Dériveur

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Ketch dessiné par Eugène Cornu, dériveur lesté habitable
Ketch dessiné par Eugène Cornu, dériveur lesté habitable

Un dériveur est un voilier monocoque muni d'un plan de dérive rétractable. Ce terme recouvre deux types de voiliers : les dériveurs avec lest (dériveurs lestés, dériveurs intégraux) et les dériveurs sans lest (dériveurs légers)

Le dériveur lesté est un voilier muni, dans un court saumon, d'un lest (généralement métallique) destiné à assurer sa stabilité, et d'un plan anti-dérive (appelé aussi plus simplement dérive) pivotant ou coulissant à l'intérieur de la coque ou de ce saumon. Le plan antidérive peut ainsi se déployer dans l'eau ou s'escamoter, totalement ou partiellement.

Le Trismus illustre très bien le concept de dériveur lesté capable de s'échouer sans béquille.

Un dériveur intégral a son lest à l'intérieur de la coque, les fonds plats, ce qui réduit encore le tirant d'eau, le poids du lest devant être augmenté pour compenser la diminution du bras de levier.

Les dériveurs lestés et intégraux habitables constituent des voiliers de croisière agréables, qui peuvent accéder à des mouillages peu profonds grâce à leur faible tirant d'eau, et s'échouer facilement, assurant leur stabilité par la largeur du fond de la coque, par de courtes béquilles; ou de doubles safrans qui en tiennent lieu.


Le dériveur léger est un bateau de construction légère, généralement ponté sur l'avant et dont le plan antidérive est assuré par une dérive en bois, en métal ou en stratifié, amovible ou pivotante. Au centre de la coque se trouve le puits de dérive dans lequel se positionne la dérive : descendue aux allures du près ou du travers, elle est relevée en vent arrière.

L'absence de lest rend le dériveur léger vif, évolutif et amusant à mener. La tâche de maintenir l'équilibre du bateau est entièrement dévolue à l'équipage qui peut combiner plusieurs moyens : placement à bord avec l'usage d'accessoires permettant de placer son corps en dehors du bateau (sangles de rappel, trapèzes), règlage du gréement, manière de barrer, etc. Ces dériveurs sont le plus souvent menés en solitaire ou en double selon leur type.

Un dériveur léger peut chavirer (on dira plutôt dessaler) en cas d'erreur de l'équipage. Ce n'est qu'un petit incident, car les dériveurs modernes sont conçus pour être redressés par leur équipage et repartir en quelques minutes au plus. Le port d'un habillement adapté à la température de l'eau et de l'air, à la force du vent et à l'intensité du soleil est conseillé, car l'équipage ne dispose pas d'autres protections à bord. Le port permanent d'un gilet de sauvetage contribue à rendre cette activité sans grand danger, notamment si elle est pratiquée dans le cadre d'un club.

Considéré comme le roi des dériveurs dès sa sortie, le 505 (prononcez cinquocinq ) est l'archétype du dériveur à deux équipiers (on dit aussi dériveur en double), il a été créé en 1954 par John Westell à la demande d'Alain Cettier, alors président de la classe des Canetons. C'est sur ce bateau qu'ont été rassemblés pour la première fois tous les équipements que l'on retrouve désormais sur ce type de bateau : trapèze, spinnaker, trappes d'évacuation de l'eau, réserves de flottabilité, coque planante, dispositifs de rappel (intégrés à la coque tulipée sur le 505), etc.

D'autres dériveurs ont marqué l'histoire de la voile légère, soit par le succès populaire de leur série, soit par l'accès au statut de série internationale ou de série olympique. Parmi les dériveurs en solitaire, on retiendra l'Optimist, le Laser, l'Europe, la Yole OK et le Finn. Les dériveurs en double les plus connus dans nos régions sont, outre le 505 déjà cité, le Vaurien, le Zef, le 420, le 470, le Fireball, le Flying Dutchman (FD), autrefois série olympique, et la Caravelle, un dériveur école pouvant emporter de 4 à 6 équipiers.

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