Florence Aubenas

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Florence Aubenas au Press Club de France, le 14 juin 2005 après sa libération
Florence Aubenas au Press Club de France, le 14 juin 2005 après sa libération

Florence Aubenas (née le 6 février 1961 à Bruxelles) est une journaliste française. Elle a effectué la plus grande partie de sa carrière au sein du quotidien Libération comme grand reporter jusqu'à sa démission en 2006. Lors d'un reportage en Irak en 2005 elle a été retenue en otage pendant plusieurs mois.

Sommaire

[modifier] Biographie

Diplômée du Centre de formation des journalistes (CFJ, promotion 1984), elle a travaillé pour Le Matin de Paris et Le Nouvel Économiste, avant d'entrer en 1986 au journal Libération. Elle a couvert de nombreux événements au Rwanda, au Kosovo, en Algérie, en Afghanistan et en Irak, ainsi que plusieurs grands procès en France. C'est ainsi qu'elle s'était fait connaître pour sa couverture du procès d'Outreau, étant l'une des premières à exprimer ses doutes sur la culpabilité des prévenus finalement innocentés.

En septembre 2006, elle annonce qu'elle quitte Libération en raison d'un désaccord avec l'actionnaire principal Édouard de Rothschild. Elle rejoint ensuite le Nouvel Observateur.

Elle est la sœur de Sylvie Aubenas.

[modifier] Enlèvement

Le 5 janvier 2005, Florence Aubenas est enlevée à Bagdad en compagnie de son fixeur, Hussein Hanoun al-Saadi à l'université de Bagdad lors d'un reportage sur les réfugiés de Falloujah.

Cet enlèvement survient plus de deux semaines après la libération des journalistes Christian Chesnot et Georges Malbrunot, Une polémique a été artificiellement lancée après coup affirmant qu'il y avait consensus (c’est-à-dire accord tacite général) des journalistes (des grands reporters certainement pas) pour ne plus aller en Irak. C'est un aspect de la communication d'État sur le dossier. Ce qui est probable, c'est que Florence Aubenas n'était pas ciblée par les ravisseurs. Elle a été enlevée à l'université de Bagdad Jedida alors qu'elle réalisait un reportage sur les réfugiés de la ville de Falloujah qui vivaient dans des tentes sur le campus.

[modifier] Vidéo du 1er mars 2005

Une cassette déposée à l'agence Reuters de Bagdad et diffusée le 1er mars par Sky-Italia, fait apparaître Florence Aubenas pendant 26 secondes s'exprimant en anglais.

Elle semble très éprouvée par sa détention et déclare notamment que sa santé est très mauvaise. Elle est également très mal au plan psychologique. À la fin de la cassette, elle demande l'aide du député Didier Julia. Il n'est pas fait mention d'Hussein Hanoun.

Les témoignages de Christian Chesnot et Georges Malbrunot, journalistes précédemment enlevés en Irak, incitent cependant à la réserve quant à l'interprétation de cette vidéo. Les ravisseurs semblent en effet employer un projecteur de lumière verte afin d'accentuer la fatigue des traits de leur victime, et faire apprendre par cœur le message à donner devant la caméra. Elle a confirmé depuis n'avoir pas inventé le texte, ce qui était de toute façon plus qu'improbable.

Les autorités et la famille de Florence Aubenas ont déclaré qu'une autre vidéo (sur support CD-ROM) leur a été remise une semaine auparavant.

En tout, une quinzaine de preuves de vie sur CD-ROM, ont été diffusées par le chef des ravisseurs (aux Saoudiens, aux Libyens, aux Syriens, aux Jordaniens, etc). Toutes ont été retransmises par les destinataires au gouvernement français.

[modifier] Soutien

Des comités de soutien s'étaient constitués durant leur captivité. Après 100 jours, le 15 avril 2005, de nombreux médias s'associèrent au concert de protestations. De nombreuses pétitions furent également lancées.

[modifier] Libération

Un communiqué du ministère des affaires étrangères au matin du 12 juin 2005 annonçait la libération de Florence et Hussein la veille dans l'après-midi, et le retour de Florence en France dans la soirée. Ils furent libérés après plus de cinq mois de captivité (157 jours).

Son avion s'est posé peu après 19h15 sur l'aéroport militaire de Villacoublay. Elle est accueillie par le chef d'État Jacques Chirac puis a retrouvé sa famille proche. Elle discutera quelques minutes avec les journalistes venus en nombre pour cette libération attendue.

Le contact entre les autorités françaises et les ravisseurs semble bien avoir été établi par l'intermédiaire de Khaled Jasim membre Irakien de l'équipe de Didier Julia le 25 mars (voir Libération du 13 juin, entretien dans le bureau de Pierre Vimont au Quai d'Orsay, Khaled Jasim (à Amman) est alors représenté par Karim Guellaty) et repris par l'intermédiaire de Karim Guellaty le 29 mai.

Officiellement et pour ne pas encourager d'autres enlèvements, la France n'a pas versé de rançon. (officieusement, on parle de plus de 15 millions de dollars réclamés par les ravisseurs et de huit millions versés [1])

[modifier] Sources

  1. Selon un article du Times paru sur son site internet le 22 mai 2006, la France aurait versé 10 millions de dollars (7,8 millions d'euros) pour la libération de Florence Aubenas. Le gouvernement français maintient son démenti sur le versement d'une quelconque rançon quoiqu'ait pu affirmer le chef de la police criminelle irakienne qui a défendu la thèse de la vénalité des ravisseurs (reportage France 3, 19/20 du 13/02/2006).

[modifier] Publications