Bourgeois-bohème

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Pour les articles homonymes, voir Bobo, Bourgeois et Bohème.

Le terme bobos, contraction de bourgeois-bohème, traduction de l'anglais bourgeois bohemian, est issu d'un livre de David Brooks intitulé Bobos in paradise (ISBN 0-684-85378-7) publié en 2000 ; l'auteur entendait caractériser et regrouper sous ce terme l'évolution et la transformation du groupe des yuppies des années 1980.

Sommaire

[modifier] Origine et invention du terme

Le terme a été créé pour remplacer plus précisément l'utilisation du terme yuppies qui avait selon Brooks pris une connotation péjorative. La théorie de Brooks est que cette nouvelle classe supérieure est un croisement entre l'idéalisme des années 1960 et les comportements libéraux et individualistes de la période Reagan.

Les critiques de l'ouvrage de Brooks lui reprochent notamment de n'avoir pas expliqué en quoi cette élite serait nouvelle, et que les tendances qu'il stigmatise comme caractéristiques des bobos ne seraient que l'expression des changements généraux de goûts d'une upper-middle class pré-existante.[réf. nécessaire]

[modifier] En France

D'après Pierre Merle, l'expression « Bourgeois-bohème » est apparue en France le 15 juin 2000 dans un article de Courrier international[1]. Ce terme est assez flou. Il a pris cependant en France une valeur plutôt péjorative, désignant un type de conformisme : des personnes aisées, parisiennes et parisianistes, bien pensantes, de sympathies allant plutôt à la gauche écologiste, ayant de l'affection pour la figure du révolté (Che Guevara, mai 68)[2]. Le terme s'éloigne fortement de son sens original aux États-Unis et on peut affirmer qu'il s'est complètement réinventé en France.

Dans cette optique, on relève la « facilité » entre la « vie bohème » (ne pas se soucier du lendemain, d'argent ni de sécurité) et la position bourgeoise, qui l'offre matériellement. À Paris, ces bobos résideraient dans les arrondissements aisés du centre (IIe, IIIe, IVe, IXe) mais leur venue dans les arrondissements autrefois populaires de l'est (Xe, XIXe, XXe arrondissements par exemple) y a contribué à une forte hausse du prix de l'immobilier ces dernières années[3],[4] . Les bobos habitent aussi de plus en plus en Seine Saint-Denis.

Le terme « bobo » a été largement utilisé par les opposants au Traité établissant une Constitution pour l'Europe lors de la campagne du référendum du 29 mai 2005 contre la partie de la gauche qui y était favorable.

[modifier] Divers

Le chanteur Renaud a écrit et interprété une chanson intitulée Les Bobos, qui dépeint les caractéristiques des bourgeois-bohèmes types, chanson qu'il achève par les vers suivants « ma plume est un peu assassine / pour ces gens que je n'aime pas trop / par certains côtés j'imagine / que je fais aussi partie du lot » , reconnaissant ainsi qu'il peut aisément être assimilé à ce groupe parfois qualifié de « fourre-tout » . Cette chanson rappelle dans un autre genre Mon beauf du même auteur.

Diverses parodies ou déclinaisons du termes ont ponctuellement été créées comme les « bonobos » (« bourgeois non bohèmes »)[5]. Le terme « beurgeois » (pour « beurs embourgeoisés ») est en revanche plus ancien que « bobo » : c'est notamment le titre d'une bande dessinée de Farid Boudjellal, sortie en 1997.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Notes et références

  1. Pierre Merle, Les mots à la con, Mots & Cie, 2005, p. 19.
  2. Pierre Merle, op cit., p. 19-20.
  3. "la lutte des classes revient à Paris ! Des bourgeois bohèmes à la ségrégation"
  4. Cahier supplément sur l'immobilier à Paris, numéro 2851 de l'Express du 23 février au 1er mars 2006, p
  5. 100 licenciements de Schneider, D. page 291, 2008

[modifier] Liens externes

Autres langues