Gaume

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Gaume (homonymie).

La Gaume est la partie romane de la Lorraine belge. Elle se situe en Belgique (Région wallonne) dans l'extrême sud de la province de Luxembourg, à la frontière française et luxembourgeoise. Ce n'est pas une région administrative de la Belgique actuelle mais une région historico-géographique formant une entité culturelle forte.

Sommaire

[modifier] Introduction

La campagne gaumaise à Torgny.
La campagne gaumaise à Torgny.

La Gaume fait partie de la Lorraine belge, tout comme le Pays d'Arlon (ou Arelerland). Sa capitale est la ville de Virton. C'est une région francophone, avec une langue régionale romane : le gaumais faisant partie des dialectes lorrains romans, l'une des langues recensées par l'Atlas linguistique de la Wallonie.

[modifier] Le particularisme géographique lorrain belge

Le Sud-Luxembourg constitue la seule région géologique datant de l'ère secondaire en Belgique. Cette origine lui confère un faciès très particulier, constitué d'une succession de trois cuestas [...] Les photos prises par les satellites soulignent également ce paradoxe : compte tenu des seules prédispositions géographiques, cette région s'apparente davantage au bassin parisien, vers le sud-ouest, ou mosellan, vers l'est[1].

[modifier] Aspects politiques

On ne peut comprendre ce qu'est la Gaume qu'après avoir examiné la Lorraine et la Belgique. La Lorraine est une partie de l'ancienne Lotharingie, la Wallonie en faisait partie également. Après la disparition de la Lotharingie, Lorraine et Wallonie ont (presque) toujours été séparées.

La Gaume a fait partie du Duché de Luxembourg depuis 1300, entité politique qui a partagé avec les autres principautés belges (sauf la Principauté de Liège), le destin des Pays-Bas bourguignons, espagnols enfin autrichiens qui rattachés à la Principauté de Liège sous le nom de Belgique, font partie de la République française en 1795 où il sont appelés les départements réunis. [2]. Il faut visiter Marville pour voir dans l'architecture de quelques maisons du village haut, la trace historique de la domination espagnole.

Du point de vue politique, la Gaume appartient donc à l'histoire de Belgique telle qu'elle est classiquement racontée avec sa composante wallonne qui recouvre plusieurs langues régionales et Claude De Moreau de Gerbehaye souligne que « seule l'implantation des dialectes avait suivi clairement la structure géologique[3] ».

Tout le monde n'est donc pas d'accord sur ce point. Le patois gaumais a une origine lorraine avérée. La Gaume s'est développée sur la sidérurgie, dès le XVe siècle, grâce à des famille telles que les de Lamberty qu'on trouve à Habay-la-Neuve (Pont d'Oye), à Florenville (Epioux) mais aussi à Cons-la-Grandville en France, contre Longwy.

[modifier] Particularisme culturel et linguistique

En revanche du point de vue des langues régionales cette fois, la Lorraine (dont la Gaume fait partie) est divisée en deux zones patoisantes : le Lorrain roman à l'ouest, le platt ou lorrain francique à l'est (la frontière linguistique est sensiblement dirrigée Nord-Sud et peut être repérée par la toponymie : cherchez en France Audun-le-Roman et Audun-le-Tiche; ou en Belgique Meix-le-Tige). Les frontières de la Belgique sont issues de beaucoup d'événements historiques (dominations, guerres etc.); et son extrême sud prend une portion de la Lorraine, en gardant la frontière Lorrain roman-francique lorrain divisant la lorraine belge en deux régions s'appelant Gaume et Arelerland. Le gaumais est donc un Lorrain roman et non un wallon; bien que depuis 1830, l'influence du nord ait laissé des traces dans le langage, d'autant que le lorrain et le wallon sont des langues proches, ayant pu participer d'une même scripta commune, notamment dans le plus ancien texte littéraire français [4].

L'origine de ce particularisme gaumais, c'est le poids social, religieux, politique des anciens diocèses en nos régions, comme le Diocèse de Liège, dont, précisément, la Gaume ne faisait pas partie. Au moment de l'indépendance de la Belgique, les Gaumais auraient préféré un rattachement à la France (Lorraine) plutôt qu'à la jeune Belgique avec qui ils ne sentaient que peu de points communs. Ce qui explique qu'encore de nos jours, les Gaumais ont un sentiment de particularisme en Belgique.

Au point de vue gastronomique, les spécialités gaumaises ne manquent pas. Citons par exemple, le pâté gaumais, la Touffaye ou la bière de l'Abbaye d'Orval.

Les premières traces de civilisation remontent au néolithique. Le micro-climat particulier à la Gaume, légèrement plus chaud que dans le reste de la Belgique, et sa terre fertile en ont fait déjà à l'époque une terre d'accueil propice. La Gaume jouit d'un microclimat ; il y fait en général 1 à 2 degrés celsius de plus que dans les régions limitrophes. Ces particularités ont d'ailleurs contribué à lui donner le nom de petite Provence.


[modifier] Aspects économiques: la tradition de la sidérurgie

À l'époque romaine, la Gaume a continué à prospérer, de nombreux vestiges gallo-romains subsistent de cette époque, notamment le site de Montauban. Dès le XVIe siècle, ses richesses minières furent largement exploitées, ce dont témoignent aujourd'hui quelques monuments, comme à Halanzy, et de nombreuses anciennes forges de cette époque sidérurgique, dont certaines peuvent être vues à Châtillon, comme le souligne Claude de Moreau de Gerbehaye[5]. Aujourd'hui, l'activité économique est basée sur le tourisme et l'industrie mais aussi et toujours sur le secteur primaire (agriculture et exploitation du bois). Le riche voisin luxembourgeois a aussi un impact non négligeable sur la vie économique de la région.


[modifier] Personnalités

[modifier] Impact de la Première Guerre mondiale

Mussy-la-ville, Tintigny, Ethe, Saint-Léger, Houdemont, Izel, Latour, furent des localités détruites ou dont de nombreux habitants furent fusillés par l'armée impériale allemande lors des atrocités allemandes commises au début de l'invasion.

[modifier] Notes et références

  1. « Les principales étapes de la sidérurgie ancienne dans le Sud-Luxembourg 1500-1800 », in De fer et de feu, l'immigration wallonne vers la Suède, Fondation wallonne, Louvain-la-neuve, 2003, pp. 99-117.
  2. Franz Hay, Atlas d'Histoire, DeBoeck- Westmael, Bruxelles, 1998, pp.56, 67, 74, 78
  3. Les principales étapes... op. cit., p. 99
  4. D'Arco Silvio Avalle, Alle origini della letteratura francese: i Giuramenti di Strasburgo e la Sequenza di santa Eulalia (Séquence de sainte Eulalie, G.Giappichelli, Torino, 1966.
  5. Les principales étapes de la sidérurgie ancienne dans le Sud-Luxembourg, 1500-1800, op. cit.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes