Alfred Fabre-Luce

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Alfred Fabre-Luce, né à Paris le 16  mai  1899 et mort dans la même ville le 17 mai 1983, était un journaliste et écrivain français.

Sommaire

[modifier] Biographie

Petit-fils d'Henri Germain, fondateur du Crédit Lyonnais, et fils du banquier Edmond Fabre-Luce, il suit des études de lettres et de droit et obtient un diplôme de sciences politiques. En 1919, il est en poste à Londres comme attaché d’ambassade. Un an plus tard, il décide de rentrer à Paris pour entamer une carrière de journaliste.

Il commence à publier des articles dans différents journaux puis se consacre à la rédaction d'ouvrages politiques et littéraires. Témoin engagé, il se fait connaître par son ton polémique et ses opinions non-conformistes. Les observateurs l'assimilent parfois aux "non-conformistes des années 30" ou l'associent à « la droite buissonnière »[1].

En 1924, son premier essai, La Victoire, s'en prend à la politique étrangère de Raymond Poincaré. Trois ans plus tard, après un voyage en Union soviétique, il publie chez Grasset Russie 1927, qui dénonce les conditions de vie et les événements politiques de la nouvelle URSS. Il rédige aussi des biographies, parfois sous le pseudonyme de Jacques Sindral. Il épouse en 1928 Charlotte de Faucigny-Lucinge, avec qui il aura deux enfants, Françoise (née en 1941) et Henri (né en 1942).

En février 1933, il fonde avec Jean Prévost et Pierre Dominique l'hebdomadaire politique Pamphlet, puis devient entre 1934 et 1936 rédacteur en chef de L’Europe nouvelle. À partir de 1936, ses articles sont ouvertement critiques à l'égard de la politique du Front populaire. D'abord engagé dans le néo-socialisme, il est élu conseiller général en 1935 et se présente sous l'étiquette de l'Union socialiste républicaine aux élections de 1936, sans succès, avant de se rapprocher du Parti populaire français (PPF) de Jacques Doriot.

Quand éclate la Seconde Guerre mondiale, il décide de tenir un journal, qui sera publié en quatre volumes entre 1940 et 1946 sous le titre Journal de la France 1939-1944. Il soutient alors la politique du maréchal Pétain mais condamne le service du travail obligatoire. Favorable à la coopération avec les alliés, il prédit la défaite allemande, ce qui lui vaut d'être arrêté par la Gestapo et emprisonné pendant quatre mois[2]. En septembre 1944, le gouvernement de Vichy le fait à nouveau arrêter. Après la Libération, il reprend son activité d'écrivain et publie des livres politiques liés à l'actualité, notamment sur la guerre d'Algérie, sur De Gaulle, Valéry Giscard-d'Estaing ou encore sur François Mitterrand.

Favorable, au retour au pouvoir du général De Gaulle en 1958, il combat l'indépendance de l'Algérie. Il publie en 1962 un essai polémique, Haute Cour, dans lequel il accuse le chef de l'État d'avoir violé la Constitution. Son livre est saisi par le préfet de police Maurice Papon, puis interdit et détruit pour offense au général De Gaulle[3].

[modifier] Œuvre

  • 1926 Talleyrand (I)
  • 1931 A quoi rêve le monde
  • 1934 Intermèdes
  • 1938 Le secret de la république
  • 1939 Benjamin Constant
  • 1942 Un fils du ciel
  • 1942 Journal de la France - Tome I - mars 1939 - juillet 1940
  • 1942 Journal de la France - Tome II - août 1940 - avril 1942
  • 1944 Écrit en prison
  • 1945 Au nom des silencieux
  • 1945 L’enfermé
  • 1946 Hors d́atteinte
  • 1946 Double prison (prisons nazies - prisons gaullistes)
  • 1947 Le Projet Churchill
  • 1947 Journal de l'Europe, 1946- 1947
  • 1949 Le siècle prend figure
  • 1949 La fumée d’un cigare
  • 1954 Histoire de la révolution européenne
  • 1957 Une Minute
  • 1960 Le monde en 1960
  • 1962 Haute Cour
  • 1962-1964 Vingt-cinq années de liberté
  • 1964 Le procès de Haute Cour
  • 1965 Le couronnement du prince
  • 1967 L'histoire démaquillée 1914 : qui était l'assassin ?
  • 1969 Talleyrand (II)
  • 1972 L’expo 2000
  • 1974 J́ai vécu plusieurs siècles
  • 1975 Les heures les plus précieuses
  • 1975 Opposition
  • 1979 Vivre avec son double
  • 1980 La parole est aux fantômes
  • 1982 L’incendiaire. autobiographie et textes choisis

[modifier] Citations

  • La vie nous donne ce qu'on en attend, mais ailleurs, autrement, et à contretemps. (Vivre avec son double).
  • La Grande-Bretagne elle-même est une île flottante qui, selon les inflexions de sa politique, se rapproche ou s'éloigne de l'Europe.

[modifier] Notes et références

  1. Pol Vandromme, La Droite buissonnière, éd. Les Sept Couleurs, 1960
  2. [http://www.archivesnationales.culture.gouv.fr/chan/chan/pdf/ap/journalistes.pdf Les sources d’archives relatives aux journaux et aux journalistes]
  3. Extraits du jugement de la 17ème Chambre correctionnelle du TGI de Paris, le 20 décembre 1963