Frères Dardenne

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Les frères Dardenne (au centre) à Louvain-la-Neuve en 2006
Les frères Dardenne (au centre) à Louvain-la-Neuve en 2006

Jean-Pierre et Luc Dardenne sont des frères réalisateurs belges. Jean-Pierre est né le 21 avril 1951 à Engis et Luc est né le 10 mars 1954 aux Awirs.


Représentants d’un cinéma wallon militant et réaliste, les frères Dardenne ont su, grâce à une filmographie cohérente, imposer leur style mais aussi leurs revendications[réf. nécessaire]. Ils sont aujourd’hui, avec Ken Loach et Mike Leigh (l'Angleterre, par son histoire – depuis le Free cinema notamment – est l’autre pays marqué par un cinéma plus social) les dignes représentants d'un cinéma social en plein renouveau (notamment esthétiquement).

[modifier] Biographie

Les frères Dardenne ont grandi en Belgique dans la banlieue industrielle de Seraing.

C’est en tant qu’étudiant en Art dramatique à Bruxelles que Jean-Pierre Dardenne rencontre Armand Gatti, metteur en scène et poète, qui le marquera beaucoup et surtout qui lui permettra de débuter dans la réalisation en lui proposant ainsi qu’à son frère Luc de devenir les assistants de ses expériences théâtrales que sont « La Colonne Durutti » et « L’Arche d’Adelin » puis plus tard de son film Nous étions tous des noms d'arbres.

Après leurs études respectives (Jean-Pierre en art dramatique et Luc en philosophie), de 1974 à 1977, « les frères » comme les appellent leurs amis et collaborateurs, tournent des vidéos militantes et d’interventions dans des cités ouvrières.

L’art filmique et les aspects sociaux de la vie viennent alors de se rencontrer, deux éléments qui sont à la base du cinéma engagé des frères Dardenne.

De plus, désireux de créer les structures qui leur permettraient de lier engagement social et cinéma, Luc et Jean-Pierre Dardenne fondent en 1975 la maison de production « Dérives » (qui déjà produit une cinquantaine de documentaires). Ils fonderont également, en 1981, « Films Dérives Productions » qui a produit six longs-métrages et, en 1994, « Les Films du Fleuve » qui produira tous leurs films à partir de La Promesse ainsi que, entre autres, Stormy Weather de Solveig Anspach, Le Monde vivant d’Eugène Green, Le Mystère de la chambre jaune de Bruno Podalydès ou encore Le Couperet de Costa-Gavras.

Par la suite, en 1978, les deux frères cinéastes réalisent de nombreux documentaires (sur les radios libres, les problèmes engendrés par la vie collective, la grève générale de 1960 : Lorsque le bateau de M. Léon descendit la Meuse pour la première fois, les journaux clandestins, la résistance anti-nazie en Belgique : Le Chant du rossignol).

En 1981 ils retrouvent Armand Gatti pour un film : Nous étions tous des noms d’arbres sur lequel Luc est le premier assistant réalisateur et Jean-Pierre le premier assistant caméra.

En 1987, Falsch, adapté d’une pièce de René Kalisky et co-écrit avec Jean Gruault (scénariste de François Truffaut), marque un tournant décisif dans leur carrière : le passage à la fiction. En effet, leur cinéma, toujours engagé socialement, prend maintenant son point de départ dans la fiction tout en restant très proche du documentaire dans la forme.

Ils réaliseront ensuite Je pense à vous, en 1992, mais ne seront découverts qu’en 1996, année au cours de laquelle leur parcours cannois commence, et avec succès puisqu’ils y présentent, à la Quinzaine des Réalisateurs, La Promesse (qui révèle Jérémie Renier, acteur dans L'Enfant et Olivier Gourmet, acteur dans Le Fils). Par ailleurs, outre son importance pour la suite de la carrière des frères Dardenne, ce film préfigure des thèmes qui seront le centre de leur œuvre : le conflit entre enfants et parents, entre une société en perdition et une jeunesse égarée, et enfin entre un monde libéral et exploiteur (voir même, d’une certaine façon, cannibale) et ses victimes.

Mais c’est véritablement en 1999 que les frères Dardenne sont reconnus mondialement grâce à leur Palme d'Or obtenue pour Rosetta (Emilie Dequenne, comédienne débutante à l'époque, décrocha, elle, le prix d'interprétation féminine), fiction racontant le combat d’une jeune femme en quête désespérée d’un emploi.

Plus récemment, en 2002, Olivier Gourmet a obtenu le prix d’interprétation masculine pour son rôle dans Le Fils, film sur les relations père / fils et la difficulté de pardonner. Dans cette fiction, le comédien joue un menuisier formateur de jeunes qui rencontre l’enfant qui a tué, quelques années plus tôt, son propre fils.

Enfin, en 2005 les frères Dardenne rejoignent le cercle très privé des cinéastes doublement palmés (aux côtés du président de cette année, Emir Kusturica) avec L'Enfant, fiction, sur de jeunes parents « instables socialement » dont la vie va basculer à la naissance de leur enfant.

[modifier] Filmographie

[modifier] Bibliographie

  • Luc Dardenne, Au dos de nos images, 1991-2005, suivi du scénario du Fils et de L'Enfant, de Jean-Pierre et Luc Dardenne., Éditions du Seuil, La Librairie du XXe siècle, 2005.