733, cependant leur composition s'étend sur de nombreuses années, et les premières remontent peut-être jusqu'en 1703. Ce sont des sonate da chiesa de forme stricte, à quatre mouvements.

Sept autres sonates (opus 5) furent publiées en 1739. Elles possèdent cinq ou six mouvements, parmi lesquels des danses telles que la sarabande ou la gavotte. Ce sont donc des œuvres hybrides entre sonate et suite. De mêmes formes sont les dix sonates solistes de l'opus 1 qui furent écrites entre 1712 et 1726 et éditées en 1732.

Les compositions de Haendel pour le clavecin sont extrêmement nombreuses et ont été écrites principalement comme pièces didactiques ou de circonstance. Les plus importantes, en ce qu'elles ont été publiées sous le contrôle du compositeur lui-même sont les huit suites HWV 426-433 de 1720 ; ceci les différencie d'un second recueil publié en 1730 à Amsterdam, sans son agrément (HWV 434-438). Toutes ces pièces ont en commun, d'une part d'avoir été composées certainement pendant sa jeunesse - mais la datation en est conjecturale - et peut-être pour certaines d'entre elles, pendant son séjour à Hambourg, d'autre part de ne guère respecter la structure traditionnelle de la suite.

Du temps de Haendel, la musique de chambre comprenait aussi bien des œuvres purement instrumentales que des œuvres vocales. Nombreuses sont les cantates profanes pour petit effectif qu'il a composées : plus de soixante cantates pour soliste avec basse continue qui consistent en airs et récitatifs alternés à la façon d'Alessandro Scarlatti. Il faut y ajouter plus de dix cantates avec instruments solistes. La plupart de ces cantates profanes datent du séjour romain de Haendel, lorsqu'il fréquentait Alessandro Scarlatti, Arcangelo Corelli, Bernardo Pasquini, à l'Académie d'Arcadie. Les neuf airs allemands pour voix soliste, instruments et basse continue datent de 1709.

Haendel composa vingt-et-un duos avec basse continue. Deux d'entre eux datent probablement de 1722 ; les autres ont été composés par tiers en Italie, à Hanovre ou à Londres, dans les années 1740. Leur structure diffère profondément de celle des cantates en solo, car il n'y a ni récitatif, ni aria da capo : l'accent est mis sur l'aspect contrapuntique de l'arrangement des voix. Elles suivent l'exemple de compositions similaires par Agostino Steffani.

[modifier] L'art de Haendel

Comme beaucoup de ses contemporains, Haendel fut un compositeur extrêmement fécond. Il produisit dans à peu près tous les genres pratiqués à son époque des œuvres qui en représentent bien souvent le sommet, que ce soit en musique instrumentale ou vocale. Dans ce dernier domaine, ce musicien allemand produisit peu d'œuvres dans sa langue maternelle, mais il rivalisa, en italien, avec les spécialistes italiens de la cantate et de l'opéra et il fut, en anglais, le premier successeur et rival digne de Henry Purcell.

Son style, très reconnaissable, allie l'invention mélodique, la verve et la souplesse d'inspiration des Italiens, la majesté et l'amplitude des thèmes du Grand-Siècle français, le sens de l'organisation et du contrepoint des Allemands.

Un trait distinctif est le dynamisme qui émane de cette musique, à l'imitation du personnage : une force de la nature, que l'on devine à l'aise et s'imposant dans n'importe quelle société. Ses thèmes ne savent pas respirer l'ennui, c'est une énergie débordante, une verve d'extraverti qu'on imagine mal peaufiner son ouvrage : Haendel composait très vite et savait inventer, de manière instinctive, des mélodies très populaires, qui coulent de façon évidente et que l'on mémorise avec facilité.

L'importance de sa production va de pair, comme chez beaucoup de ses contemporains, même les plus doués, (Bach, Telemann, Rameau, etc.) avec une réutilisation fréquente de ses thèmes les plus réussis, qu'il n'est pas rare de retrouver parfois à l'identique dans plusieurs œuvres, éventuellement transcrites, transposées, adaptées[8]… Le même thème peut passer d'une sonate en trio à un concerto grosso, à un concerto pour orgue, à une cantate. Il n'hésitait pas, par ailleurs, à faire siens des thèmes d'autres compositeurs, et ces emprunts sont nombreux : François Couperin, Georg Muffat, Johann Kuhnau, Johann Kaspar Kerll entre autres lui en ont fourni. Mais il n'était pas seul à le faire, et Bach lui-même était redevable à certains de ses collègues. Multiples versions des mêmes œuvres, sources contradictoires, pillage par d'autres musiciens, éditions pirates faites sans l'aval et la révision du compositeur rendent difficile le travail du musicologue, surtout lorsque la quantité des pièces qui ressortent d'une catégorie (cantates Italiennes, pièces isolées pour le clavecin, …) est si importante. Seuls sept recueils de pièces instrumentales portent un numéro d'opus.

Sa science du contrepoint est très solide, mais étant avant tout praticien, ses recherches en ce domaine ne sont en rien comparables à celles de Jean-Sébastien Bach, musicien sans doute plus spéculatif et plus introverti : il rechercha beaucoup plus que celui-ci à faire effet grâce à ses dons dramatiques. Cela explique sans doute que l'un n'ait jamais écrit d'opéra ou d'oratorio à vocation dramatique alors que l'autre y a consacré l'essentiel de sa carrière et de son énergie. Sa profonde compréhension de l'humain, donc des personnages, le prédestinait aussi à cette activité.

En fait, si les deux hommes, exacts contemporains issus de la même région d'Allemagne, représentent ensemble le sommet de la musique baroque européenne et moururent aveugles après avoir été opérés par le même chirurgien, tout le reste les oppose : Bach, marié deux fois, engendra plus de vingt enfants, dont quatre musiciens doués, quand Haendel vécut célibataire jusqu'à la mort; le premier ne quitta quasi jamais sa région d'origine, pendant que l'autre sillonnait l'Europe ; Bach était chez lui dans la musique religieuse alors que Haendel composait surtout de la musique profane. Bach resta relativement ignoré de son vivant et fut bien vite oublié après sa mort alors que Haendel connut les plus grands succès, avant et après sa disparition, sans connaître l'éclipse de 80 ans qui a fait presque oublier celle de Bach.

Ces deux grands musiciens se connaissaient par leur musique et leur réputation respectives ; ils faisaient tous deux partie de la même société savante et avaient de nombreuses relations communes. Il faut certainement interpréter le fait que Haendel ne se soit jamais dérangé pour rencontrer Bach - alors qu'il hésitait si peu à voyager et à rencontrer tous ses collègues - soit par le sentiment de ne pas être - pour une fois ! - à la hauteur, soit par celui de leur incommunicabilité réciproque.

[modifier] L'héritage de Haendel

De son vivant, Haendel connut un important succès en Italie et en Grande-Bretagne, mais aussi en France, où certaines de ses œuvres instrumentales ont été entendues au Concert Spirituel.

Après sa mort, ses opéras tombèrent dans l'oubli, tandis que sa musique sacrée continuait de rencontrer un certain succès, surtout en Grande-Bretagne. Cela s'est traduit notamment par la permanence du compositeur, formant ce que les musicologues appellent le développement du classicisme. Haendel faisait partie des compositeurs interprétés dans les Concerts of Ancient Music.

Beethoven de son côté considérait Haendel comme le plus grand compositeur de tous les temps. Il étudia Haendel durant sa dernière période créatrice et, quelque temps avant sa mort, se fit offrir une édition complète de ses œuvres et projetait d'écrire des oratorios dans le style de son idole. L'ouverture La Consécration de la maison (1822), contemporaine de la Neuvième symphonie, fut une tentative du genre.

Au XIXe siècle, Haendel fut surtout apprécié pour son œuvre religieuse, tant en France qu'en Grande-Bretagne. À Paris, Choron contribua pour beaucoup à le mettre à l'affiche des concerts. L'œuvre de Haendel est particulièrement appréciée pour mettre en valeur les chœurs professionnels et les chorales d'amateurs et la célébrité de l'Hallelujah du Messie est grande. On exécute aussi volontiers certaines de ses compositions particulièrement chatoyantes (concertos pour orgue, Royal Fireworks Music, Water Music ...)

À partir des années 1960, le reste de son œuvre est redécouvert, en particulier ses opéras. Haendel bénéficie pleinement du renouveau de la musique baroque. Plusieurs de ses opéras sont à nouveau montés et enregistrés. Dès lors, la musique instrumentale (de chambre) et la musique vocale profane de Haendel sortent également de l'oubli et il devient l'un des compositeurs les plus joués au monde sur les scènes lyriques.

[modifier] Citations à propos de Haendel

  • « Haendel est notre maître à tous. » Joseph Haydn
  • « Je suis en train de me faire une collection des fugues de Haendel. » Wolfgang Amadeus Mozart
  • « Voici la Vérité ! » Ludwig van Beethoven, montrant l'édition complète des œuvres de Haendel qu'il venait de recevoir.
  • « Haendel est le plus grand, le plus solide compositeur ; de lui, je puis encore apprendre ! » Ludwig van Beethoven
  • « Je voudrais m'agenouiller sur sa tombe. » Ludwig van Beethoven
  • « Israël en Égypte est mon idéal de l'œuvre chorale. » Robert Schumann
  • « Haendel est grand comme le monde. » Franz Liszt

[modifier] Voir aussi

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[modifier] Partitions


[modifier] Notes

  1. voir le fac-similé de son testament dans le livre de Jean Gallois
  2. Géographiquement située en Saxe, Halle comme le reste du diocèse de Magdebourg relevait en fait depuis 1680 de l'Électorat de Brandebourg, noyau du futur royaume de Prusse
  3. Son grand-père, Valentin, était né à Breslau en 1583 - Gallois, op.cit. page 3
  4. Adams Aileen, K., Hofestadt, B., "Georg Handel (1622-97): the barber-surgeon father of George Frideric Handel (1685-1759)", Journal of Medical Biography, 2005, Aug;13(3):142-9.
  5. Virginia Tech Multimedia Music Dictionary Composer Biographies
  6. Jean Gallois : Haendel p.23
  7. Jean Gallois : Haendel p.76
  8. Lucien Rebatet, op. cit. page 256

[modifier] Bibliographie et sources

  • Jean Gallois, Haendel, Editions du Seuil (Collection Solfèges) Paris, 1980. (ISBN 2-02-00-5707-7)
  • Romain Rolland Haendel, Actes Sud - 1re édition juin 2005. (ISBN 2-7427-5454-7)
  • Lucien Rebatet, Une histoire de la musique chap. XIV Robert Laffont 1985
  • Marcel Vilcoski, article Händel (Georg Friedrich) dans la Grande Encyclopédie Larousse en 20 volumes - 1974
  • Walter Eisen : Händel-Handbuch, Bärenreiter-Verlag, Kassel,
    • 1. - Lebens- und Schaffensdaten, 1983, (ISBN 3-7618-0610-8)
    • 2. - Thematisch-systematisches Verzeichnis. Oratorische Werke, vokale Kammermusik, Kirchenmusik, 1984, (ISBN 3-7618-0715-5)
    • 3. - Thematisch-systematisches Verzeichnis. Instrumentalmusik, Pasticci und Fragmente, 1986, (ISBN 3-7618-0716-3)
    • 4. - Dokumente zu Leben und Schaffen, 1985, (ISBN 3-7618-0717-1)
  • Hans J. Marx: Händels Oratorien, ODen und Serenaden, Vandenhoeck & Ruprecht, Göttingen 1998, (ISBN 3-525-27815-2)
  • Paul H. Lang: George Frideric Handel, Dover Publications, Mineola, N.Y. 1996, (ISBN 0-486-29227-4)
  • Dean Winton, John Merrill Knapp: Handel's Operas, 1704-1726, Clarendon, Oxford 1987, (ISBN 0-19-315219-3)
  • Dean Winton: Handel's dramatic oratorios and masques, Clarendon, Oxford 1990 (ISBN 0-19-816184-0)
  • Michael Heinemann, Georg Friedrich Händel, Reinbek 2004, (ISBN 3-499-50648-3)
  • Mary Ann Parker-Ale, G. F. Handel: a guide to research, New York, Garland, 1988. (ISBN 0-8240-8425-7).
  • Burrows, Donald. Handel Oxford : Oxford University Press, 1994. (ISBN 0-19-816470-X)
  • Deutsch, Otto Erich, Handel: A Documentary Biography, 1955.
  • Frosch, W.A., The "case" of George Frideric Handel, New England Journal of Medicine, 1989; 321:765-769, Sep 14, 1989. [1]
  • Harris, Ellen T. (general editor) The librettos of Handel's operas: a collection of seventy librettos documenting Handel's operatic career New York: Garland, 1989. (ISBN 0-8240-3862-2)
  • Hogwood, Christopher. Handel. London: Thames and Hudson, 1984. (ISBN 0-500-01355-1)
  • Keates, Jonathan. Handel, the man and his music. London: V. Gollancz, 1985. (ISBN 0-575-03573-0)
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