Fouad Chéhab

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Fouad Chéhab
libanais
Président de la République libanaise
Mandat
1958 – 1964
Précédé par Camille Chamoun
Suivi par Charles Helou
Naissance 1902
Beyrouth

Fouad Chéhab (1902 - 25 avril 1973) (arabe: فؤاد شهاب) est un homme politique et un militaire libanais, président de la République libanaise entre 1958 et 1964, ancien commandant de l'armée libanaise.

Il fut l'un des présidents les plus remarqués de l'histoire de Liban, grâce aux réformes et modernisations qu'il a entreprises pendant son mandat.[réf. nécessaire]

Sommaire

[modifier] Commandant des Forces armées libanaises

Né en 1902 dans une famille chrétienne Maronite noble, Fouad Chéhab est devenu commandant de l'armée libanaise en 1945, après que le Liban a obtenu son indépendance à la fin du mandat français et de la présence militaire française.

En 1952, Chehab a refusé de laisser l'armée interférer dans le soulèvement qui a obligé le président Béchara el-Khoury à démissionner. Après sa démission, Chéhab a été nommé premier ministre le 18 septembre 1952 [1]ayant pour mission d'assurer en urgence des élections présidentielles démocratiques. Quatre jours plus tard, Camille Chamoun a été élu pour succéder à Béchara el-Khoury.

Les fraudes électorales des élections parlementaires de 1957, suivies du renvoi de plusieurs ministres pro-arabes, ont étincelé une révolte musulmane violente. Elle est connue sous le nom de crise de 1958, avec les tensions qui auraient comme conséquence une longue guerre civile de 17 ans (1975-1991). Comme en 1952, Chéhab, toujours commandant de l'armée, a refusé de permettre aux militaires de s'y mêler. Il a aussi empêché l'opposition et les partisans de gouvernement de prendre des endroits d'importance stratégique, tels que les aéroports et les bâtiments gouvernementaux.

[modifier] Chéhab président

Pour apaiser le soulèvement, le président Chamoun, a demandé l'intervention américaine, et les marines ont débarqué à Beyrouth le 15 juillet 1958 (Opération Blue Bat[2]). Les musulmans ayant une grande confiance à son égard vu son impartialité et désormais soutenu par les Américains, Chéhab a été choisi en tant que candidat de consensus pour succéder à Chamoun comme président et pour ramener la paix au pays. À la prise de ses fonctions, Chéhab déclara, « la révolution n'a ni gagnant ni perdant ». Il a poursuivi le chemin de la modération et a coopéré étroitement avec les différents groupes religieux et les forces séculaires et religieuses, parvenant ainsi à refroidir toutes les tensions et à ramener la stabilité au pays.

En 1960, deux ans après le début de son mandat présidentiel de six ans, voyant que le pays avait retrouvé la stabilité et que le terrain est préparé pour des réformes, Chéhab a proposé de démissionner de son poste. Cependant, il a été persuadé par les membres du Parlement libanais de poursuivre le reste de son mandat. En 1961, il a fait échouer une tentative de coup d'état par le parti nationaliste social syrien. Pour empêcher de futures menaces semblables, il a renforcé les services de sécurité libanais empêchant ainsi toute interférence étrangère dans les affaires libanaises internes.

Le mandat de Chéhab était un acte d'équilibrage sensible pour maintenir l'harmonie entre les chrétiens et les musulmans libanais. Il a suivi le chemin et les principes du dialogue et de la modération, couplés avec des réformes publiques qui sont connues sous le nom de Chéhabisme. Généralement profondément respecté pour son honnêteté et intégrité, Chéhab est crédité d'un certain nombre de plans et de lois de réforme qui ont crée une administration moderne et un service public efficace. Ceci l'a par la suite confronté avec les politiciens féodaux, confessionnels, et traditionnels qui ont vu leur emprise sur le pouvoir diminuer.

[modifier] Après la présidence

En 1964, Chéhab, dont la présence à la tête du pays était encore vue par beaucoup comme la meilleure option pour la stabilité et les futures reformes, a refusé l'amendement de la constitution pour lui permettre de se représenter pour un autre mandat. Il a soutenu la candidature de Charles Helou qui a été élu président par la suite. Chéhab est devenu plus tard mécontent de la présidence de Helou, à cause de l'autorisation de la présence armée des guérilleros palestiniens au Sud Liban, et des manœuvres de Helou pour préparer le terrain pour le retour en puissance des politiciens féodaux traditionnels.

Chéhab était largement pressenti pour se présenter à l'élection présidentielle de 1970, mais dans une déclaration historique il a dit que son expérience à la présidence l'a convaincu que les personnes de son pays n'étaient pas prêtes à mettre de côté la politique traditionnelle féodale et à le soutenir en établissant un état moderne. Il a choisi de supporter son protégé Elias Sarkis à la place. Dans les élections les plus serrées de l'histoire libanaise, Sarkis a perdu l'élection présidentielle face au Chef féodal Soleimane Frangié par une seule voix à l'Assemblée nationale. L'élection a été considérée comme une défaite pour le vieil homme d'État et a marquée la fin des réformes et de l'ère Chehabiste.

Fouad Chehab est mort à Beyrouth en avril 1973 à l'âge de 71 ans.

En 1976, Elias Sarkis, l'héritier du Chéhabisme, a été unanimement élu président du pays dans un espoir d'arrêter la guerre civile qui avait éclaté et de réunir la nation. Mais une telle tentative était trop tardive car les palestiniens, syriens, israéliens et autres belligérants avaient déjà pris les commandes des puissances politiques et sécuritaires du pays. Sans appui de forts services de sécurité libanais, Sarkis n'a pas réussi à laisser un impact quelconque et toutes ses initiatives avaient échoué.

[modifier] Voir Aussi

[modifier] Références

Chronologie des 12 Présidents de la République libanaise depuis son indépendance
1943 1952 1958 1964 1970 1976 1982 1988 1998 2008
Béchara
el-Khoury
Camille
Chamoun
Fouad
Chéhab
Charles
Hélou
Soleimane
Frangié
Elias
Sarkis
Amine
Gemayel
Elias
Hraoui
Émile
Lahoud
Michel
Sleiman
Présidents assassinés : 1982, Bashir Gemayel et 1989, René Moawad