Amir Abbas Hoveida

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Amir Abbas Hoveida
Amir Abbas Hoveida

Amir Abbas Hoveida (en persan : امیر عباس هویدا) est un homme politique iranien né dans une famille de confession bahaïe né le 18 février 1919 à Téhéran et mort le 7 avril 1979 dans la même ville. Son nom se transcrit également Hoveyda. Son personnage était associé à l'orchidée qu'il portait à sa boutonnière et à la pipe qu'il fumait ostensiblement.

[modifier] Biographie

Il a rempli la tâche de premier ministre iranien du 27 janvier 1965 au 6 août 1977. Après treize années ininterrompues à la tête du gouvernement, le Chah prend la décision de remercier Hoveyda et de le remplacer par Djamchid Amouzegar, un technocrate formé aux Etats-Unis et chargé de redresser la situation économique iranienne devenue préoccupante.

La démission d'Amir Abbas Hoveyda n'est pas tout à fait une disgrâce, puisqu'il sera nommé ministre de la Cour. Mais les tensions devenues palpables au tournant des années 70 ont convaincu le souverain qu'il fallait offrir aux Iraniens une équipe neuve. Le but étant d'effacer les erreurs accumuluées, ralentir d'urgence le rythme de l'économie et les excès induits(projets pharaoniques, réduction drastique des cas de corruption, pénuries, etc.).

Le 9 septembre 1978, suite aux événements tragiques de la Place Jaleh (Vendredi Noir)qui firent 95 morts et au moins 250 blessés, Amir Abbas Hoveyda démissionne.

Les émeutes violentes à répétition qui ont lieu à Téhéran depuis le 5 novembre 1978,forcent le Shah a poser "un acte fort". Suivant le conseil des principaux responsables de la Savak, le monarque ordonne l'arrestation d'Hoveyda,qui sera d'abord mis en résidence surveillée, dès le 8 novembre, avant d'être incarcéré dans la prison de Qasr (banlieue nord de Téhéran).

Le départ du Shah signifiant pour les agents de la Savak que la fuite est inéluctable, les geôliers quittent leur poste et Hoveyda se retrouve ainsi abandonné dans sa cellule. Persuadé qu'il n'a rien à se reprocher et que les révolutionnaires ne lui feront rien, l'ancien premier ministre du Shah n'est pas tenté par la fuite.

Le 1er avril 1979, la république islamique est née. La journaliste Christine Ockrent obtient l'autorisation d'interviewer Amir Abbas Hoveyda dans sa cellule, pour le compte de la chaîne FR3. Ebranlé par les questions directes évoquant les cas de torture, les méthodes de la police politique du Shah, il ne semble pas vouloir se défendre. Désabusé et imperturbable, il se considère comme étant le bouc émissaire. Malgré les lettres de protestation et de soutien émanant de l'Occident,il est finalement jugé à huis clos. A l'issue d'un procès expéditif, il est abattu d'une balle dans la tête, sitôt la sentence prononcée par l'Ayatollah Sadeq Khalkhali.

[modifier] Liens

[1] L'entretien d'Amir Abbas Hoveyda avec Christine Ockrent pour FR3


Précédé par Premier ministre d'Iran Suivi par
Hassan Ali Mansour 27 janvier 1965 - 7 août 1977 Jamshid Amouzegar