Arlette Laguiller

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Arlette Laguiller
Arlette Laguiller

Arlette Laguiller, née le 18 mars 1940 à Paris, est une femme politique française d'extrême gauche[1], appartenant au mouvement Lutte ouvrière. Elle a été la première femme à se présenter à l'élection présidentielle française et possède le record du nombre de candidatures, avec six consécutives, de 1974 à 2007.

Sommaire

[modifier] Famille

Arlette Yvonne Laguiller est née le 18 mars 1940 à Paris, dans une famille ouvrière des Lilas marquée par la Seconde Guerre mondiale et les bombardements. Sa mère, catholique, lui fait faire sa première communion. Son père manœuvre et athée, aimait à se définir anarchiste et lui transmet son goût pour la lecture : enfant elle s’invente des maux de gorge pour pouvoir rester à la maison avec un livre. À cette époque, elle forge ses premières notions politiques. Elle obtient un BEPC au collège des Lilas avant de commencer à travailler dans une agence du Crédit lyonnais à 16 ans comme mécanographe. En 1963, elle est mutée au siège central et y reste durant toute sa vie professionnelle en tant qu'employée et militante syndicale. Elle part à la retraite en 2000.

[modifier] Carrière politique

Arlette Laguiller lors d'une manifestation contre la réforme CESEDA, en faveur de la régularisation des « sans-papiers »
Arlette Laguiller lors d'une manifestation contre la réforme CESEDA, en faveur de la régularisation des « sans-papiers »
Dans une marche pour le Droit au logement
Dans une marche pour le Droit au logement

En 1960, elle a 20 ans et participe à sa première action, contre la guerre d'Algérie. Elle adhère au PSU avant de rejoindre l'organisation trotskiste Voix ouvrière. Elle milite à la CGT dans les années 1960 et en est écartée pour ses idées révolutionnaires. Après la révolte étudiante et la grève générale de mai-juin 1968, les organisations d'extrême gauche dont Voix ouvrière sont dissoutes par décret du général de Gaulle. Elle participe à la formation de Lutte ouvrière le 26 juin 1968 puis elle est choisie à 33 ans pour en être la porte-parole nationale aux élections législatives françaises de 1973.

L’année suivante éclate la grève qui de février à avril s’étendra à tout le secteur bancaire. Avec ses camarades elle convainc la majorité des grévistes du siège à l’idée de la grève active, dirigée par les employés combatifs eux-mêmes, organisés au travers de comités de grèves qu’ils ont eux-mêmes élus. La grève sera un succès. Ce même mois d’avril, à nouveau comme porte-parole de Lutte ouvrière, elle deviendra la première femme[2] candidate à l’élection présidentielle.

Militante syndicale, militante révolutionnaire, militante politique, elle est reconduite chaque année dans ses fonctions de porte-parole de Lutte ouvrière et représente le mouvement à toutes les élections.

Dans les élections, elle défend un programme de défense des intérêts du monde du travail. En 1995, elle défendait ce qu'elle appelait un « programme d'urgence » pour les travailleurs, qui contenait des revendications comme l'interdiction des licenciements dans les entreprises qui font des bénéfices, et la levée des secrets bancaires et commerciaux. Elle affirmait que les travailleurs ne pouvaient « compter ni sur la droite, ouvertement au service du grand patronat, ni sur la gauche, hypocritement servile envers lui ».

Dans les élections présidentielles françaises de 2007, elle défend un programme de défense des travailleurs qui met l'accent sur les trois problèmes qu'elle estime vitaux pour le « monde du travail » : le logement, l'emploi et les salaires. Elle défend la nécessité de prendre sur les profits des entreprises pour créer de emplois, augmenter les salaires et financer la construction de logements sociaux.

Députée européenne de 1999 à 2004, ses interventions[3] au Parlement européen se sont tournées contre les mécanismes capitalistes et la loi du marché, contre la diminution des salaires et des minima sociaux. Elle y a appartenu au groupe Gauche unitaire européenne/Gauche verte nordique (GUE/NGL) et était membre de la commission de l'emploi et des affaires sociales, membre suppléante de la commission de développement et de la coopération, et membre suppléante de la délégation à la commission parlementaire mixte UE-Lituanie.

Pour le deuxième tour du 19 mai 1974[4] puis du 10 mai 1981 qui a vu la victoire de François Mitterrand, elle a appelé les travailleurs à voter pour celui-ci « sans réserves mais sans illusion », « par solidarité avec les millions d'électeurs de gauche, de travailleurs, de gens du peuple, qui souhaitaient mettre fin à des années et des années de pouvoir politique de la droite et qui espéraient beaucoup de la gauche ». En 1988 et 1995, elle ne donne pas de consigne de vote au second tour pour « ne pas cautionner la politique des gouvernements de gauche », estimant que la politique de la gauche au gouvernement « avait suffisamment démontré que les travailleurs n'avaient rien à attendre du Parti socialiste au pouvoir ». En 2002, elle refuse d'appeler à voter pour Jacques Chirac contre Jean-Marie Le Pen lors du second tour de l'élection présidentielle[5]. En 2007, elle appelle à soutenir Ségolène Royal dès le soir du premier tour[6].

[modifier] Dates importantes

Meeting à Toulouse pour la campagne présidentielle 2007
Meeting à Toulouse pour la campagne présidentielle 2007

[modifier] Anecdotes

Alain Souchon lui a dédié une chanson qui porte son nom Arlette Laguiller. Il a ensuite déclaré ne plus vouloir l'interpréter depuis le second tour de la présidentielle 2002, suite au refus d'Arlette Laguiller d'appeler à voter pour Jacques Chirac pour faire barrage à Jean-Marie Le Pen. [réf. nécessaire]

[modifier] Notes et références

  1. Le terme est employé par Arlette Laguiller elle-même. Exemple : discours à Dijon le vendredi 6 avril 2007, cité par le site internet de France 3 dans Arlette Laguiller à Dijon le vendredi 6 avril, page consultée le 18 avril 2007
  2. Émission de l'ORTF du 27 avril 1974, sur le site l'Institut national de l'audiovisuel [prés. en ligne]
  3. Journal télévisé de 20 heures d'Antenne 2, sur le site l'Institut national de l'audiovisuel [prés. en ligne]
  4. Journal télévisé de 20 heures de l'ORTF, sur le site l'Institut national de l'audiovisuel [prés. en ligne]
  5. Elle recommande à ses électeurs de ne pas voter pour Jean-Marie Le Pen et de s'abstenir de voter pour Jacques Chirac, estimant que « moins Chirac pourra se prévaloir de voix des travailleurs, mieux cela vaudra pour le monde du travail» [1]
  6. Déclaration du 22 avril 2007 [2]
  7. sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel, [prés. en ligne]
  8. sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel, [prés. en ligne]
  9. sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel, [prés. en ligne]
  10. sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel, [prés. en ligne]
  11. sur le site de l'Institut national de l'audiovisuel, [lire en ligne]
  12. Résultats officiels

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie

[modifier] D'Arlette Laguiller

  • Moi, une militante. 1974.
  • Une Travailleuse révolutionnaire dans la campagne présidentielle. 1974.
  • Il faut changer le monde. 1988.
  • C'est toute ma vie. 1996.
  • Paroles de prolétaires. 1999.
  • Mon communisme. Plon, 2002.

[modifier] Au sujet d'Arlette Laguiller

  • François Koch, La Vraie Nature d'Arlette, Éditions du Seuil, coll. « Contre-enquête », 1999 (ISBN 2020370581)
  • Robert Barcia, La Véritable Histoire de Lutte ouvrière : Entretiens avec Christophe Bourseiller, Denoël, 2003, Denoël impacts, 326 p. (ISBN 2207254224)

[modifier] Liens externes

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