André Helbronner

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André Samson Helbronner, né le 23 décembre 1878 à Paris et mort le 14 mars 1944 en déportation au camp de concentration de Buchenwald, était un physicien, un chimiste et un inventeur français.

Il soutient en 1904 sa thèse intitulée Contribution à l'étude des aldéhydes oxynaphtoïques. Il a été en France le premier professeur de chimie physique, d'abord à partir de 1906 à Limoges, puis au Collège de France. En collaboration avec Georges Claude, il réussit à produire de l’azote liquide en 1905 et un demi-litre d'air liquide en 1910.

Il s'installe en 1917 aux États-Unis pour participer au développement de l'industrie aéronautique américaine. Il obtient en 1922 le Grand Prix de la Médaille Franklin pour ses travaux sur la liquéfaction des gaz et sur les colloïdes. Il s'intéresse aussi aux rayonnement ultraviolet, met au point plusieurs procédés de stérilisation de liquides et enregistre une quinzaine de brevets dans les domaines les plus divers (cuir artificiel, pellicule pour la photographie, mécanismes d'ascenceurs hydrauliques, pile électrique, etc.).

En 1934, il oriente ses travaux dans le domaine de la physique nucléaire et créé, avec un groupe d'ingénieurs, un laboratoire de recherche sur les propriétés de l'atome qu'il installe à son domicile, 49 rue Saint-Georges à Paris. Il engage alors le jeune ingénieur chimiste Jacques Bergier, avec qui il étudie l'utilisation de l'eau lourde pour ralentir les neutrons dans la réaction de fission nucléaire, met au point un procédé de fabrication de détériure de lithium et produit la première synthèse d'un élément radioactif naturel, le polonium. En 1939, il publie la loi (dite de Helbronner et Bergier) sur l’antagonisme physique entre les radiations solaires et radioactives.

Au printemps 1940, avec Bergier et Alfred Eskenazi, il dépose à l'Académie des sciences un dossier sur l’élaboration d’une bombe H. Au début de l'occupation allemande, il rejoint le réseau de résistance Marco-Polo, qui vient d'être créé dans la région lyonnaise. Il fait alors partie, avec d'autres scientifiques comme Alfred Eskenazi, Jacques Verne et Jacques Bergier, du groupe dit « des Ingénieurs » qui étudie les avancées techniques des Allemands dans les domaines militaire et scientifique. Ils réussissent ainsi à mettre à jour les expérimentations des fusées V1 et V2.

Arrêté par la gestapo le 7 juin 1943 à Lyon, il est transféré au camp de concentration de Buchenwald où il meurt le 14 mars 1944.

Une rue porte son nom à Saint-Ouen.

[modifier] Bibliographie

  • Bruno Permezel, Résistants à Lyon, Villeurbanne et aux alentours, Ed. BGA Permezel, 2003
  • Louise Weiss, Mémoires d'une européenne (tome 2), « La Résurrection du Chevalier, juin 1940-août 1944 », page 275 : résumé des travaux scientifiques d'André Helbronner, dont le neveu par alliance était le frère de Louise Weiss.