Eraserhead

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Eraserhead
Réalisation David Lynch avec participation de Alvaro Sebastian
Acteur(s) Jack Nance
Charlotte Stewart
Jeanne Bates
Scénario David Lynch
Musique Peter Ivers et David Lynch
Décors David Lynch
Photographie Herbert Cardwell, Frederick Elmes
Montage David Lynch
Producteur(s) David Lynch
Production American Film Institute
Budget 100,000$ (estimé)
Format Noir et blanc - 1,37:1
Dolby - 35 mm
Genre Fantastique, expérimental
Durée 89 min
Sortie 19 mars 1977 États-Unis États-Unis (festival Filmex),
28 septembre 1977 (États-Unis)
Langue originale Anglais
Pays d'origine États-Unis États-Unis
Fiche IMDb

Eraserhead (littéralement Tête d'efface) est le premier long métrage de David Lynch, sorti en 1977 interdit aux moins de 16 ans lors de sa sortie en France et au Québec.

Sommaire

Synopsis

Dans une ville industrialisée et polluée, où l'on mange des poulets étranges et où les enfants naissent malformés. Henry Spencer est fiancé à Mary, qui accouche d'un bébé au corps enveloppé de bandes avec une tête monstrueuse et un cou décharné. Cet étrange bébé pleure sans arrêt. À bout de nerfs, Mary s'en va. Henry s'échappe de cet univers par le rêve, en fantasmant sur sa voisine et en voyant apparaître une chanteuse dans le radiateur. Il ne tarde pas à sombrer dans la folie.

Analyse

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.
C'est le récit d'un homme captif de son quotidien morne et sans issue qui cherche vainement une porte de sortie dans le rêve. On retrouve ce thème dans presque tous les films de Lynch: l'être humain est prisonnier de sa condition. Il ne peut s'évader que par la mort (Twin Peaks, Mulholland Drive...), une route (Sailor et Lula), ou la folie (Lost Highway, Mulholland Drive)...

Commentaire

C'est un film qui met plus en scène une ambiance et un univers qu'une histoire. Divers éléments viennent alimenter un malaise diffus : l'absence d'intrigue tout d'abord, le milieu du film est complètement déconnecté du début et de la fin ; la bande-son - d'ailleurs retravaillée ultérieurement par le réalisateur -, ensuite est un grondement sourd continu (en fait, un bruit de ventilateur industriel enregistré et restitué à l'envers et au ralenti) ; un environnement délabré, les lampes grésillent et clignotent, les appareils sont en panne, les micro-poulets cuits bougent encore et laisse suinter un liquide épais … ; le peu de dialogues, enfin, on se souviendra quand même de la scène avec la mère, la fille et Henry :

la mère : «Il y a un bébé qui est à l'hôpital et vous êtes le père»
la fille : «Maman, ils ne sont pas certains que ce soit un bébé !»
la mère : «C'est un prématuré».

Distribution

  • Jack Nance : Henry Spencer
  • Charlotte Stewart : Mary
  • Allen Joseph : Bill, le père de Mary
  • Jeanne Bates : la mère de Mary
  • Judith Anna Roberts : la belle fille de l'autre côté du couloir
  • Jean Lange : la dame dans le radiateur
  • Laura Near : la grand-mère
  • V. Phipps-Wilson : la propriétaire

Autour du film

  • C'est avec un budget s'élevant à 10 000 dollars que le film a été produit.
  • En France, le film est également connu ultérieurement sous le nom de Labyrinth Man, titre choisi par le premier distributeur en référence au Elephant Man du même David Lynch (1980).
  • La célèbre scène du découpage du poulet a été parodiée dans la séquences Rex the Runt : Dreams du film Wallace et Gromit de Nick Park.
  • Le film est rendu célèbre par une campagne de promotion orchestrée autour du fait qu'il était diffusé dans seulement quelques salles aux alentours de minuit. Les spectateurs se voyaient récompensés à la sortie de la séance d'un badge au message délibérément énigmatique, sur lequel on lisait : « I saw it! » (« Je l'ai vu ! »), sans plus de précisions.
  • La rumeur court que David Lynch aurait utilisé un fœtus de chèvre pour le "personnage" du bébé prématuré.

Distinctions

Liens externes