Carrières souterraines de Paris

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Les carrières souterraines de Paris sont un ensemble d'anciennes carrières souterraines reliées entre elles par des galeries d'inspection. Elles sont constituées sous Paris intra-muros de trois réseaux principaux (le plus grand appelé GRS (grand réseau sud) s'étend sous les Ve, VIe, XIVe et XVe arrondissement, le deuxième sous le XIIIe arrondissement et le dernier sous le XVIe) et de multiples autres réseaux et abris (XIIe, XIIIe, XIVeet XVIe arrondissements par exemple). L'ensemble représente une longueur d'environ 280 kilomètres. La fréquentation de ces carrières est interdite par un arrêté préfectoral du 2 novembre 1955, et punie d'une forte amende. Une petite partie (environ 1,7 kilomètre), constitue les catacombes de Paris appelé également ossuaire, et sont officiellement visitable place Denfert-Rochereau d'autres « ossuaires » existent dans le GRS.

Métro Ce site est desservi par la station de métro : Denfert-Rochereau.

[modifier] Histoire

Lorsque les Romains envahirent la Gaule, ils importèrent dans toutes ses villes leurs techniques de construction de bâtiments en pierre. Pour disposer de la matière première nécessaire à ces constructions, ils commencèrent l'exploitation de carrières de calcaire, gypse, etc., à proximité des villes, à chaque fois que cela était possible.

Sous Paris, ces premières carrières souterraines virent le jour sous la montagne Sainte-Geneviève, et Paris et ses environs furent continuellement sous-creusés pendant près de dix-huit siècles.

À partir du XVIIIe siècle, de nombreux effondrements dans Paris entraînèrent l'interdiction de l'exploitation de la pierre et le renforcement des galeries passant sous la voie publique, tandis que celles sous le domaine privé étaient laissées à la responsabilité des propriétaires. À cet effet fut créée l'Inspection générale des carrières (IGC) en 1777 par décret du roi Louis XVI. Le travail de l'IGC consistait à répertorier et consolider les vides laissés par les anciennes exploitations de calcaire ou de gypse sous Paris. Pour découvrir les carrières oubliées des hommes, des galeries souterraines d'inspection étaient creusées et créèrent ainsi un lien entre les vides résiduels découverts.

Peu après, une sinistre anecdote eut lieu dans ces carrières. Le portier du Val-de-Grâce, Philibert Aspairt, se perdit dans le dédale de galeries des carrières Saint-Jacques et y mourut. Une stèle commémore encore aujourd'hui ce triste fait divers.

Ossements
Ossements

À la fin du XVIIIe siècle, pour faire face à la saturation des cimetières parisiens, la décision fut prise de déplacer les ossements des fosses communes dans les carrières souterraines. On estime à près de six millions le nombre de dépouilles qui ont ainsi été déplacées dans une série d'ossuaires qui existent encore sous Paris. Parmi eux, on peut notamment citer tous les grands noms de la Révolution française.

À partir de cette époque, ce qui était une suite de petites exploitations souterraines sans cohérence, et sans communications entre elles, devint un immense réseau, qu'il était possible de visiter et de contrôler sans repasser par la surface. Ce dédale a bien entendu été utilisé à diverses périodes de l'histoire, comme refuge ou comme base à des activités illégales. Jusqu'à la fin de l'Ancien régime, l'accès des marchandises dans la capitale était soumis à une taxe, l'octroi. Certains commerçants utilisèrent donc le réseau des carrières pour accéder à l'intérieur de l'enceinte des fermiers généraux et vendre leurs produits dans Paris sans payer la taxe.

À la fin de la Commune de Paris, de nombreux communards y trouvèrent refuge. Malheureusement pour eux, les Versaillais organisèrent une immense traque dans les catacombes et massacrèrent les derniers résistants.

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les catacombes ont été utilisées par toutes les parties :

  • par l'armée allemande qui y a établi un QG de la Luftwaffe ;
  • par les populations qui y établirent leurs abris pendant les bombardements ;
  • par la résistance qui a su exploiter ces centaines de kilomètres de réseaux souterrains et peu connus par l'occupant pour ses activités.

[modifier] Tourisme

La crypte
La crypte

En 1983, le livre de Barbara Glowczewski et Jean-François Matteudi, La Cité des cataphiles, mission anthropologique dans les souterrains de Paris popularisa l'existence des promeneurs clandestins du réseau de galeries.

Les nombreux articles qui parurent ensuite provoquèrent une hausse importante de la fréquentation, au point de devenir un phénomène de mode. Bien que s'estompant au fil des années, ce phénomène a perduré avec de nombreuses associations proches de la spéléologie, de la protection du patrimoine ainsi que des habitués des lieux.

En 2001, la fréquentation est en hausse, et la mode cataphile se retrouve souvent dans les médias, vantant plus souvent le spectaculaire que la conservation du patrimoine. Les nombreux accès existants (plus de 300) sont alors très réduits par les forces de police et les services de l'Inspection générale des carrières.

De nos jours, l'état des carrières souterraines est relativement décevant de part les nombreuses dégradations dues aux constructions d'au dessus; tels que les injections de bétons visant a consolider le sous-sol, immeubles ou constructions de nouveaux réseaux, RER ou métro, mais aussi les dégradations au sein même des réseaux restants notamment due à la sur-fréquentation des lieux : tags, poubelles, destructions des hagues soutenant les remblais et les plafonds, remblaiement des rigoles d'écoulement des eaux d'infiltration vers des puits, obturation des puits d'aération et de ventilation.

Les travaux de consolidation et d'isolations de certaines parties de réseaux notamment pour enrayer la présence cataphile ont abouti à ce que certains de ces lieux soient totalement invisitables, et ce même par les services responsables de la surveillance du sous-sol parisien et de l'inspection de ses galeries : l'IGC.

[modifier] Liens externes