Banane

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Bananes
Bananes

La banane est le fruit du bananier, qui constitue un élément essentiel du régime alimentaire de certains pays développés et constitue une nourriture de base pour des millions de personnes sous les tropiques. Le mot banane est dérivé du guinéen banema, à travers le portugais. Elle est appelée « figue » en créole à la Réunion et aux Antilles.

Sommaire

Description

La banane est un long fruit légèrement incurvé, souvent regroupé sur le bananier en grappes nommées « régimes ». La banane possède une peau de couleur jaune ou verte facile à détacher qui contient du fluor. La partie intérieure est une pulpe amylacée au goût sucré et à la consistance généralement fondante.

Les bananes figurent incontestablement parmi les fruits tropicaux les plus importants. En 1992, la production totale s'élevait à 66 millions de tonnes (bananes et bananes plantains) ; elle n'était dépassée que par la production d'agrumes. Les bananes mûres sont riches en potassium et en sucres. Elles sont très nourrissantes (90 kcal/100 g) et très digestes en raison de leur faible teneur en graisses. C'est la raison pour laquelle elles sont le plus souvent consommées crues. Les bananes sont cueillies vertes dans les plantations, aussi appelées bananeraies. Moins fragiles que les bananes mûres, elles supportent mieux le transport. Elles sont immédiatement acheminées vers les centres de distribution (marchés d'exportation), où le processus de maturation est parfois activé en ajoutant aux fruits de l'éthylène. En conditions naturelles, cet hydrocarbure est fabriqué par la plante elle-même.

L'arôme de banane est l'acétate d'isoamyle.

La sélection au cours des siècles

Les bananes consommées de nos jours appartiennent toutes au genre Musa, au sein duquel on distingue quatre sections : Rhodochlamys, Callimusa, Eumusa et Australimusa. Les deux premières contiennent essentiellement des variétés ornementales. La section Australimusa contient un certain nombre d'espèces sauvages, parfois cultivées pour leurs fibres (Musa textilis), et des variétés cultivées pour leurs fruits, les Fe'is, présents uniquement dans le Pacifique. La section Eumusa est quant à elle à l'origine de la majorité des bananiers cultivés pour leurs fruits dans le monde. On y retrouve des variétés sauvages, diploïdes et fertiles, des variétés ancestrales, également diploïdes mais assez fortement stériles pour que leurs fruits soient consommables (absence de graines dans les fruits), et de nombreuses variétés cultivées, triploïdes et stériles.

Origine

Une hypothèse récente est que la domestication des bananes Eumusa se soit produite il y a environ 10 000 ans, dans les hautes terres de Nouvelle-Guinée. La variété Musa acuminata banksii, à l'origine de la plupart de celles qui sont cultivées aujourd'hui, y serait née et se serait ensuite répandue en Asie du Sud-Est où elle se serait hybridée avec les variétés locales[1]. Les formes sauvages Musa acuminata et Musa balbisiana, se rencontrent encore aujourd'hui dans une grande partie du Sud Est Asiatique, de l'Inde à la Papouasie-Nouvelle-Guinée.

Sélection

La sélection par l'homme a permis au fil des siècles de créer les variétés consommées de nos jours. Plusieurs équipes de recherche développent actuellement des programmes d'amélioration variétale du bananier à travers le monde, comme la Katholieke Universiteit de Leuven (Belgique), le Cirad aux Antilles françaises, l'Embrapa au Brésil, la FHIA au Honduras, le CARBAP au Cameroun et de nombreux autres organismes en Inde, au Viêt Nam, en Afrique... Selon les écoles, les stratégies d'amélioration sont variées, mais reposent toutes plus ou moins sur des biotechnologies modernes. Elles permettent de créer de nouvelles variétés plus résistantes aux parasites et ravageurs de cette culture. La recherche internationale sur le Bananier est fédérée par l'INIBAP, une organisation internationale membre du CGIAR. L'INIBAP gère entre autres une banque de gènes du bananier, stockée in vitro à Louvain (Belgique) ainsi qu'une base de données sur les ressources génétiques du bananier appelée Musa Germplasm Information System (MGIS[2]). Le système d'information sur les ressources génétiques de Musa contient une information détaillée et standardisée sur les accessions détenues par de nombreuses banques de gènes autour du monde.

La plante

Bien que le bananier puisse atteindre une taille relativement grande (9 m), ce n'est pas un arbre. En effet, il ne forme pas un tronc ligneux. Le pseudo-tronc est en réalité formé par les pétioles des feuilles. Ceux-ci se recouvrent partiellement et constituent une structure portante, un « faux tronc ». Les pétioles portent à leur extrémité un grand limbe allongé avec au centre une nervure médiane. Les feuilles peuvent atteindre 4 m de long et 1 m de large. La tige du bananier est très courte et entièrement souterraine. Elle apparaît sur un rhizome, qui produit régulièrement de nouvelles tiges. Le rhizome porte une masse importante de racines longues et fines, situées juste sous la surface du sol.

Icône de détail Article détaillé : bananier.

Floraison

La floraison se produit au bout de 7 mois et les fruits mûrissent 4 mois plus tard. Ensuite la tige meurt.

Après environ un an et demi, le bananier est capable de fleurir. La tige souterraine forme alors une inflorescence qui se développe au travers du « faux-tronc » creux pour apparaître au centre des feuilles. Au début, l'inflorescence est dressée mais, sous l'effet du poids, elle va rapidement devenir pendante. Les fleurs qui apparaissent à l'extrémité de l'inflorescence (donc en dessous) sont mâles, celles situées plus vers le début de l'axe (donc au-dessus) sont femelles. Ces dernières vont donner naissance aux bananes. Entre les fleurs mâles et les femelles, il peut encore y avoir des fleurs stériles. Sur l'axe de l'inflorescence, les fleurs sont implantées en plusieurs rangées doubles transversales. Chaque rangée double est protégée par une bractée pourpre. Chaque jour, une bractée va s'enrouler et tomber, libérant ainsi les fleurs qui pourront être pollinisées. Les fleurs fécondées donneront naissance aux fruits. Dans la nature, ce sont les chauves-souris qui assurent la pollinisation. Chaque régime peut comporter jusqu'à 200 fruits. Les bananes sont généralement vendues sous forme de « mains », correspondant chacune à une double rangée de fleurs femelles.

Un fruit sans graine

Les variétés commerciales de bananiers forment des fruits sans qu'il n'y ait eu de fécondation ; elles sont dites parthénocarpiques. Elles ne contiennent donc pas de graines, contrairement aux variétés sauvages dont les fruits sont entièrement remplis de graines anguleuses dures. Après la floraison, le bananier meurt, mais en même temps, la tige souterraine forme des rejets latéraux. Ce sont ceux-ci qui reforment de nouvelles plantes.

À cultiver en zone tempérée

Parmi les bananiers comestibles, seul le bananier nain, Musa acuminata 'Dwarf Cavendish' se prête facilement à être cultivé chez soi. Cette variété reste relativement petite, 2 m au maximum. La plante demande beaucoup d'eau, beaucoup de nourriture, une forte humidité atmosphérique et beaucoup de lumière. Le bananier nain n'est pas trop sensible aux basses températures et supporte jusqu'à un minimum de 10° C durant l'hiver. D'autres bananiers sauvages peuvent être cultivés de la même manière. Musa textilis(qui fournit des fibres textiles) et Musa basjoo conviennent à une serre de petite dimension.

Variétés

Il existe de très nombreuses variétés de bananes, utilisées comme fruit (banane dessert) ou comme légume (banane à cuire).

  • Banane plantain : fruit d'une variété de Musa Paradisiaca à chair jaune, (banane jaune) peau verte et d'une chair un peu rosée, assez ferme, elle est généralement plus grosse et plus longue que la banane fruit et contient davantage d'amidon et moins de sucre. Utilisée comme un légume, il faut la blanchir pendant cinq minutes à l'eau bouillante salée pour pouvoir la peler facilement . Elles se consomment cuites ou frites, pour des apprêts salés.

Production

En termes de valeur de production, les bananes et les bananes plantain se situent au 4e rang des plantes alimentaires d'importance au niveau mondial. Les bananes exportées sont placées au 4e rang des produits de base au niveau mondial et au 3e rang en tant que fruit (derrière l'orange et le raisin). La production est assurée à 50 % par un seul groupe de bananes cultivées appelé Cavendish[réf. nécessaire].

Production en tonnes. Chiffres 2003-2004
Données de FAOSTAT (FAO)

Inde 16820000 24 % 16820000 24 %
Brésil 6774980 10 % 6593110 9 %
Chine 6126061 9 % 6220000 9 %
Équateur 5882600 8 % 5900000 8 %
Philippines 5500000 8 % 5500000 8 %
Indonésie 4311959 6 % 4400000 6 %
Mexique 2026613 3 % 2026613 3 %
Costa Rica 1862978 3 % 1862978 3 %
Thaïlande 1800000 3 % 1800000 3 %
Burundi 1600000 2 % 1600000 2 %
Colombie 1510940 2 % 1550000 2 %
Autres pays 16277497 22 % 16323346 23 %
Total 70493628 100 % 70596047 100 %

Exportations mondiales

En milliers de tonnes (2004)[3]

Accès au marché de l'Union Européenne

En 1993, des quotas ont été fixés par région de production pour l'accès au marché de l'Union Européenne mais depuis celle des Caraïbes a diminué au profit de l'Afrique, en particulier le Cameroun. En février 2006, elle envisage une révision pour réduire le commerce des licences[réf. nécessaire].

Utilisations

Pour l'alimentation

Il existe deux grands type de banane d'un point de vue alimentaire, des bananes douces ou bananes dessert et celui des bananes à cuire, parmi lesquelles les bananes plantains occupent une place prépondérante.

La banane est un fruit très énergétique (90 kilo calories/100 g) et très riche en potassium dont elle peut couvrir les besoins quotidiens. Nutritive, facile à digérer, elle est riche en hydrates de carbone, phosphore, calcium, fer, vitamines A, B et C. Son goût est du à l'acétate d'isoamyle.

La fleur de banane (babafigue) est également consommée par exemple à La Réunion en accompagnement du carry.

Pour la santé

Banane crue
(valeur nutritive pour 100g)

eau : 74,91 g cendres totales : 0,82 g fibres : 2,6 g valeur énergétique : 89 kcal
protéines: 1,09 g lipides: 0,33 g glucides: 22,84 g sucres simples : 12,23 g
oligo-éléments
potassium : 358 mg magnésium : 27 mg phosphore : 22 mg calcium : 5 mg
sodium : 1 mg cuivre : 78 µg fer : 26 µg zinc : 15 µg
vitamines
vitamine C : 8,7 mg vitamine B1 : 31 µg vitamine B2 : 73 µg vitamine B3 : 665 µg
vitamine B5 : 334 µg vitamine B6 : 367 µg vitamine B9 : 0 µg vitamine B12 : 0 µg
vitamine A : 64 UI rétinol : 0 µg vitamine E : 0,10 µg vitamine K : 0,5 µg
acides gras
saturés : 112 mg mono-insaturés : 32 mg poly-insaturés : 73 mg cholestérol : 0 mg

Notes et références

  1. Jenny & al., 1999, Denham, 2005.
  2. MGIS, base de données sur les ressources génétiques du bananier
  3. L'Express, n°2541

Bibliographie

  • Denham, Tim. « Les Racines de l'agriculture en Nouvelle-Guinée ». La Recherche, n°389, septembre 2005.
  • Jenny, Ch., Carreel, F., Tomekpé, K., Perrier, X., Dubois, C., et al. (1999). « Les Bananiers ». In Diversité génétique des plantes tropicales cultivées, ed. P. Hamon, M. Seguin, X. Perrier, J. C. Glaszmann. pp. 113-139. Repères. Montpellier: CIRAD
  • Jenuwein, H. (1988) Avocado, Banana, Coffee. How to grow useful exotic plants for fun. British Museum Natural History.
  • Pijpers, D., Constant, J.G.& Jansen, K. (1985) Fruit uit alle windstreken. Het Spectrum.
  • Purseglove, J.W. (1972) Tropical crops : Monocotyledons. Longman.
  • Verheij, E.W.M., Coronel, R.E. (eds) (1991) Plant resources of South-East Asia vol. 2 Edible fruits and nuts. Pudoc Wageningen.

Voir aussi

Liens externes

wikt:

Voir « Banane » sur le Wiktionnaire.