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Bibliothèques

Une bibliothèque - du grec bibliothêkê, lieu de dépôt de livres - est une collection organisée de livres, généralement accessible au public. Les bibliothèques proposent souvent d'autres documents (journaux, périodiques, enregistrements sonores, enregistrements vidéo, cartes et plans, partitions...) ainsi que des accès à internet et sont parfois appelées médiathèques ou informathèques. Certaines bibliothèques (municipales, par exemple) autorisent le prêt de certains ouvrages, ou de tous ; d'autres (par exemple la Bibliothèque publique d'information) leur consultation sur place seulement. Aujourd'hui, avec plus de 128 millions de documents, la plus grande bibliothèque du monde est la bibliothèque du Congrès à Washington.

Lumière sur...

Le projet d'une grande bibliothèque de lecture publique dans le centre de Paris, destinée à désengorger la Bibliothèque nationale avait pris de la consistance avec la décision de transférer les Halles centrales à Rungis, en 1963-1965. L'administrateur général de la Bibliothèque nationale, Étienne Dennery, avait suggéré de profiter de l'emplacement libéré pour implanter cet équipement.

Un comité interministériel pour la lecture publique fut créé en 1966 sous l'impulsion de Georges Pompidou, qui attachait une grande importance à cet enjeu, et la nouvelle bibliothèque fut prévue au Ve Plan. Elle devait offrir 1 300 places, 1 000 000 de volumes et 2 000 périodiques sur 11 000 m², et être ouverte à tous. Le programme fut approuvé par le ministre de l'Éducation nationale, Alain Peyrefitte, le 11 décembre 1967. Le 24 octobre 1968, sous l'impulsion de René Capitant, le Conseil de Paris fixa l'emplacement de la bibliothèque publique sur le plateau Beaubourg, propriété de la Ville de Paris. Un projet architectural, qui prévoyait la construction de plusieurs bâtiments au milieu d'espaces verts, fut élaboré par l'architecte Bernard Faugeron.

Selon Jean-Pierre Seguin, à l'époque conservateur en chef à la Bibliothèque nationale et qui devait devenir le premier directeur de la BPI : « Sa vocation sera celle d'une bibliothèque d'information et la composition de ses fonds sera orientée vers l'étude générale non spécialisée. Les collections intéresseront toutes les disciplines et concerneront la production étrangère aussi bien que la production française. »[1] À la crise, alors largement reconnue et dénoncée de la lecture, qui se manifestait en particulier par le déclin de la pratique de la lecture, Jean-Pierre Seguin proposait de répondre avec un équipement qui aurait vocation non pas la lecture mais l'information. Pour lui, la bibliothèque est un « centre vivant de culture et d'information »[2] dont l'usager, muni de tous les moyens nécessaires pour s'orienter, doit pouvoir faire son choix en toute liberté, et qui n'a pas à guider le lecteur vers tel ou tel type d'ouvrage. Le nouvel établissement, écrit Jean-Pierre Seguin, « sera destiné à l'information plus qu'à la simple lecture, cette information consistant alors à permettre aux usagers de disposer d'un inventaire tenu à jour des fonds des autres bibliothèques, d'analyser le contenu des documents acquis, de bibliographies sélectives, et d'un service de réponses par téléphone »[3].

À la suite de la décision prise en décembre 1969 par le président de la République, Georges Pompidou, de créer sur le plateau Beaubourg un nouveau musée d'art moderne, il fut décidé, en février 1970, de réunir les deux projets au sein d'un même équipement culturel. Dans la conception du président Pompidou, la bibliothèque devait attirer des visiteurs qui pourraient ensuite découvrir les autres activités culturelles proposées.

D'emblée, le nouvel équipement fut vivement critiqué par les bibliothécaires, qui contestaient l'absence de prêt des livres ainsi que, plus profondément, le concept même de bibliothèque d'information, tournant le dos à la politique traditionnelle de développement de la lecture publique.

La nouvelle bibliothèque se voulait un établissement pilote, vitrine de toutes les innovations en matière d'information et de lecture publique. Outre le libre-accès aux collections d'imprimés et de périodiques, elle devait proposer aux lecteurs d'accéder, dans les mêmes conditions, aux nouvelles technologies, c'est-à-dire, au moment de son ouverture, à des documents audiovisuels. Jean-Pierre Seguin, son fondateur, avait également voulu que la Bpi fût la première bibliothèque de France à disposer d'un système informatique ; de plus, de manière alors visionnaire, car la technique disponible n'était pas encore à la hauteur de cette ambition, ce système informatique devait être non un outil de gestion au service des bibliothécaires, mais un outil de recherche au service des lecteurs.

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