Empire allemand

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Deutsches Reich (de)

(Empire allemand)
1871 — 1918
Monarchie constitutionnelle
Drapeau Armoiries
Carte du Reich allemand sous l’Empire
Carte du Reich allemand sous l’Empire

Unité 18 janvier 1871
République 9 novembre 1918
Abdication formelle 28 novembre 1918

Capitale Berlin
Langue(s) Allemand, comme seule langue officielle, avec minorités linguistiques non-officielles : polonais, lithuanien, kachoube, slovince, français, sorabe et frison.
Religion {{{religion}}}
Superficie 540 766 km² (1910)
Population 41 058 792 hab. (est. 1871)
45 234 061 hab. (est. 1880)
49 428 470 hab. (est. 1890)
56 367 000 hab. (est. 1900)
64 925 993 hab. (est. 1910)

PIB {{{pib}}}
PIB/hab. {{{pib hab}}}
Monnaie Goldmark
Fuseau horaire {{{fuseau horaire}}}
Domaine internet {{{domaine internet}}}
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Devise {{{devise}}}
Hymne {{{hymne}}}

Entités précédentes
Confédération de l'Allemagne du Nord
Royaume de Bavière
Royaume de Wurtemberg
Grand-duché de Bade
Grand-duché de Hesse
Entités suivantes
République de Weimar
République d'Alsace-Lorraine
Deuxième République de Pologne
Lituanie
Ville libre de Dantzig
Territoire du Bassin de la Sarre

L’Empire allemand était le régime politique du Reich allemand, le premier État-nation de l’histoire allemande, de 1871 à 1918. C’était une confédération constitutionnelle issue de la Confédération de l'Allemagne du Nord et réunissant dans le cadre de la « solution petite-allemande » vingt-deux monarchies et trois républiques ainsi qu'une « terre d'empire », l’Alsace-Lorraine, sous l'autorité d’un empereur allemand, également roi de Prusse. Il fut fondé le 18 janvier 1871 par la proclamation comme empereur de Guillaume Ier de Prusse au château de Versailles après la défaite française lors de la guerre franco-allemande de 1870. Il prit fin le 9 novembre 1918 par l'abdication de l’empereur Guillaume II à l'issue de la Première Guerre mondiale et la proclamation de la république de Weimar.

Il était parfois appelé le Deuxième Empire afin de l’inscrire dans la tradition du Saint Empire Romain Germanique, le « Premier Empire ».

Sommaire

[modifier] États confédérés

Icône de détail Article détaillé : États de l'Empire allemand.

Les États composant l'Empire allemand étaient :

voir aussi: Les États fédéraux de l'Empire allemand

[modifier] Territoire et population

En 1900, le Reich couvrait une superficie de 540 667 km². Sa population était de 56 millions d’habitants en 1900 et de 64 903 000 habitants en 1910. La densité moyenne était donc de 120 habitants par km² contre 75,9 en 1871.

L'Empire allemand occupait le Nord et l’Ouest de l’Europe centrale, entre la mer (mer du Nord et mer Baltique) et les Alpes, entre les Vosges et le Niémen à l’Est. Il est entouré au Nord par le Danemark, à l’Est par la Russie, à l’Ouest par la Hollande, la Belgique, le Luxembourg et la France, et au Sud par la Suisse et l’Autriche-Hongrie.

Par sa superficie, l'Empire allemand était le troisième des États européens après la Russie et l’Autriche-Hongrie.

Sa capitale était Berlin.

Histoire de l'Allemagne

[modifier] Système politique

L'Empire allemand a été organisé par la constitution du 16 avril 1871, modifiée le 19 mars 1888. Elle repose, pour une large partie, sur la constitution de la Confédération de l'Allemagne du Nord qui était une œuvre de Otto von Bismarck.

L'empereur allemand est le chef de l'armée et de la marine ; il promulgue les lois et dirige la diplomatie. Il nomme un chancelier impérial (Reichskanzler), qui n'est responsable qu'envers lui, c'est-à-dire qu'il ne dépend pas du parlement élu. C'est, en réalité, le chancelier qui est le maître absolu de l'administration impériale et du gouvernement, puisqu'il préside le Bundesrat ; ministre unique, il décide de l'orientation de la politique et il propose à l'empereur la nomination ou la révocation des secrétaires d'État, des hauts fonctionnaires qui dirigent selon ses ordres les administrations gouvernementales. Les chanceliers sont aussi ministres-présidents de la Prusse.

Les autres organes de l'Empire sont le Bundesrat et le Reichstag.

Le Bundesrat représente les gouvernements des vingt-cinq États ; il est composé de cinquante-huit représentants nommés par les chefs des gouvernements provinciaux, et de trois représentants pour l'Alsace-Lorraine désignés par le Statthaler (ou lieutenant de l'Empereur). Elle est présidée par le chancelier impérial. Elle vote les lois, élabore le budget et contrôle les finances. La Prusse y dispose d'une minorité de blocage et peut imposer son point de vue au reste de l'Empire.

Le Reichstag, élu pour trois ans, puis à partir de 1888 pour cinq ans, représente le peuple allemand. Il est élu au suffrage universel mais n'a que l'initiative indirecte des lois, et surtout aucun moyen d'action sur le chancelier.

Dans les dernières semaines du régime, le parlementarisme sera instauré par la réforme d'Octobre.

[modifier] Histoire

[modifier] La période de fondation

La proclamation de l’Empire au château de Versailles, dans la galerie des Glaces, le 18 janvier 1871, peinte par Anton von Werner. Bismarck est représenté au centre, en uniforme blanc.
La proclamation de l’Empire au château de Versailles, dans la galerie des Glaces, le 18 janvier 1871, peinte par Anton von Werner. Bismarck est représenté au centre, en uniforme blanc.

Le 18 janvier 1871, dans une France vaincue, l’Empire est proclamé dans la galerie des Glaces du château de Versailles et Guillaume Ier, roi de Prusse, devient empereur allemand. On appelle période fondation (Gründungszeit) la période correspondant au règne de Guillaume Ier, jusqu’en 1888, et au mandat d’Otto von Bismarck comme chancelier impérial.

Dès sa création, l’Empire est marqué par des crises graves. Bismarck voit un peu partout des ennemis du nouveau régime : les catholiques regroupés dans le parti du Zentrum et contre lequel il mène le Kulturkampf ; les Polonais de la province de Posnanie ; les Français d’Alsace-Lorraine ; les Welfes de Hanovre ; les socialistes qui se forment en Parti social-démocrate (SPD). Après deux attentats contre l’empereur en 1878, mais commis par des individus agissant seul, Bismarck fait voter par les conservateurs et les libéraux du Reichstag, le 18 octobre 1878, une loi qui interdit les associations socialistes, social-démocrates ou communistes visant le « renversement de l’autorité de l’État ou de l’ordre social établis », ainsi que leurs journaux, leurs rassemblements et leurs membres qui sont menacés d’exil.

En même temps, Bismarck mène une politique sociale visant à apaiser certaines revendications sociales et à diminuer l’audience de la social-démocratie : le 15 juin 1883, la loi sur l’assurance maladie est adoptée.

[modifier] La période wilhelmienne

Germania, l'allégorie nationale allemande, à la rescousse de la mère patrie entrant dans la Première Guerre mondiale, sur une peinture de Friedrich August von Kaulbach en 1914. La légitimation donnée par le pangermanisme se heurte à l'esprit de revanche nourri par les Français.
Germania, l'allégorie nationale allemande, à la rescousse de la mère patrie entrant dans la Première Guerre mondiale, sur une peinture de Friedrich August von Kaulbach en 1914. La légitimation donnée par le pangermanisme se heurte à l'esprit de revanche nourri par les Français.

Le 9 mars 1888, Guillaume Ier meurt à l’âge de quatre-vingt-onze ans. Son fils Frédéric III, déjà atteint d’une maladie incurable, lui succède sur le trône et meurt après cent jours de règne le 15 juin. Son successeur, Guillaume II, âgé de vingt-neuf ans et petits-fils de Guillaume Ier, accède alors au trône. On appellera cette année l’année des Trois Empereurs. On qualifie de wilhelmienne la deuxième phase de l’Empire, correspondant au règne de Guillaume II. Elle est marquée par la primauté de l’empereur dans la politique, notamment en politique extérieure où la prudence bismarckienne cède le pas à la Weltpolitik.

Le 18 mars 1890, Bismarck soumet une demande de mise en congé à l’empereur en raison du conflit qui les oppose en politique extérieure. Deux jours plus tard, le 20 mars 1890, il est démis de ses fonctions de chancelier impérial et de ministre-président de la Prusse, et le général Leo von Caprivi lui succède.

Le chancelier von Caprivi ne prolonge pas la loi antisocialiste.

[modifier] La chute de l’Empire

À la fin de la Première Guerre mondiale, la révolution de Novembre provoque la chute du régime impérial. Le 9 novembre 1918, le chancelier Maximilian von Baden, après avoir décrété l’abdication de l’empereur Guillaume II et la renonciation au trône du prince héritier Wilhelm, démissionne et transmet ses pouvoirs à Friedrich Ebert, chef des sociaux-démocrates majoritaires. Le même jour, la république est proclamée par Philipp Scheidemann.

[modifier] Colonies

Icône de détail Article détaillé : Empire colonial allemand.

À partir de 1883, l'Allemagne a conquis des territoires en Afrique, en Asie et en Océanie, qui seront appelés territoires de protectorats (Schutzgebiete) :

[modifier] Liens externes


Drapeau de l'Empire allemand États confédérés de l'Empire allemand (1871-1918) Drapeau de l'Empire allemand

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Principautés :  Lippe-Detmold | Reuss branche aînée | Reuss branche cadette | Schaumbourg-Lippe | Schwarzbourg-Rudolstadt | Schwarzbourg-Sondernshausen | Waldeck-Pyrmont
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Territoire d'Empire :  Alsace-Lorraine