Chouan

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Louis XVI coiffé du bonnet phrygien

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Révolution française

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Les Chouans était le nom donné aux insurgés royalistes combattants au nord de la Loire, en Bretagne, Maine et Normandie pendant les guerres de la Chouannerie.

Les quatre frères Chouan, placés dès le début à la tête de l'insurrection contre-révolutionnaire du Bas-Maine, ont communiqué ce surnom à leurs camarades, et que, de proche en proche, il ait fini par caractériser l'insurrection, la Chouannerie tout entière. La chouannerie est un soulèvement contre-révolutionnaire qui a embrasé les campagnes d'une douzaine de départements de l'Ouest de la France, en particulier en Bretagne et dans le Maine, sous la Première République, en trois phases, entre le printemps 1794 et 1800[1].

Sommaire

[modifier] Origine

Jean Chouan hérita, ainsi que tous ses autres frères, du surnom de chouan (le taciturne) de son père, négociant en sabots et homme honorable. On pense que ce sobriquet serait le fruit d'un talent d'imitation particulier pour le cri de la chouette ou du hibou ("chouan" signifie "hibou" en gallo).

La véritable cause qui a fait appeler, du nom singulier de chouans les soldats des armées royalistes du Maine, de la Normandie et de la Bretagne est sans nulle doute la participation à l'émeute de Saint-Ouën-des-Toits, le 15 août 1792 à laquelle participèrent, avec d'autres, Jean et René Cottereau.

Ils furent signalés aux autorités lavalloises.

La seule raison est que les membres de la famille Cottereau portaient depuis longtemps ce surnom de Chouan (en patois chat-huant, ou chouin, nom local de la chouette hulotte), selon les uns, parce que leur aïeul était naturellement triste et taciturne [2], selon d'autres, parce qu'en faisant la contrebande du sel, ils contrefaisaient le cri du chat-huant pour s'avertir et se reconnaître.

[modifier] Propagation

L'opinion de quelques historiens et notamment de l'abbé Paulouin, écrivant sur le théâtre de l'insurrection, va jusqu'à dire [3] que « les insurgés de la Sarthe n'avaient pas reçu le sobriquet de Chouans, mais se l'étaient donné à eux-mêmes, dès leur début dans la carrière de la résistance. »

Les historiens du XIXe siècle, Savary [4] ; Lequinio [5], l'auteur des Mémoires d'un Administrateur des Armées Républicaines dans la Vendée ; Puisaye surtout [6], mieux renseigné que personne, puisqu'il était le chef suprême de la Chouannerie, affirment que les frères Chouan donnèrent leur nom à l'insurrection qu'ils avaient organisée les premiers.

Un curieux écusson, portant les armes de France [7] et pour support deux chouettes, avec cette double devise : en tête, IN SAPIENTIA ROBUR, et au bas, SIC REFLORESCENT, que l'on trouve sur quelques publications émanées des Agences royalistes d'Angleterre, notamment sur le frontispice de l’Almanach Royaliste pour l'année 1795, troisième du règne de Louis XVII, à Nantes (Londres) et se trouve dans toutes les villes de la Bretagne, de la Normandie, du Poitou, du Maine, du Perche, de l'Anjou, etc., et bientôt dans toute la France, MD CC XCV, in-8, semble contenir une sorte de consécration officielle de l'oiseau des ténèbres, qui est aussi celui de Minerve, comme emblème de la Chouannerie.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Notes et références

  1. Albert Soboul (dir.), Dictionnaire historique de la Révolution française, Quadrige/PUF, 1989, p. 217, entrée « Chouans/Chouannerie » par Roger Dupuy
  2. « Le surnom de Chouan avait été donné au grand-père de Jean Chouan parce qu'il était naturellement taciturne et triste et que, dans les réunions, il se tenait toujours dans un coin à l'écart. Depuis ce temps, la famille Cottereau conserva ce surnom. On le donna ensuite à tous les hommes qui se réunirent pour combattre sous les ordres de Jean Chouan, et enfin aux autres royalistes armés dans les provinces de l'ouest. Quant à ce qu'on a raconté que les premiers chouans contrefaisaient le cri de l'oiseau de nuit pour se reconnaître et s'appeler, c'est une supposition faite par ceux qui, ne sachant pas la vraie explication, ont voulu néanmoins avoir quelque chose à dire pour satisfaire la curiosité.. Peut-être quelques insurgés ont-ils eu cette idée qui leur était suggérée par leur surnom. Quoi qu'il en soit, il est à remarquer que l'oiseau consacré jadis à la sagesse armée devint comme une sorte d'emblème de la piété belliqueuse de nos paysans. » Jacques Duchemin des Cépeaux, Souvenirs de la chouannerie, H. Godbert, imprimeur à Laval, 1855.
  3. La Chouannerie du Maine et pays adjacents, 1875, Le Mans, Monnoyer, 3 vol. in-12, t. I, p. 71
  4. Guerres des Vendéens et des Chouans, Paris, Beaudoin, 1825, 6 vol. in-8.
  5. Rapport au Comité de Salut Public, 30 ventôse an III.
  6. Mémoires.
  7. Les trois fleurs de lys.

[modifier] Source

  • Léon de la Sicotière, La mort de Jean Chouan et sa prétendue postérité, Mamers, G. Fleury et A. Dangin, 1877, 38 p. (tiré-à-part de la Revue historique et archéologique du Maine) [1].
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