Canal+

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Canal+
Pays d'origine France France
Langue Français
Statut Généraliste nationale privée
Création 4 novembre 1984 à 8h00
Ancien nom Canal 4 (Projet 1983)
Canal Plus (1984)
Slogan « Canal Plus, et tellement plus encore »
Siège 1 place du Spectacle

92130 Issy-les-Moulineaux
Tél : (33) (0)1 71 35 35 35

Site Web www.canalplus.fr
Diffusion
Analogique terrestre VHF / UHF Sécam Chaîne n° 4
Numérique terrestre TNT Chaîne n° 4
Bouquets satellite CanalSat : Chaîne n° 4
TPS : Chaîne n° 4
Réseaux câblés Noos : Chaîne n° 4
ADSL Freebox TV : Chaîne n° 4
Neuf TV : Chaîne n° 4
Alice : Chaîne n° 4
Orange TV : Chaîne n° 4

Canal+ est une chaîne de télévision semi-généraliste française privée à péage axée sur le cinéma et le sport. Ce fut la première chaîne privée à péage en France. Elle appartient au groupe Canal+ (Filiale du Groupe Vivendi).

Sommaire

[modifier] Histoire de la chaîne

[modifier] Naissance et succès de la première chaîne cryptée

Le 9 juin 1982, le président de la République française François Mitterrand annonce lors d'une conférence de presse : « Une quatrième chaîne de télévision sera incessamment mise en œuvre. Elle se tournera davantage vers des retransmissions et aussi des problèmes de Culture. Cette chaîne ne nécessitera aucune charge supplémentaire. »

En juin 1981 Pierre Nicolay est nommé Président du Groupe Havas. En juillet 1981 il désigne Léo Scheer comme Directeur du Développement et Directeur de Cabinet du Président et le charge de définir un plan stratégique dans le domaine audiovisuel pour le groupe. En août 1981 un rapport est présenté qui prévoit d'accompager la CLT et le Gouvernement Luxembourgeois dans leurs projets européen de télévision par satellite, et de créer une chaîne de télévision à péage à partir du 1er réseau hertzien qui va être abandonné par TDF, ce plan prévoit également pour Havas d'augmenter sa participation dans Pathé (passer de 10 % à 50 %) pour consolider les investissements dans le cinéma. Le plan est adopté par la Présidence. L'équipe dirigée par Léo Scheer ( Jacques Driencourt, Antoine Lefébure, Marie Castaing, rejoints par Sylvain Anichini et Marc Friedman) va développer ce projet pendant un an, élaborer un business Plan, définir une grille de programmes basée sur la diffusion de films récents, négocier avec le BLIC et les industries du cinéma, négocier avec TDF la reprise du réseau, négocier avec le SJTI le cadre juridique de la concession de service public, faire l'expertise technique du décodeur, adapter la logistique inspirée des chaînes hertziennes à péage de Los Angeles. Lorsque André Rousselet est nommé président, Léo Scheer et Jacques Driencourt présentent au comité de direction d'Havas, en novembre 1982 le projet appelé Canal 4 auquel on enlèvera la barre oblique. Le comité de direction est partagé, nombreux sont ceux qui s'inquiètent devant l'ampleur de l'investissement, en particulier Marc Tessier qui vient d'être nommé Directeur Financier. Mais après une courte période d'hésitation André Rousselet décide de mobiliser les moyens du groupe pour faire aboutir ce projet. La phase de mise au point opérationnelle durera deux autres années au cours desquelles le gouvernement tentera de réorienter le projet vers la télévision culturelle en désignant des personnalité comme Alain Sédouy ou Michel Dahan pour participer à l'équipe de conception de la chaîne. Mais André Rousselet qui a la confiance de la Présidence de la République, parvient à garder le projet de l'entreprise contre les pressions politiques.

Le 4 novembre 1984, André Rousselet, ancien chef de cabinet du président de la République, devenu président de Canal+, ouvre l'antenne à 08h00 en appuyant sur un bouton, permettant à ses 186 000 premiers abonnés de découvrir la première chaîne privée à péage française, douze ans après la création de la troisième chaîne. Le Président de la chaîne, après avoir hésité avec Christian Dutoit (dirigeant à TF1, Antenne 2 puis fondateur de La Cinq, créateur de LCI et de i-télévision), choisit le journaliste Pierre Lescure ancien pilier de la station Europe 1.

À l'image de HBO, Canal+ singularise ses programmes par la multi-diffusion des succès récents du cinéma, la présence de sports peu diffusés ailleurs (boxe, basket-ball) et une prédominance du football qui deviendra son deuxième pôle d'attraction.

[modifier] Anecdote : un logo discutable

Le logo de Canal Plus est composé d'un cercle et d'une croix. Le tout premier dessin du logo, au moment du lancement, présentait une forte ressemblance avec une croix celtique, alors utilisée par divers mouvements d'extrême droite. Le logo a donc été très rapidement redessiné, en décalant la croix, et en ovalisant le cercle, devenant la fameuse ellipse. Le fait que cette ressemblance ait été volontairement recherchée par un dessinateur sympatisant d'extrême droite est une légende urbaine récurrente qui court dans ces milieux. En réalité, dans l'ouvrage "La télé, 10 ans d'histoires secrètes" écrit par deux journalistes du quotidien Libération, on apprendra que le logo est né d'une erreur de transcription, partant de la lettre C et du chiffre 4. Le nom de code du dossier était alors Canal 4 (canal national N°4, après ceux de TF1, Antenne 2 et FR3). Le chiffre mal imprimé aurait ainsi donné à André Rousselet, l'idée du titre définitif de la chaîne.

[modifier] Les débuts difficiles et les premiers succès

Fraîchement accueillie par ses trois concurrentes publiques, la chaîne connaît des débuts difficiles, notamment en raison d'une erreur marketing : le choix d'orienter la commercialisation vers les foyers les plus favorisés vivant dans les grandes villes au lieu d'un public bien plus large et populaire. De plus, la chaîne doit exploiter une antenne de réception spécifique (VHF), l'introduction du standard SECAM amélioré (identification couleurs par ligne au lieu des trames) et exploiter la nouvelle connectique Péritélévision (introduite en 1980 sur les téléviseurs neufs). Ajouté à ces problèmes, le piratage de son décodeur « Discret 11 », s'étend considérablement (plus ou moins favorisé par des techniciens de Thomson et Philips). En 1985, l'annonce de la création de deux nouvelles chaînes privées gratuites, La Cinq et TV6, incite les téléspectateurs à l'attentisme et freine sérieusement les abonnements. Fin 1985, le déficit est de 330 millions de francs pour un chiffre d'affaires de 558 millions. Les abonnements redécollent alors grâce au renforcement des plages « en clair » que la chaîne a ménagées dans ses programmes cryptés comme de véritables vitrines financées par la publicité pour donner un avant-goût de la chaîne aux téléspectateurs et les inciter à s'abonner.

Cette période de forte croissance marque le tournant de l'axe "populaire" de la chaîne (alors que les études marketing visaient les cadres, professions libérales et les grandes villes), avec toute une série d'émissions et rendez-vous "accrocheurs" comme :

  • "Coluche 1 Faux" 1/4 h d'humour animé par Coluche
  • "La Maxitête", jeu d'argent animé par l'ex-cocogirl Sophie Favier, consistant à reconnaître les visages et voix de plusieurs célébrités associées en un seul visage composite
  • "Tout s'achète", jeu d'argent animé par Fabrice (de RTL) et son acolyte "Fifi", consistant à proposer des billets de banques aux passants contre un objet ou leurs vêtements
  • "Les Affaires sont les Affaires", animé par Georges Beller et Sophie Garrel ou Gérard Hernandez avec Sophie Michaud, jeu consistant un quizz puis à échanger un cadeau proposé avec des boîtes au contenu surprise.

Durant cette période qui n'a rien à envier aux pratiques des concurrentes commerciales TF1 et La Cinq, Canal+ engrange un volume important d'abonnés.

Avec la création ultérieure d'émissions comme Zénith, Direct, Nulle part ailleurs par Alain de Greef ami de Pierre Lescure qui vient le rejoindre, la chaîne se donne un ton et une identité faite d'irrévérence avec Coluche 1 faux ou les Nuls et de programmes encore jamais vus en France avec la diffusion à partir d'août 1985 d'un film X chaque premier samedi du mois. En janvier 1987, Canal+ crée sa filiale de production, Canal+ Productions, qui deviendra StudioCanal, l'un des premiers catalogues de films du monde ; en octobre de la même année, Canal+ lance Canal+ Magazine (rebaptisé « PLUS + » quelques années plus tard), le mensuel papier des abonnés de la chaîne.

En 1990, Canal+ peut se targuer d'avoir plus de 3 millions d'abonnés et dégage un bénéfice de 774 millions pour un CA de 5,3 milliards de francs. La chaîne quitte la rue Olivier de Serres dans le 15e arr. de Paris et investit dans un nouveau siège sur les bords de Seine dessiné par Richard Meier où sont regroupés les services techniques, financiers et les plateaux où se tournent les émissions.

[modifier] Vers l'Europe et la diffusion par satellite

La chaîne investit dans la création de chaînes premium en Europe et sur le bassin méditerranéen en lançant Canal+ TVCF, en Belgique francophone, en septembre 1989 puis Canal+ België et Canal+ Nederland (Pays-Bas), Canal Horizons (devenue Canal+ Horizons) sur le continent africain en avril 1990, Canal+ España (Espagne) en septembre 1990, Canal+ Polska (Pologne) en avril 1995, Tele+ en Italie et Canal+ Scandinavia pour le Danemark, la Suède, la Finlande et la Norvège respectivement le 30 août et le 1er septembre 1997.

Avec sa filiale MultiThématiques, la chaîne crée aussi des chaînes thématiques sur le câble français, ainsi qu’à l’international (en Espagne, Belgique, Allemagne et Italie) en déclinant localement les programmes Planète, Cinécinémas, Canal Jimmy...

La chaîne va ensuite lancer le bouquet par satellite CanalSatellite d'abord en analogique dès novembre 1992 en France puis dès 1996 en numérique avec la reprise des chaînes développées pour le câble par MultiThématiques. Canal+ va ensuite promouvoir ce modèle en Europe en lançant les bouquets CanalSatélite (Espagne) qui deviendra CanalSatélite Digital lors de son passage au numérique, Le Bouquet (Wallonie), Cyfra+ (Pologne), D+ (Italie), CanalSatelliet Digitaal (Pays-Bas), Canal Digital (Scandinavie).

Enfin, Pierre Lescure demande à son ami « historique » Christian Dutoit de concevoir et lancer la première chaîne d'information du groupe Canal+ : i-télévision, dont les premières émissions auront lieu lors du 15e anniversaire de Canal+, le 4 novembre 1999.

La chaîne deviendra alors l'un des plus grands et des plus puissants groupes audiovisuels européens, le Groupe Canal+.

[modifier] Le déclin

[modifier] La période Vivendi

Groupe Vivendi
Groupe Vivendi

En février 1994, suite à une modification du pacte d'actionnaires, André Rousselet est poussé vers la sortie et démissionne. Il publie dans Le Monde du 17 février un cinglant papier titré « Édouard m'a tuer » (en référence à l’affaire Omar Raddad), dans lequel il dénonce le complot fomenté selon lui par le Premier ministre Édouard Balladur pour prendre le contrôle de la chaîne par le biais de la Compagnie générale des eaux (qui deviendra quelques années plus tard Vivendi). À la rentrée 1994, Jean-Luc Delarue quitte la chaîne, marquant la fin d'une époque, alors qu'elle s'apprête à fêter son dixième anniversaire. Antoine de Caunes, quant à lui, la quitte à la rentrée 1995.

L'ellipse (voir logo ci-dessus) de Canal+, véritable identité (visuelle) connue et reconnue de tous imaginée par Étienne Robial en 1984, passe à la trappe en novembre 1994 lorsque la chaîne épure son logo en cartouche noir écrit en blanc, et se décline dès 1995 sous forme de multiplex pour le satellite : Canal+ Bleu et Canal+ Jaune. En 1998, Canal+ Vert (plutôt orientée sport) fait son apparition.

En septembre 1999, Vivendi détient 49 % de Canal+ mais surtout 75 % des voix au conseil d'administration. Jean-Marie Messier, le PDG de Vivendi, est seul maître à bord d’un groupe qui perd de l'argent depuis 1997 (alors que la chaîne Canal+ France reste très largement rentable). Nulle part ailleurs, l'émission phare de la chaîne, est « officiellement » en perte de vitesse suite au départ de Philippe Gildas en 1998 mais son audience est la plus forte de son histoire lors de la dernière année de Gildas et des deux années où Guillaume Durand lui succède. Le coût de la grille a explosé depuis que TPS s'est attaqué aux fondamentaux de la chaîne : le football et le cinéma et toutes les filiales européennes sont déficitaires. En 1999, alors que la chaîne française reste largement rentable, le groupe Canal+/CanalSatellite annonce une perte nette de 892 millions de francs toutes activités confondues.

Le 11 décembre 2000, Canal+, Vivendi et Universal fusionnent dans un nouvel ensemble, Vivendi Universal (VU), qui les propulse au 2e rang mondial avec à sa tête Jean-Marie Messier. La fusion a pour but d'alimenter les réseaux détenus par Vivendi (SFR, Cegetel, Canal+ SA) avec les contenus musicaux et les films d'Universal. Canal+ SA est la seule entité à rester en dehors de la fusion, puisqu'une règle stipule qu'aucun groupe industriel ne peut détenir plus de 49 % du capital d’une chaîne de télévision française. Toutes les autres composantes du groupe Canal+ (CanalSatellite, MultiThématiques, StudioCanal) sont fusionnées y compris Canal+ Distribution qui détient le précieux fichier des abonnés. Le 21 décembre 2000, Michel Denisot remplace Alain de Greef à la direction des programmes, l'image se dégrade, le taux de désabonnement en France n'a jamais été aussi élevé, surtout en raison de l'explosion de l'offre concurrente : TPS, Canalsat et AB-sat. Canal+ ne détient alors plus le « monopole de fait » de la télévision payante institué en 1984. Suite à la fusion, Jean-Marie Messier met en place un plan d’économies drastique. En France, Canal+ doit réaliser 400 millions d'euros d'économies sur deux ans et un plan social prévoit 217 licenciements dans le groupe. Ce plan social permet à quelques journalistes de Canal+ de venir remplacer la vingtaine de jeunes journalistes virés de la chaîne d'information de Pierre Lescure, i-télévision, lancée fin 1999. Les tensions qui règnent avec Vivendi entraînent le départ de Denis Olivennes le 12 avril 2002, puis le limogeage de Pierre Lescure du poste de président du directoire, le 16 du même mois.

La chaîne interrompt ses programmes pour retransmettre une assemblée générale des salariés. Quelques jours plus tard, Jean-Marie Messier est obligé de se rendre au CSA sous les huées des salariés de Canal+ France pour rassurer le conseil sur les engagements pris deux ans plus tôt au nom de Canal+ SA à l'époque de la fusion avec Universal.

Xavier Couture, ancien numéro 3 de TF1, prend la succession de Pierre Lescure pour quelques mois. Après avoir vécu 18 ans dans l’illusion de faire partie d’une grande famille, les salariés de Canal+ découvrent que leur société en difficulté est soumise aux mêmes lois que toutes les autres et craignent alors un possible rachat par le groupe TF1, Lagardère et la fin de leur singularité. Pour calmer le jeu, Dominique Farrugia a été nommé Président de Canal+ SA comme garant du fameux « esprit Canal » des débuts. Hélène, la speakerine anti-potiche, et l'éphémère Hypershow font leur apparition.

[modifier] La fin de l'ère Messier

Le plan de convergence de Jean-Marie Messier a échoué forçant les actionnaires à demander son départ de Vivendi Universal début juillet 2002. Il est remplacé par Jean-René Fourtou qui met immédiatement en place un plan visant à rendre à la chaîne cryptée « son visage d'avant 1997 » : Canal+ Distribution (qui exploite le fichier d'abonnés), Canal+ Régie (publicité), CanalSatellite, MultiThématiques, i>télévision, la plate-forme outre-mer et internationale MediaOverseas, Pathé Sport (qui deviendra Sport+), StudioCanal et le reste de participation dans le capital de l'espagnol Sogecable (ex-Sociedad de Televisión Canal Plus) qui opère Canal+ España et le bouquet CanalSatélite Digital, retournent dans le giron de Canal+ afin de récupérer les actifs rentables du groupe.

« Canal+ Group », détenu à 100 % par VU, subsiste, abritant tous les actifs non repris par Canal+ et destinés à la cession : vente de Tele+ et D+ à Sky (les deux marques disparaîtront), vente de Canal+ Scandinavie (la marque sera conservée pour la chaîne premium (ainsi que le logo) et pour le bouquet satellite), vente des parts dans Sogecable à un grand groupe de presse espagnol, vente de Canal+ Belgique - première déclinaison locale du concept premium en Europe - puis de Canal+ Nederland qui deviendront BeTV (Wallonie) et Prime (Flandres) en Belgique, et Film 1 / Sport 1 aux Pays-Bas...

En février 2003, Jean-René Fourtou démet Xavier Couture de ses fonctions qu’il remplace par le gestionnaire Bertrand Méheut. Le siège mythique de la grande époque de Canal+ sur le quai André Citroën est vendu, le groupe s'installe à Issy-les-Moulineaux. À la rentrée 2003, la chaîne crée de nouveaux programmes pour sa grille « en clair », comme Merci pour l'info animé par Emmanuel Chain, venu de M6, qui n'atteindra pas les scores de la grande époque de NPA. Seul ancien du « Canal historique », Michel Denisot restera à l'antenne après une période « d'épuration » des cadres.

[modifier] Le renouveau de Canal

La bonne surprise vient de 20H10 pétantes, le show people de Stéphane Bern reconduit en 2004 et en 2005/2006 le vendredi et le samedi. Grâce à cette émission et au Grand journal de Michel Denisot, la case en clair autrefois occupée par Nulle part ailleurs renaît en quelque sorte à la rentrée 2004, le tout sur le même plateau de la cultissime émission de Philippe Gildas. Ce plateau est encore dans l'ancien siège de la chaîne Quai André Citroën. Une nouvelle émission, qui ne dura qu'un an malgré sa réussite, axes sur les ados et les jeunes adultes: "La Kaz'", présenté par Yannick Zicot, il passa des anime phares du japon comme GTO mais aussi Daria, South Park. Quant aux équipes des Guignols et de Groland, leurs émissions sont réalisées à La Plaine Saint-Denis.

Canal+ fête donc plus sereinement ses 20 ans et est maintenant financièrement hors de danger.

Fin 2005, coup de théâtre dans le milieu. Le rapprochement entre le Groupe Canal+ (opérateur de Canal Satellite devenu CanalSat) et de son concurrent direct TPS, pourtant toujours démenti par Patrick Le Lay, le patron de TF1, est finalement annoncé. Il semblait inévitable car la plupart des autres pays européens n'ont qu'un seul bouquet satellite, comme ce fut le cas en Espagne entre CanalSatélite Digital et Via Digital qui donnèrent naissance à Digital+.

[modifier] Les va-et-vient de la saison 2006/2007

De nombreux départs et arrivées rythment la rentrée 2006 : entre autres, départs des journalistes Harry Roselmack et Marie Drucker (respectivement pour TF1 et France 3), des animateurs Karl Zero et Stéphane Bern, arrivées de Laurence Ferrari et de Thierry Ardisson. La grille des programmes subit ainsi de nombreux changements.

De juin à novembre 2006, Jamel Debbouze présente une émission de découvreur de talents humoristiques, Jamel Comedy Club. Karl Zero remercié par la chaîne, voit son vrai journal remplacé le dimanche midi par une autre émission politique, Dimanche+, présentée par Laurence Ferrari et précédée de l'Effet papillon, présenté par le journaliste de Canal+/i-télé Victor Robert.

Stéphane Bern arrête Vendredi et Samedi pétantes et quitte Canal+ pour France 2, le créneau du vendredi étant repris par le Grand Journal de Michel Denisot, celui de Samedi par Thierry Ardisson (à partir de novembre 2006, précédemment le Jamel Comedy Club) et son émission Salut les Terriens.

[modifier] Organisation

[modifier] Dirigeants

Président-directeur généraux :

Directeurs généraux du groupe C+:

Directeurs généraux des programmes :

[modifier] Capital[1]

Le capital de Canal+ Groupe est détenu à 100 % par Vivendi Universal (fin 2005). Le capital social de Canal+ SA est de 95 017 326 euros détenu à 48,48% par Canal+ Groupe, à 6,17% par Amber Master Fund, à 5,05% par le groupe Pathé, à 4,92% par le Credit Suisse First Boston, à 4.32 % par le Edmond de Rothschild, à 1,87% par Richelieu Finance, à 1,08% par Caisse des Dépôts et Consignations, le reste est flottant...

[modifier] Particularités

A sa création, Canal+ bouleverse plusieurs habitudes de la télévision française :

  • chaîne à péage accessible par le réseau hertzien terrestre ;
  • habillage épuré et noir à une époque où l'écran noir est la hantise des chaînes, avec un logo en 2D (la fameuse ellipse de Canal+), à une époque où la 3D est à la mode ;
  • absence de speakerines remplacées par des bandes-annonces ;
  • multidiffusion de films récents du box-office ;
  • émissions impertinentes (« l'esprit Canal ») avec un ton décalé ;
  • diffusion en direct des matches de la Ligue 1 de football ;
  • diffusion de la ligue des champions de football ;
  • diffusion de films pornographiques.

L'impertinence fut la marque de fabrique de la chaîne pendant ses dix premières années, avec Antoine de Caunes, le quatuor Les Nuls ou Les Guignols de l'info ; ainsi que celles de présentateurs de télévision alors débutants : Jean-Luc Delarue déjà connu sur TV6 en 1986, Isabelle Giordano, Pierre Sled, Marc-Olivier Fogiel, etc.

Mais, à partir de la disparition de la ligne historique (programmes, habillage...) et de l'intégration de la chaîne au groupe Vivendi, sa rentabilité économique sembla passer avant la création artistique et humoristique. Avec l'arrivée de Jean-René Fourtou à la tête de VU, et de Bertrand Méheut à celle de Canal+, les budgets programmation de la chaîne repassèrent en priorité au cinéma et aux sports dont les droits de diffusion ont augmenté fortement depuis les années 1990 (la chaîne vient d'acquérir la majeure partie des droits de la ligue 1 pour plus de 600 millons d'euros).

[modifier] Cryptages, décodeurs et tarifs

Canal+ est une chaîne payante financée par les abonnements. L'accès à ses programmes est donc crypté et réservé aux détenteurs d'un décodeur. La chaîne utilise actuellement (2005) deux méthodes de cryptage :

  • La technologie Nagravision en analogique pour l'image, une inversion de spectre de 12,8 kHz pour le son via le décodeur Syster dont l'utilisation s'arrêtera avec la fin de la diffusion analogique pour être remplacé par la TNT.
  • La technologie Mediaguard numérique via le satellite et le récepteur Mediasat CanalSat.

Depuis 2004, un nouveau terminal numérique, le Pilotime, intègre un disque dur permettant d'enregistrer jusqu'à quarante heures de programmes. En 2005, cette dernière génération d'appareil propose en plus la réception d'un son en "Dolby Digital 5.1" (pour l'instant disponible uniquement sur Canal+ Hi-Tech et pour certains longs-métrages).

Le tarif de l'abonnement est de 30,90 € par mois hors location du terminal.

[modifier] Programme

Canal+ France diffuse essentiellement des films récents en exclusivité et tous les matches de football de Ligue 1 dont elle a acheté, pour 600 millions d'euros, l'exclusivité des droits de diffusion en 2004. Mais la chaîne est semi-généraliste et programme donc également des séries, des magazines (90 minutes), des flashs d'information, des émissions pour la jeunesse (Ça cartoon) et de nombreuses émissions de divertissement dans ses plages en clair le midi et en access prime-time.

[modifier] Séries

Voici une liste de séries emblématiques qui sont ou ont été diffusées sur Canal + :

  • Les "créations originales" Canal +:
    • SCALP (2008), série sur l'univers de la bourse dans les années 1990.
    • La Commune (2007), s&érie sur un quartier français sensible, "la Commune".
    • Engrenages - Série policière en région parisienne

[modifier] Sports

[modifier] Animateurs actuels

[modifier] Anciens animateurs

[modifier] Déclinaisons

[modifier] En France Métropolitaine

Canal+ Le bouquet
Canal+ Le bouquet

Canal+ est déclinée sur les bouquets satellitaires CanalSat et TPS ainsi que sur Canal+ Le Bouquet (anciennement Canal+ Numérique) sous la forme de cinq chaînes :

  • Canal+ Cinéma (anciennement Canal+ Jaune, en effet bien que le logo soit bleu, la déclinaison cinéma de Canal+ Numérique était bien le Jaune).
  • Canal+ Sport (anciennement Canal+ Vert).
  • Canal+ Décalé (anciennement Canal+ Bleu, puis Canal+ Confort).
  • Canal+ Hi-Tech (anciennement Canal+ 16/9).
  • Canal+ Family (nouvelle chaîne lancée par Canal+ le 20/10/07)

Fin 2005, la chaîne métropolitaine Canal+, diffusée en analogique et en numérique (satellite, ADSL et TNT) comptait 5,06 Millions d'abonnés en France métropolitaine.

[modifier] En France DOM-TOM

Dans les DOM-TOM, Canal+ est déclinée aux Antilles, en Nouvelle-Calédonie, en Guyane, en Polynésie française et à la Réunion. CanalSat est également présent aux Caraïbes (Antilles et Guyane) en Nouvelle-Calédonie et à la Réunion. Ces déclinaisons sont opérées par MediaOverseas, filiale à 100 % de Canal+ Groupe.

[modifier] En Europe

[modifier] Dans le monde

[modifier] Controverse

Le jeudi 24 avril 2008 dans le magazine « Jeudi Investigation » sur Canal+, l'émission Rumeur, Intox : Nouvelles guerres de l’info qui critiqua les théories du complot sur le 11 septembre 2001 fut accusée de manipuler le opinion publique en tronquant volontairement les faits, en présente d’autres de façon partisane ou totalement malfaisante dans une volonté non d’informer mais de nuire, en presentant David Ray Griffin comme un professeur à la retraite qui outre l’argent a trouvé dans le 11 Septembre une nouvelle carrière de globe-trotter, et l’occasion de signer quelques livres en omettant le fait qu'avant de écrire The New Pearl Harbor avait déjà publié près de trente livres et en affirmant sans preuves que tous les souteneurs de la théorie du complot étaient des antisémites.

[modifier] Logos et slogans

[modifier] Historique des slogans

  • « Canal+, c’est plus. » (1984-1997)
  • « Canal+, demandez plus à la télé ! » (1997-2003)
  • « Canal+ : un canal, des Canal, pour ceux qui veulent encore plus de Canal+. » (Canal+ Le Bouquet)
  • « Au moins pendant que vous regardez Canal Plus, vous n’êtes pas devant la télé » (2003-2006)
  • « Canal Plus, et tellement plus encore » (2007-)

[modifier] Voir aussi

Groupe Canal+
Groupe Canal+

[modifier] Liens externes

[modifier] Notes et références

  1. Données boursiéres du officiel de la bourse de Paris(NYSE Euronext