Excelsior (journal)

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Excelsior (« toujours plus haut » en latin), ou plutôt L'Excelsior, était un quotidien français lancé le 16 novembre 1910 et arrêté en juin 1940.

L'Excelsior a été créé en 1910 par Pierre Lafitte, journaliste à L'Écho de Paris et collaborateur de revues sportives. En quelques années, Laffite avait réussi à créer un véritable groupe de presse qui regroupait La Vie au grand air (lancé en 1897), Musica (1902), Femina (1903), Je sais tout (1905), qui publiait notamment les aventures d'Arsène Lupin, et Fermes et châteaux (1906).

L'Excelsior est le premier journal à privilégier l'illustration photographique dans le traitement de l'information, ce qui en fait le pionnier du photojournalisme. Il publie 25 à 30 clichés par numéro mais aussi des cartes, des croquis, des graphiques, et propose des suppléments photographiques.

Installé 20 rue d’Enghien à Paris, le journal suit alors tous les événements marquants de l'époque et se distingue par ses reportages photo sur la Grande Guerre. Roland Dorgelès et Guillaume Apollinaire y publient leurs premiers textes. Le feuilleton est signé Maurice Leblanc. Mais le titre, qui tire en moyenne à 100 000 exemplaires, souffre alors de difficultés techniques et d'un prix de vente trop élevé [1].

L'Excelsior est alors racheté en 1917 par Paul Dupuy, fils du directeur du Petit Parisien Jean Dupuy. Le nouveau patron créé alors le groupe de presse Excelsior Publications qui éditera plusieurs périodiques comme La Science et la Vie, qu'il a lancé en 1913, Omnia et Dimanche Illustré. Il nomme l'éditeur Arthème Fayard directeur de l'Excelsior.

Dans les années 1920, le quotidien bénéficie d'une nouvelle formule qui attire davantage de lecteurs. Le dessinateur Sem en est un habitué, le compositeur Reynaldo Hahn signe les critiques musicales. Les mots croisés y font leur apparition.

À la mort de Paul Dupuy en 1927, Excelsior Publications sera repris par sa femme, née Helen Browne, avant d'être réorganisé en 1932. Le quotidien l'Excelsior est alors dirigé par Henri de Weindel et le chef de l’information est Philippe Soupault. Parmi les collaborateurs les plus réputés du journal figurent le grand reporter Albert Londres, le photographe Robert Doisneau, le romancier Georges Simenon, ou encore le jeune Hô Chi Minh qui assistait les photographes et apprenait le métier de journaliste.

En 1939, l'Excelsior tire à 132 000 exemplaires, bien plus que Le Figaro (80 000 exemplaires), mais bien moins que Le Petit Parisien (1,7 million d'exemplaires) et Paris-Soir (1,4 million).

Peu à peu, le journal défend des idées de droite et doit cesser de paraître en juin 1940.

[modifier] Notes et références

  1. Histoire générale de la presse française, t. III: De 1871 à 1940, Paris, P.U.F., 1972