Gascons

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Les Gascons sont un peuple qui habite entre la Garonne et les Pyrénées.

Sommaire

[modifier] Origines

Leurs ancêtres sont les Aquitains désignés ainsi par César, une population qui vivait dans la même région pendant l'Antiquité et qui parlait l'aquitanien, ou protobasque, un ancêtre du basque actuel. Les Gascons doivent leur nom aux Vascons, peuple synonyme, dont le nom est de même racine que Biscaye ou basque, ce peuple dominera politiquement la Novempopulanie à partir de la fin du VIe siècle ap. J.-C. . Conquis par les Romains en 56 av. J.-C., ces Aquitains occupaient la province romaine d'Aquitaine qui allait de la Garonne aux Pyrénées. Vers 16 ou 13 av. J.-C., Auguste réunit cette Aquitaine originelle avec des terres peuplées par des Celtes ou Gaulois s'étendant jusqu'à la Loire. Au tournant du IIe et du IIIe siècle, les Aquitains obtinrent leur séparation des Gaulois en obtenant leur propre province entre Garonne et Pyrénées : la Novempopulanie (soit « Province des neuf peuples » en principe, en fait, il y en eut beaucoup plus).

[modifier] « L'arrivée » des Vascons

À la fin du VIe siècle et au début du VIIe siècle, ceux que l'on appelait en latin les Vascones, peuple qui habitait la Navarre actuelle et l'ouest de l'Aragon,mais faisant parti du même groupe ethnolinguistique que les Aquitains, ont « repris » la Novempopulanie et l'ont dominée politiquement. Vers 630, la Novempopulanie change de nom pour s'appeler la Wasconia (ou Vasconia) ancêtre des noms Gascogne et Pays basque. Le nom des Vascons est à l'origine des termes basque et gascon. Les Gascons sont en fait des Basques fortement latinisés et le fait qu'ils aient adopté si facilement le nom de « Vascons » indique probablement qu'ils étaient encore très basquisés aux VIe-VIIe siècles.. Le gascon - l'une des langues ou dialectes d'oc- contient des traces linguistiques provenant du basque, ce qui le distingue nettement des autres langues (ou dialectes) d'oc voisines. Selon une étude récente, un proto-gascon existait déjà au VIIe siècle. Mais il faut attendre le XIe siècle et les témoignages en langue « vulgaire » pour arriver à distinguer clairement les Gascons des Basques puisqu'ils portaient le même nom en latin.

[modifier] Le Haut Moyen-Âge

À l'époque médiévale, les Gascons sont clairement considérés par tous comme étant un peuple particulier distinct des Français (au sens strict de l'époque : peuple situé au nord de la Loire) mais aussi de leurs voisins Languedociens ou Basques.

Les Vascons ont constitué au haut Moyen-Âge une cavalerie légère réputée utilisée par les princes d'Aquitaine indépendants qui luttaient contre les Francs Carolingiens (Eudes (av.718-735), Hunaud (735-745) et Gaïfier ou Waïfre (745-768)).

Après la conquête de cette principauté (768) les révoltes des Vascons contre les Francs sont nombreuses et ne cessent en fait qu'avec l'affaiblissement considérable des rois francs dont le pouvoir se limitent au nord de la Loire à partir de la seconde moitié du IXe siècle.

Une principauté gasconne unie se forme à partir du IXe siècle avec Sants-Sants (836-v.864) qui est peut-être le mythique Sants-Mitarra réputé être le créateur de la principauté dans l'historiographie gasconne du XIe siècle.

L'apogée de la principauté gasconne est atteint sous le règne de Guilhem-Sants, qui aurait défait les Vikings à la bataille de Taller dans les Landes vers 988 (et non 981 ou 982 comme il est affirmé régulièrement). Il devient comte de Bordeaux en 977 et fonde l'abbaye de Saint-Sever en 988.

Mais le dernier duc et comte de Gascogne, Sants-Guilhem (1010-1032) meurt sans héritier, ce qui permet à terme (1058 pour Bordeaux, 1063 pour le reste) l'union du duché-comté de Gascogne avec le duché d'Aquitaine des comtes de Poitou, ancêtres d'Aliénor d'Aquitaine.

Peu à peu, l'unité politique de la Gascogne vole en éclats et les régions orientales de la Gascogne (Fezensac, Astarac...) tombent sous influence des comtes de Toulouse, tandis que les régions méridionales (Bigorre et Béarn) deviennent vassales du roi d'Aragon jusqu'au XIIIe siècle.

[modifier] La Gascogne dite « anglaise »

Consécutivement au mariage d'Aliénor d'Aquitaine avec Henri II Plantagenêt (1152), qui devient roi d'Angleterre deux ans plus tard, la Gascogne devient une partie de l'empire angevin ou Empire Plantagenêt (ou État anglo-angevin). Après la défaite de leur fils Jean sans terre face au roi de France Philippe Auguste en 1203-1204, la Gascogne occidentale reste la seule possession continentale des rois d'Angleterre Plantagenêts et elle restera unie à l'Angleterre jusqu'à la fin de la guerre de Cent Ans, en 1451-1453.

Pendant la guerre de Cent Ans entre l'Angleterre et la France (1337-1453), la Gascogne est divisée grosso modo en deux zones : à l'ouest la Gascogne « anglaise » et à l'est la Gascogne « française », ce qui explique pourquoi des gascons se retrouvent dans les deux camps.

Au même moment, une petite guerre de Cent Ans gasconne a lieu entre les comtes d'Armagnac, appuyés par leurs parents les seigneurs d'Albret, et les vicomtes de Béarn – également comtes de Foix – pour la domination de la Gascogne centrale et orientale et en particulier pour annexer le comté de Bigorre. L'épisode le plus connu de cet affrontement est la bataille de Launac (1362) où le comte Jean Ier d'Armagnac est battu par Gaston Fébus, comte de Foix et vicomte de Béarn.

Après la conquête définitive de la Gascogne « anglaise » en 1453, puis du comté d'Armagnac en 1473, la plupart des Gascons ont comme souverain le roi de France. Seuls les Gascons du Béarn, restent indépendant jusqu'en 1620, ce qui va créer au cours du XVIe siècle une conscience distincte des autres Gascons, si bien que les Béarnais ne se considèrent plus depuis comme étant des Gascons, même si leurs dialectes sont toujours gascons.

[modifier] Caractéristiques d'un peuple

Les Gascons sont réputés au bas Moyen Age pour leurs qualités militaires, en particulier dans la cavalerie, ainsi qu'à l'épée et à l'arbalète. Au XVIe et au XVIIe siècle, ils forment une part réputée des armées des rois de France où ils servent dans l'infanterie.

Même après la perte de leur autonomie politique, les Gascons furent toujours considérés comme un peuple distinct des Français jusqu'au XVIIe siècle, même si de plus en plus de témoignages les appellent Français puisqu'ils habitent le royaume de France et qu'ils sont sujets du roi de France.

Ainsi lors des guerres d'Italie (1re moitié du XVIe siècle), le chroniqueur italien Francesco Guicciardini évoquait l'armée française en ces termes : « les fantassins français et gascons » et « six mille français et gascons »[1].

De même en 1628, une pièce de théâtre de Béziers en occitan nommée l'Histoire de Pépésuc oppose un soldat français et un soldat gascon qui déclare : « Nous sommes tous deux gens d'honneur. Il est Français, je suis Gascon. Vous savez que ce métier est naturel en Gascogne, et que l'on y joue des doigts aussi bien qu'eux des gobelets. »[2].

Du XVIe au XVIIIe siècle, le terme de « Gascons » avaient tendance à désigner d'une manière incorrecte - en l'absence d'une autre dénomination - toutes les populations qui parlaient une langue d'oc à part les Provençaux (qui habitaient à l'est du Rhône).

Comme les autres langues d'oc et les autres langues minoritaires de France, le gascon est de moins en moins transmis aux nouvelles générations, ce qui laisse supposer sa disparition à moyen terme.

[modifier] Gascons illustres

Parmi les plus illustres, figurent les noms de :

  • Besmaux, ami de d'Artagnan, Gouverneur de la Bastille.

[modifier] Références

  1. Histoire d'Italie, 1492-1534, éd. et trad. Fournel (J-L) et Zancarini (J-C), Paris, 1996, t.I, p 70 et t.II, p 532)
  2. dans L'Antiquité du triomphe de Besiers au jour de l'Ascension, Béziers, 1981, p 12 et Nouvelle anthologie de la littérature occitane, éd. Lafont (Robert) et Anatole (Christian), tome I, Paris, PUF, 1970, p 402