Datif

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En linguistique, le cas datif est le cas de l'objet indirect ou second, c'est-à-dire l'actant dit bénéficiaire (ne pas confondre toutefois avec le cas bénéfactif). Il est appelé datif car il désigne celui à qui l'on donne (latin : do, das, dare, dedi, datum, « donner »).

[modifier] Présentation générale

On nomme aussi datif éthique une construction syntaxique faisant intervenir un datif qui n'est pas grammaticalement objet indirect.

Si l'on se place dans une optique grammaticale classique, il existe un cas datif en français, quoique très limité. Par exemple, quand on dit Je lui ai donné le livre, lui fonctionne en tant que datif, car ce mot est objet indirect. Donc, on peut dire que il et elle sont nominatifs, lui (→ « à lui, à elle ») datif. Dans la grammaire actuelle du français, ces termes issus de la tradition grammaticale latine sont cependant le plus souvent évités.

En allemand et en grec ancien, le datif exprime également un locatif (par opposition à l'accusatif marquant l'allatif) mais aussi le complément d'objet indirect. L'allemand moderne et surtout celui parlé dans le sud tend à remplacer le génifif par le datif dans de nombreux cas (exemple wegen dem au lieu de wegen des). Par ailleurs de nombreuses phrases commencent par un datif en allemand et en russe (exemple: mir ist die Vase kaputt gegangen).

Dans un grand nombre de langues, on peut se servir du datif ou d'une préposition pour marquer la possession (équivalent du verbe « avoir » en français). Par exemple, en latin, on dira plus volontiers « mihi est liber » [à moi est livre] que « habeo librum » [ai livre] pour dire « j'ai un livre ». De même, en tibétain, on dira : nga la dpe-cha yod « j'ai un livre » (litt. : « à moi est un livre ») où la est la marque du datif. En allemand familier/dialectal on pourra insister en rajoutant le pronom possessif au datif : es ist ihm sein Buch (c'est son livre à lui).