Cinéma numérique

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Le cinéma numérique, en anglais : D-cinema (pour digital cinema), se réfère à la production et à la diffusion d'œuvres cinématographiques sous un format numérique. Le films peuvent être distribués sur support physique (disque dur...), satellite ou sur réseau privé virtuel (VPN). Ils sont projetés au moyen d'un projecteur numérique spécial et non d'un projecteur conventionnel (35 mm). La résolution de tels projecteurs est d'au moins 2K pixels par ligne.

Le cinéma numérique ne doit pas être confondu avec la télévision à haute définition, il ne dépend pas de l'utilisation de la télévision ou des standards de la TVHD. Son déploiement a commencé dans beaucoup d'autres pays, en particulier aux États-Unis qui comptent déjà plus de 5000 écrans passés au numérique et le rythme de conversion des salles au numérique ne cesse de s'accélérer depuis plusieurs années. Il reste encore marginal en France mais est appelé à se développer très rapidement.

Le développement du cinéma numérique se fonde sur une norme développée par les 7 principaux studios américains réunis dans une entreprise commune appelée Digital Cinema Initiatives (DCI). Cette norme permet de disposer d'équipements qui exploitent les films quelle que soit leur origine, sous réserve que leur préparation, ou encodage, soit effectué en respectant les normes.

Sommaire

[modifier] Déploiement en France

Un des premiers déploiement en France sera réalisé sur le réseau CGR basé à la Rochelle qui compte 32 multiplexes en France. Le financement de ce déploiement sera assuré par la société britannique Arts Alliance Media (AAM). Dans un premier temps, les films seront envoyés sur disques durs portables avant d'être livrés en fichiers par ADSL ou par satellite.

Le déploiement est prévu progressivement sur deux ans, et à terme les 400 salles du réseau CGR devraient être équipées (à raison de 60 000 à 70 000 euros la cabine installée). Le système permettra d'offrir une image de meilleure qualité et donnera la possibilité de diffuser des films en relief.

D'autres sociétés s'apprêtent à proposer des solutions techniques et financières permettant le déploiement de projecteurs numériques en France. Ainsi, la société Ymagis a été créée dans le courant de 2007 par un ancien dirigeant du groupe de postproduction Eclair et un ancien responsable technique de Walt Disney Pictures en France. Cette société, qui est la seule société française opérant dans ce domaine, prévoit de démarrer l'installation de systèmes numériques dès le premier semestre 2008.

[modifier] Avantages

En plus d'une meilleure qualité de l'image, le cinéma numérique est un moyen permettant de baisser les coûts de distribution, en effet une copie 35 mm d'un film coûte entre 1 000 à 2 000 euros, contre 100 à 200 pour la distribution sous format numérique.

Le cinéma numérique peut être perçu comme un moyen de lutte contre le développement de la télévision numérique haute définition et le DVD.

[modifier] Les spécifications du DCI

La version 1.0 de ces spécifications a été publiée le 20 août 2005. Depuis, le DC28 de la SMPTE ainsi que l'EDCF et l'ITU travaillent sur ce document afin d'établir des normes internationales.

Les spécifications du DCI concernent la chaîne de production cinéma, du tournage (argentique ou numérique) à la projection (numérique) en pasant par la postproduction (numérique).

Le DCI distingue 3 grands ensemble dans cette chaîne :

- Le DSM (Digital Source Master) : master numérique issu de la chaîne de postproduction ; - Le DCDM (Digital Cinema Distribution Master) : Master numérique créé à partir du DSM et préparé pour le transport avant diffusion ; - Le DCP (Digtal Cinema Package) : "package" de transport comprenant le master numérique et d'autres informations, telles que les informations de cryptage.

[modifier] Les spécifications du DSM

Master 2K : Résolution de 2048 X 1080. Compression JPEG 2000. 24 ou 48 images par seconde. Espace colorimétriique X'Y'Z'. Quantification : 12 bits. 16 pistes audio. Sous-titres.

Master 4K : Résolution : 4096 X 2160. Compression JPEG 2000. 24 ou 48 images par seconde. Espace colorimétriique X'Y'Z'. Quantification : 12 bits. 16 pistes audio. Sous-titres.

[modifier] Les spécifications du DCDM

Niveau 1 : DSM 4K à 24 kHz. Rapport d'image : 1.896. Pixels carrés 8 847 360 pixels par image.

Niveau 2 : DSM 2K à 24 kHz. Rapport d'image : 1.896. Pixels carrés 2 211 840 pixels par image.

Niveau 3 : DSM 2K à 48 kHz. Rapport d'image : 1.896. Pixels carrés 2 211 840 pixels par image.

[modifier] Formats d'image

Niveau 1 : 4096 X 1714 (rapport 2.39:1, pixel carré) ou 3996 X 2160 (rapport 1.85:1, pixel carré)

Niveau 2 : 2048 X 858 (rapport 2.39:1, pixel carré) ou 1998 X 1080 (rapport 1.85:1, pixel carré)

[modifier] Les signaux

Vidéo : Les signaux RVB sont quantifiés sur 12 bits, donc 36 bits par pixel (valeurs de 0 à 4095).

Audio : Échantillonnage à 48 ou 96 kHz, quantification sur 24 bits. Le niveau de référence est défini à -20 dBfs.

[modifier] La compression et le "packaging"

La norme de réduction de débit est le JPEG 2000 (compression par ondelettes). La SMPTE s'apprête à accepter aussi les normes MPEG2-HD et MPEG4-AVC.

Le format de fichier retenu pour le "packaging" est le MXF.

[modifier] Le transport

En local, le transport se fait sur une double liaison HD-SDI à 3 Gb/s ou sur une double liaison HD-SDI à 6 Gb/s. La limitation de longueur est de 100m. Au-delà, il est nécessaire d'utiliser une liaison par fibre optique.

Sur longue distance, le transport du DCP peut s'effectuer sur support physique, VPN ou satellite.

[modifier] À lire

  • Jean-Charles Fouché: "Comprendre la vidéo numérique", Éditions Baie des Anges, 2007, ISBN 9282952439176.
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