Fort Boyard

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45° 59′ 59″ N 1° 12′ 50″ W / 45.99966, -1.21392

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Fort Boyard
Entre l'île d'Aix et l'île d'Oléron, sur la commune de l'île d'Aix

Le fort Boyard vu du ciel.
Type d'ouvrage Forteresse
Construction de 1801 à 1857
Matériaux utilisés Pierre
Utilisation 1857 - 1913
Contrôlé par France France
Garnison ~250 soldats
Trivia Décor

Le fort Boyard est une fortification située entre l'île d'Aix et l'île d'Oléron, dans le département de la Charente-Maritime. Elle fut construite initialement pour protéger la rade de la marine anglaise du XVIIe siècle. Le fort Boyard fait partie intégrante de l'Arsenal Maritime de Rochefort qui s'étend tout au long de l'estuaire de la Charente. C'est aujourd'hui une propriété du conseil général de la Charente-Maritime.

Sommaire

[modifier] Présentation

Le fort mesure 68 mètres de long sur 31 mètres de large[1]. Les murs d'enceinte culminent à 20 mètres. Il est construit sur un banc de sable nommé longe de Boyard qui a donné son nom au fort. Il est visible depuis Fouras, depuis le pont qui relie l'île d'Oléron au continent (sud de l'île), mais aussi depuis le phare de Chassiron par beau temps (extrême nord de l'île). Chaque été, un feu d'artifice y est tiré, que l'on peut voir depuis toutes les plages des alentours. Ce feu d'artifice contient des milliers d'explosifs et dure en moyenne une trentaine de minutes.

[modifier] L’histoire

Le fort a été construit afin de protéger l'arsenal de Rochefort-sur-Mer qui était l'un des plus prestigieux de l'empire. La raison exacte de la construction de ce fort en sus des batteries de canons disponibles sur les côtes des différentes îles est que la portée de ces derniers était trop faible (1500 mètres environ) et qu'il restait une zone hors d'atteinte entre les deux îles[2].

C'est dès la fin de construction de l'arsenal (1666) que la nécessité d'une protection fut évoquée. On envisage dès le départ la longe de Boyard comme base pour la construction mais, après les différents relevés, Vauban dira à Louis XIV :

«  Sire, il serait plus facile de saisir la Lune avec les dents que de tenter en cet endroit pareille besogne. [3]  »

Le fort Boyard
Le fort Boyard

Il fallut ensuite attendre le tout début du XIXe siècle pour que la question redevienne d'actualité. Un projet fut proposé à Napoléon et en 1801, les travaux débutèrent. Afin de permettre la construction du fort, ce projet prévoyait d'asseoir celui-ci sur une base de rocs. Des rocs des carrières royales furent stockés à Boyardville et leur dépôt sur la longe commença. Cette opération ne pouvait s'effectuer que pendant quelques heures chaque jour, lors de la marée basse, à cause du courant. C'est aussi à cause du courant qu'on ne peut effectuer ce travail qu'à la belle saison. Mais le résultat n'est pas celui escompté, les rochers s'enfonçant sous leur propre poids. Finalement, en 1809, ce projet est ajourné.

Il faudra attendre le règne de Louis-Philippe et le regain des tensions entre Français et Britanniques pour que le projet reprenne, en 1837. Une nouvelle méthode est mise en œuvre. Ce ne sont plus des rocs qui sont coulés mais des caissons de chaux, construits sur place. Finalement, en 1848, la construction du socle s'achève, celui-ci s'élève à deux mètres au-dessus du niveau de la mer à marée haute. La construction du fort à proprement parler prendra alors dix ans :

  • 1852 : la construction du niveau inférieur s'achève (magasins à poudre et vivre, cuisines).
  • 1854 : fin de la construction du premier niveau.
  • 1857 : la construction du fort s'achève avec le dernier niveau et la tour de vigie.

Le fort peut alors accueillir deux cent cinquante hommes durant deux mois sans contact avec le continent. Mais, entre les premiers projets et l'achèvement de la construction, la portée des canons a augmenté et l'utilité du fort s'en trouve limitée. Il restera tout de même une œuvre importante de construction sur la mer, au même titre que certains phares. Son utilisation militaire ne sera jamais celle qu'elle aurait dû être. Il devient alors la cible des pillards, plus personne ne sait quoi en faire. Sous la Commune, il servira de prison.
Finalement, en 1913, l'armée s'en sépare, les canons sont revendus. Durant la Seconde Guerre mondiale, il servira de cible d'entraînement aux Allemands.

À l'abandon pendant 80 ans, Fort Boyard était devenu le domaine des oiseaux de mer qui, avec le vent, y ont apporté de la végétation que les équipes de restauration ont enlevé afin de refaire l'étanchéité de la terrasse.

Le 28 mai 1962, le fort est mis aux enchères au prix de 7 500 francs. L'enchère sera remportée pour 28 000 francs par Éric Aerts, dentiste à Avoriaz, mais ce qu'il veut faire du fort, on le saura jamais, lui-même le savait-il ? Il s'est acheté ce bâtiment comme on s'offre un tableau, il n'a ni les moyens de le restaurer ni les moyens de l'entretenir. Plus tard, attristé par les dêgats causés par les pillards, il ne reviendra plus, se contentant de faire le tour en bateau quand il vient dans la région. Il revend ce fort en 1989 pour 1,5 million de francs au producteur de jeux télévisés Jacques Antoine. Celui-ci le revend aussitôt au Conseil général de Charente-Maritime. En échange, le département s’engage à effectuer les travaux de rénovation, et assure l’exclusivité de l’exploitation du lieu à JAC, la société de production de Jacques Antoine. Depuis, le lieu devient le cadre d'une émission télévisée.

[modifier] La renaissance depuis 1989

Dès 1989, la rénovation totale du fort commence. Une plateforme offshore (toujours présente mais que l'on ne voit jamais à la télévision) est construite à vingt cinq mètres du fort, pour en permettre l’accès en bateau, devenu impossible depuis la destruction du havre d’abordage. Le fort est entièrement nettoyé, cinquante centimètres de guano et sept cents mètres-cube de saletés diverses sont évacuées. Il est construit une cour intérieur au premier étage, et la cour centrale est divisée en deux : la "salle du trésor" et une autre salle qui sert à présenter les candidats.

En 1996, les plates-formes d’artilleries sont démontées et restaurées. Mais le fort Boyard est fragile, et subit encore les dégâts de la mer. Après les tournages en 1998, le département décide d’entamer une nouvelle étape dans la restauration du monument. L’intégralité de la terrasse sera démontée, pierres par pierres, et réimplantées après avoir été nettoyées. L’hélicoptère employé pour les travaux aura fait au total près de six mille rotations entre le fort et Boyardville.

Cette restauration permet également un nettoyage complet des murs de façade, ainsi qu’une réparation d’un certain nombre de fissures. L’étanchéité de la terrasse est totalement refaite. L’emplacement de la pendule, non restauré en 1989, est réparé en 1998. Au final cette tranche de travaux aura duré de septembre 1998 à avril 1999. La dernière restauration en date est celle de la cour centrale durant l’hiver 2003-2004.

Depuis 1950, le fort Boyard est classé à l'Inventaire Supplémentaire des Monuments Historiques.

[modifier] Télévision

  • Depuis 1990, un jeu télévisé intitulé à l'origine Les Clés de fort Boyard puis Fort Boyard y est tourné, se servant des cellules du fort pour des jeux de force ou d'adresse.
  • Suite aux événements liés aux Jeux Olympiques de 2008, dû au calamiteux passage de la flamme olympique à Paris, et le boycott des produits français en Chine, la télévision chinoise a décidé de suspendre ses négociations avec Adventure Line Production. (source jeanmarcmorandini.com)

[modifier] Cinéma

Le fort a aussi servi de décor au tournage des films suivants :

[modifier] Galerie

Cliquez sur une vignette pour l'agrandir.

[modifier] Notes et références

  1. Site Comité Départemental du Tourisme de la Charente Maritime [1]
  2. L'Armement, revue de la DGA n°51, mars 1996, p.22
  3. Site officiel du département

[modifier] Liens externes

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