Dune (film)

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Dune est un film américain de science-fiction réalisé par David Lynch, sorti en 1984, d’après Dune, premier roman d’une série écrite par Frank Herbert.

Sommaire

[modifier] Synopsis

Ce qui suit dévoile des moments clés de l’intrigue.

En l’an 10191, une seule substance permet de voyager dans l’espace : l’Épice. Cette substance, la plus convoitée de l’univers, ne se trouve que sur la seule planète Arrakis, aussi appelée Dune, planète aride et hostile, couverte de sable. Le Duc Leto Atréides remplace ses ennemis, les Harkonnen, à la tête du fief d’Arrakis, et part s’y installer avec sa concubine Jessica et son fils Paul. Les membres de la Maison Atréides pressentent un piège, tendu par le baron Harkonnen, mais ils doivent obéir à la volonté de l’Empereur. Peu après leur installation sur Dune, les Atréides sont trahis par le médecin personnel du Duc Leto et décimés par une attaque conjointe des forces Harkonnen et des troupes de l’Empereur. Paul et sa mère parviennent à fuir et se retrouvent seuls survivants de la famille Atréides. Perdus en plein désert, ils y rencontrent les Fremen, peuple indigène d’Arrakis et véritable maîtres du désert. Les Fremen attendent la venue d’un Messie qui les délivrera. Se pourrait-il que ce soit Paul ?

Voir : le roman Dune

[modifier] Fiche technique

  • Titre : Dune
  • Titre original : Dune
  • Réalisation : David Lynch
  • Scénario : David Lynch, d’après les romans éponymes de Frank Herbert
  • Production : Raffaella de Laurentiis et José López Rodero (assistant)
  • Sociétés de production : Twentieth Century Fox, Universal Pictures
  • Musique : Toto
  • Musique additionnelle : Brian Eno, Daniel Landis et Roger Eno (thème de la prophétie)
  • Photographie : Freddie Francis
  • Montage : Antony Gibbs
  • Mixage : Bill Varney, Steve Maslow et Kevin O'Connell
  • Décors : Anthony Masters
  • Costumes : Bob Ringwood
  • Effets spéciaux mécaniques : Kit West
  • Effets spéciaux photo : Barry Nolan
  • Effets spéciaux visuels : Albert Whitlock
  • Superviseur des créatures : Carlo Rambaldi
  • Conception sonore, supervision son : Alan Splet
  • Pays d’origine : États-Unis
  • Format : Couleur - 2,35:1 - Dolby - 35mm
  • Genre : science fiction
  • Durée : 135 min (2 h 15)
  • Dates de sortie: 14 décembre 1984 (États-Unis); 6 février 1985 (France)

[modifier] Distribution

[modifier] Autour du film

[modifier] Premières tentatives d'adaptation

Au cours des années 1970, une première tentative d’adaptation cinématographique[1] avait été envisagée par Alejandro Jodorowsky avec, entre autres, les participations de Salvador Dalí (l’Empereur Padishah), Orson Welles (le baron Vladimir Harkonnen), Jean Giraud “Moebius” (3 000 dessins préparatoires), Christopher Foss (les vaisseaux spatiaux) ainsi que Giger (le décor de Giedi Prime, le siège de la Maison Harkonnen) pour la conception graphique, Dan O'Bannon pour les effets spéciaux, le groupe Pink Floyd pour la musique. Le projet ne se concrétisera pas pour cause de financement insuffisant (il faut dire que le film était prévu pour durer plus de six heures).

Une grande partie du matériel graphique composé par Moebius et Giger sera recyclé dans d’autres films tels Blade Runner ou Alien.

Vers 1980, le producteur Dino de Laurentiis rachète les droits du roman et commence une adaptation confiée à Ridley Scott, mais une incompatibilité d'humeur avec la production oblige ce dernier à abandonner le projet. David Lynch prend alors sa place.

[modifier] Le film de Lynch

Lynch voulait, à l’origine, réaliser un film beaucoup plus long, sa première ébauche durant cinq heures. Le tournage eut lieu au Mexique, où les coûts étaient bien moindres qu’à Hollywood. Mais néanmoins, lorsqu’en cours de tournage, l’argent vint à manquer, les producteurs exigèrent un format plus court et une grande partie du scénario original fut coupée et remplacée par une narration en voix off.

Lynch réutilisa un certain nombre d'éléments de ses films antérieurs comme, par exemple, le personnage du navigateur de la Guilde qui provient vraisemblablement du bébé alien de son premier film, Eraserhead, et du personnage d'Elephant Man. Un autre procédé est l'utilisation de ronflements graves qui créent un malaise chez le spectateur lorsqu’ils sont utilisés sur de longues périodes.

La difficulté majeure pour profiter du spectacle est qu'il faut être introduit à l’univers de Dune. Le scénario reste complexe et mystérieux pour ceux qui ne connaissent pas cet univers. Malgré la beauté des images, le film a un grave défaut : il exige du spectateur une tension permanente et ne comporte aucune séquence de détente lui permettant de souffler ; aussi arrive t-on fatigué à la fin et quelque peu assourdi par un fond musical toujours fort. En termes financiers, le film fut un désastre (il ruina Dino de Laurentiis) et les contraintes imposées par la production firent que Lynch désavoua ce film, sans toutefois avoir fait retirer son nom du générique comme il l’avait envisagé (ce qu’il fera cependant sur la version longue diffusée à la télévision, signée Alan Smithee). Malgré son peu de succès, le film conserve un certain nombre de fans car c’est une œuvre qui sort incontestablement de l’ordinaire.[réf. nécessaire]

[modifier] Les différents montages

Bien que Lynch ait enfin réussi à faire admettre que la “bonne” version était celle signée par lui au générique, et que cette version semble un très juste équilibre entre des besoins de producteur et des envies de réalisateur, il existe trois versions avec les images tournées par Lynch :

  • Version A : la version d’Hollywood, Universal, que l'on peut considérer comme la version “producteur”. Diffusée a l'origine sous forme de téléfilm à la télévision américaine (a ne pas confondre avec la mini série Dune), et également par certaines chaines françaises, cette version dure a peu près une heure cinquante (1h50). Elle ne met l'accent que sur l'action, la guerre armée et les conflits d'intérêts. Cette version est apparemment désavouée par Lynch et est fortement décriée par tous les fans du livre.
  • Version B : la version de David Lynch (au générique), la version "auteur". Elle est reconnaissable grâce a la séquence du début ou l’on voit Irulan, la fille de l’empereur, narratrice au début, introduire l’histoire (disparition, apparition en fondu enchainé sur fond étoilé). Cette version dure 2h15 (135'). Elle est un juste équilibre entre les différentes dimensions du livre : astro-politique et éveil de l’esprit (conquête de l’esprit libre, de l'eau sur Arrakis) ; et les démarches artistiques de Lynch (le monde est dans un voile, il est obscurci). Cette version tout à fait digne, mérite bien d'être reconnue car elle met le doigt sur la dimension spirituelle du film de Lynch et permet de comprendre pourquoi la musique et l'histoire ont à ce point marqué le monde de l'underground techno à ses débuts avec des messages clairs repris à tue-tête : « le dormeur doit se réveiller » (« the sleeper must be awaken »).
  • Version C : la version « retravaillée », sorte de version longue, recadrée au format TV (4/3), en deux parties, elles aussi pour une diffusion télévisée américaine (signé Alan Smithee au générique, pseudonyme utilise dans l'industrie cinématographique américaine pour signer un film auquel aucun réalisateur ne veut associer son nom). Sa durée est de 188' (environ 3h). Cette version comporte la voix-off d’un homme, et où de temps à autre, des illustrations viennent imager les propos du narrateur. La seule scène majeure qui y est présente est celle du bain des vers pour leur faire recracher “l’eau de vie”. Le montage est très maladroit et des séquences identiques se retrouvent à plusieurs endroits. Cette version est trop touffue, trop détaillée, explicative, ou l'on a du mal a suivre les différentes histoires compilées dans la version de Lynch. On comprend que Lynch n'ait pas non plus reconnu cette version, préférant plus de zones d’ombres et plus d’ellipses.
  • Version D : la version hypothétique initialement envisagée de cinq heures. L’argent devait de toute façon manquer pour en tourner toutes les images.

C'est ainsi que Dune rejoint d'autres films ayant eu plusieurs vies :

  • Metropolis de Fritz Lang et ses versions remasterisées, restaurées ainsi que la version initiale définitivement perdue (quelques scènes manquantes)
  • La Guerre des étoiles et ses versions avec ou sans scènes ajoutées
  • Blade Runner avec sa version producteur américaine et sa version producteur européenne (1982), sa version réalisateur corrigée pour le cinéma (1992), sa version réalisateur (2007) et sa version réalisateur dite “ultime” (fin 2007)
  • Le Seigneur des Anneaux et ses deux versions
  • Napoléon/Bonaparte et la Révolution d’Abel Gance

[modifier] Récompenses et nominations

[modifier] Référence

  1. http://membres.lycos.fr/sarfa

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens internes

[modifier] Lien externe