Balthazar Picsou

Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.

Personnage Disney
Balthazar Picsou
Scrooge McDuck en VO
Espèce Canard anthropomorphe
Sexe Masculin
Conjoint/Fiancé(e) Goldie O'Gilt
(amour de jeunesse)
Brigitte McBridge
(malgré lui!)
Parents Fergus McPicsou
Édith O'Drake
Première apparition décembre 1947
Dans Noël sur le mont Ours
Univers Disney Donald Duck
Habite Donaldville

Balthazar Picsou (Scrooge McDuck en version originale) est un personnage de fiction de l'univers des canards des studios Disney créé en 1947 par le scénariste-dessinateur Carl Barks. Oncle de Donald Duck, d'où son surnom d'« Oncle Picsou »[1] (« Uncle Scrooge » en anglais), ce « canard le plus riche du monde » est réputé pour son avarice et son côté aventurier.

Balthazar Picsou est né en 1867 à Glasgow (Écosse) de Fergus McPicsou et Édith O'Drake. Il a deux sœurs, Matilda et Hortense, qui deviendra la mère de Donald. Il serait décédé, d'après le dessinateur Don Rosa en 1967 à Donaldville (Calisota) à l'âge de 100 ans[2]. D'abord personnage secondaire dans les bandes dessinées de Donald, il devient vite populaire et se voit gratifié de ses propres aventures, souvent accompagné par ses petits-neveux Riri, Fifi et Loulou. Selon les auteurs, sa fortune est liée soit à la chance, soit à son goût du travail dont le premier sou gagné (son fameux « sou-fétiche ») est la représentation, chez Don Rosa par exemple.

Icône de détail Article détaillé : Arbre généalogique de Donald Duck.

Sommaire

[modifier] Origines

Un canard physiquement semblable à Picsou, dans le rôle d'un Écossais économe, est apparu en 1943 dans un dessin animé de Donald Duck  : The Spirit of '43.

[modifier] Son nom

Son nom original anglais, Scrooge McDuck, est inspiré du personnage de Charles Dickens dans Un chant de Noël. Le « Mc » apposé au nom de famille rappelle ses origines écossaises.

En 1949, son avarice inspire d'abord en français le choix du nom d'« Harpagon » d'après le personnage central de la pièce de théâtre L'Avare de Molière.

Au début des années 1950, les traducteurs utilisent également « Oncle Edgar »[3] ou « Jérémie McDuck »[4] avant d'adopter « Balthazar Picsou » dans une histoire du Journal de Mickey publiée le 21 décembre 1952 : Donald et la lettre au Père Noël[5]. Le nom de « Picsou » aurait été choisi par Raymond Calame, rédacteur en chef du Journal de Mickey de l'époque[6]. Le nom d'« Omer Picsou » sera néanmoins également utilisé dans le Journal de Mickey quelques années plus tard[7]. Au Québec, dans les comics des éditions Héritage, son nom est « Picsou », cependant, « Scrooge » est également utilisé sur une couverture[8].

[modifier] Le sou-fétiche

Le « sou fétiche » est le nom donné au premier sou gagné par Picsou grâce à son travail : une pièce des États-Unis qu'il gagne en cirant les chaussures d'un cantonnier, à Glasgow.

Selon les auteurs, soit cette pièce est ce qui rend Picsou riche au point que lorsqu'il se la fait voler il est effondré, soit cette pièce n'est que la représentation de la fortune de Picsou, ce qui lui a donné envie de devenir riche.

Le sou a été créé en décembre 1961, en même temps que le personnage de Miss Tick dans La Sorcière du Vésuve[9] (The Midas Touch). La sorcière y achète des pièces touchées par des millionnaires qui, selon elle, ont un pouvoir qui la rendra riche. Par erreur, Picsou lui vend son sou fétiche. Il le récupère en échange d'une autre pièce mais quand elle apprend que c'était le sou fétiche de Picsou, la sorcière n'a plus qu'une envie : le récupérer par tous les moyens.

[modifier] Ennemis principaux

[modifier] Picsou en bandes dessinées

[modifier] Carl Barks

Le dessinateur et scénariste Carl Barks dessina les aventures de Donald à partir de 1942. En décembre 1947 dans Le Noël de Donald[10] (Christmas on Bear Mountain), il décide de lui créer un oncle : Scrooge McDuck, aussi immensément riche et entreprenant que Donald est pauvre et malchanceux.

Cette première histoire est suivie rapidement par Donald et le Secret du donjon[11] (The Old Castle's Secret). Si la première histoire permet de faire entrer Picsou dans l'univers de Donald en jouant sur le courage du héros, la seconde lui donne une épaisseur qui va garantir son existence. Picsou se voit donner une origine (écossaise) et une histoire familiale avec le château du Clan McPicsou. L'intrigue va devenir un modèle du genre : Picsou part à la quête d'un trésor avec ses neveux et tous ensemble, ils parviennent à résoudre un mystère. Dans les pays lointains, ses aventures sont particulièrement dangereuses et ont inspiré quelques scènes des films de la série Indiana Jones[12].

Dans les histoires suivantes est mise en avant son avarice, qui se traduit souvent par le misérable salaire de Donald ou l'utilisation de matériel acheté des décennies plus tôt. C'est au début des années 1950 qu'apparaît le gigantesque coffre-fort où il prend des bains d'argent. Néanmoins, au fur et à mesure des histoires, ses mauvais côtés sont compensés par un certain paternalisme envers ses petits-neveux, Riri, Fifi et Loulou.

Retour au Klondike[13] (Back to the Klondike), publié en mars 1953, raconte comment il a fait fortune pendant la ruée vers l'or du Klondike à la fin du XIXe siècle. Au cours de cette période, il étrenne une relation amour/haine avec Goldie O'Gilt, propriétaire du Black Jack Saloon de Dawson City[14].

Barks le dessine jusqu'à sa retraite en 1966.

[modifier] Branche italienne

Le « Picsou » italien s'est développé dès la fin des années 1940, alors même que son caractère n'avait pas été pas encore entièrement construit et défini par Barks. Guido Martina, le scénariste le plus prolifique de l'époque, en développe une version très personnelle, qui sera souvent reprise par les autres auteurs italiens jusque dans les années 1970 et 1980: Picsou prend souvent la tournure d'un véritable escroc, et se bagarre avec Donald de manière bien plus violente que dans les histoires de Barks[15]. Cependant, le dessinateur et scénariste italien Romano Scarpa s'écarte petit à petit du Picsou de Martina, dès la fin des années 1950. Il lui a adjoint une amoureuse, Brigitte, que Picsou fuit comme la peste en 1960 et introduit Chris Yéyé (Paperetta Ye-Ye en version italienne), la nièce de Goldie quasiment jamais apparue en France mais très populaire en Italie et au Brésil où elle possède sa propre série, en 1966.

[modifier] Branche néerlandaise

Dans les années 1970, Daan Jippes, alors éditeur en chef de "Donald Duck", l'hebdomadaire hollandais, mécontent de la qualité des productions du "Disney Studio" de l'époque, décide un "retour aux sources". Une grande partie des histoires Studio sont écartées tandis que les histoires de Barks sont reprises et rééditées en grand nombre. Daan Jippes demande aux auteurs néerlandais de l'époque de suivre le modèle de Barks, pour ce qui est de la personnalité et de l'univers de Picsou et de tous les personnages qui gravitent autour de lui. Pour ce qui est du dessin, le Donald au long bec de la fin des années 40 et les premiers Picsou du comic-book "Uncle Scrooge" sont retenus comme modèle[16]. Avec Fred Milton, Daan Jippes écrit et dessine un nombre d'histoires courtes (environ 10 pages) en conservant à la lettre l'esprit du personnage de Barks. Cette tradition persiste aujourd'hui dans la production néerlandaise avec des auteurs comme Mau Heymans.

[modifier] Branche française

Les histoires made-in-France de Picsou n'apparaissent qu'au début des années 1980. Elles sont alors assignées à des auteurs italiens, en particulier Giorgio Cavazzano, et au scénariste Michel Motti. Bien que la production française ait longtemps privilégié l'univers de Mickey, les histoires de Picsou ont été plus nombreuses à partir des années 2000, car plus appréciées des lecteurs.

[modifier] Don Rosa

En 1987 avec Le Fils du soleil[17] (The Son of the Sun), un nouveau dessinateur américain, Keno Don Rosa apporte un nouvel angle de travail au personnage de Picsou ainsi qu'à ceux de l'univers de Donaldville. Don Rosa a choisi de considérer seulement les histoires de Barks : toutes les aventures qu'il crée sont liées, inspirées ou poursuivent cet univers. Par rapport aux méchants habituels des histoires d'auteurs européens, Don Rosa préfère ainsi utiliser Archibald Gripsou que Crésus Flairsou.

Loin de considérer les personnages de Disney comme des êtres de fiction intemporels, Don Rosa les traite comme des personnages réels mais dessinés sous la forme d'animaux anthropomorphes[18]. Il les situe ainsi dans une chronologie qui place toutes leurs aventures dans les années 1940, 1950 et 1960.

De 1992 à 1994, il publie La Jeunesse de Picsou[19] (The Life and Times of Scrooge McDuck), une biographie de Picsou qu'il a reconstituée à partir des histoires de Barks : toutes les évocations de son passé par Picsou, les personnages du passé qui reviennent (dont son père Fergus et Goldie O'Gilt). Il raconte la vie de Picsou de sa jeunesse à Glasgow, où il est né en 1867, à la rencontre avec ses neveux à Noël 1947, qui constitue la première apparition de Picsou chez Barks.

Cette « biographie » mêlant habilement réalité historique et fiction comporte initialement 12 épisodes, auxquels sont venus s'ajouter plusieurs épisodes « bis ». Le tout créant une intrigue d'une grande cohérence avec un souci du détail[20].

Don Rosa a estimé que Picsou s'était éteint en 1967 à l'âge de 100 ans à Donaldville. Il a dessiné sa tombe entourée des personnages de Donald, Daisy, Riri, Fifi et Loulou.

Néanmoins, même s'il a fait de Barks sa source principale, Don Rosa a renouvelé le personnage de Picsou sur certains aspects. Certaines aventures éloignent Picsou des secteurs de quêtes au trésor barksien, voir l'univers du Kalevala finlandais dans La Quête du Kalevala. Progressivement, histoire après histoire, et jusqu'à la révélation explicite dans Une lettre de la maison[21] (A Letter from Home) en 2004, Don Rosa a approfondi les sentiments de Picsou, laissant apparaître au-delà de son avarice et de son côté ronchon la solidité du lien familial qui le lie à ses neveux.

Don Rosa a obtenu deux Eisner Awards pour ce travail.

[modifier] Picsou au cinéma

Paradoxalement, Picsou est très peu apparu au cinéma et à la télévision. Il ne participe ainsi qu'à un ou deux courts-métrages entre les années 1940 et 1970 [22], mais tient tout de même la vedette du court-métrage Picsou banquier (Scrooge McDuck and Money) en mars 1967 aux côtés de Riri, Fifi et Loulou.

En revanche dans les années 1980, il devient le héros avec Riri, Fifi et Loulou de la série télévisée animée La Bande à Picsou et de son adaptation en long-métrage au cinéma en 1990 : La Bande à Picsou, le film : Le trésor de la lampe perdue. Ces productions ajoutent les personnages de Flagada Jones, Zaza et Mamie Baba.

On notera également l'adaptation d'Un chant de Noël de Charles Dickens sous le titre Le Noël de Mickey (Mickey's Christmas Carol en VO) en 1983 dans lequel Picsou tient le rôle d'Ebenezer Scrooge qui a inspiré sa création et à qui il doit son nom original.

[modifier] Filmographie

[modifier] Anecdotes

  • Dans la version originale, le dépôt de Picsou est orné d'un gigantesque $. Dans la version française, il s'agissait jusqu'à une époque récente d'un F, l'ensemble des sommes (généralement des millions ou des milliards) étant exprimée en francs. Lors de la disparition du franc en 2002, les éditeurs ne sont pas passés à l'euro mais ont repris le sigle $. Un sigle a toutefois été dessiné sur le dépôt dans un gag de la série Les P'tits Boulots de Donald du Journal de Mickey.
  • Dans La Jeunesse de Picsou, Don Rosa le gratifie d'un nombre assez important de surnoms glanés lors de ses voyages autour du monde. Wyatt Earp s'exclame en voyant son sou fétiche : « Picsou ! la furie du far-west, le massacreur du Montana, le Poison de Pizen Bluff ». Ce à quoi Picsou répond : « La terreur du Transvaal, la bête noire du bush australien et quelques autres surnoms impressionnants mais exacts ». Un peu plus tard, dans le même épisode, il est surnommé « le roi du Klondike »[23].
  • Picsou apparaît dans Kingdom Hearts 2 et il semble, selon certaines rumeurs, vouloir créer un nouveau parfum de glace à l'eau de mer (le goût préféré de DiZ) mi-sucré mi-salé qui, il l'espère, lui rapportera quelques millions de munnies en plus[24].

[modifier] Picsou à travers le monde

[modifier] Notes et références

  1. Parfois tout simplement abrévié en « Onc'Picsou » sur le modèle du « Unca’ Scrooge » anglais.
  2. 1967 est l'année où Carl Barks a pris sa retraite
  3. Dans Hardi Présente Donald
  4. Dans Mickey-Magazine en Belgique.
  5. Base I.N.D.U.C.K.S : W CP 1-01  . Titre original : Letter To Santa, texte et dessins de Carl Barks, paru en novembre 1949 aux États-Unis.
  6. Michel Mandry, Dossier de presse publié pour les dix ans de Disneyland Paris, 2002.
  7. Le journal de Mickey 197, Base I.N.D.U.C.K.S : W US 9-03  .
  8. Oncle Pic$ou # 12
  9. Base I.N.D.U.C.K.S : W US 36-01  . Publiée pour la première fois en France en 1962 puis sous les titres Onc' Picsou contre Miss Tick (1974), Une rencontre hystérique (1992) et Sous le signe de Midas (2002).
  10. Base I.N.D.U.C.K.S : W OS 178-02  . Première publication en France en 1948 puis sous les titres Qui craint le grand méchant ours ? en 1970, Onc' Picsou n'est pas si ours que ça en 1974, Noël sur la montagne en 1987 et Noël sur le Mont Ours en 1997.
  11. Base I.N.D.U.C.K.S : W OS 189-02  . Publiée pour la première fois en France en 1949 puis sous les titres Le Fantôme écossais ! (1970), Onc' Picsou et le Secret du fantôme (1974), Séjour mouvementé au château (1990) et Le Secret du vieux château (1998).
  12. Steven Spielberg avoue être un grand amateur des histoires de Barks.
  13. Base I.N.D.U.C.K.S : W OS 456-02  . Première publication en France en 1953 sous le titre Donald au Klondike puis sous les titres Picsou et la fiancée du Klondike (1978) et Retour au Klondike (1997).
  14. C'est la seule apparition du personnage sous le crayon de Carl Barks, mais il sera réhabilité à partir des années 1980 par Don Rosa ainsi que dans le dessin animé La Bande à Picsou (1987-1988).
  15. Voir par exemple Le Contrat contradictoire de l'Oncle Picsou ! (Paperino e la norma delle regole) publié le 1er octobre 1972. Première publication en France en 1977. Base I.N.D.U.C.K.S : I TL 879-A  .
  16. Voir tout une série d'articles sur Daan Jippes publiées dans le fanzine danois "Carl Barks & Co." dans les années 80
  17. Base I.N.D.U.C.K.S : AR 102  . Première publication en France en 1988 sous le titre Le Trésor de Témèmpacap, puis sous les titres Picsou et le fils du Soleil (1998) et Le Fils du soleil (2006).
  18. Il rejoint en cela Carl Barks qui appelait Donald "Don" quand il en parlait lors d'interviews.
  19. Base I.N.D.U.C.K.S : Life of US  
  20. Si l'on excepte une erreur sur la direction d'un arc-en-ciel dans la dernière case du cinquième épisode : Le Maître du Manoir McPicsou.
  21. Base I.N.D.U.C.K.S : D 2003-081  .
  22. Et encore pas toujours sous son nom! cf. "Origines"
  23. Base I.N.D.U.C.K.S : D 92514  . Titre original : King of the Klondike.
  24. La monnaie du jeu est la munnie : une pastèque, en comparaison, coûte 1040 munnies et un billet pour la plage, 800 munnies.

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Liens externes