Anticapitalisme

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Le mouvement politique anticapitaliste naît dans les années 1840. Porté par une classe ouvrière démographiquement croissante et pauvre, il se développera plus tard au sein de l'AIT, dont il est l'un des principaux courants. Au lendemain de la défaite de la Commune de Paris en 1871, c'est la scission entre marxistes et anarchistes autour de la question de la méthode pour éliminer la propriété privée des moyens de production, caractéristique du capitalisme : les marxistes estiment nécessaire une période de transition avec collectivisation des propriétés, sous le contrôle d'État « socialiste » devant dépérir progressivement[1] ; alors que les anarchistes prônent une abolition directe de la propriété, et l'organisation économique fédérée des moyens de production et de consommation[2].

Jusqu'en 1917, les marxistes étaient dénommés « collectivistes » et les anarchistes « communistes », du fait que le premier courant utilisait l'État comme outil de révolution, au contraire du second courant qui utilisait des moyens autonomes en adéquation au but recherché.

Sommaire

[modifier] Marxisme

Karl Marx consacre plusieurs décennies à étudier et expliquer le fonctionnement, l'histoire et le développement du capitalisme. Son plus célèbre ouvrage sur ce sujet est Le Capital[3]. Marx arrive à la conclusion que le capitalisme est un système profondément et par nature inégalitaire, qui contraint les êtres humains à l'aliénation et la lutte fratricide, qui doit donc être aboli.

Les marxistes participent à la fondation et au développement des partis socialistes qu'ils regroupent en 1889 au sein de la IIe Internationale. Cette dernière explose à l'éclatement de la Première Guerre mondiale en 1914. Seule une minorité s'oppose à la guerre et maintient des liens internationaux au cours des conférences de Kiental et Zimmerwald en Suisse. C'est notamment sur la question de la guerre qu'éclate la Révolution russe en 1917, qui aboutit, après un processus de révolution permanente long de huit mois, à la prise du pouvoir par les Soviets (conseils) d'ouvriers et de soldats en octobre, majoritairement représentés par les bolcheviks.

[modifier] Anarchisme

La pyramide du système capitaliste, Industrial Worker, 1911
La pyramide du système capitaliste, Industrial Worker, 1911

Les anarchistes, après l'insurrection de la Commune de Paris de 1871 où ils furent nombreux à lutter, s'investissent pour une partie dans l'anarcho-syndicalisme, et une autre dans l'anarcho-communisme[4]. Ils sont au premier plan de la création de la CGT en France et de celle des Industrial Workers of the World dans les années 1910 et 1920 aux États-Unis. Ils jouent un rôle de premier plan avec la CNT en Catalogne aux côtés du POUM (communistes antistaliniens) et du Parti communiste espagnol (sous la tutelle de Staline) lors de la révolution espagnole de 1936. Ils furent aussi actifs pendant la Révolution russe de 1917.

Par la suite, l'anarchisme en tant que mouvement organisé a perdu une grande partie de son influence mais parvient à la fin du XXe siècle à subsister[5].

[modifier] Chrétiens

Si les mouvements chrétiens sont généralement réfractaires à l'idée de « paradis sur terre » et de révolution, et si la lutte contre les idéologies leur a paru plus urgente au cours des derniers siècles, il n'en reste pas moins que certaines traditions chrétiennes n'apprécient pas le capitalisme[6].

Avec l'effondrement du communisme, les plus hautes autorités se sont exprimées à ce sujet, et des chrétiens ont repris la forme d'action qui leur paraît plus efficace.
Cela ne concerne toutefois pas tous les chrétiens car de nombreux pays où ils sont influents voire prédominants, par exemple les États-Unis d’Amérique, fonctionnent selon le modèle capitaliste.

Il s'est développé en Amérique latine un courant de chrétiens communistes ayant élaboré ce qui est appelé théologie de la libération. Ce courant a été condamné par le Vatican sous Jean-Paul II considérant qu'elle est incompatible avec le dogme de l'Église catholique romaine.

[modifier] Campagnes anticapitalistes

Le discours anticapitaliste n'étant pas ou peu celui des décideurs, il lui semble utile d'user de slogans attirant l'attention sur ses analyses. Certains de ces slogans sont jugés insultants par les défenseurs du capitalisme. Ils en donnent comme exemple l'expression capitalisme sauvage[7], voire capitalisme total[8]. Par ailleurs la visibilité des anticapitalistes est réduite et se cantonne essentiellement aux médias alternatifs.

En France, la Ligue communiste révolutionnaire lance un processus de création d'un « nouveau parti anticapitaliste »[9].

[modifier] Notes et références

[modifier] Voir aussi

[modifier] Articles connexes

[modifier] Bibliographie