Antoine-Aimé Dorion

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Sir Antoine-Aimé Dorion  Source: Bibliothèque et Archives Canada
Sir Antoine-Aimé Dorion
Source: Bibliothèque et Archives Canada

Antoine-Aimé Dorion (17 janvier 1818 à Sainte-Anne-de-la-Pérade - 31 mai 1891 à Montréal) est un homme politique canadien.

Il naquit à Sainte-Anne–de-la Pérade dans une famille aux idées libérales, proche des Patriotes de 1837-1838. Son père, Pierre-Antoine Dorion, marchand, fut député du parti patriote à la chambre d’Assemblée du Bas-Canada de 1830 à 1838.

Après des études au séminaire de Nicolet de 1830 à 1837, il commence une carrière en droit à Montréal et est admis au barreau en 1842. En 1849, il participe à la fondation du Club national démocratique avec plusieurs libéraux en vue et, pour la première fois, énonce ses principes politiques : suffrage universel, éducation populaire et libre-échange. La même année, il participera à la signature du « Manifeste annexionniste », initiative de la bourgeoisie anglophone de Montréal demandant l’annexion du Canada aux États-Unis en réaction à l’abolition des Corn Laws par la Grande-Bretagne.

La crise politique qui secoue la colonie cette année-là amènera l’Acte d’Union des deux Canadas. En 1851, Dorion participe à la fondation du journal le Pays, organe des rouges modérés qui, à cette date se séparent des radicaux dont le plus connu est Jean-Baptiste-Éric Dorion, frère cadet d’Antoine-Aimé.

En 1853, Dorion ne participera pas au débat sur l’abolition de la tenure seigneuriale, héritage du régime français au Bas-Canada, bien que le Pays fut en faveur de l’abolition. Il faut dire que son cabinet d’avocat représente les intérêts de plusieurs seigneurs.

En 1869, il démissionnera d’ailleurs de l’Institut canadien de Montréal, condamné par la congrégation de l’index et perçu comme le foyer des rouges radicaux. Contrairement à son frère cadet, il n’a rien d’un « enfant terrible » radical et représentera toujours le libéralisme modéré de tradition britannique. Quoique libéral, il est aussi un catholique pratiquant, sans une trace d’anticléricalisme.

En 1854, il est élu député d’une circonscription montréalaise. Libéral modéré, il s’est déclaré pour un Conseil Législatif électif, la « réciprocité » (libre-échange) avec les États-Unis et l’éducation populaire. Il est le leader incontesté du groupe libéral à la Chambre d’Assemblée de 1854 à 1867. Il se fait surnommer « Dorion le Juste » par sa lutte contre la corruption, mais son alliance avec les Réformistes du Haut-Canada dirigés par Georges Brown incommode les nationalistes conservateurs du Bas-Canada qui se méfient de l’anticatholicisme des libéraux anglophones. Le gouvernement Brown-Dorion formé en 1857 ne dure même pas une journée et succombe à une motion de censure !

Le régime de l’Union devenant de plus en plus ingouvernable à cause de l’impossibilité de recueillir une majorité dans les deux sections de la colonie, le Canada-Ouest anglo-protestant et le Canada-Est, franco-catholique, l'idée d’une fédération des colonies britanniques commence à faire son chemin. Dorion est partisan d’une « petite fédération » qui regrouperait les deux parties du Canada-Uni, par opposition à la « grande fédération » (ou Confédération) des colonies britanniques d’Amérique du Nord, à laquelle se rallient progressivement les libéraux du Canada Ouest dans la « Grande coalition » du conservateur John A. Macdonald après 1864.

Membre du gouvernement de John Sanfield Macdonald et de Louis-Victor Sicotte de 1863 à 1864, Dorion entreprend une campagne active contre la Confédération après son retour dans l’opposition. En vain, l'Acte de l'Amérique du Nord britannique devient une réalité en 1867.

Jusqu’en 1874, Dorion reste à la tête du parti libéral, puis se retire de la politique active. Il devient alors juge en chef de la Cour du banc de la reine dans la province de Québec. Il occupe se poste jusqu’à sa mort, en 1891.

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