Boulogne-Billancourt

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48°50′07″N 2°14′27″E / 48.83528, 2.24083

Boulogne-Billancourt
Carte de localisation de Boulogne-Billancourt
Pays France France
Région Île-de-France
Département Hauts-de-Seine
Arrondissement Boulogne-Billancourt
Canton Chef-lieu de 3 cantons (nord-est, nord-ouest et sud).
Code Insee 92012
Code postal 92100
Maire
Mandat en cours
Pierre-Christophe Baguet (UMP)
2008 - 2014
Intercommunalité Communauté d’agglomération Val de Seine
Latitude
Longitude
48° 50′ 07″ Nord
         2° 14′ 27″ Est
/ 48.83519790, 02.24094672
Altitude 28 m (mini) – 40 m (maxi)
Superficie 6,17 km²
Population sans
doubles comptes
109 400 hab.
(2005)
Densité 17 730,9 hab./km²

Boulogne-Billancourt est une commune française, la ville la plus peuplée du département des Hauts-de-Seine. Elle est aussi la deuxième commune de l'Agglomération parisienne. Pôle économique majeur d'Île-de-France, Boulogne accueillait en 2006 une douzaine de milliers d'entreprises, ce qui la place au rang de deuxième parc francilien après Paris. Bien que possédant en moyenne une des populations les plus aisées de la région parisienne, elle offre, encore aujourd'hui, un visage très contrasté entre les élégantes zones résidentielles situées dans le nord de la ville et les anciens quartiers industriels populaires de Billancourt, au sud.

L'âge d'or culturel de Boulogne-Billancourt fut sans doute la période de l'entre-deux-guerres, et plus précisément celle des années 1930, dont elle possède le plus important patrimoine architectural de France. C'est également durant la première moitié du XXe siècle que Boulogne deviendra la ville des moteurs d'avion et du cinéma, et verra l'implantation des vastes usines de la firme Renault. Désormais démolies dans leur quasi totalité, elles alimentent de nombreuses discussions quant au devenir des terrains laissés vacants[1].

Sommaire

[modifier] Géographie physique

Boulogne-Billancourt est une ville au sud-ouest de Paris. Elle est limitée au sud et à l’ouest par une boucle de la Seine, à l’est par le 16e arrondissement de Paris et au nord par le Bois de Boulogne (qui fait partie de Paris). Au sud-ouest de la ville, on retrouve l'Île Seguin, ancien centre historique de Renault et symbole du passé industriel de Boulogne. La commune dispose également de 33,44 ha d'espaces verts[2] dont près de la moitié compose le parc Edmond-de-Rothschild (15 ha), situé au nord-ouest de la commune (quartier Menus - Jean-Baptiste-Clément).

En 1860, la ville de Paris a absorbé le territoire des anciennes communes qui se trouvaient à l'intérieur des fortifications de Thiers. La partie des anciennes communes d'Auteuil et de Passy située à l'extérieur de la ligne de défense fut alors attribuée à Boulogne-Billancourt.

La superficie de la commune est de 6,16 km².

[modifier] Blasonnement

Blason de Boulogne-Billancourt

Taillé de gueules et d’azur à la barque à l’antique d’argent voguant sur des ondes du même brochant sur la partition, accompagnée en chef à dextre d’un poisson posé en pal et à sénestre d’une fleur de lis, le tout d’argent.

[modifier] Histoire

[modifier] Les débuts

Vers 1100, un petit hameau peuplé en grande partie de bûcherons se forme près d’un des méandres de la Seine au sud de la forêt de Rouvray. Faisant face au village de Saint-Cloud, il est nommé Menus-lès-Saint-Cloud.

En février 1319 le roi Philippe V le Long encourage la construction d’une église à Menus-lès-Saint-Cloud pour servir de lieu de pèlerinage aux habitants de Paris et de ses environs, à l’image de l’église Notre-Dame de Boulogne-sur-Mer qui servira d’ailleurs de modèle pour le nouvel édifice.

En 1330, l’église Notre-Dame de Boulogne sur Seine est achevée et la ville change de nom pour devenir Boulogne la Petite. Cette église, qui est érigée en 1343 en paroisse détachée d’Auteuil, devient le principal lieu de pèlerinage des parisiens et verra la venue de Jeanne d’Arc, Du Guesclin et Sixte Quint. Elle donne son nom à la forêt de Rouvray qui à partir de 1417 n'est plus désignée que sous le nom de bois de Boulogne[3].

La zone de Billancourt, une plaine agricole au sud de la ville où se trouvent quelques fermes, reste pour sa part rattachée à la paroisse d’Auteuil.

Boulogne la petite est principalement un village agricole jusqu’au XVIIe siècle où une deuxième activité importante, la blanchisserie, apparaît.

[modifier] Du XVIIe siècle au XIXe siècle

Gravure de Israël Silvestre datant de 1660 ou 1670. On y voit l'église telle qu'elle était au XVIIe siècle, trônant au milieu d'un Boulogne encore amoindrit par la guerre.
Gravure de Israël Silvestre datant de 1660 ou 1670. On y voit l'église telle qu'elle était au XVIIe siècle, trônant au milieu d'un Boulogne encore amoindrit par la guerre.

Les prémisses de l'activité de blanchissage à Boulogne se situent pendant le règne de Louis XIII, dans les années 1625. La situation privilégiée du village au bord de la route menant de Paris à Versailles et à Saint-Cloud entraîne un va-et-vient constant de personnages issus de la haute bourgeoisie ou de l'aristocratie de la capitale. Ces derniers prennent alors l'habitude de déposer leur linge en passant à Boulogne et le reprennent au retour. Vers 1665, le roi Louis XIV fait percer l'Allée Royale, partant de Passy à Saint-Cloud et passant par Boulogne, pour son frère le duc d'Orléans, établi au château de Saint-Cloud[4]. Près de 20 ans plus tard, la construction du premier pont de Sèvres, tout en bois, s'achève afin de faciliter l'accès à la résidence royale à Versailles. Une nouvelle rue est percée, l'actuelle rue du Vieux Pont de Sèvres, reliant le pont au quartier d'Auteuil[5]. Le trafic s'accélère alors à l'aube du XVIIe siècle, si bien qu'on dénombre en 1694 28 blanchisseurs à Boulogne[6].

Plan du XVIIIe siècle renseignant sur l'évolution du hameau de Boulogne, toujours regroupé autour de son église
Plan du XVIIIe siècle renseignant sur l'évolution du hameau de Boulogne, toujours regroupé autour de son église

En 1717 , la paroisse de Boulogne recense environ 1200 personnes avec une prédominance pour les blanchisseurs et les vignerons[7]. Les habitations se concentrent principalement dans l'actuel quartier des Menus - Jean-Baptiste-Clément, soit autour de l'église et de la rue de Paris à Saint-Cloud. D'illustres figures de l'époque viennent résider à Boulogne (Joseph Fleuriau d'Armenonville[8], la comtesse de Narbonne...), alors que la plaine de Billancourt se résume elle, toujours à sa ferme. À la veille de la Révolution, une découverte vient bouleverser le traitement du linge : Claude Louis Berthollet met en évidence les propriétés blanchissantes du chlore ; l'eau de Javel est née[9]. L'activité s'intensifie, surtout rue de Montmartre où les blanchisseries boulonnaises se concentrent depuis 1750.

C'est en 1786 que Marie-Antoinette, ayant obtenu de Philippe de France le château de Saint-Cloud, décide de la percée d'une route plus directe pour la conduire à la capitale : l'actuelle route de la Reine. Mais, pendant l'agitation de la Révolution, le passage perd de sa fréquentation[10]. On sait de cette période de soulèvement, qu'à Boulogne, l'une des principales doléances en 1789 portait sur les dégâts provoqués par le passage des cavaliers dans les cultures (lors des chasses royales dans le bois)[11]. Le bois de Boulogne sera d'ailleurs ravagé en grande partie par la Révolution [3]. Enfin, c'est en 1790 que Boulogne-la-petite devient la commune de Boulogne et l'année suivante, la démarcation de son territoire est opérée ; Billancourt reste rattachée à la commune d'Auteuil.

Au tournant du siècle, Boulogne qui s'est considérablement développé compte 2400 habitants[7]. La ville connaît des modifications notoires ; réaménagement de la place du Parchamp en 1804, déplacement du cimetière près de l'église vers la plaine de Longchamp (qui appartient encore à Boulogne) en 1807 pour des raisons d'hygiène publique, travaux sur la rue de Paris à Saint-Cloud (future avenue Jean-Baptiste Clément), sur la route de Versailles (futures avenues Edourard-Vaillant et Général-Leclerc) et sur le pont de Sèvres. James de Rothschild achète en 1817 l'ancienne propriété du marquis de Rambouillet (Fleuriau d'Armenonville), entre la rue des Menus et la porte du bois de Boulogne ; la propriété Rothschild s'agrandit peu à peu.[12]

[modifier] La première industrialisation et l'union des deux villes

Document publicitaire édité par la société Gourcuff vers 1834 pour promouvoir le village de Billancourt
Document publicitaire édité par la société Gourcuff vers 1834 pour promouvoir le village de Billancourt

Si le passé industriel de Boulogne est indissociable de Billancourt, il faut remonter en 1794 alors que le chimiste-manufacturier Armand Seguin ouvre pour la première fois une tannerie sur l'île de Sèvres (actuelle île Seguin à laquelle il a légué son nom), pour retrouver les premières traces d'une activité industrielle boulonnaise. Immédiatement soutenue par le Comité de Salut Public, l'industrie de Seguin passe très vite à une production de plus grande échelle et concurrence dangereusement les importants tanneurs parisiens[13]. C'est sans conteste les débuts d'une aventure industrielle à Boulogne qui ne cessera de s'accélérer durant la deuxième moitié du XIXe siècle jusque dans la première moitié du XXe siècle. Mais alors que la mécanisation n'en est encore qu'à ses balbutiements en France, Billancourt s'éveille et commence peu à peu à changer de visage. En effet, la société du baron de Gourcuff rachète en 1825 la vaste ferme pour y créer un quartier résidentiel[14]. Les principales voies actuelles sont alors percées autour de la Grand-Place (place Napoléon sous l'Empire, puis place Nationale et aujourd'hui place Jules-Guesde[15]) : rue de l'Église (aujourd'hui rue Nationale), rue des Princes (aujourd'hui rues de Meudon et Victor-Griffuelhes), rue de Saint-Cloud (rue Yves-Kermen), rue Traversière, rue d'Issy etc. De Gourcuff fait même construire, à ses frais, une chapelle à l'emplacement de l'actuelle place Bir-Hakeim, pour les habitants de ce nouveau quartier[16]. Au nord, Boulogne n'est pas en reste puisque la commune se densifie de plus en plus. La rue de la Rochefoucauld accueille les blanchisseurs en grand nombre, tandis que des auberges et des commerces s'installent tout au long de la route de Paris à Saint-Cloud qui a pris le nom populaire de "grande rue"[17]. En 1841, Boulogne compte alors 6906 habitants[18], tandis que la ville de Paris se protège dans ses nouvelles fortifications qui ont pour effet de créer une zone non ædificandi dans le bois de Boulogne, diminuant ainsi sa superficie, y compris sur sa partie boulonnaise.

Dés le début du Second Empire, Napoléon III concrétise par l'intermédiaire du préfet Haussmann son rêve d'extension de la capitale vers l'ouest. Son objectif vise à relier les Tuileries à Saint-Cloud et établir un élégant parc aristocratique sur l'ancien domaine des chasses royales[19]. L'État fait alors concession du bois de Boulogne à la ville de Paris afin de transformer la forêt domaniale, avec ses voies rectilignes conçues pour faciliter l'exploitation forestière, en un lieu de promenade, agrémenté d'arbres divers, de plans d'eau etc.[20]. Les travaux furent confiés à Jacques Hittorff puis achevés par Jean-Charles Alphand[21].

Hôtel particulier, au 62 route de la Reine, dessiné par Alexandre Barret, significatif de l'architecture boulonnaise de la fin du XIXe siècle
Hôtel particulier, au 62 route de la Reine, dessiné par Alexandre Barret, significatif de l'architecture boulonnaise de la fin du XIXe siècle

Mais à partir de 1854, Napoléon III engage un processus complexe d'expropriations dans la capitale[22] qui vise entre autres à s'emparer des terrains avoisinant le sud-ouest de la capitale pour y édifier l'hippodrome de Longchamp, en vue d'y transférer les courses hippiques du Champ-de-Mars[23],[24]. Boulogne est ainsi amputé de sa partie à l'extrême nord, et y perd son cimetière. Afin de financer ces coûteux travaux, la ville de Paris, en accord avec l'État, cède alors à des acquéreurs privés les terrains du bois laissés à l'écart des fortifications, tant du côté de Boulogne que de Neuilly : ainsi le lieu dit le Fonds des Princes, en lisière du bois, est délimité puis divisé en douze lots afin d'être intégré à Boulogne. Moïse Millaud, banquier et journaliste fondateur du Petit Journal, fut l'un des principaux aliénataires[23]. Haussmann, dans ses grands travaux d'urbanisme, impose alors un cahier des charges très strict concernant l'aménagement de ce nouveau quartier des Princes : les lotissements sont destinés à un aménagement résidentiel uniquement (les commerces et les industries sont donc bannis), et l'esthétique des habitations se doit de souligner un caractère aristocratique. Le terrain voit alors l'apparition de nombreux hôtels particuliers et de maisons de villégiature, jusqu'au niveau de la route de la Reine[20]. L'allée des Chênes (actuel boulevard d'Auteuil) et l'avenue des Princes (avenue Robert-Schuman) sont même clôturées par des grilles de fer analogues à celles de l'avenue de l'Impératrice (avenue Foch). Le quartier Saint-James à Neuilly connaîtra un destin similaire.

C'est en 1860 que Haussmann fait rattacher, par la loi du 16 juin 1859, la zone de Billancourt et une partie du quartier du Point-du-Jour à Boulogne-sur-Seine, en les séparant définitivement de la commune d'Auteuil[25]. Le Parc des Princes est officiellement annexé à la ville et le maire est alors chargé de classer les voies et de les faire entretenir. Mais, le nouveau Boulogne se retrouve de plus en plus significativement pris en étau par la Seine et le Bois de Boulogne, si bien que la communication avec la capitale devient difficile. Les restrictions haussmanniennes propres au nouveau quartier des Princes n'arrangent rien : les faibles pressions démographique, industrielle et commerciale créent une zone tampon au nord-est entre Boulogne et Paris. De plus, la constitution définitive au nord-ouest de la propriété Rothschild en 1856, qui s'agrandit à 30 hectares et se dote d'un château style Louis XIV[26], réduit davantage encore les voies d'accès à la capitale. Les boulonnais réclament la percée de nouvelles portes, mais satisfaction tarde à leur être donnée.

[modifier] L'essor industriel et culturel

L'Île Seguin
L'Île Seguin

L’année 1898 signe le début de l’aventure automobile pour la ville de Boulogne-Billancourt avec l’arrivée de Louis Renault sur l’île Seguin. L’industriel développe rapidement son activité et avant la première guerre mondiale, on compte déjà 6 000 employés dans les usines Renault de Billancourt.

Cette époque voit aussi l’arrivée de nombreuses industries mécaniques, et notamment plusieurs entreprises pionnières de l’aviation, avec l’installation de Louis Blériot et des Frères Farman. D’autres secteurs d’activités apparaissent, comme le cinéma qui voit le jour en 1908 à Boulogne avec le premier studio l’Éclipse, rejoint par d’autres durant les années suivantes (1926 pour le studio de Billancourt et 1942 pour celui de Boulogne).

L’essor de la ville en fait un pôle d’attraction pour les arts et les années 1930 sont un « âge d’or » pour la ville. Boulogne-Billancourt est alors le siège d’une intense activité créative et d’un bouillonnement culturel dans de nombreux domaines : peinture (Marc Chagall, Georges Sabbagh…), sculpture (Paul Landowski, Bernard…), art décoratif, architecture (Tony Garnier, Le Corbusier…).

Le maire de l'époque, André Morizet, élu pendant plus de 20 ans à la tête de la municipalité, profite de son long mandat pour mener à bien plusieurs projets dans le domaine de l'urbanisme et des actions sociales. Il faut dire que la ville offre un visage contrasté. Des quasi-taudis plutôt au sud de la ville jusqu'aux élégants hôtels particuliers de Boulogne nord. La population croit rapidement (de 68 000 à 97 000 habitants de 1921 à 1936) et il faut adapter les infrastructures. Les accès routiers vers Paris et le reste de la région parisienne sont améliorés. En février 1934, Boulogne-Billancourt est la première ville extérieure à Paris à recevoir le métro, avec le prolongement de la ligne 9. De nombreux hôpitaux, écoles et bâtiments administratifs sont construits pour accueillir les nouveaux habitants. Le nouvel Hôtel de ville conçu par l'architecte Tony Garnier, sorti de terre en 1934 et aujourd'hui monument historique, est le symbole de ce patrimoine architectural boulonnais.

En parallèle de cette forte activité artistique et culturelle, Boulogne-Billancourt est également une importante ville ouvrière, secouée dans l’entre-deux-guerres de grandes luttes sociales ponctuées par des grèves dont certaines sont restées célèbres : 1913, 1917, 1934, 1936.

Il semble que c'est de lors de cette première grève de 1913 qu'apparut l'expression politique qui fera flores dans les journaux "Il ne faut pas désespérer Billancourt", signifiant pour les gouvernements de ne pas prendre des mesures trop défavorables aux classes ouvrières ou jugées comme telles par ces dernières.

[modifier] La Seconde Guerre mondiale

La ville subit en 1942 et 1943 de violents bombardements anglo-américains, qui visaient les usines Renault. Le premier bombardement a lieu le 3 mars 1942 vers 21h, par la RAF. 220 appareils larguent 475 tonnes de bombes. Le nombre de victimes au sein de l'usine Renault (7 tués et 6 blessés) est faible, mais la population alentour, qui n'avait pas forcément jugé nécessaire de gagner les abris, est durement touchée (environ 600 morts et 1500 blessés [27]). En juin 1942, la production des usines Renault a repris son cours et la population se doute que de nouveaux bombardements vont se produire. Le dimanche 4 avril 1943, ce sont les Américains qui lancent un raid de 88 appareils, larguant 250 tonnes de bombes. Le bilan est d'environ 350 morts et 500 blessés. Un nouveau raid est lancé le 15 septembre 1943 par 81 appareils larguant 250 tonnes de bombes. Le tir est imprécis et touche largement les quartiers et les communes avoisinantes. Le bilan est de 280 morts et 470 blessés. Ces bombardements meurtriers seront utilisés par la propagande collaborationniste pour tenter de dresser la population contre les Alliés.

Les allemands occupent les beaux hôtels particuliers du nord de la ville, particulièrement avenue Robert Schuman, et le château Rothschild.

[modifier] La période contemporaine

La place du nouveau quartier du centre-ville
La place du nouveau quartier du centre-ville

Après la Seconde Guerre mondiale, et surtout à partir des années 1980, l’industrie lourde laisse la place aux activités tertiaires, notamment avec l’arrivée de sociétés informatiques, des entreprises du secteur audio-visuel, et des agences de publicité.

[modifier] Démographie et population

Au 1er juillet 2005, l'Insee estimait la population de la ville de Boulogne-Billancourt à 110 300 habitants[28], pour une superficie de 617 hectares, soit une densité de 17 876 habitants par km². Elle est ainsi, la 34e ville la plus peuplée de France[29] et la deuxième d'Île-de-France après Paris.

Après Paris, Boulogne-Billancourt est la plus peuplée des communes d'Île-de-France.

Ses habitants sont appelés les Boulonnais et les Boulonnaises. Estimant que cette appellation ignore les quartiers de Billancourt, certains - notamment chez les Verts - suggèrent qu'on les nomme Boulo-billancourtois[30].


Évolution démographique
(Source : Cassini[31] et INSEE[32])
1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
3 600 2 481 2 378 3 266 5 323 5 993 6 906 7 847 7 602
1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
11 378 13 944 17 343 18 965 21 556 25 825 30 084 32 569 37 418
1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
44 416 49 969 57 027 68 008 75 559 86 234 97 379 79 410 93 998
1962 1968 1975 1982 1990 1999 - - -
106 641 109 008 103 578 102 582 101 743 106 367 - - -
Nombre retenu à partir de 1962 : population sans doubles comptes

[modifier] Économie

Répartition des entreprises localisées à Boulogne-Billancourt dans les différents secteurs, hors agriculture et administration, en janvier 2005. (Chiffres de l'INSEE, consultables sur le site de la mairie de Boulogne)
Répartition des entreprises localisées à Boulogne-Billancourt dans les différents secteurs, hors agriculture et administration, en janvier 2005. (Chiffres de l'INSEE, consultables sur le site de la mairie de Boulogne)

Boulogne-Billancourt est un des principaux pôles économiques de la région parisienne. Après son passé fortement marqué par plusieurs aventures industrielles, Boulogne-Billancourt s'est tourné résolument vers le secteur tertiaire (9 entreprises sur 10 en font partie, 85% des emplois localisés dans la commune y sont concentrés)[33], et notamment les services aux entreprises, comme le montre le graphique ci-contre. De manière plus générale, une entreprise sur deux dans la commune est une société de services, tout comme plus d'un tiers des emplois s'y concentrent[34].

Le siège de TF1 en bord de Seine, dans l'est de Boulogne
Le siège de TF1 en bord de Seine, dans l'est de Boulogne

Avec 936 nouvelles entreprises créées en 2006, Boulogne se place comme la ville des Hauts-de-Seine la plus attractive en termes de créations d'emplois, devant les communes de Neuilly-sur-Seine (690 entreprises nouvelles en 2006) et d'Asnières-sur-Seine (534 entreprises)[35]. Bien que placée en deuxième position des villes les plus attractives en Île-de-France[36], elle reste très loin derrière Paris, où 28 917 entreprises sont apparues en 2006. La même année, la ville accueillait plus de 12 000 entreprises, soit le deuxième plus grand parc francilien, après la capitale française[33] (295 420 établissements[35]). Parmi ces entreprises, on compte de nombreux sièges sociaux ou principaux établissements de grands groupes :

Boulogne-Billancourt possède également un hôpital de l'Assistance publique - hôpitaux de Paris, l'hôpital Ambroise Paré (468 lits) et une antenne de la Chambre de commerce et d'industrie de Paris.

En juin 2005, le chômage était de 8%, soit près de deux points de moins que dans le reste de la France.

La population boulonnaise est, en moyenne, une des plus aisées de la région parisienne, voire même de France. Elle se place en effet, au regard du nombre de résidents payant l'impôt de solidarité sur la fortune, en 5e position parmi les villes françaises de plus de 20 000 habitants (derrière Neuilly-sur-Seine, Saint-Cloud, Versailles et Saint-Germain-en-Laye)[37].

En 2005, les moyennes des revenus nets imposables par foyer fiscal :

Dans les années à venir, l'économie de Boulogne-Billancourt devrait profiter du réaménagement de l'île Seguin.

[modifier] Administration

[modifier] Liste des maires

Liste des maires successifs
Période Identité Parti
Mars 2008 - Pierre-Christophe Baguet UMP
mars 2007 - mars 2008 Pierre-Mathieu Duhamel UMP
mars 1995 - mars 2007 Jean-Pierre Fourcade UDF - UMP
mars 1991 - mars 1995 Paul Graziani RPR
mars 1971 - mars 1991 Georges Gorse UDR-RPR
1965 - 1971 Albert Agogue
1944 - 1965 Alphonse Le Gallo SFIO
1942 - 1944 Robert Colmar
1919 - 1942 André Morizet PCF - SFIO

[modifier] Situation administrative

La ville est divisée en 3 cantons :

[modifier] Élections

Pour les échéances électorales de 2007 Boulogne-Billancourt fait partie des 82 communes[40],[41] de plus de 3500 habitants ayant utilisé les machines à voter.

[modifier] Les différents quartiers

  • Le quartier Renault-Billancourt est en bordure sud-ouest de la ville. Ce quartier est en plein devenir avec l'aménagement programmé de l'île Seguin. On y retrouve aussi la plus grande cité HLM de Boulogne : le Pont de Sèvres. Le reste du quartier n'est toujours pas aménagé car il s'agit des anciens terrains des usines Renault.
  • Le quartier Le Point-du-Jour, au sud-est, à proximité de la Porte de Saint-Cloud, accueille de nombreux sièges d'entreprise. Il tire son nom du quai le bordant. Sur le quai du Point-du-Jour se trouvent entre autres, le siège de Bouygues et la Tour TF1. Le plus grand cimetière de Boulogne s'y trouve ainsi que la deuxième cité HLM de Boulogne (Square des Moulineaux et de l'Avre).
  • Le quartier Silly-Gallieni, à l'ouest de la ville, combine zones pavillonnaires et grands ensembles.
  • Le quartier Vaillant-Marcel Sembat est situé autour de la place Marcel-Sembat, un des principaux carrefours de la ville. Il accueille l'Hôtel de ville et la piscine-patinoire municipale. Le boulevard Jean Jaurès est quant à lui l'axe commerçant principal de Boulogne.
  • Le quartier Jean-Jaurès - Reine, au croisement du boulevard Jean-Jaurès et de la Route de la Reine. Au sud de ce quartier se trouve l'espace Landowski, centre culturel de la ville de Boulogne-Billancourt : musée des années 1930, cinéma art et essai, médiathèque; s'y déroule également de nombreuses fêtes (livre, bande-dessinée, ...). Ce quartier a vu la naissance au début des années 2000 d'un nouveau centre commercial : "Les Passages" couplé d'un cinéma de 7 salles (Pathé).
  • Le quartier Les menus - Jean Baptiste Clément, au nord ouest, ancien cœur historique de la ville, abrite plusieurs monuments classés et le musée-jardin Albert-Kahn. Il abrite deux lieux de culte : l'église de Boulogne (fondatrice de la ville) et la synagogue.
  • Le quartier Château - Les Princes Marmottant, au nord-est de Boulogne-Billancourt en lisière du Bois de Boulogne est célèbre pour ses zones résidentielles. Il abrite les écoles privées les plus importantes de Boulogne et offre une vue imprenable sur Roland Garros.

[modifier] Monuments et curiosités

L'espace Landowski
L'espace Landowski
Jardin japonais du musée Albert-Kahn
Jardin japonais du musée Albert-Kahn
  • La Bibliothèque Marmottan
  • Le centre Paul Landowski et le Musée des Années Trente[42]
  • Jardins et musée départemental Albert Kahn avec près de 72 000 documents photographiques autochromes (la plus grande collection mondiale)
  • Hôtel de ville de Tony Garnier (inscrit depuis 1975 à l'inventaire des monuments historiques)
  • église Notre-Dame de Boulogne, 2 rue de l'église, XIVe siècle (classée MH)
  • Synagogue, rue des abondances et de l'abreuvoir, par l'architecte Emmanuel Pontremoli, avec des peintures de Gustave Jaulmes (1911) (inscrite MH)
  • Les résidences des années 1930[43] parmi lesquelles on peut retenir :
    • Réalisations de Le Corbusier : immeuble 24 rue Nungesser-et-Coli et 23 rue de la Tourelle (inscrit MH), comprenant son atelier et appartement (classé MH), Maison Cook rue Denfert-Rochereau (inscrite MH), Atelier Lipchitz 9 allée des Pins et Atelier Miestchaninoff, 7 rue des des arts (inscrits MH)
    • Maison Collinet, 8 rue Denfert-Rochereau par Robert Mallet-Stevens (inscrite MH)
    • Atelier Dora-Gordine par Auguste Perret, 21 rue du belvédère (inscrit MH)

[modifier] Célébrités liées à la commune

[modifier] Jumelages

Depuis 1955 :

Depuis 1968 :

Depuis 1993 :

Depuis 1996 :

Depuis 2007 :

[modifier] Vie culturelle

[modifier] Notes

  1. Les Verts d'Île-de-France, «Île Seguin : Après Renault, penser l'après Pinault », mai 2005, (page consultée le 4 mars 2008)
  2. Site officiel de Boulogne-Billancourt, « Cadre de vie : espaces verts dans la ville », (page consultée le 4 mars 2008)
  3. ab Mairie du 16ème, « Le Bois de Boulogne », (page consultée le 7 mars 2008)
  4. E. Couratier, Les rues de Boulogne, 1962, « Avenue Jean-Baptiste Clément »[lire en ligne]
  5. E. Couratier, Les rues de Boulogne, 1962, « Rue du Vieux Pont de Sèvres »[lire en ligne]
  6. Maurice Culot et Bruno Foucart (dir.), Boulogne-Billancourt : Ville des temps modernes, Mardaga, coll. « Villes », Liège, 1995, (ISBN 2870094779), p. 71
  7. ab Maurice Culot et Bruno Foucart (dir.), Boulogne-Billancourt : Ville des temps modernes, Mardaga, coll. « Villes », Liège, 1995, (ISBN 2870094779), p. 389
  8. Edmond Jean François Barbier, « Journal historique et anecdotique du règne de Louis XV », J. Renouard et cie, 1847, [lire en ligne], p. 258
  9. Marie-Hélène Richer, « Claude Louis Berthollet : l'eau de Javel », 6 juin 2003, (page consultée le 7 mars 2008)
  10. E. Couratier, Les rues de Boulogne, 1962, « Route de la Reine »[lire en ligne]
  11. Maurice Culot et Bruno Foucart (dir.), Boulogne-Billancourt : Ville des temps modernes, Mardaga, coll. « Villes », Liège, 1995, (ISBN 2870094779), p. 183
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  14. Le Bas Antoine, étude de Boulogne-Billancourt : historique, 1992, (page consultée le 11 mars 2008)
  15. E. Couratier, Les rues de Boulogne, 1962, « Place Jules Guesde »[lire en ligne]
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  17. Maurice Culot et Bruno Foucart (dir.), Boulogne-Billancourt : Ville des temps modernes, Mardaga, coll. « Villes », Liège, 1995, (ISBN 2870094779), p. 186
  18. Maurice Culot et Bruno Foucart (dir.), Boulogne-Billancourt : Ville des temps modernes, Mardaga, coll. « Villes », Liège, 1995, (ISBN 2870094779), p. 390
  19. Napoléon.org, « Bois de Boulogne », (page consultée le 16 mars 2008)
  20. ab Association du Quartier des Princes, « Historique et caractéristiques du quartier », (page consultée le 16 mars 2008)
  21. Henri Corbel, « Petite Histoire du Bois de Boulogne », Albin Michel, Paris, 1931
  22. L'État prive certains propriétaires de leurs terrains si ceux-ci sont concernés par les plans d'aménagement du préfet Haussmann. Malgré les indemnisations confortables, les expropriés alimenteront les polémiques tout le temps de l'haussmannisation. Source : Walter Benjamin, section E « Haussmann ou les barricades » de Paris, capitale du XIXe siècle, "exposé" de 1939, in Das Passagen-Werk, Suhrkampf Verlag, Frankfurt am Main, 1982
  23. ab Maurice Culot et Bruno Foucart (dir.), Boulogne-Billancourt : Ville des temps modernes, Mardaga, coll. « Villes », Liège, 1995, (ISBN 2870094779), p. 167-168
  24. EVENE, hippodrome de Longchamp, (page consultée le 21 mars 2008)
  25. Hubert Demory, « Billancourt », mars 2004
  26. Site officiel de Boulogne-Billancourt, « Parc de Boulogne-Edmond-de-Rothschild », (page consultée le 19 avril 2008)
  27. Synthèse des rapports des préfets de la zone libre Mars 1942
  28. Résultats des enquêtes annuelles de recensement de 2004 à 2007 pour les grandes villes
  29. L'Encyclopédie des villes de France, les villes les plus peuplées, (page consultée le 29 avril 2008)
  30. Les Verts de Boulogne-Billancourt, (page consultée le 4 mars 2008)
  31. http://cassini.ehess.fr/ Population avant le recensement de 1962
  32. INSEE: Population depuis le recensement de 1962
  33. ab Site officiel de Boulogne-Billancourt, « Le tissu économique », (page consultée le 3 mars 2008)
  34. [pdf] Site officiel de Boulogne-Billancourt, « Boulogne-Billancourt : Activité économique », n°11 (second semestre 2005)
  35. ab [pdf] « Panorama : Le tissu économique des Hauts-de-Seine », consultable à partir du site des Hauts-de-Seine
  36. Site officiel de Boulogne-Billancourt, « La création d'entreprises », (page consultée le 3 mars 2008)
  37. Pierre Falga, « Où vivent les riches : Le classement des villes par l'ISF », dans lExpress.fr du 25 juin 2007
  38. ab [pdf] Site de l'INSEE (statistiques locales), « Boulogne-Billancourt : chiffres-clés », (page consultée le 4 mars 2008)
  39. Site de l'INSEE, « Chiffres-clés : Revenu salarial moyen et décomposition sur l'ensemble du champ salarié », mis à jour en novembre 2007, (page consultée le 4 mars 2008)
  40. La liste des 82 communes équipées de machines à voter sur le site de ZDNet.fr
  41. Liste des communes équipée de machines de vote électronique dans le 92
  42. Site internet des amis du musée
  43. Voir le descriptif sur le site de la mairie
  44. - Théâtre de l'Ouest Parisien
  45. Compagnie des Hauts de Scène - Théâtre

[modifier] Liens externes

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