Confédération des XIII cantons

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La Confédération des XIII cantons et ses alliés au XVIIIe siècle. ██ Cantons souverains ██ Territoires des cantons ██ Alliés ██ Territoires des alliés ██ Baillages communs
La Confédération des XIII cantons et ses alliés au XVIIIe siècle. ██ Cantons souverains ██ Territoires des cantons ██ Alliés ██ Territoires des alliés ██ Baillages communs

La Confédération des XIII cantons désigne l'une des étapes de la formation de la Confédération suisse venant après la confédération des VIII cantons, comprise entre l'adhésion de Soleure et Fribourg en 1481 et la Révolution française de 1789, suivie par la République helvétique.

À la fin de la guerre de Bourgogne, l'admissibilité de deux nouveaux candidats va provoquer une division entre les cantons campagnards et urbains qui sera résolue en 1481 par un compromis. Dix ans plus tard, le refus des Confédérés de s'acquitter d'un nouvel impôt impérial va provoquer la guerre de Souabe qui débouche à la fin de 1499 sur une reconnaissance de l'indépendance des cantons suisses vis-à-vis de l'empire et l'admission des villes alliées de Bâle et Schaffhouse, suivies par Appenzell en 1513. Les confédérés sont alors entrainés dans la tourmente des guerres d'Italie : tour à tour alliés et ennemis des Français, ils sont défaits lors de la bataille de Marignan en 1515 ce qui marque la fin de la politique d'expansion des confédérés.

Le XVIe siècle voit la Réforme protestante apparaître à Zurich et gagner rapidement une grande partie de la Confédération qui va se déchirer lors de quatre guerres de religions. Stoppée progressivement par la Contre-Réforme dans la partie alémanique du pays, la Réforme se propage en revanche à l'ouest, dans les pays de Vaud, de Neuchâtel et de Genève qui devient une république libre puis, en 1541, une théocratie. Entre-temps, le duché de Savoie est chassé du pays de Vaud par les Bernois, les Fribourgeois et les Valaisans, fixant ainsi les frontières du pays telles que nous les connaissons aujourd'hui.

Pendant la guerre de Trente Ans, la Suisse reste neutre et voit son indépendance reconnus lors des traités de Westphalie en 1648. Le XVIIIe siècle marque une période de prospérité scientifique et économique; c'est de cette période que date le concept de nation suisse. Durant cette période, plusieurs soulèvements populaires se produisent, à Berne, Lucerne, Uri, Fribourg, en Léventine ou dans le pays de Vaud, annonçant les futures révolutions de la fin du siècle.

Sommaire

[modifier] De huit à treize cantons

[modifier] Le Convenant de Stans

Le Convenant de Stans selon la Chronique de 1513 de Diebold Schilling.
Le Convenant de Stans selon la Chronique de 1513 de Diebold Schilling.

À la fin des guerres de Bourgogne, bien que victorieux, les Confédérés sont profondément divisés. Après un siècle de conquêtes, les grandes villes (Zurich, Berne, Lucerne) ont considérablement étendu leurs territoires et leur puissance. Les cantons ruraux (où seul Uri peut encore envisager de s'agrandir sur le versant milanais du massif du Saint-Gothard) voient d'un mauvais œil la progressive domination des bourgeoisies urbaines largement plus peuplées que les campagnes.

En 1476, les demandes de Fribourg et Soleure, deux villes appuyées par Berne et Zurich, de rejoindre le système d'alliance déchirent les cantons. Les cinq cantons campagnards, en effet, craignent de se faire contre-balancer par les cinq villes en cas d'acceptation des deux nouveaux membres[1]. Devant le refus des cinq cantons campagnards, les villes de Zurich, Berne, Lucerne, Fribourg et Soleure signent, le 23 mai 1477, un traité de « combourgeoisie perpétuelle pour et contre quiconque », alliance offensive et défensive[2].

Une Diète fédérale, organisée dans la ville de Stans en 1480, ne permet pas de trouver un compromis : la réunion est ajournée à plusieurs reprises, des menaces sont proférées de part et d'autres et toutes les méthodes traditionnelles de médiation semblent infructueuses jusqu'à l'intervention de l'ermite Nicolas de Flue le 22 décembre 1481 qui délivre un message de paix, permettant ainsi d'éviter la guerre civile[3].

Ce jour même, outre l'entrée de Fribourg et Soleure dans la Confédération, les députés signent le convenant de Stans[4] qui complète celui de Sempach signé en 1393 entre les membres de la confédération des VIII cantons. Le texte règle, outre la question de la répartition du butin bourguignon, plusieurs problèmes légaux relatifs à l'intégrité territoriale des cantons ainsi que l'obligation faite aux cantons de s'entraider également en cas de révolte intérieure[5]. Ces deux textes, regroupés, serviront au pays de Constitution jusqu'à la fin du XVIIIe siècle[6].

Les deux nouveaux cantons sont donc finalement acceptés dans la Confédération, mais pas de plein droit : les cantons campagnards leur refusent le droit à un siège à la Diète jusqu'en 1501 et l'égalité dans les serments d'alliance jusqu'en 1526. Pour la première fois, un canton non-germanophone (Fribourg, bilingue franco-allemand) est admit; cependant, l'allemand restera la seule langue officielle du pays jusqu'en 1798 où le multilinguisme s'imposera[5].

[modifier] La guerre de Souabe

Détail d'une gravure représentant la bataille de Dornach.
Détail d'une gravure représentant la bataille de Dornach.

Suite à la défaite des Bourguignons, l'empereur Maximilien Ier réorganise le Saint-Empire en réunissant sous sa bannière l'ensemble des terres Habsourgs avant de se faire couronner empereur en 1508. Usant de son titre de roi des Romains, il tente d'imposer, avec la « paix nationale sempiternelle » qui interdit toute guerre privée[7], un impôt baptisé le centime impérial lors de la diète de Worms d'août 1495[8], que les Suisses refusent, arguant de leur immédiateté impériale[9].

Après plusieurs recours, procès et menaces, les hostilités sont déclenchées suite à la confrontation entre les ligues des Grisons, alliées aux Suisses, et le Tyrol, soutenu par les villes de Souabe: la guerre de Souabe (appelée du côté allemand la guerre de Suisse) commence en février 1499[10] par une série de victoires confédérées lors des batailles de Frastanz, de Hard, de Bruderholz, de Schwaderloh, de Tiengen où, à chaque fois, les Suisses repoussent les troupes allemandes sans pour autant exploiter leurs victoires en se retirant systématiquement en decà du Rhin[11]. Retenu par ses affaires aux Pays-Bas, Maximilien ne prend les choses personnellement en main que le 28 avril 1499 après avoir mis les Confédérés au ban de l'Empire[12]. La victoire helvétique du 22 juillet 1499 lors de la bataille de Dornach, où l'intendant de l'empereur, le comte Heinrich von Fürstenberg trouve la mort[13], force Maximilien à négocier la paix qui est conclue lors du traité de Bâle le 24 septembre 1499. Ce traité marqua, pour plusieurs auteurs, « la reconnaissance par l'Allemagne de l'indépendance de la Suisse »[14]. Cette reconnaissance n'est toutefois jamais formellement reconnue, mais comprise et interprétée comme telle par les Suisses[10]; elle ne sera officiellement reconnue que lors des traités de Westphalie de 1648.

[modifier] Bâle et Schaffhouse

L'hôtel de ville de Bâle.
L'hôtel de ville de Bâle.

De la même manière que pour Fribourg et Soleure lors des guerres de Bourgognes, l'un des effets indirect de la signature du traité de paix avec l'empereur est l'adhésion en 1501 des nouveaux cantons de Bâle et Schaffhouse, déjà alliés et depuis de longues années.

Cette admission, approuvée par l'ensemble des cantons, marque un tournant dans l'histoire du pays, pour trois raisons[15]. Premièrement, pour la première fois de son histoire, le pays se voit avec une majorités de cantons-villes par rapport aux cantons-campagnes, dans un rapport de cinq à sept; cette prédominance urbaine se maintiendra jusqu'en 1798. Deuxièmement, la frontière nord du pays coïncide maintenant, à l'exception de la région du Fricktal, avec le cours du Rhin, avec Schaffhouse comme tête de pont en territoire Souabe; les Suisses, vont d'ailleurs renforcer cette tête de pont en bâtissant, entre 1564 et 1589, la forteresse de Munot qui surplombe la ville sur la colline de l'Emmersberg[16]. Enfin, l'arrivée de Bâle dans la Confédération offre à celle-ci sa première université, fondée en 1460[17] ainsi qu'une importante place littéraire et culturelle dans laquelle officient des personnalités telles que Sébastien Brant, Johannes Oekolampad ou Paracelsus[17], permettant ainsi l'accession du pays à la Renaissance.


[modifier] Appenzell

Decem et Tria Loca Confoederatorum Helvetiae  Gravue représentant les XIII cantons datant de 1572.
Decem et Tria Loca Confoederatorum Helvetiae Gravue représentant les XIII cantons datant de 1572.

À partir de la signature du traité d'alliance de 1452, les soldats Appenzellois prennent part à la plupart des batailles aux côtés des Confédérés, recevant même, en 1500, cosouveraineté sur le bailliage commun du Rheintal pour leur participation dans les guerres de Souabes. Cependant, les demandes des Appenzellois en 1501, 1510 puis 1512 de rejoindre de plein droit la Confédération sont systématiquement refusée par quatre cantons alliés à l'abbaye de Saint-Gall qui prétend alors toujours, malgré la guerre d'Appenzell du début du XVe siècle, à l'avouerie impériale sur les quatre communes composant le pays appenzellois[18].

Ce n'est qu'après la crise provoquée par le demi-échec du siège de Dijon que les Confédérés acceptent Appenzell comme treizième canton le 17 décembre 1513[19], bien qu'il ne soit admit à sièger pour la première fois lors de la Diète fédérale de 1514[20]. Corolaire de cette admission, les pensions reçues de l'exploitation des baillages communs permettent au nouveau canton de racheter progressivement, jusqu'en 1566, les hypothèques qu'ils avait contractées envers l'abbaye de Saint-Gall.

[modifier] La structure de la Confédération des XIII cantons

[modifier] Structure politique et géographique

Représentation d'une Diète à Baden 1531.
Représentation d'une Diète à Baden 1531.

Encore officiellement attachée au Saint-Empire Romain germanique, la Confédération, au cours du XVe siècle, va progressivement s'en détacher et revendiquer de plus en plus clairement des droits souverains en matière judiciaire, militaire et financières[21]. Au début du XVIe siècle, de fait, la Suisse se compose de trois entités alliées et égales entre-elles, à savoir la principauté épiscopale du Valais qui devient, en 1627, une fédération de sept dizains[22], l'État libre des Trois Ligues (soit la Ligue de la Maison-Dieu, la Ligue grise et la Ligue des Dix-Juridictions)[23], une fédération démocratique regroupant une cinquantaine de juridictions et possédant les baillages de Chiavenna, de la Vateline et de Bormio[24] et enfin de la Confédération helvétique (également appelée Ligue Suisse ou Corps helvétique[25] qui se compose de cinq cantons (Orte) ruraux, sept cantons-villes et un canton mixte (Zoug) et possède les baillages communs d'Echallens, Grandson, Orbe, Mex, Morat, Schwartzenburg, Baden, Freie Aemter, Thurgovie, Rheintal, Uznach, Gaster, Gams, Sargans, Valmaggia, Locarno, Lugano et Mendrisio[26]. Également membres de la Confédération, mais comme simple alliés (zugewandte Orte), se trouvent les territoires de Saint-Gall, Rottweil, Mulhouse, Bienne, Genève, Neuchâtel ainsi que l'évêché de Bâle (selon l'ordre protocolaire)[27]. Enfin, la protection de la Confédération s'étend également à l'abbaye d'Engelberg et à la république de Gersau[28].

L'autorité centrale de la Confédération est la Diète fédérale, dont les pouvoirs décisionnels sont quasi nuls. En effet, cette Diète n'est qu'un congrès de délégués dont les décisions ne peuvent être prises qu'à l'unanimité[29]. Chaque canton envoie une délégation, en général de deux membres mais ne disposant que d'une voix[30], lors des diètes qui se tiennent environ 20 fois par an au début du XVIe siècle. L'assemblée, outre les Trois Ligues et le Valais systématiquement invités, peut demander à consulter les alliés en cas de besoin et entend également les ambassadeurs étrangers. Depuis l'an 1500, la Diète est présidée par le canton de Zurich (le canton présidant la diète est appelé en allemand Vorort), sans toutefois avoir de siège fixe : celui-ci est déterminé de séance en séance, bien que fréquemment choisi entre Baden en Argovie[31] et Frauenfeld en Thurgovie[32] qui accueillent à eux deux en particulier les Diètes générales.

[modifier] Structure sociale et économique

Représentation allégorique de Berne par Joseph Werner en 1682.
Représentation allégorique de Berne par Joseph Werner en 1682.

Que cela soit dans les villes ou dans les campagnes, le XVIe siècle voit une consolidation des classes supérieurs qui vont progressivement, en plus de leurs activités principales, accaparer de plus en plus fréquemment les charges politiques et gouvernementales, créant ainsi une nouvelle forme d'aristocratie que cela soit dans les villes, où les familles actives dans le commerce et l'industrie vont progressivement dominer la scène politique et sociale, ou dans les campagnes ou la politique et l'administration sont dominés par des commerçants en sel, bétail ou par les bénéficiaires du transit alpin[33].

Le retrait du pays des principaux champs de bataille européens se traduit par une diminution du taux de mortalité et une augmentation rapide de la population (qui passe de 1,2 à 1,7 million au cours du XVIIIe siècle[34]), particulièrement dans les villes qui vont prendre le contrôle économique du pays, en particulier par l'octroi de crédit sous la forme d'hypothèques[35] que, bien souvent, le bénéficiaire ne peut rembourser, permettant ainsi à la bourgeoisie urbaine de constituer des domaines campagnards en remplacement des seigneurs locaux, comme par exemple dans le canton de Fribourg qui va acquérir la seigneurie de Corbières en 1554 suite à une hypothèque octroyée en 1543[36]. Les bourgeois deviennent ainsi des gentilshommes, propriétaires terriens. Dans le canton de Berne et de Fribourg, ils prennent le nom de « Leurs Excellences » (abrégé LLEE pour bien montrer le pluriel)[37].

Bien que la zone moyenne d'influence financière des villes passe d'environ 20 à 30 kilomètres entre la première moitié du XVIe siècle et le début du XVIIe siècle, la majorité des villes n'investissent qu'à l'intérieur de ses frontières cantonales, à l'exception des territoires trop exigus, tel que Schaffhouse dont les bourgeois préfèrent investir sur la rive sud (côté Suisse) du Rhin[38].

Économiquement, bien que le mercenariat reste l'une des principales sources de revenu (il y eut, à certaines périodes, près de 60 000 mercenaires suisses engagés par les différents pays européens[39]), l'agriculture (du trèfle, du tabac et de la pomme de terre principalement au détriment de céréales) et l'élevage sont toujours l'apanage des campagnes[40], les villes se lancent progressivement dans l'industrialisation avec la draperie[41] qui est le principal produit d'exportation entre le XVe siècle et le XVIIe siècle : les marchands de laine et de toiles mettent alors en place le Verlagssystem[42], par lequel ils fournissent la matière brute et les outils nécessaires aux producteurs indépendants, avant de reprendre le travail fini[43].

[modifier] Les guerres d'Italie

Situation en Italie du Nord en 1494.
Situation en Italie du Nord en 1494.

Lorsque le roi de France Charles VIII se lance dans les guerres d'Italie, il reçoit rapidement le soutien de plusieurs des cantons suisses, en particulier d'Uri, Schwyz Unterwald et Lucerne, dont les multiples tentatives de contrôle du Tessin et des vallées sud du Gothard, alors sous le contrôle du duché de Milan, s'étaient révélées infructueuses, à l'exception de la Léventine, contrôlée par Uri depuis 1441[44]. Ainsi, en 1499, les Confédérés repassent le Gothard et envahissent, en tant qu'alliés de la France, la Riviera et la région de Bellinzone, territoires qui leur sont attribués définitivement en 1503 par le roi Louis XII et transformés en baillages communs[45]. Dans le même temps, près de 5 000 mercenaires se battent directement dans l'armée de Louis XII. Cependant, plusieurs cantons, dont en particulier Berne et Zurich, opposés à l'alliance avec la France, fournissent des mercenaires dans le camp adverse, en particulier au duc de Milan Ludovic Sforza (dit le Maure). Enfermé dans la ville de Novare le 6 avril 1500, le duc de Milan et ses troupes se préparent à subir le siège des 15 000 soldats français; c'est à ce moment que les mercenaires suisses refusent de combattre leurs compatriotes et négocient une armistice ainsi que le droit de quitter la ville[46]. Une tentative du duc de s'échapper sous un déguisement de fortune échoue : il est trahi par un soldat uranais et livré aux français lors d'un épisode appelé par la suite la trahison de Novare[47]. Toujours en 1503, et suite aux quelques 30 000 morts estimés lors des batailles, la Diète fédérale légifère pour la première fois, sous la pression populaire, sur une centralisation de la politique extérieure en déniant le droit aux cantons de passer des alliances sans l'assentiment de la majorité des Confédérés[48].

Trois ans plus tard, sous la pression diplomatique du cardinal Matthieu Schiner, évêque de Sion depuis 1499 et farouche partisan de la papauté, les Suisses changent d'alliance, adhérent à la Sainte-Ligue, coalition anti-française comprenant également l'Espagne, l'Autriche, Venise et l'Angleterre[49], et autorisent le Pape a recruter en Suisse une force militaire de 10 000 hommes en charge de la protection du Vatican dès le mois de mars 1510[50]. Les Suisses sont partie prenante lors dela défaite française à la bataille de Novare du 6 juin 1513[51]. En récompense, ils reçoivent le reste du Tessin, les régions de Lugano et Locarno, ainsi que la vallée d'Ossola, également transformés en baillages communs alors que les ligues grisonnes, alliées des Confédérés, reçoivent la Valteline. La bataille de Novare marque le point culminant de la suprématie militaire des Suisses[52], avant que le demi-échec de l'expédition de Bourgogne et du siège de Dijon du 7 septembre 1513 où les troupes suisses se retirent avant que le traité de paix, pourtant largement en leur faveur, ne soit signé, permettant ainsi à Louis XII de rompre le traité et de reprendre les hostilités[53].

Détail d'une miniature représentant la bataille de Marignan.
Détail d'une miniature représentant la bataille de Marignan.

Dès son accession au trône de France, François Ier commence par diviser les Suisses : les cantons occidentaux (Bâle, Soleure, Berne et Fribourg), n'ayant guère d'intérêts en Italie, retirent leur troupes en échanges d'avantages commerciaux avec la France suite au traité de paix de Gallarate du 8 septembre 1515. Cette désunion va provoquer la défaite helvétique lors de la bataille de Marignan les 13 et 14 septembre 1515, qui marque la fin de la politique d'expansion des Confédérés qui ne participeront plus dès lors aux grandes batailles du continent qu'en tant que mercenaires.

La principale conséquence des guerres d'Italie, formalisée par la Paix perpétuelle signée le 29 novembre 1516 à Fribourg[54], est l'entrée de la Confédération dans l'orbite française qu'elle ne quittera qu'à la Restauration française : commercialement, mais surtout militairement, la primauté est dès lors officiellement donnée à la France[55] qui devient le plus grand employeur de mercenaires suisses. Territorialement, les Suisses perdent le Val d'Ossola et quelques territoires au bord du lac Majeur, mais les baillages italiens sont préservés, fixant ainsi définitivement les frontières méridionales du pays[56].

Cette paix perpétuelle est encore confirmée par un traité d'alliance défensive signée le 5 mai 1521, par lequel les Suisses s'engagent à défendre le royaume de France contre tout agresseur contre le payement de pensions et l'octroi de plusieurs avantages commerciaux[54].

[modifier] La Réforme protestante

[modifier] La Réforme à Zurich

Portrait de Zwingli.
Portrait de Zwingli.

La Réforme protestante est introduite en Suisse par Ulrich Zwingli, curé de Zurich. Adepte d'une réforme plus radicale que celle de Martin Luther et imprégné de l'humanisme d'Érasme, il prêche, dès 1521, le rejet de la hiérarchie catholique ainsi que de l'ensemble des rites qui ne sont pas décrits dans le Nouveau Testament[57].

Il entre en conflit ouvert avec ses collègues et l'évêque de Constance, dont dépend Zurich, dès 1522 en rejetant la légitimité de l'abstinence, du célibat ecclésiastiques (il épousera par la suite Anna Reinhard avec qui il aura quatre enfants[58]) et du jeûne de carême[59]. L'affaire se politise et tourne à l'affrontement entre la Diète fédérale qui condamne ces « innovations » et le Conseil civil de la ville qui soutient le prédicateur; le 29 janvier 1523, une dispute théologique est organisée entre Zwingli et le représentant de l'évêque sur les « problèmes de la foi »[60]. Le gouvernement civil donne raison au prédicateur lors de cette dispute ainsi que lors d'une seconde qui se tient en octobre 1525 et adopte officiellement la Réforme en même temps qu'une série de mesures abolissant la messe[61], le mariage religieux et le célibat des prêtres[62], les couvents et le mercenariat[63].

Cette dernière mesure en particulier va dresser les autres cantons contre Zurich qui est exclue de la Diète[64] alors que la Réforme continue de se répandre à Berne, Bâle, Schaffhouse, Mulhouse, Bienne, Saint-Gall, Glaris (en partie), Appenzell et dans les Grisons[65] tout en devant lutter à la fois contre le catholicisme rural mais également contre les anabaptistes, adeptes de la Réforme radicale[66]. Devant cette avancée, les cantons catholiques, et principalement les Waldstäten, organisent du 21 mai au 8 juin 1526 la dispute de Baden[67] qui voit la victoire des thèses catholiques, l'excommunication de Zwingli[68] et la consécration d'une division fondamentale du pays entre les deux religions, seuls Glaris et Appenzell restant neutres, car mixtes[69].

[modifier] Les deux guerres de Kappel

Représentation de la seconde guerre de Kappel.
Représentation de la seconde guerre de Kappel.

Progressivement, les deux camps vont se regrouper : les protestants en une double union des « combourgeoisies chrétiennes » signées les 25 décembre 1527 et 15 octobre 1529 [70] et les catholiques au sein de l'« Union chrétienne » qui est fondée le 22 avril 1529 suite à des contacts avec le Valais, la Savoie et les Habsbourg d'Autriche[71]. Si la liberté de religion ne pose pas trop de problèmes au sein des cantons, la lutte est en revanche féroce pour savoir qui a autorité pour déterminer la confession dans les bailliages communs où les cantons protestants désirent laisser chaque paroisse choisir librement son appartenance alors que les cantons catholiques s'y opposent catégoriquement[72]. Des deux côtés, les provocations et menaces se succèdent, jusqu'à la mise à mort sur le bûcher, par les autorités de Schwytz, du pasteur Jakob Kaiser en représailles à l'exécution à Zurich d'un notable thurgovien[73]: à cette nouvelle, Zurich déclare la guerre aux cinq cantons catholiques le 8 juin 1529 et mobilise ses troupes qui sont envoyées en direction du village de Kappel am Albis, à la frontière zougoise. Cette première guerre de religion en Europe, baptisée première guerre de Kappel, est évitée de justesse suite à la médiation d'Hans Aebli, landamman de Glaris, resté neutre. La première paix de Kappel est signée le 26 juin 1529; elle autorise la Réforme à s'étendre dans les baillages communs et force les cantons catholiques à leur alliance avec l'autrichien Ferdinand Ier, tout en interdisant la tenue du culte protestant dans ces cantons[74]. La légende a retenue l'épisode de la soupe au lait de Kappel qui se serait déroulé pendant les négociations de paix.

Cette paix ne survit cependant que quelques années : considérant que le refus des cantons catholiques d'envoyer des troupes pour aider les ligues grisonnes, en grande partie réformées, lors de la guerre de Musso au début de l'année 1531 s'apparente à une violation des pactes d'alliance[75], les Zurichois, toujours menés par Zwingli et soutenus par Berne, imposent un blocus économique aux cantons de Lucerne, Uri, Schwytz, Unterwald et Zoug dès l'été 1531 dans le but de les forcer à autoriser le culte protestant sur leurs terres[73]. Ces derniers mobilisent et passent à l'offensive le 11 octobre 1531 dans la seconde guerre de Kappel où 7 000 de leurs hommes affrontent victorieusement 2 000 zurichois et font 500 morts, parmi lesquels Zwingli, qui avait accompagné les troupes comme aumônier militaire et qui, retrouvé mort sur le champ de bataille, est par la suite brûlé comme hérétique[76]. Suite à l'annonce de sa mort, la seconde paix de Kappel est signée le 16 novembre 1531 grâce à la médiation de la France : si chaque canton peut librement choisir sa religion, la catholicisme est déclaré religion principale dans les baillages communs et les combourgeoisies chrétiennes sont dissoutes. Cette paix, parfois appelée « seconde paix nationale »[77], fixe quasiment définitivement les frontières religieuses en suisse allemande[78] et devient l'un des traité constituant le droit fondamental de la Confédération avec les anciens pactes.

[modifier] La Réforme à l'ouest

Le château de Chillon sous la neige.
Le château de Chillon sous la neige.

Dans sa poussée constante vers l'ouest, Berne, qui occupe provisoirement Neuchâtel qui devient un baillage commun entre 1512 et 1529[79], impose la réforme à Genève en 1533 avant de partir, le 22 janvier 1536 avec l'aide de Fribourg et du Haut-Valais, à la conquête des territoires romands et en particulier du pays de Vaud, jusqu'au Chablais en prétextant de venir en aide à Genève, alors sous la menace du duc de Savoie. En moins d'un mois, les troupes bernoises commandées par Hans Franz Naegeli, occupent successivement Lausanne, Morges, Rolle, Nyon, Divonne, Coppet, le pays de Gex, le fort de l'Écluse, le Genevois, le Faucigny, puis termine la conquête par la prise du château de Chillon le 29 mars 1536[80]. De leur côté, craignant une trop forte avancée des troupes bernoises, les autorités du Haut-Valais vont prendre le reste du Chablais ainsi que la rive gauche du Rhône et du lac Léman jusqu'à Thonon.

Portrait de Jean Calvin.
Portrait de Jean Calvin.

Les conquêtes helvétiques à l'ouest, motivées en partie par l'entrée en guerre de François Ier contre la Savoie[81], vont se terminer par le rachat du comté de Gruyère par Fribourg et Berne en 1555[82]. Dans le même temps, le reste du duché de Savoie est envahi par la France, Genève devient une ville indépendante et le baillage du Tessin confirme sa volonté de rester catholique, poussant plusieurs familles de Locarno, protestantes, à s'exiler à Zurich[83].

La réforme se répand en Suisse romande, en en particulier à Lausanne et Genève, grâce aux prédicateurs Guillaume Farel et Jean Calvin qui sont toutefois bannis de Genève en 1538[84]. Deux ans plus tard, après un séjour à Strasbourg où il se marie, Calvin est rappelé à Genève le 13 septembre 1541 où il devient bourgeois en 1559 alors que la ville est devenue une véritable théocratie, l'Église de Genève devenant, à travers le consistoire (protestantisme), le gouvernement spirituel de ce qui devait devenir la « Rome protestante »[85]. Pendant la même période, les protestants fondent deux académies, respectivement à Lausanne en 1537 puis à Genève en 1559, destinées à former des pasteurs[86].

Deux traités de paix en 1564 à Lausanne[87] puis en 1569 à Thonon entre Berne et le Valais d'un côté et le duc de Savoie de l'autre confirme les possessions bernoises sur la rive nord du lac, mais remet la rive sud sous tutelle savoyarde. Côté valaisan, la frontière est fixée sur la rivière de la Morges[88]. En conséquence, Genève se trouve à nouveau isolée de la Confédération et entourée de territoires savoyards. La ville parvient toutefois a renouveler son traîté de combourgeoisie avec Berne et y fait inclure Zurich. Après que les cantons catholiques aient refusé à deux reprises l'entrée de la ville dans la Confédération, la Savoie tente une dernière fois et sans succès de récupérer Genève, dans la nuit du 11 décembre 1602, lors de l'Escalade[89].

[modifier] La contre-réforme

Statue de Charles Borromée à Arona.
Statue de Charles Borromée à Arona.

La réaction des États catholiques européens, et en particulier du Vatican, devant l'avancée de la réforme protestante, se traduit par la convocation du concile de Trente en 1545 par le pape Paul III[90]. Ayant déjà pris des mesures pour stopper l'avancement de la réforme, les cantons catholiques boudent les deux premières réunion avant de se faire représenter par l'abbé d'Einsiedeln et par le landmann de Nidwald qui acceptent, en 1564, les conclusions et résolutions du Concile[91]. Ces résolutions ne seront toutefois pas appliquées rapidement, d'une part à cause de l'opposition du bas clergé aux réformes intérieurs et d'autres par à cause de l'indolence ou de la fuite des évêques de Bâle, Coire, Constance (remplacé par l'établissement d'une Curie à Lucerne), Genève (en fuite en Savoie) et Lausanne (réfugié à Fribourg)[92].

En 1570, le cardinal et archevêque de Milan, Charles Borromée aidé du nonce Jean-François Bonhomini donne l'impulsion nécessaire pour lancer le programme d'instruction publique ordonné par le Concile et défini dans la réforme catholique[93]. Les Jésuites sont contactés et ouvrent une première école en 1574 à Lucerne[94], suivie d'une seconde à Fribourg six ans plus tard[95] et d'une troisième en 1591 à Porrentruy[96] d'où sortent chaque année une cinquantaine de séminaristes par année. Parallèlement, l'ordre des Capucins s'installe en Suisse dès 1535 pour y assurer le renouveau de la prédication et de l'activité pastorale : un premier monastère capuccin est fondé à Altdorf en 1589, suivi de deux autres à Stans et Lucerne[97].

Dans le même temps où commencent à s'appliquer les mesures du renouveau catholique, la contre-réforme, visant à freiner l'avance et reconquérir le terrain perdu face à la Réforme protestante[98], se met en place. En particulier, l'action du nouvel évêque de Bâle, Jacques Christophe Blarer de Wartensee permet aux catholiques de reprendre la vallée de la Birse, Porrentruy, les vallées de Laufon et de Delémont et les Franches-Montagnes (toutes baillages de Bâle et dont le sort est réglé par un arbitrage annexé au traité de Baden en 1585)[99], mais échoue dans la même opération visant un échange avec Berne entre la ville de Bienne et les territoires de l'abbaye de Moutier-Grandval[100]. De son côté, l'évêque de Sion Adrien de Riedmatten, aidé par les populations reculées des vallées, va reconquérir à la foi catholique le Valais, tout en abolissant les abus du clergé[101]. En 1604, il fait paraître un règlement interdisant la religion protestante sur le territoire valaisan et fermant la porte à toute charge politique, sociale ou économique aux protestants[102].

Suite à un désaccord profond à propos d'une alliance avec l'Espagne, la Diète fédérale propose en 1597 la partition du canton d'Appenzell en deux demi-cantons : Appenzell Rhodes-Intérieures, catholique et Appenzell Rhodes-Extérieures, protestant, après que toutes les tentatives de dialogue et de médiation aient échoué[103]. Le pays se retrouve de fait coupé en deux, avec deux Diètes séparées, l'une à Lucerne et l'autre à Aarau : si les catholiques détiennent la majorité en terme de cantons, il se savant largement dominés tant économiquement que démographiquement[104].

[modifier] Les dernières guerres de religion

[modifier] La guerre de Trente Ans

Représentation de la bataille de Lens, lors de la Guerre de Trente Ans.
Représentation de la bataille de Lens, lors de la Guerre de Trente Ans.

Alors que se déclenche, en 1618, une guerre européenne à leur porte, les cantons suisses décident de ne pas s'impliquer dans la guerre de Trente Ans : d'un côté les catholiques ne désirent pas se ranger sous la bannière des Habsbourgs et, de l'autre, les protestants se méfient de la Suède, puissance montante en Europe[105]; en parallèle, l'embauche par les protagonistes de milliers de mercenaires dope l'économie locale. Les 18 et 19 juillet 1620, les trois Ligues grisonnes, principale cible des deux camps qui visent le contrôle des cols réthiques, voient se dérouler le massacre de « Sacro Macello » (littéralement la sainte boucherie) pendant lequel les catholiques de la Valteline massacrent de nombreux protestants avec l'aide des troupes espagnoles de Milan[106].

Lorsque les hostilités s'intensifient et que la guerre devient européenne avec l'entrée en lice de la France du coté protestant et de l'Espagne et des Pays-Bas du côté catholique, la Diète fédérale se réunit à Baden et déclare officiellement la neutralité du pays dans le conflit en 1631. Cette neutralité affichée est toutefois mise à mal à quelques reprises, en particulier en 1632 lorsque des troupes bernoises, envoyées au secours de Mulhouse, sont attaquées par erreur par des Soleurois et en 1633, lorsque les catholiques accusent à tord Zurich d'avoir aidé les Suédois dans leur tentative de la prise de la ville de Constance[107].

[modifier] Le Défensional de Wil

Le Défensional de Wil crée la première forme d'armée suisse, représentée ici par un dragon de 1861.
Le Défensional de Wil crée la première forme d'armée suisse, représentée ici par un dragon de 1861.

Malgré la déclaration de neutralité de la Diète, les violations de frontières se multiplient au nord du pays, faisant naitre le besoin d'une défense commune, encadrée par un pacte commun, par opposition aux premiers défensionaux, conclus entre quelques cantons seulement et pour une durée limitée[108]. Plusieurs propositions sont faites dans ce sens entre 1620 et 1639, successivement par les cantons protestants (refusée par Bâle), par Berne (refusée par la Diète), puis par Bâle (refusée par Berne et Zurich)[109].

En 1646, la progression des Suédois jusqu'au bord du lac de Constance ravive les craintes d'une invasion du pays et force la Diète à fonder un « Conseil de guerre », en charge de défendre les frontières du pays (et principalement la Thurgovie) à l'aide d'une force de 36 000 hommes[110], fondé officiellement dans le village saint-gallois de Wil en 1647. Dans le même temps, une instruction militaire obligatoire est mise sur pied par les autorités cantonales pour les combattants individuels ainsi que pour les formations[111]

D'abord provisoire, le conseil est rendu permanent lors de la révision du défensional du 18 mars 1668 à Baden[112], qui augmente les effectifs de cette première armée à 40 000 hommes et 60 canons[113] suite à l'occupation de la Franche-Comté par la France.

Le Défensional sera, entre 1676 et 1703, dénoncé par les cantons de Schwytz, Uri, Obwald, Zoug, Nidwald et les deux Appenzell sous prétexte qu'il met en danger leur indépendance et souveraineté[108].

[modifier] Les traités de Westphalie

Bien que n'ayant pas participé activement à la guerre de Trente Ans, les Confédérés, habitués à être inclus aux congrès européens, cherchent à participer à l'ouverture des discussions de paix qui se tiennent à Münster à partir de décembre 1644; en particulier les autorités désirent clarifier la situation de Bâle, Schaffhouse, Appenzell et Saint-Gall, qui n'avaient pas été inclus dans la paix de 149 et relevaient alors toujours de la juridiction impériale. Cependant, leur présence est refusée conjointement par les autrichiens et les français jusqu'en 1646, où l'ambassadeur français change d'avis et invite le bourgmestre de Bâle, Johann Rudolf Wettstein, comme interlocuteur représentant les villes réformées[114].

Lorsque Wettstein obtient l'exemption de Bâle de la juridiction impériale, la Diète le reconnait comme mandataire officiel et obtient le soutien du duc de Luneville. De fait, après plusieurs années de négociations, les deux traités de Westphalie sont signés par les protagonistes le 24 octobre 1648[115] : division du Saint-Empire romain germanique au profit des États-nations, gains territoriaux pour la France et la Suède et division de l'Europe en deux moitiés l'une catholique et l'autre protestante[116] sont les principales décisions prises lors ce ces traités.

Pour la Confédération helvétique ainsi que pour l'ensemble des cantons la composant, ce traité revêt une importance capitale : en effet, l'indépendance définitive lui est accordée à cette occasion, de même que pour les Provinces-Unies. La Suisse est désormais un État indépendant, séparé de l'Empire et à l'abris des prétentions habsbourgeoises[117].

[modifier] Les guerres de Villmergen

Représentation de la première bataille de Villmergen
Représentation de la première bataille de Villmergen

Malgré la conclusion de la seconde paix de Kappel, les tensions confessionnelles ne sont pas résolues entre les cantons campagnards et catholiques et les villes protestantes et en particulier Berne et Zurich qui, à eux deux, prennent une place politique, démographique, sociale et économique de plus en plus importante dans la seconde moitié du XVIIe siècle[118]. En 1656, Zurich tente d'imposer aux cantons catholiques des mesures visant à améliorer la condition des protestants installés chez eux[119]; cette tentative dégénère en une bataille rangée le 24 janvier 1656 entre les troupes zurichoises et les catholiques près du village argovien de Villmergen qui donne son nom à cette bataille. Les hostilités cessent le 20 février après la défaite des protestants et, le 7 mars, un traité de paix rétablit la situation précédente, favorable au catholiques[120].

Le conflit reprend, pour les mêmes raisons et au même endroit, en 1712 après que les habitants du Toggenbourg, réformé, se soient soulevé en 1707 contre leur maître, l'abbé de Saint-Gall. Cette fois-ci, ce sont les protestants qui l'emportent et profitent de la paix de Baden, signée le 15 juin 1718[121] pour imposer plusieurs modifications politiques, en particulier sur la possession des baillages communs (les cantons catholiques sont exclus de la gestion des bailliages de Baden et des Freie Aemter inférieurs alors que Berne est admis dans celui des Freie Ämter supérieurs, de la Thurgovie, du Rheintal et de Sargans) ainsi que sur le mode de décision lors des réunions de la Diète qui passe de la majorité simple (acquise aux catholiques) à la décision d'un tribunal constitué à parts égales de catholiques et de protestants[122]. Plusieurs traditions perdurent en Suisse suite à cette guerre, tel que le pain de la Maitli-Sunntig préparé en Argovie le deuxième dimanche de l'année en remerciement aux femmes venues aider les soldats sur le champ de bataille[123] ou l'obligation faite aux pasteurs vaudois, lors de la célébration d'un mariage, de vérifier que le nouvel époux soit « pourvu de son uniforme et de ses armes », afin d'éviter, comme cela avait été le cas lors de la bataille, que certains soldats se retrouvent sans armes[124].

[modifier] Mouvements sociaux et affaires

Alors que les guerres de religions, marquant la seconde partie du XVIIe siècle tant en Suisse que dans le reste de l'Europe, le XVIIIe siècle est marqué par plusieurs révoltes économiques et sociales de portée bien moins importantes mais révélatrices d'un changement de mentalités. Entre la conclusion de la paix d'Aarau qui conclut la seconde guerre de Villmergen en 1712 et la révolution française de 1789, plus de 20 « affaires », conflits, troubles ou mini-révolutions sont référencées sur le territoire du Corps helvétique ou de ses alliés, avec deux pointes dans les décennies 1760 et 1780, respectivement périodes de haute et de très basse conjoncture économique[125].

Pris séparément, ces évènements ne représenteront jamais un danger important pour les autorités en place, mais exigeront une vigilance accrue de ces même autorités et permettront aux cantons d'exprimer à plusieurs reprises leur solidarité commune envers les pays sujets[126].

[modifier] La guerre des paysans de 1653

Édit bernois concernant la dévaluation du batz en 1652.
Édit bernois concernant la dévaluation du batz en 1652.

Prédécesseur des conflits sociaux du XVIIIe siècle, la guerre des paysans de 1653 suit immédiatement la conclusion de la guerre de Trente Ans. Après une vingtaine d'années de forte conjoncture économique due à sa neutralité dans une Europe en guerre, la Confédération subit de plein fouet, à la fin des hostilités, une dévalorisation de ses monnaies (et principalement du batz utilisé dans l'ouest du pays[127]) due à une forte inflation[128].

La décision de dévaluation du batz, prise en décembre 1652 par les cantons de Berne, Soleure et Fribourg, provoque le mécontentement des paysans de la vallée de Entlebuch, dans le canton de Lucerne, puis de l'ensemble de l'Emmental (région), de Soleure et d'une partie de l'Argovie. Les paysans réclament, au début de l'année 1653 des mesures compensatoires pour les pertes financières ainsi que l'institution d'une « alliance paysanne », partenaire de la Diète des cantons[129]. Cette crise est la dernière où une médiation fédérale (offerte par les Waldstäten envers Lucerne et par Zurich et Zoug envers Berne) est tentée; suite à celle-ci, les quelques 3 000 paysans qui s'étaient regroupés autour de Lucerne acceptent de se retirer[130].

Exécution des meneurs de la guerre des paysans de 1653.
Exécution des meneurs de la guerre des paysans de 1653.

Alors que les esprits semblent se calmer, la Diète publie un virulant « mandat contre la rébellion » en mars 1653 qui provoque l'exaspération des campagnes qui mobilisent 16 000 hommes, nomment Niklaus Leuenberger chef de la Ligue et encerclent Berne, forçant le gouvernement à promettre le paiement d’une indemnité de 50 000 livres[130].

Conformément aux accords de paix signés le 29 mai à Murifeld (près de la ville de Berne) et le 4 juin à Mellingen, la Ligue du peuple commence à démobiliser lorsque ses troupes sont attaquées par surprise par les troupes bernoises, renforcées par des contingents vaudois, fribourgeois et neuchâtelois. Les paysans sont défaits à Wohlenschwyl en Argovie et à Herzogenbuchsee dans le canton de Berne. Les meneurs de la rébellion seront poursuivis, torturés et mutilés, alors même que l'armistice signée quelques jours plus tôt leur promettait l'impunité[131].

[modifier] Le major Davel

Status du Major Davel à Lausanne
Status du Major Davel à Lausanne

Le 31 mars 1723, un officier vaudois, le major Abraham Davel, mobilise son bataillon et, sans avertir ses hommes, prend d'assaut l'Hôtel de Ville de Lausanne dans le but de libérer le pays de Vaud de la domination bernoise dont il refuse la politique religieuse[132]. Âgé de 53 ans, il lance son mouvement seul, sans le soutien ni de la population, ni des autorités qui le dénonce aux Bernois[133]. Il est arrêté le 1er avril 1723 et jugé par un tribunal lausannois pour rébellion, en particulier pour avoir transmit aux autorités un manifeste de plusieurs pages; pendant son procès, le tribunal veille à le faire passer pour un illuminé et exclu de l'affaire tout le volet politique[134]. Il est toutefois condamné à mort et, après avoir été torturé, décapité à Vidy le 24 avril[135]. Il ne sera réhabilité qu'en 1839 par la pose d'une plaque dans la cathédrale de Lausanne, suivie dans les années suivantes par plusieurs monuments, pièces de théâtre, peintures (dont Le Major Davel de Charles Gleyre, études et manifestations historiques[136].

[modifier] La prise d'armes de Genève de 1737

Genève, ville baptisée le « laboratoire de la révolution », connait plusieurs troubles lors du XVIIIe siècle, principalement à cause de la grande diversité financière de la population où une élite très riche côtoie une grande pauvreté sur un territoire exigu; pendant cette période, la population est divisée en quatre classes politiques : d'un côté les « Bourgeois » et les « Citoyens », qui participent à la vie politique, et de l'autre les « Habitants » (nouveaux venus dans la ville) et les « Natifs » (descendants des Habitants) qui n'ont aucun droit politique et subissent divers désavantages économiques. De fait, le passage d'une classe à l'autre est très difficile, voir impossible[137].

Alors qu'une première révolte, menée par Pierre Fatio en 1707 n'avait pas abouti, une seconde manifestation publique, provoquée par le manque de consultation de la bourgeoisie par le pouvoir exécutif sur l'engagement de nouveaux moyens financiers pour bâtir les nouvelles fortifications de la ville[138]. La situation se dégrade progressivement jusqu'au 20 août 1737 où la bourgeoisie prend d'assaut l'hôtel de ville défendu par les troupes du gouvernement[139] qui doivent se retirer après qu'onze victimes soient restées sur le pavé : la République passe alors aux mains de la bourgeoisie qui proclame le Conseil général comme détenteur de la souveraineté.

Ce n'est que le 8 mai 1738 que le gouvernement légitime pourra revenir en ville, suite à une médiation conjointe de la France, de Zurich et de Berne. Cette « illustre médiation » (selon son nom) confirme d'un côté les compétences des conseils restreints (Conseil des deux-cents, des soixante et des Vingt-cinq) tout en octroyant plusieurs droits à la bourgeoisie, dont celui de représentation au sein de ces conseils[140].

[modifier] La conjuration Henzi

Une autre révolte de bourgeois contre l'aristocratie à lieu en 1748 à Berne : une première demande avait été adressée au gouvernement en 1744 pour que celui-ci accepte d'ouvrir le droit aux charges publiques à l'ensemble des bourgeois, faisant ainsi passer de 80 à 350 le nombre de familles dirigeantes. Cette demande est rejetée par les familles au pouvoir et les auteurs de la démarche, dont Samuel Henzi, sont condamné au bannissement pour cinq ans. Henzi part alors pour Neuchâtel où il gagne sa vie comme journaliste[141].

Pendant cette période de cinq ans, plusieurs entrepreneurs et artisans vont initier une conjuration et convaincre Henzi de se joindre à eux. Ce dernier met par écrit une réorganisation complète de l'État bernois en y introduisant plusieurs éléments révolutionnaires, tels que l'élection par le peuple ou la limitation de la durée des mandats. La conjuration est cependant trahie le 2 juillet 1749 par l'un de ses membres qui averti le gouvernement. Celui-ci fait arrêter 70 personnes soupçonnées de participation qui sont jugées dans les jours suivants : Samuel Henzi, identifié comme l'un des meneurs de la révolte, est décapité avec deux de ses camarades le 17 juillet de la même année. Malgré les efforts du gouvernement bernois pour tenir l'affaire secrète, l'annonce de cette conjuration aura un écho important dans la presse étrangère; un drame sera même partiellement publié sur ce thème en 1753[142].

[modifier] Le soulèvement de la Léventine

La Léventine, bien que baillage uranais depuis la paix de Milan du 4 avril 1441, dispose de certaines libertés, en particulier de ses franchises. Cependant, lorsque les autorités d'Uri exigent, en 1754, que le baillage fournisse les comptes de la gestion des biens des veuves et des pupilles, l'assemblée locale refuse et arrête le bailli uranais le 8 mai 1755[143].

Presque immédiatement, les troupes uranaises secondées par 1 300 Unterwaldiens et Lucernois se déploient en Léventine où les insurgés déposèrent les armes [144]. Les trois meneurs sont arrêtés et décapités le 2 juin 1754 sur la place de Faido, devant l'ensemble de la population masculine de la vallée qui doit, à genoux, renouveler son serment de fidélité[145]. Suite à cette affaire, la Léventine est privée de ses droits spécifiques : son assemblée est supprimée et le pouvoir du bailli est renforcé[146].

[modifier] Le soulèvement Chenaux

En Gruyère, baillage du canton de Fribourg, plusieurs décisions font monter la tension : à la fois religieuses (suppression de certaines processions en 1773 et de fêtes chômées en 1780, fermeture du monastère de la Valsainte, en 1778) et économiques (interdiction de la vaine pâture dans les sous-bois et limites à l'exploitation des forêts communales), ces décisions sont mal comprises et, couplées à des rumeurs de nouvelles taxes, provoquent le mécontentement des populations locales[147].

Ces mécontentements vont se traduire en un véritable soulèvement d'environ 2 000 paysans, dirigé par le militaire Pierre-Nicolas Chenaux et probablement initié par l'avocat Jean Nicolas André Castella, futur président du club helvétique de Paris, qui se dirigent, le 2 mai 1781 vers Fribourg où doit se tenir, le lendemain, la foire de mai. Les intentions des insurgés sont alors de profiter de cet évènement soir pour prendre le pouvoir, soit pour forcer le gouvernement à renoncer à quelques décisions et à redresser certains abus[148].

Le 4 mai, après être parvenu à s'emparer des portes de la ville, de l'arsenal ainsi que de l'hôtel de ville, les paysans sont encerclés et désarmés par les troupes arrivées en toute hâte de Berne, Lucerne et Soleure au secours de Fribourg[149]. Dans la nuit du 4 au 5 mai, Chenaux, est tué en duel par un de ses hommes, appâté par la forte récompense promise à qui le livrerait mort ou vif; son corps est ramené en ville et, en vertu de la loi Caroline, la mort n'éteignant pas les accusations portées contre lui, il est condamné, puis décapité et démembré[150].

Contrairement à d'autres soulèvements locaux, la mort du principal meneur de la révolte ne calme pas ses troupes. Les fribourgeois se rendent en effet pèlerinage sur le tombeau de celui qui prend le nom de « saint Nicolas Chenaux, martyr de la liberté ». Les autorités, suivant le conseil de Berne, Lucerne et Soleure, optent pour l'apaisement et invitent les « paroisses et communautés » à exprimer leurs demandes par écrit. Si les campagnards ne demandent que des allègements fiscaux ainsi que le rétablissement des fêtes religieuses, la bourgeoisie aspire quand à elle à une meilleure répartition du pouvoir avec les patriciens. Le conflit ne s'achèvera finalement qu'en 1783 par l'exil forcé de ses principaux représentants[151].

[modifier] La Suisse des Lumières

[modifier] Les famines de 1770 et les progrès de l'agriculture

Le Gruyère, produit d'exportation typique.
Le Gruyère, produit d'exportation typique.

L'assolement triénal, en vigueur depuis le Moyen-Âge sur le plateau suisse, est remit en question dès le début du XVIIe siècle par l'accroissement démographique et les nouvelles possibilités industrielles. Au siècle suivant, cette pratique n'est plus utilisée, la variation des cultures et la fumure des champs permettant de se passer de la jachère. Dès le début du siècle, la culture de la pomme de terre se répand dans tout le pays jusqu'en montagne, particulièrement lors des périodes de disette des années 1770 et 1771, paillant ainsi la variation considérable des récoltes de blé, sujet à des hausses et des baisses considérables de prix d'une année à l'autre[152].

Ces innovations sont largement le fait, dans les cantons agricoles que sont Berne, Fribourg et Soleure entre autres, des adeptes de la physiocratie qui prônent le « gouvernement par les lois naturelles »; dans le même temps, l'élevage se répand dans les Alpes et les préalpes où la production de fromage (Gruyère et Emmental en tête) connait un succès toujours croissant à l'exportation[153].

Depuis la grande crise de 1770-1771, les différents gouvernements cantonaux mettent sur pied un système de contrôle de la conjoncture en achetant massivement du blé de Bourgogne, d'Alsace et de Souabe, mais également de Sicile et même d'Afrique et en le revendant localement à un prix inférieur. De cette manière, les villes de Zurich et Berne, entre autres, peuvent empêcher des famines à l'intérieur de leurs murs; progressivement à la fin du siècle, cette distribution devait même s'étendre aux cantons avoisinants[154].

[modifier] La Suisse industrielle et économique

Un chronomètre fabriqué dans le Jura bernois.
Un chronomètre fabriqué dans le Jura bernois.

Parallèlement aux progrès de l'agriculture, l'industrie commence à se développer, principalement dans le nord et l'est du pays : le travail du textile permet à de nombreuses familles pauvres de gagner un peu d'argent : le tricotage de culottes et de bas dans les campagnes bernoise, zurichoise et bâloise, la bonneterie en Argovie ou encore le tressage de la paille et la chapellerie dans le Freiamt et dans le Rafzerfeld[155]. La production se fait alors à 95 % à domicile et à 5 % seulement en fabrique[156]

Dans le même temps, l'horlogerie se développe à la fois à Genève pour les montre (horlogerie)s de luxe et dans les montagnes jurassiennes pour les modèles meilleur marché[157]. Encouragés par le savoir-faire des huguenots réfugiés de France, les horlogers genevois ne se concentrent rapidement plus que sur la finition de leurs montres, confiant la confection des ébauches à des fabriques délocalisées dans le pays de Gex, dans le Faucigny, ou dans le pays de Vaud[158].

La Confédération helvétique du XVIIIe siècle et ses alliés sont également particulièrement connus dans les domaines de la banque et du commerce : alors que le banquier genevois Jacques Necker[159] devient le ministre des Finances du roi de France, ses compatriotes deviennent spécialistes dans l'importation du coton, qui est ensuite acheminé vers Zurich pour y être transformé. Les maisons de négoce telles que la maison Zellweger à Trogon ou la maison Pourtalès à Neuchâtel ouvrent progressivement des succursales dans les principaux ports et marchés d'Europe continentale. Certaines de ses maisons de commerce sont engagées, dans la dernière partie du siècle dans le commerce d'esclaves[160]

[modifier] Les intellectuels suisses

[modifier] Bibliographie

  • Jean-Jacques Bouquet, Histoire de la Suisse, PUF, coll. « Que sais-je ? », Paris, 2005 (ISBN 2130545009)
  • Collectif, Nouvelle Histoire de la Suisse et des Suisses, Payot, Lausanne, 1982 (ISBN 2601030178)
  • Georges Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls, First, 2007 (ISBN 978-2-7540-0489-3)
  • Joëlle Kuntz, L'histoire suisse en un clin d'œil, Zoé, Genève, 2006 (ISBN 978-2-88182-580-4)
  • Jean-Pierre Felber, De l'Helvétie romaine à la Suisse romande, Slatkine, 2006 (ISBN 978-78232-10252-7)

[modifier] Sources

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  2. Nicolas Morard, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses page 292
  3. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit. page 105
  4. Une traduction du Convenant est proposée par Carl Hilty, Les constitutions fédérales de la Confédération suisse, Neuchâtel, 1891 pages 97-99
  5. ab Confédération : Consolidation et élargissement (1353-1515) en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  6. Nicolas de Flüe, témoin de la présence du Verbe au coeur de l'Histoire sur AISA Suisse. Consulté le 2 juin 2008
  7. Valérie Sobotka, Grandeur et déclin du Saint-Empire, Clio, 2007 pages 3-4
  8. Diète impériale en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  9. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. pages 296-297
  10. ab G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit. page 106
  11. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit. page 300
  12. Ni l'Autriche, ni l'Empire sur Atrium : section histoire. Consulté le 3 juin 2008
  13. Dornach, bataille de en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  14. selon Wilhelm Oechsli cité par Bâle, paix de (1499) en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  15. G. Aubert, Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit. pages 107-108
  16. Munot en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  17. ab (en) Historical Milestones sur Uni Basel. Consulté le 4 juin 2008
  18. G. Marchal, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses op.cit page 245
  19. Appenzell (canton) - Du XIIe au XVIe siècle: histoire politique en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  20. G. Andrey, Histoire de la Suisse pour les nuls, op.cit. page 109
  21. Martin Körner, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, op.cit. page 360
  22. La fin de l'état corporatif en Valais et l'établissement de la souveraineté des dizains au XVIIe s.,
    Thèse de droit présentée à l'Université de Genève
  23. Grisons en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  24. La République des III Ligues (XIVe-XVIIIe siècles) en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  25. Grégoire Napey, Histoire Suisse page 35
  26. G. Napey, Histoire Suisse, op.cit. page 34
  27. Histoire de la Suisse pour les nuls op.cit. page 110
  28. M. Körner, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, op.cit. page 361
  29. Diète fédérale - Des origines à 1798 en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  30. M. Körner, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, op.cit. page 361
  31. Baden (commune) - Du haut Moyen Age à nos jours en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  32. Frauenfeld - De la Préhistoire à la fin de l'Ancien Régime en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  33. M. Körner, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, op.cit., p. 364-367
  34. J.-J. Bouquet, Histoire de la Suisse, op.cit., coll. « Que sais-je? » page 49
  35. Hypothèques - Evolution du crédit hypothécaire jusqu'au début du XXe siècle en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  36. Seigneurie de Corbières en français, allemand et italien dans le Dictionnaire historique de la Suisse en ligne.
  37. J.-J. Bouquet, Histoire de la Suisse, op.cit., coll. « Que sais-je? » page 48
  38. M. Körner, Nouvelle histoire de la Suisse et des Suisses, op.cit. page 371
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