Assassinat de Louis d'Orléans

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Assassinat du duc d'Orléans.
Assassinat du duc d'Orléans.

L'assassinat de Louis d'Orléans a eu lieu le 23 novembre 1407.

Sommaire

[modifier] Contexte

La guerre de Cent Ans connaît une trêve. Les Anglais ont subi une patiente reconquête du territoire menée par de valeureux capitaines (comme Bertrand du Guesclin), sous le règne de Charles V de France, et font face à de graves troubles politiques.

Le roi de France Charles VI a sombré dans la folie depuis 1392 et la France est gouvernée par un conseil de régence, présidé par la reine Isabeau, mais piloté par les grands du royaume[1]. Contrairement à son père, Jean sans Peur (le duc de Bourgogne) y a peu d'influence, d'autant plus que Louis d'Orléans, le jeune frère du roi, aurait une liaison avec la reine[1]. Celui-ci a fait évincer les Bourguignons du conseil. Louis se taille la part du lion dans le trésor royal et manœuvre pour empêcher le duc de Bourgogne de réaliser une continuité territoriale entre ses possessions des Flandres et le duché de Bourgogne en acquérant le duché de Luxembourg en gagère avec les deniers de la Couronne.

Voyant le pouvoir lui échapper, Jean sans Peur décide de faire assassiner son rival.

[modifier] Les faits

Le 23 novembre 1407, le duc d'Orléans va rendre visite à la reine Isabeau, qui a accouché peu de temps avant, à l'Hôtel Barbette, rue Vieille-du-Temple, à Paris[1],[2].

Thomas de Courteheuse lui fait savoir que le roi Charles VI l'attend de toute urgence à l'hôtel Saint-Paul.

Il est poignardé à sa sortie par une quinzaine de malfrats masqués[1] menés par Raoulet d'Anquetonville qui est un homme de main du duc de Bourgogne[2]. Les valets et les gardes qui l'escortent sont impuissants à le protéger. Le Duc de Bourgogne a le soutien de la population parisienne et de l'Université, qu'il a su séduire en promettant l'établissement d'une ordonnance proche de celle de 1357[3]. Pouvant prendre le pouvoir, il peut donc avouer publiquement l'assassinat. Loin de s'en cacher, Jean sans Peur fait rédiger un éloge du tyrannicide par le théologien Jean Petit, universitaire de la Sorbonne[2].

[modifier] Conséquences

Le 15 avril 1410, à Gien, lors des noces de Charles d'Orléans (le fils du duc assassiné) et de Bonne d'Armagnac, les grands du royaume présents se liguent contre le duc de Bourgogne. La guerre civile entre les Armagnacs et les Bourguignons qui s'ensuit ne se terminera que trente ans plus tard, avec la signature du traité d'Arras (1435). Jean sans Peur sera lui-même assassiné par les Armagnacs en 1419.

[modifier] Notes et références

  1. abcd Alban Dignat, 23 novembre 1407: Assassinat dans la rue Vieille du Temple, herodote.net
  2. abc Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, Perrin 1992, p. 326-327
  3. Noël Coulet, Le temps des malheurs (1348-1440) tiré de Histoire de la France des origines à nos jours sous la direction de Georges Duby, Larousse, 2007, p 418-419