Araire
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L’araire (du latin aratrum) est un instrument aratoire du IVe millénaire av. J.-C. qui apparue en Mésopotamie. Tracté par un animal, il scarifie le sol, l'arairage qu'il effectue est donc superficiel.
L’araire au départ était constitué d’une seule pièce de bois, il évolua et finit par avoir jusqu'à cinq pièces.
Le plus souvent en bois, l'araire est composé de trois parties essentielles :
- le mancheron, tenu par la main de l'homme, permet de guider l'araire.
- le sep (souvent appelé dental), pièce centrale qui entre en contact avec la terre, ouverte par la reille qui y est fixée.
- l'age, pièce généralement recourbée, relie l'araire au brancard ou au joug auquel sont attelées les bêtes de trait.
L'araire est considéré à tort comme l'ancêtre de la charrue. En fait, ces deux instruments aratoires ont coexisté au fil des siècles, chacun ayant ses propres spécificités. Dans l'araire, tous les éléments sont symétriques par rapport à l'axe de l'age. L'araire effectue un travail en surface, rejetant sur les deux côtés la terre émiettée et déplacée par le soc. La charrue est pour sa part un instrument aux éléments dissymétriques : les pièces travaillantes sont situées sur le même côté de l'age. Avec la charrue, la terre est travaillée en profondeur, mais rejetée d'un seul côté. L'araire est l'instrument typique de l'assolement biennal, adapté aux sols légers et en pente du bassin méditerranéen, et ne nécessite qu’une bête de trait peu puissante (un âne). La charrue est plus adaptée aux terres lourdes des plaines du Nord, mais demande un attelage plus puissant pour être pleinement efficace (bœufs ou chevaux).
Autrement dit, l'araire permet un labour superficiel, tandis que la charrue est utilisée pour les labours profonds. Dans certaines régions aux sols caillouteux l'araire a été utilisé jusqu'au milieu du XXe siècle.
L'araire en égyptien hiéroglyphique
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Le dernier idéogramme représente un araire schématisé avec deux mancherons.