Campus de Jussieu

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Jussieu et CUJ.
L'entrée du campus de Jussieu
L'entrée du campus de Jussieu

Le campus de Jussieu (CUJ), situé dans le cinquième arrondissement de Paris, accueille une partie des services et composantes de plusieurs institutions. Les locaux sont partagés entre :

Certains services sont communs aux deux universités, notamment la Bibliothèque interuniversitaire scientifique et la Galerie des minéraux de l'Université Pierre-et-Marie-Curie. De nombreuses équipes de recherche associent également des chercheurs des deux universités.

Le campus de Jussieu est tout autant célèbre pour accueillir l'université scientifique française la mieux reconnue sur le plan international (Paris VI)[1] que pour son état de « chantier permanent » du fait d'un fastidieux désamiantage désormais doublé d'une rénovation générale du site.

Métro Ce site est desservi par la station de métro : Jussieu.

Sommaire

[modifier] Histoire

Le campus de Jussieu fut inauguré en 1959, mais reste à ce jour inachevé. En effet des bâtiments secondaires en préfabriqué ont dû remplacer les projets de construction plus durables. Le projet initial fut abandonné en 1972, faute de subventions d’où l’apparition de bâtiments préfabriqués pour pallier le manque de locaux. Seulement récemment, à cause des travaux de désamiantage qui permettent enfin à cette faculté de se renouveler, des nouveaux bâtiments durables intégrant le projet originaire ont été construits.

Le doyen Marc Zamansky la définit comme « la matérialisation de la pensée scientifique au cœur de Paris ».

Depuis début 2007, une grande partie des composantes de Paris VII a déménagé vers le nouveau campus de Paris Rive Gauche, ceci permettant la mise en œuvre des travaux de désamiantage des locaux de Jussieu.

[modifier] Architecture

Le campus est principalement formé d'un « gril » de barres réalisé par l'architecte Édouard Albert entre 1964 et 1971, surélevées par rapport à une dalle, elle-même surplombant les rues environnantes. Le gril comporte une tour en son centre, la Tour Zamansky, et est bordé sur deux côtés de bâtiments plus anciens de 65 000 m² qui comprend deux bâtiments édifiés par l'architecte Urbain Cassan entre 1958 et 1961, à l'aplomb du quai Saint-Bernard et de la rue Cuvier. Ces bâtiments sont appelés « barres de Cassan ».

Une légende urbaine prétend que le plan selon lequel est construit Jussieu était initialement destiné à une université brésilienne. En réalité, c'est en 1964 qu'André Malraux confie à Edouard Albert le soin de dessiner l'université qui devra accueillir la grande quantité de nouveaux étudiants issus du babyboom. C'est certainement le fait qu'Edouard Albert aura l'idée d'une construction modulaire entièrement métallique, dont les plans sont inspirés du palais de l'Escurial près de Madrid. Les bâtiments de cinq étages entourent des patios, servant de couverture à des locaux habités"[1], qui a donné naissance à la rumeur sur l'origine du plan de jussieu.

Le « gril » de Jussieu est célèbre pour le scandale qui a éclaté en 1996 en lien avec la grande quantité d'amiante qu'il contient comme protection contre le feu. Depuis cette année, de grands travaux de désamiantage ont été poursuivis, mais sont, en 2008, encore loin d'être terminés. La difficulté principale de ces travaux est la nécessité de déplacer les occupants hors des locaux. Pour ce faire, l'établissement public (EPA Jussieu) administrant le campus a dû louer des locaux à l'extérieur afin d'y reloger les bureaux des enseignants-chercheurs et chercheurs et certains enseignements, mais le problème du déménagement des équipements scientifiques les plus lourds reste entier.

Claude Allègre a écrit que l'amiante présente sur le site n'était pas dangereuse pour les enseignants-chercheurs, et qu'il aurait suffit d’enrober les fibres dans un enduit, c’est-à-dire de les plâtrer. Celui-ci a d'ailleurs fait arrêter les travaux de désamiantage lors de son arrivée au poste de ministre de l'Éducation nationale, initiés par son prédécesseur François Bayrou. Jean de Kervasdoué montre également que la désiamantation de Jussieu, décidé par le président Jacques Chirac a coûté 1 milliard d'euros, et que rendre l'amiante non pulvérulente aurait été suffisant pour supprimer les risques sur la santé des enseignants-chercheurs. Enlever totalement les fibres est « couteux et totalement inutile d’un point de vue sanitaire ; l'utilité s'il y en a une, est symbolique »[2]. Une même dépense investie dans des actions de santé publique aurait été « infiniment plus efficace ». Jean de Kervasdoué montre que l’État, en agissant ainsi, essaie de se laver du fait de n'avoir pas agi à temps, quand des personnes ont eu leur vie abrégée pour avoir manipulé l'amiante à bien plus hautes doses[2].

Le déménagement de l'université Paris VII vers Paris Rive Gauche est en cours depuis janvier 2007. La bibliothèque inter-universitaire scientifique de Jussieu étant gérée par Université Pierre-et-Marie-Curie, l'Université Denis Diderot se dote d'un service commun de documentation.

[modifier] Histoire sociale

L'entrée de Jussieu bloquée par les manifestants anti-CPE en février 2006.
L'entrée de Jussieu bloquée par les manifestants anti-CPE en février 2006.

Le campus de Jussieu a été pendant longtemps le théâtre d'affrontements entre les jeunes et la police. Le 13 mai 1980, un émeutier, Alain Bégrand, est mort en tentant d'échapper à une charge de CRS. La dernière émeute de Jussieu s'est déroulée le 29 novembre 1995 à la fin d'une manifestation étudiante à laquelle s'étaient joints de nombreux jeunes des banlieues. Ce jour-là, une voiture a été incendiée, et la librairie et la sandwicherie ont été pillées.

Le campus a aussi été occupé à plusieurs reprises à l'occasion des différents mouvements étudiants (en 1976, 1980, 1986, 1990 et 1994), parfois par des « sans-facs » auxquels était refusée l'inscription administrative. En 2002, les étudiants sans-fac ont obtenu l'inscription de 200 des leurs après 3 heures d'occupations de la tour centrale (administration de Paris 6 à l'époque) et 8 jours d'occupation de la présidence de Paris 7. En octobre 2005, cela a provoqué l'intervention de la police, qui est venue expulser de la scolarité de Paris VII la trentaine d'étudiants qui demandaient leur inscription.

En février 2006, l'accès à Jussieu fut bloqué partiellement par des étudiants manifestant contre la loi sur le contrat première embauche (CPE). Le campus fut également occupé durant trois nuits.

Le campus a aussi servi de lieu de réunion à de nombreux collectifs, notamment :

[modifier] Liste des associations présentes sur le campus

[modifier] Notes et références

  1. Le classement de l'Université de Jiaotong de Shanghai sur le site de l'ambassade de France en Chine
  2. ab Jean de Kervasdoué, Les prêcheurs de l'apocalypse, pages 36 et 123

[modifier] Voir aussi

commons:Accueil

Wikimedia Commons propose des documents multimédia libres sur le campus de Jussieu.

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes

  Universités en France  v · d · m 
Aix-Marseille : 1 · 2 · 3 • Albi • Angers • Annecy • Antilles-Guyane • Artois • Avignon • Bordeaux : 1 · 2 · 3 · 4 • Bourgogne • Brest • Bretagne-Sud • Caen • Cergy-Pontoise • Chambéry • Clermont-Ferrand : 1 · 2 • Corse • Évry • Franche-Comté • Grenoble : 1 · 2 · 3 • Le Havre • Lille : 1 · 2 · 3 • Limoges • Littoral • Lyon : 1 · 2 · 3 • Maine • Marne-la-Vallée • Metz • Montpellier : 1 · 2 · 3 • Mulhouse/Colmar • Nancy : 1 · 2 · INP • Nantes • Nice • Nîmes • Nouvelle-Calédonie • Orléans • Paris : 1 · 2 · 3 · 4 · 5 · 6 · 7 · 8 · 9 · 10 · 11 · 12 · 13 • Pau • Perpignan • Picardie • Poitiers • Polynésie française • Reims • Rennes : 1 · 2 • La Réunion • La Rochelle • Rouen • Saint-Étienne • Strasbourg : 1 · 2 · 3 • Toulon • Toulouse : 1 · 2 · 3 · INP • Tours • Valenciennes • Versailles
Autres langues