Edward aux mains d'argent

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Edward aux mains d'argent
Titre original Edward Scissorhands
Réalisation Tim Burton
Acteur(s) Johnny Depp
Winona Ryder
Dianne Wiest
Anthony Michael Hall
Kathy Baker
Vincent Price
Scénario Caroline Thompson
d'après une histoire de Tim Burton et Caroline Thompson
Musique Danny Elfman
Photographie Stefan Czapsky
Montage Richard Halsey
Producteur(s) Denise Di Novi
Tim Burton
Richard Hashimoto (exécutif)
Budget 20 millions de dollars américains
Format Son : Dolby SR
Projection : 1.85 : 1
Production : 35mm
Durée 105 minutes[1]
Sortie États-Unis États-Unis : 14 décembre 1990
France France : 10 avril 1991

Edward aux mains d'argent (Edward Scissorhands) est un film américain sorti le 10 avril 1991, réalisé par Tim Burton et avec Johnny Depp, Winona Ryder et Dianne Wiest.

Ce film regroupe plusieurs genres cinématographiques : le fantastique, la romance et la comédie. Il s'agit également de la dernière apparition de Vincent Price au cinéma, avant sa mort.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Edward est un garçon peu ordinaire. Fruit de l’imagination et de la création d’un inventeur de génie, il n’a jamais pu être fini à cause de la mort de son créateur. Livré à lui-même, avec son cœur en or, son innocence et ses lames tranchantes en guise de doigts, il va être confronté à la vie dans une société dont il ne comprendra ni les codes, ni les règles, ni les droits, ni les devoirs. Mais où il découvrira certaines émotions… comme l’amour.

[modifier] Histoire

[modifier] Le lieu

Suburbia est le lieu ou se déroule l’histoire : petite bourgade paisible (Suburb signifie "banlieue" en anglais); la lumière est matinale. On entend des chiens, des oiseaux qui gazouillent… Les maisons sont toutes du même type, style préfabriqué bien net bien propre aux couleurs pastel… Le voisinage arrose son jardin, retape son toit ou tond la pelouse... Burton accentuera tout au long du film l'aspect « carré » (au propre et au figuré) de toutes ces maisons et de ses habitants : on verra plus tard les maris qui sortent leur voiture du garage, tous ensemble dans un même mouvement, pour aller au travail, etc.

Cette ville sort tout droit de l’imagination de Tim Burton. Il essaye d'y représenter de façon caricaturale un certain milieu de la société des années 70-80. Face à cette banlieue, le château mystérieux et fantastique de l’inventeur, semblant si repoussant vu de l’extérieur.

Deux images complètement opposées qui vont pourtant se rencontrer : tout au long du film, les rôles du château hanté et de la banlieue harmonieuse sont inversés pour devenir un château harmonieux et une banlieue hantée.

Il semble que tout cela soit une critique directe de Burbank (Californie), lieu où a grandi Tim Burton; situé non loin de nombreux studios de cinéma mais où tout était calme et sans intérêt. Il présente une ville du même type dans L'Étrange Noël de Monsieur Jack.

Presque « caché » à l'intérieur, Pegg trouve au pied du château un superbe jardin ou toute la végétation est taillée, sculptée avec soin; représentant des cerfs, un ptérodactyle (il y en avait déjà un dans Frankenweenie), d'autres animaux et surtout; au milieu, une grande main ouverte.

Elle pénètre dans le château, désert excepté tout un tas de machines poussiéreuses aux rouages démesurés.

Le château représente l’isolement et la misère d’Edward, le château est gris, triste, abimé, pas fini, mais il renferme un somptueux jardin. C’est un lieu habité par une âme, celle d’Edward. Le château lui-même représente Edward.

[modifier] Le personnage d’Edward

Dans les quelques flashbacks que Tim Burton décide de mettre en images, il nous est dévoilé les premiers souvenirs d’Edward.

Ces souvenirs se déroulent tous dans le mystérieux château de son créateur, qui cherche à inventer un robot à l'apparence humaine, doté d'un organisme entièrement vivant. On le voit dans un long travelling qui balaye la "salle d'opération" : un courant d'air se prend dans les pages d'un livre qui illustre les différentes étapes de la création de cet homme artificiel, la dernière page représentant un homme d'affaire classique en costume, visiblement parfaitement intégré à la société que l'on connaît (ou que l'on croît connaître).

Cet homme, ce n'est pas Edward, mais « monsieur tout le monde ». Et Edward n'est pas « monsieur tout le monde », mais l'étape qui le précède, une personne simple intelligente et innocente, sorte d'Adam taciturne, aux grands yeux noirs, qui à eux-seuls parviennent à animer ce triste visage pâle et parsemé de cicatrices.

Le créateur n'a pas eu le temps d'achever sa création, il a disparu avant, la laissant livrée à elle-même, avec ce qu'il a juste eu le temps de lui transmettre.

C'est à partir de ce point précis que débute le récit d'Edward aux mains d'argent.

Un jour, une vendeuse de produits de beauté résidant en banlieue va faire un tour dans ce curieux château perché sur une petite colline, après tout, peut-être trouvera-t-elle un nouveau client... Elle ne croyait pas si bien tomber, puisque dans cette vieille demeure a priori abandonnée se cache, dans un coin de la salle, un jeune homme timide portant des lames à la place des doigts, mais qui s'avère strictement inoffensif. Elle décide de l'héberger chez elle, au sein même de son foyer situé au beau milieu d'un pâté de maisonnettes propres, où habitent des gens heureux et "sans histoires", dans le meilleur des mondes.

Des histoires, Edward en apportera en devenant le nouveau centre d'intérêt du village ; d'abord accueilli à bras ouverts par toutes les dames de la résidence (Edward, fils d'un seul père, attire toutes les femmes d'un point de vue maternel, bien qu'une dimension sexuelle soit aussi présente), qui demeurent en pleine admiration devant ses talents de sculpteur, il finira par en être chassé, accusé de voleur, de violeur et de dangereux maniaque.

[modifier] Edward dans la société

Seule Kim (Winona Ryder), une jeune fille blonde, belle, majestueuse, dont il tombera amoureux, le comprendra ; seule raison possible, elle débute à peine sa vie et n'est pas encore intégrée aux rouages de sa communauté. Elle laissera même tomber son petit copain, une sorte d'enfant de riches délinquant et capricieux, afin d'offrir son cœur à Edward, l'espace de quelques secondes seulement ("- Serre-moi, lui dit-elle tout bas. - Je ne peux pas"', répond Edward, ne sachant quoi faire de ses mains tranchantes).

Le regard est une notion primordiale dans Edward aux mains d’argent. On se rappelle cette scène très émouvante où l'on demande à Edward dans une émission de télévision s'il a un désir secret. Edward, en guise de réponse, regarde silencieusement droit devant la caméra comme s'il regardait fixement en face Kim qui, à cet instant, regarde le poste et croise inévitablement la force du regard amoureux d'Edward. Par cet effet de miroir inédit, Burton raconte le mutisme bouleversant d'évocation d'Edward, la barrière de «l'image sociale» entre les deux amants et le miroir comme antre du désir et de la confusion. La première rencontre entre Edward et Kim se joue d'ailleurs à travers un effet de miroir : Kim se regarde dans la glace de sa chambre et découvre avec horreur la présence d'Edward dans son propre lit.

Mais le regard le plus marquant est sans nul doute celui pétrifié de l'inventeur d'Edward (l'extraordinaire Vincent Price) lorsqu'il succombe à une attaque cardiaque. Ses yeux dénotent l'épouvante, soit par la conscience de sa mort soit par la conscience soudaine d'avoir créé un être inachevé, Edward. Ce plan d'une redoutable beauté hypnotise littéralement le spectateur et rappelle une des images du générique d'ouverture, le mouvement en spirale sur les yeux clos de l'inventeur.

Il y est question d'une juxtaposition entre le conformisme et le fantasque.

Ces ciseaux sont ironiquement ce qui coupe Edward du monde extérieur et ce qui le blesse corps et âme.

[modifier] Fiche technique

  • Titre : Edward aux mains d'argent
  • Titre original : Edward Scissorhands
  • Réalisateur : Tim Burton.
  • Scénario : Caroline Thompson et Tim Burton.
  • Photographie : Stefan Czapsky
  • Musique Danny Elfman
  • Effets spéciaux : Stan Winston
  • Costumes : Colleen Atwood
  • Producteurs : Denise Di Novi et Tim Burton.
  • Pays : États-Unis
  • Durée : 100 minutes / 1h45
  • Dates de sortie : 14 décembre 1990 (États-Unis), 10 avril 1991 (France)
  • Budget : 20 000 000 $
  • N° de visa : 76035
  • Couleur
  • Format du son : Dolby SR
  • Format de projection : 1.85 : 1
  • Format de production : 35 mm
  • Tourné en : Anglais

[modifier] Distribution

[modifier] Autour du film

  • Le film a été tourné dans un petit village de Floride : Land O'Lakes. Sept maisons ont servi pour les scènes d'intérieur.
  • L'apparence d'Edward est fondée sur Robert Smith, et sa coiffure sur celle de Tim Burton lui-même.
  • Le nom d'Edward est inspiré de celui d'Ed Wood, que Tim Burton admirait (voir le film Ed Wood).

[modifier] Références

  1. (en) « Edward Scissorhands - Main », IMDb.

[modifier] Liens externes