Allogénisation

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L'allogénisation est un néologisme apparu à la fin des années 1990 dans les milieux d'extrême-droite, notamment dans hebdomadaire nationaliste Rivarol. Forgé à partir de l'adjectif allogène, qui désigne en anthropologie un groupe ethnique installé depuis relativement peu de temps sur un territoire et distinct de la population autochtone.

Dans l'univers mental des militants nationalistes, l'allogénisation est un mécanisme de remplacement des autochtones européens (dits "de souche") par les populations issues de l'immigration (tout particulièrement les personnes originaires d'Afrique noire et du Maghreb).

Ce concept présente l'avantage d'être plus clair, plus précis que le champ lexical de l'immigration qui regroupe des réalités et des situations diverses. Des exemples simples :

  • Bien que le comté de Nice ait été ajouté plus tardivement à la France (rattachement définitif en 1860) que l'Algérie (prise d'Alger en 1830). Les Niçois seraient des français "de souche", des autochtones, et les Algériens resteraient des "étrangers".
  • Idem, un plombier polonais installé de fraîche date en France ne serait pas un allogène. Alors qu'un maghrébin, quelle que soit la date d'installation de sa famille dans l'Hexagone, relèverait toujours de cette catégorie.

La désallogénisation est le mouvement exactement inverse, caractérisé par l'inversion des flux migratoires : en clair les mesures d'éloignement des populations dites allogènes.

Le concept est donc surtout populaire dans l'extrême-droite racialiste, d'inspiration païenne, aryenne ou néo-nazie. Il démontre l'influence croissante de l'extrême-droite américaine sur ses homologues d'Europe. C'est le cheval de bataille du polémiste Guillaume Faye, de l'association païenne Terre et peuple et plus généralement de la mouvance identitaire.