Catalogne

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Catalunya
Cataluña
Catalonha
Catalogne
Devise : Som i serem
(catalan : Nous sommes et nous serons)
Pays Espagne Espagne
Capitale Barcelone
Superficie
 - total
 - % de l'Espagne
6e rang
31 950 km²
6,3 %
Population
 - Totale (2005)
 - % de l'Espagne
 - Densité
2er rang
6 984 196 hab
15,88 %
218,73 hab./km²
Gentilé
 - Catalan
 - Castillan

Català/Catalana
Catalán/Catalana
Statut d'autonomie 18 décembre 1979
ISO 3166-2:ES CT
Sièges au Parlement 47 députés
23 sénateurs
Président José Montilla Aguilera (PSC)
Localisation

La Catalogne (en catalan Catalunya, en espagnol Cataluña, en aranais Catalonha) est une communauté autonome d'Espagne avec un statut de communauté historique et reconnue comme « réalité nationale », depuis le 19 juin 2006, au sein de l'Espagne[1],[2]. Elle est située au nord-est de la péninsule Ibérique.

Elle couvre une superficie de 31 950 km² et comptait 7 millions d'habitants en 2006.

La Catalogne est entourée par la Communauté valencienne au sud, l'Aragon à l'ouest, la France au nord, l'Andorre au nord-ouest et la mer Méditerranée à l'est.


Elle comprend quatre provinces :

  • Barcelone (en catalan et en espagnol, Barcelona)
  • Gérone (en catalan, Girona ; en espagnol, Gerona)
  • Lérida (en catalan Lleida ; en espagnol, Lérida)
  • Tarragone (en catalan et espagnol, Tarragona).

Les trois plus grandes villes sont Barcelone, L'Hospitalet de Llobregat et Badalona.

La Catalogne est aussi divisée en 41 comarques (comarca en catalan), administrations locales supra-municipales (taille entre les cantons français et les arrondissements français).


La Moreneta, la Vierge noire de Montserrat, et d'autres faits sont attachés au personnage de Guifred le Velu, qui serait né en 852 à Rià en Conflent, considéré comme le fondateur de la Catalogne.

Icône de détail Article détaillé : Blason de Catalogne.

Charles le Chauve qui, en 870, vient de lui donner les comtés d'Urgel (Urgell) et de Cerdagne (Cerdanya), lui demande de lui prêter main forte contre les Normands.

Dans la bataille, Guifred est atteint par une flèche. Le soir, l'empereur franc se rend dans la tente du comte catalan, allongé sur sa couche près de laquelle se trouve son bouclier, un champ d'or vierge de tout décor. Il trempe quatre doigts dans la blessure ouverte de Guifré et trace, d'un geste, les quatre barres rouge donnant ainsi à la Catalogne, ses armes d’or à quatre pals de gueules.

L'origine des armes des comtes de Barcelone est attribuée, avec plus de vraisemblance, à une proximité avec la papauté, dont les couleurs sont le rouge et le jaune. Une autre théorie voit dans le mariage de Raimond-Bérenger III de Barcelone et de Douce de Provence l’origine de l’écu aux quatre pals. C’est en effet dans la vallée du Rhône et le Piémont alpin que les écus avec décor comportant des pals sont les plus nombreux.

Les armes des comtes de Barcelone sont devenues les couleurs de la Catalogne et forment notamment son drapeau, dans lequel les pals sont devenus des bandes horizontales (fasces en termes de blason). Elles sont communément appelées les "Quatre Barres".

Sommaire

[modifier] Histoire

Icône de détail Article détaillé : Histoire de la Catalogne.

Comté carolingien depuis la conquête de Charlemagne (801), la Catalogne naît au IXe siècle. Sa langue, le catalan, très proche au Moyen Âge de celle du Sud de la France actuelle (l'occitan), se développe à partir du IXe siècle. Le "père fondateur" de la Catalogne serait Guifred le Velu nommé comte de Barcelone en 878 au Concile de Troyes. Guifred le Velu est l'ancêtre de la dynastie de Barcelone, qui va construire peu à peu l'État catalan autour du comté de Barcelone, notamment en rejetant la suzeraineté des rois de France.

En 1137, le comte de Barcelone épouse l'héritière du royaume d'Aragon. A ce moment naît la couronne d'Aragon qui va développer un mode d'administration original, très décentralisé pour répondre aux fortes différences tant politiques qu'économiques ou linguistiques des deux parties du royaume.

La Catalogne va atteindre son apogée au travers de la couronne d'Aragon. Celle ci va étendre son influence sur le sud de l'Espagne, Pays Valencien et en Méditerranée. Les rois d'Aragon vont prendre possession de la Sicile, du Royaume de Naples et temporairement de la Sardaigne et de la Corse dont ils sont à l'origine du drapeau à tête de maure. Les almogavres, mercenaires catalans, vont créer un éphémère duché en Grèce. Ceci explique l'usage de la langue catalane de nos jours au Pays Valencien, aux Baléares et dans un bourg de Sardaigne, l'Alguer.

La frontière avec la France est fixée par le traité de Corbeil de 1258, après l'échec de l'intervention catalano-aragonaise lors de la Croisade des Albigeois.

La Catalogne va amorcer son déclin à la disparition du roi Martin Ier l'Humain, dernier souverain de la dynastie de Barcelone, mort sans héritier en 1410. Pendant trois siècles les Catalans se rebellent à de nombreuses reprises pour défendre leurs droits face à un pouvoir de plus en plus centralisateur et cherchent à échapper à l'effort militaire de l'empire espagnol.

Quatre évènements se détachent :

En 1410 une guerre de succession éclate. La dynastie castillane des Trastamare soutenue par le Pape, l'Aragon et la Castille, s'impose.

En 1462 une rébellion se produit contre Jean II de Trastamare. À cette occasion, le Roussillon et la Cerdagne sont donnés en gage au Roi Louis XI qui l'occupe militairement.

En 1640 la révolte des Moissonneurs (Segadors) éclate. Les Catalans s'opposent au très centralisateur ministre Olivares qui veut supprimer leurs privilèges locaux pour les faire participer à l'effort de guerre. Les Catalans révoltés ont appel à Louis XIII, proclamé comte de Barcelone. Au traité des Pyrénées son fils Louis XIV conclut avec le roi d'Espagne un partage de la Catalogne. Le Roussillon et le nord de la Cerdagne rejoignent le royaume de France. Le chant des Moissonneurs est l'hymne national catalan.

La guerre de succession d'Espagne s'achève le 11 septembre 1714 par la prise de Barcelone par les franco-espagnols. La Catalogne avait choisi le camp des Habsbourg plus libéraux que les Bourbons. Cette défaite est à l'origine de la fête "nationale" en Catalogne (Diada Nacional de Catalunya). La Catalogne sort brisée et soumise de cette épreuve. Il faut attendre plus d'un siècle pour voir la Catalogne renaître. La paix signée à Utrecht a prévu que si l'Angleterre rend Gibraltar à l'Espagne cet État devra rendre aussi son indépendance à la Catalogne.

Elle s'industrialise rapidement au XIXe siècle et obtient un statut d'autonomie en 1932. Son promoteur est Francesc Cambó. Ce statut sera suspendu en 1939, la Catalogne ayant été la dernière région à résister durant la Guerre d'Espagne.

Avec le retour de la démocratie, la Généralité de Catalogne (Generalitat de Catalunya) est recréée en 1978, grâce au retour d'exil de son président: Josep Tarradellas. Celui-ci occupe le poste en interim jusqu'aux élections de 1980, qui voientJordi Pujol, nationaliste catalan de centre droit plusieurs fois emprisonné sous la dictature de Franco, être élu Président de la Généralité. Il occupera ce poste pendant quatre mandats consécutifs.

[modifier] Politique

Pasqual Maragall
Pasqual Maragall

José Montilla est depuis 2006 le 128e président du gouvernement de la Catalogne, la Généralité de Catalogne, à la tête d'une coalition tripartite de gauche "catalaniste et progressiste", après les élections du 1er novembre 2006. Il a remplacé Pasqual Maragall i Mira, Président de 2003 à 2006. De 1980 à 2003, la vie politique catalane a longtemps été dominée par Jordi Pujol de Convergence et Union, une coalition de deux partis nationalistes de centre-droite.

La Catalogne dispose de sa propre autonomie dans certains domaines. Elle a en charge 33 compétences. Le 3 novembre 2005, le parlement catalan a adopté le projet de loi de réforme du statut de la Catalogne, qui a ensuite été débattu devant l'assemblée parlementaire espagnole à Madrid. Après des discussions ayant montré des divisions, et une révision à la baisse négociée par le président du gouvernement espagnol et le chef du premier parti catalan, le projet a été adopté par l'assemblée et proposé aux Catalans par référendum. Malgré certains indépendantistes ayant appelé à voter non (car le projet ne reconnaissait pas la Catalogne comme nation, ne lui laissait pas la totale maîtrise des impôts, des ports et des aéroports), presque 75 % des votants l'ont accepté le 18 juin 2006. Cependant le taux de participation était légèrement inférieur à 50 %.

Icône de détail Article détaillé : nationalisme catalan.

[modifier] Divers

Les plus hauts bâtiments de Catalogne sont :

  1. Torre Collserola (Barcelone) : 288 m
  2. Les tres xemeneies (Badalona): 200 m
  3. Torre Mapfre (Barcelone) : 154 m
  4. Hôtel Arts (Barcelone) : 154 m
  5. Torre Agbar (Barcelone) : 142 m
  6. Sagrada Família (Barcelone) : 107 m pour les deux tours (torres ou campanars) centrales et 98 m pour les deux extérieurs. Le projet prévoit la construction d'autres tours, dont une de 170 m.

[modifier] Références

  1. Le Parlement de Catalogne, reprenant le sentiment et la volonté des citoyens de Catalogne, a défini, de manière largement majoritaire, la Catalogne comme une nation. La Constitution espagnole, dans son deuxième article, reconnaît la réalité nationale de la Catalogne comme une nationalité. Préambule au Statut d'Autonomie de la Catalogne, approuvé le 19 juin 2006 par référendum. Le Préambule n'a aucune valeur juridique. Source : original en catalan, sur gencat.net, en espagnol, sur congreso.es
  2. La Catalogne, en tant que nationalité, exerce son autogouvernement en se constituant en Communauté Autonome en vertu de la Constitution et du présent Statut, qui constitue sa norme institutionnelle basique. Article premier, du titre préliminaire du Statut d'Autonomie catalan, approuvé par référendum le 19 juin 2006. Source : original en catalan, sur gencat.net, original en espagnol, sur congreso.es. Cet article, où le terme de nation, s'efface au profit de celui de nationalité (reconnu par la Constitution) a pleine valeur juridique, contrairement au préambule.

[modifier] Voir aussi...

[modifier] Bibliographie

Daniele Conversi, The Basques, The Catalans and Spain. Alternative Routes to Nationalist Mobilization. London, Hurst & Co, 1997 (seconda ediz., 2000)

[modifier] Articles connexes


Terme utilisé aussi au sens large et historique pour désigner l'ensemble des régions de langue catalane. Ces régions sont les suivants :

Actuellement la Catalogne autonome comprend aussi le Val d'Aran et reconnaît la langue occitane de cette vallée, l'aranais, qui bénéficie d'une protection officielle.

[modifier] Liens externes

Journaux catalans :