Antoinette Fouque

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Antoinette Fouque
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Naissance 1er octobre 1936
à Marseille, France
Nationalité France France
Profession militante féministe, psychanalyste et politologue

Antoinette Fouque est une militante féministe, psychanalyste, politologue, elle est aussi éditrice, et femme politique française, née à Marseille le 1er octobre 1936.

Sommaire

[modifier] Biographie

Antoinette Fouque est née d'un père corse, militant syndicaliste, et d'une mère italienne, dans un quartier populaire de Marseille[1].

Après des études de Lettres à la Sorbonne, elle passe un DEA avec Roland Barthes sur les avant-gardes littéraires. Elle donne naissance à une fille en 1964. Elle entreprend ensuite une formation analytique avec Jacques Lacan avant de poser de manière inédite la question des femmes et du corps dans la théorie psychanalytique. Sa doctrine est fondée sur une psychanalyse critique qui prend pour cible la conception freudienne d'une libido qui ne serait que phallique. Elle ne croit pas que les femmes sont des hommes inachevés. Elle affirme au contraire l'existence d'une libido utérine ou libido creandi[2] et voit dans le concept freudien d'envie de pénis chez les petites filles un écran à ce qu'elle nomme « l'envie d'utérus » chez les garçons, à la source de la misogynie. Contre l'affirmation féministe selon laquelle « Une femme est un homme comme un autre », elle affirmera qu' « Il y a deux sexes », titre de son premier recueil de référence[3] .

[modifier] Engagement pour les droits des femmes

Elle participe à un des premiers groupes à l'origine du Mouvement de libération des femmes en France[4],[5],[6],[7],[8], créé à l'initiative de la romancière Monique Wittig, en octobre 1968. Le Mouvement de libération des femmes, baptisé ainsi par les médias à partir de 1970, ne se veut ni une organisation, ni une association (pas de carte, pas de bureau d'élu, pas de représentante..., mais un lieu de discussions et de prises de parole individuelles de femmes entre elles)[9]. Antoinette Fouque anime une des tendances du MLF, le groupe Psychanalyse et politique[10], [11]. Son articulation de l'inconscient et de l'histoire - psychanalyse et politique- a fait la spécificité d'une partie du mouvement français.

[modifier] Polémique autour du MLF

En octobre 1979, Antoinette Fouque crée une association MLF loi de 1901 et dépose le sigle MLF à l'institut national de la Propriété Industrielle - entendant le protéger d'une récupération partisane ou d'un usage commercial[12]-, mais sans consultation préalable des féministes françaises qui protestent contre cette appropriation du Mouvement par un seul groupe [13],[14]. Cette initiative déclenche une polémique importante [15], et la scission définitive entre la tendance Psychépo (MLF déposé) et l'immense majorité des militantes[16].

[modifier] Parcours professionnel

Son métier d'éditrice et ses engagements féministes l'ont amenée à mener de nombreuses activités[17]. En 1973, avec de nombreuses femmes du Mouvement de libération des femmes, et grâce au financement de la mécène Sylvina Boissonnas, elle lance les éditions Des Femmes, des librairies du même nom à Paris (1974), Marseille (1976) et Lyon (1977) et des journaux, Le Quotidien des femmes (1975) et Des femmes en mouvements, mensuel puis hebdomadaire de 1977 à 1982. Elle crée différent organismes tels que l' Institut de Recherches en Sciences des Femmes, le Collège de Féminologie en 1978, l' Alliance des Femmes pour la Démocratie (AFD) et l' Observatoire de la misogynie en 1989, enfin le le Club Parité 2000 en 1990. Les activités de librairie renaissent aujourd'hui avec un centre Espace Des femmes à Paris[18].

Docteure en Sciences Politiques, directrice de recherches à l'Université Paris 8 depuis 1994, elle est membre de l’Observatoire de la parité entre les femmes et les hommes depuis 2002.

[modifier] Carrière politique

Élue radicale de gauche au Parlement européen de 1994 à 1999, elle a siégé aux Commissions des Affaires Étrangères, des Libertés Publiques et des Droits des femmes (Vice-Présidente).

[modifier] Décorations

[modifier] Publications

  • Il y a deux sexes, Essais de féminologie, éd. Gallimard-Le Débat, 1995, éd. revue et augmentée en 2004
  • Gravidanza-Féminologie II, éd. Des femmes, 2007 ISBN 2721005650

  • Mémoire de femmes 1974-2004 : Depuis 30 ans des femmes éditent... , (présenté par Antoinette Fouque), Paris, éd. Des Femmes, 2005 ISBN 272100512X

[modifier] Notes et références

  1. Elisabeth Roudinesco La Bataille de Cent Ans. Histoire de la Psychanalyse en France,vol.2, Le Seuil, 1982.
  2. Ibid.
  3. Cf. Publications
  4. Revue Actuel n°10/11juillet/août 1971.
  5. Bibia Pavard, Les éditions Des femmes, Histoire des premières années, éd. L'Harmattan, 2005.
  6. Séverine Auffret, Cours sur l'histoire des idées féministes à l'Université populaire de Caen..
  7. Madeleine Chapsal in Le Débat n°50 : Matériaux pour servir à l'histoire intellectuelle de la France, Gallimard 1988.
  8. Françoise Barret-Ducrocq, Femmes en tête,Flammarion,1997.
  9. Collectif dir. Eliane Gubin, Le Siècle des féminismes, éd. Atelier, 2004, ISBN 2708237292.
  10. "D'une tendance", Le Torchon Brûle n°3, page 18
  11. Bibia Pavard, op. cit.; Séverine Auffret, op. cit.; Collectif dir. Eliane Gubin, op. cit.
  12. Le Matin de Paris du 16 juillet 1980 : Interview d’Antoinette Fouque par Catherine Clément
  13. Françoise Picq, Libération des femmes, les années-Mouvement, Seuil, 1993
  14. Chroniques d'une imposture, du Mouvement de Libération des Femmes à une marque commerciale, préface de Simone de Beauvoir, Voix Off, 1981
  15. Katia D. Kaupp, Bataille pour un drapeau, Nouvel Observateur du 31 décembre 1979
  16. Le siècle des féminismes, op. cit.
  17. Jocelyne Sauvard : Antoinette Fouque, portrait et entretien, Sitartmag, septembre 2007.
  18. cf. Les éditions Des femmes

[modifier] Voir aussi

[modifier] Liens externes