Bio-art

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Le bio-art décrit une évolution récente de l'art contemporain, prenant pour medium les ressources plastiques offertes par les biotechnologies. Culture de tissus vivants, modifications génétiques (Eduardo Kac), morphologiques (Marta de Menezes), constructions biomécaniques (Symbiotica) ont toutes été exploitées par des artistes qui s'approprient des techniques et des thèmes de réflexion très controversés aujourd'hui.

Ces expérimentations sont parfois en relation avec le propre corps de l'artiste (culture de sa propre peau, projet de transfusion de sang de panda rendu compatible...), et mettent à nu les peurs traditionnellement inspirées par la technologie.

Le bio-artiste le plus connu est sans doute Eduardo Kac, dont la « création » de la lapine Alba avec l'INRA a été très médiatisée.

Sommaire

[modifier] Histoire

L'apparition de l'Homo sapiens est contemporaine de ses premières expérimentations génétiques, notamment dans le processus de sélection des animaux reproducteurs pour l'élevage. Les concours de beauté des animaux issus de ces croisements ont des origines très anciennes attestées, ce qui témoigne d'un lien originel entre esthétique et génétique.

Les théories de Darwin ont bouleversé le rapport traditionnel de l'homme au monde, opérant un décentrement comparable à la révolution copernicienne ; la génétique a renforcé cette "banalisation" de l'être humain, dont le patrimoine génétique est très proche de celui d'autres espèces, et en fait moins complexes que certains organismes vivants.

La cartographie de l'ADN d'organismes vivants, notamment de l'homme à travers le projet HUGO, a donné à l'encodage du vivant une plasticité inconnue dans le passé, qui fait des laboratoires les ateliers potentiels des "bio-artistes". L'exploration du patrimoine génétique, qui n'a pas moins d'impact psychologique que celle du Nouveau Monde ou de l'espace, met en position dangereuse l'intégrité traditionnelle de l'identité humaine, et est encadrée par un cortège de lois éthiques. L'apparition de l'eugénisme, contemporaine de celle de la génétique, est un spectre qui court-circuite la réception de la génétique auprès du grand public, et a fortiori des bio-artistes, facilement auréolés de l'image du savant fou.

Aussi, les travaux des bio-artistes sont fortement impliqués dans la réception des œuvres dans la société et leurs implications épistémologiques et philosophiques. Situé dans une zone turbulente de l'évolution technologique, le bio-art est confronté à des questionnements fondamentaux sur la nature et la place de l'humain dans le monde ; la science-fiction, l'émergence du "post-humain" y sont des aliments récurrents.

[modifier] Bio-artistes

[modifier] Bibliographie

Jens Hauser (ed.). sk-interfaces. Exploding borders - creating membranes in art, technology and society. Liverpool: University of Liverpool Press 2008 (en Anglais)

Nicole C. Karafyllis (ed.). Biofakte - Versuch über den Menschen zwischen Artefakt und Lebewesen. Paderborn: Mentis 2003. (en Allemand)

Ingeborg Reichle. Kunst aus dem Labor. Springer Publ. 2005. (en Allemand)

Denis Baron. La chair mutante, fabrique d'un posthumain. 2008. Editions Dis Voir

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes

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