Diocèse de Moulins

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Diocèse de Moulins
Molinen(sis)
Province ecclésiastique Clermont
Pays France
Superficie 7.381 km²
Érection canonique 27 juillet 1817
Ordinaire Mgr Pascal Roland
Population totale 344 721
Population catholique 293 012
Pourcentage de catholiques 85,0 %
Communes sur le territoire 320
Paroisses 18 (07/2007)
Prêtres 109 (2004)
Prêtres de moins de 65 ans 19 (07/2007)
Religieux 129
Religieuses 198
Source: www.catholic-hierarchy.org


Le diocèse de Moulins (en latin de curie : Diœcesis Molinensis) est une circonscription ecclésiastique de l'Église catholique appartenant à la province de Clermont. Jusqu'au remaniement du 8 décembre 2002, il était suffragant de l'archevêché métropolitain de Sens. L’évêque actuel est Pascal Roland, nommé par le pape Jean-Paul II en 2003.

Sommaire

[modifier] Territoire

Le diocèse a été érigé le 27 juillet 1817. Il correspond aux limites administratives du département de l'Allier.

Avec la nouvelle réorganisation annoncée en juillet 2007 par Mgr Roland, le diocèse compte 18 paroisses pour 320 communes.

Ces paroisses sont réparties en cinq doyennés : trois autour de chacune des agglomérations de Moulins, Montluçon et Vichy et deux regroupent les paroisses du milieu rural, l’une à l’Ouest, l’autre à l’Est.

[modifier] Histoire

Avant la création du diocèse, Moulins, qui pourtant avait été la capitale du duché de Bourbon, au détriment de Souvigny, à partir de l'accession au duché, en 1488, de Pierre II (1438-1503), dont la cour était l'une des plus brillantes d'Europe, n'est même pas une paroisse. Ses églises sont des succursales des paroisses voisines de Saint-Jean et de Saint-Bonnet, qui forment depuis 1794 la commume d'Yzeure.

La création du diocèse de Moulins est décidée en 1788, mais le premier évêque nommé par Louis XVI, le 21 mai 1789, l'abbé Étienne Jean-Baptiste de Gallois de la Tour, vicaire général de l'évêque d'Autun, ne peut pas être institué canoniquement, en raison des évènements de la révolution française. Pour éviter de prêter serment à la Constitution civile du clergé, il se retire d'abord au château de la Tour, sur la commune actuelle de Saint-Pierre-Laval puis émigre en 1790. Il meurt évêque de Bourges, en 1820. Le diocèse de Moulins est alors rattaché au diocèse de Clermont par le concordat de 1801.

Le diocèse est rétabli par le concordat de 1817 et son territoire formé à partir des diocèses d'Autun, de Bourges, et de Clermont, pour correspondre aux limites administratives du département de l'Allier. Le premier évêque, M. Antoine de La Grange de Pons, est nommé en 1822, et la même année la « collégiale des Bourbons» à Moulins est établie comme cathédrale.

[modifier] Liste des évêques

[modifier] Liturgie

Chacun des territoires à partir desquels le diocèse de Moulins a été formé avait une liturgie néogallicane propre avec ses particularités : celles de Clermont, d'Autun et de Bourges.

[modifier] 1822-1853

Le premier évêque de Moulins Mgr de Pons (1822-1849) a choisi pour l'ensemble de son diocèse le rituel et le Missel clermontois. Concernant les chants liturgiques, il a publié un Graduel (Graduale molinense, Moulins, 1826) et un antiphonaire (Antiphonarium molinense, Moulins, 1826).

[modifier] 1853-1970

Le deuxième évêque de Moulins Mgr de Dreux-Brézé (1849-1893), proche du restaurateur de la liturgie romaine Dom Prosper Guéranger, rétablit le Rite romain par un mandement du 21 novembre 1853. Il fut également un promoteur du chant grégorien dans son diocèse.

[modifier] 1970 à nos jours

Paul VI révisa le rite romain et promulgua la forme ordinaire du rite romain en 1970, qui fut rapidement utilisée presque partout.

La forme précédente du rite romain dénommée "forme extraordinaire du rite romain" ou plus simplement messe traditionnelle resta célébrée dans un petit nombre de lieux. Aujourd'hui, la messe traditionnelle est célébrée en union avec l'évêque à l'église du Sacré-Coeur à Moulins, à la chapelle des Franciscaines à Vichy, et à Vichy, Montluçon et Brout Vernet par la Fraternité Saint-Pie-X qui n'est pas en pleine communion avec Rome mais dont les messes sont néanmoins reconnues valides.

[modifier] Vie consacrée

[modifier] Communautés religieuses masculines

[modifier] Communautés religieuses féminines

[modifier] Pèlerinages

Les pèlerinages locaux sont très nombreux dans le diocèse de Moulins. Certains ont cependant une notoriété qui dépasse les limites de leur paroisse et des paroisses environnantes, comme, par exemple :

  • La Vierge noire de Moulins : La statue de la Vierge aurait été rapportée de Terre-Sainte par un sire de Bourbon et offerte par Louis IX. C'est une Vierge en majesté du XIe siècle, qui a été marouflée au XVe. Elle aurait arrêté l'incendie qui commençait à détruire la ville, en 1655, un habitant ayant jeté dans les flammes le manteau de la statue. La coutume a existé de faire brûler devant Notre-Dame de Moulins une roue de cire, interprétée par certains comme un symbole solaire de régénération. Elle est placée dans la chapelle du chapitre de la basilique-cathédrale Notre-Dame de l'Annonciation.
  • La Vierge miraculeuse, à la basilique Notre-Dame de Saint-Germain-des-Fossés : Le pèlerinage à Notre-Dame de Saint-Germain date de la découverte « merveilleuse » de la statue dans les eaux de l'Allier, il y a plusieurs siècles[1]. Un pèlerinage a lieu chaque année, le 2 juillet, date de la fête patronale de la paroisse.
  • Saint Patrocle à Colombier : Saint Patrocle est l'un des saints les plus honorés du Bourbonnais. Berrichon, né à Bourges à la fin du Ve siècle, en 496, il se convertit très jeune au christianisme et après avoir été ordonné diacre par l'éveque de Bourges, puis nommé archidiacre, il devient le précepteur des fils de Clodomir, roi des Francs. Voulant se consacrer uniquement à Dieu, il se retire pour vivre en ermite dans la forêt de Tronçais, près de Néris. Il fonde le monastère de la Colombe, devenu Colombier (Monasterium columbarii) mais refuse d'en prendre la tête, préférant se retirer dans une cellule qu'il a construite sur le plateau où s'élève aujourd'hui La Celle, où il mourra après vingt ans de vie solitaire. Ses restes reposent toujours dans l'église de Colombier.
  • Les reliques de saint Mayeul 4e abbé de Cluny ( +994) et saint Odilon, son successeur (+1049)à Souvigny. Les sondages et les fouilles archéologiques de novembre 2001 et janvier 2002 ont mis au jour leurs sépultures oubliées depuis les déprédations de la révolution.
  • Les reliques de la Vraie Croix et une épine de la Sainte Couronne à l'église Saint-Georges de Bourbon-l'Archambault : L'une et l'autre ont été apportées en 1287 par Robert, fils de Louis IX, époux de Béatrice, Dame de Bourbon et dernière descendante de la lignée des sires de Bourbon. La relique de la Vraie Croix est l'un des plus grands fragments connus.
  • Le tombeau de saint Menoux à Saint-Menoux : Menoux, ou Ménulphe est évêque irlandais né au VIIe siècle. D'Irlande, il se rend en Grande-Bretagne, puis en Armorique jusqu'à Quimper où il est ordonné prêtre puis évêque. Au retour d'un voyage à Rome, épuisé et malade, il parvient au village devenu Saint-Menoux. Il y meurt un 12 juillet[2]. Son tombeau est un but de pèlerinage, depuis que son serviteur, Blaise, un simple d'esprit (« bredin » en Bourbonnais), a entrepris de percer un trou dans le sarcophage de son maître pour passer la tête à l'intérieur et être ansi plus proche de celui qu'il vénérait. Il en serait sorti « débrediné », guéri grâce à Menoux. Le tombeau prend le nom de « Débredinoire. » Au XIe siècle, ses reliques sont transportées dans une église, construite en son honneur, qui deviendra l'église abbatiale de bénédictines.

[modifier] Patrimoine

[modifier] Architecture religieuse

On trouve sur le territoire du diocèse une forte concentration d'églises romanes, dont les caractères architecturaux sont marqués par les types de construction utilisés sur les diocèses desquels elles dépendaient avant la création de Moulins. Cette triple influence -auvergnate, berrichonne et bourguignonne- se retrouve dans l'église prieurale Saint-Pierre et Saint-Paul de Souvigny, qui a marqué de son empreinte les églises voisines. De nombreuses petites églises bourbonnaises d'origine romane, de style très simple, ont été remaniées au cours des siècles qui ont suivi.

Au XVe siècle, les ducs de Bourbon entreprennent de grands chantiers. L'architecture gothique se développe aussi dans les constructions religieuses. Les parties hautes de l'église de Souvigny et de son cloître sont reconstruites et la première pierre de la collégiale du château ducal est posée en 1468 par Agnès de Bourgogne. Les travaux de cet édifice, qui deviendra en 1822 la cathédrale de l'évêque de Moulins, continuent sous le duc Pierre II de Bourbon et sa femme, la duchesse Anne de France, fille de Louis XI. Ils se terminent vers 1540 par un simple mur de façade orné d'une rose.

Sous l'épiscopat de Mgr de Dreux-Brézé, on restaure et on construit de nombreuses églises en style néogothique. La cathédrale est agrandie de 1852 à 1888, l'ancienne collégiale devenant le chœur du bâtiment, par l'achitecte parisien Lassus qui édifie également l'église du Sacré-Coeur de Moulins entre 1844 et 1881. La dernière église construite dans ce style est Notre-Dame de Villeneuve-sur-Allier, en 1904.

[modifier] Préservation du patrimoine

Plusieurs sites ont donné lieu à des associations de préservation des monuments :


[modifier] Statistiques

En 2004, le diocèse comptait 293.012 baptisés sur les 344.721 habitants du département de l'Allier.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Sources