Albert Schweitzer

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Albert Schweitzer

Naissance 14 janvier 1875
à Kaysersberg, Alsace-Lorraine, Empire allemand
Décès 4 septembre 1965 (à 90 ans)
à Lambaréné, Gabon
Nationalité 1875-1918 : Allemande
1918-1965 : Française
Profession Théologien,
Musicien,
Philosophe
Médecin alsacien
Distinctions Prix Nobel de la paix en 1952
Prix Goethe en 1928
Chevalier de la Légion d'Honneur en 1948
Médaille d'Or du WWF en 1949
Grand officier de la Légion d'Honneur en 1950
Membre de l'Académie française des sciences morales et politiques en 1951
Médaille d'or de la Ville de Paris en 1954
Ordre du Mérite par la Reine Elisabeth II en 1955
Famille Jean-Paul Sartre, son petit cousin

Albert Schweitzer (14 janvier 1875 - 4 septembre 1965) était un théologien protestant, musicien, philosophe et médecin alsacien, lauréat du prix Goethe en 1928 et du prix Nobel de la paix en 1952.

Sommaire

[modifier] Biographie

Il naît à Kaysersberg (Haut-Rhin) en 1875, peu après l'annexion de l'Alsace par l'Empire allemand. Il passe son enfance à Gunsbach où son père est nommé pasteur lorsque le petit Albert a 6 mois. Il est initié très tôt à la musique et joue de l'orgue paroissial dès l'âge de neuf ans.

Il passe ses années d'études secondaires à Mulhouse de 1885 à 1893 et obtient son baccalauréat en 1893. En octobre de la même année, il débute ses études de théologie et de philosophie à l'Université de Strasbourg et étudie l'orgue à Paris,chez Charles-Marie Widor.

Le jour de Pentecôte 1896, il prend la décision qu'à l'âge de trente ans, il se consacrerait à un service purement humanitaire[1].

De retour de Paris et Berlin où il a étudié la théologie et la philosophie pendant trois mois, il passe ses doctorats de philosophie (1899) et de théologie (1900) à Strasbourg. Il devient ensuite pasteur de l'Église Saint-Nicolas de Strasbourg, où il bénit le 11 avril 1908, le mariage de Theodor Heuss, futur premier président de la République fédérale d'Allemagne.

Sa thèse de théologie sur la Sainte-Cène est publiée en 1901, et il est nommé l'année suivante chargé de cours à la Faculté de théologie de l'Université de Strasbourg. De 1903 à 1906, il est directeur du Collegium Wilhelmitanum à l'Université de Strasbourg. En automne 1904 il lit l'article dans le "Journal des Missions Evangéliques de Paris" et décide de devenir médecin et d’aller à Lambaréné.

Il donne des séries de concerts d'orgue afin d'aider au financement de son hôpital. C'est un spécialiste de Jean-Sébastien Bach auquel il a consacré une monographie (1905).

En 1905, il débute ses études de médecine à Strasbourg. En 1912, il prend des cours de médecine tropicale à Paris. Promu Docteur en médecine en 1913, il part pour Lambaréné (Afrique Equatoriale Française) en mars, en compagnie d'Hélène Bresslau, institutrice qu'il a épousée en 1912.

Citoyens allemands, ils seront arrêtés en 1917 par l'armée française et incarcérés comme prisonniers civils jusqu'en 1918 dans les Hautes Pyrénées (Notre Dame de Garaison) et par la suite à Saint Rémy de Provence.

Pendant son incarcération, il écrit Kulturphilosophie (1923), une étude philosophique de la civilisation. Il y aborde la pensée éthique à travers l’histoire et invite ses contemporains à mettre en œuvre une philosophie de respect de la vie.

Schweitzer reste en Europe jusqu'en 1924, puis retourne en Afrique, où il reconstruit et aménage son hôpital de Lambaréné pour y recevoir des milliers de patients africains. En 1954, il inaugure le "Village Lumière" où il peut accueillir 200 lépreux et leurs familles.

Pour donner les conférences et les récitals d’orgue qui lui rapportent les fonds nécessaires, il retourne fréquemment en Europe.
Il est un ami personnel de la reine Elisabeth de Belgique, d'Albert Einstein.
En 1953, il reçoit le prix Nobel de la paix 1952, et c'est alors qu'un grand nombre d'Alsaciens se reconnaissent en lui.

A 86 ans, le 5 novembre 1961, A. Schweitzer adhère à l'église unitarienne universaliste des U.S.A. en adhérant à la "Church of the Larger Fellowship" dirigée par son ami Marshall et instituée par la dénomination pour ses membres dispersés dans le monde[2].

Albert Schweitzer meurt à Lambaréné en 1965.

[modifier] Notoriété

Son œuvre comprend une trentaine d'ouvrages (toujours disponibles), parmi lesquels une étude théologique Reich Gottes und Christentum (Le royaume de Dieu et le christianisme) et son autobiographie. Sa philosophie s'articule autour d'un grand principe : le respect de la vie. Ce principe le rapproche des grands penseurs de l'Inde, et en particulier des penseurs du Bouddhisme, sur lesquels il écrira un essai.

Au cinéma, il a été incarné par Pierre Fresnay, dans Il est minuit, Docteur Schweitzer (1952), avec Jeanne Moreau dans le rôle de son infirmière, Marie.

Sa cousine Anne-Marie Schweitzer Sartre était la mère de Jean-Paul Sartre.

Il a inspiré Larry Mellon, héritier de la famille Mellon, qui a fondé en 1956 l'Hopital Albert Schweitzer Haiti à Deschapelles en Haïti.

[modifier] Citations

« Je suis vie qui veut vivre, entouré de vie qui veut vivre. Chaque jour et à chaque heure cette conviction m’accompagne. Le bien, c’est de maintenir et de favoriser la vie ; le mal, c’est de détruire la vie et de l’entraver. »
    — La civilisation et l’éthique, 1976

« Chaque fois que je suis sur le point d'abîmer une vie quelconque, il faut que je me pose clairement la question de savoir si c'est nécessaire. Jamais je ne devrai m'autoriser à aller au-delà de l'indispensable, même dans des cas apparemment insignifiants. »
    — La civilisation et l'éthique, chap. XXI, 1976

[modifier] Œuvres

  • "Eugène Münch 1857-1898", éd. imprimerie J. Brinkmann, Mulhouse, 1898
  • "Die Religionsphilosophie Kants"1., éd. C.A. Wagners Freibourg i. B., 1899
  • "Das Abendmahl im Zusammenhang mit dem Leben Jesu und der Geschichte der Urchristentums", éd. J. C. Mohr, Tübingen, 1901
  • "Jean-Sébastien Bach Le musicien-poète", éd. Breitkopf & Härtel, Leipzig, 1905
  • "Règles internationales pour la construction des orgues", Strasbourg, 1909
  • "Die psychiatrische Beurteilung Jesu Darstellung und Kritik", éd. J. C. Mohr, Tübingen, 1913
  • "A l'orée de la forêt vierge", éd. Librairie évangélique, Strasbourg, 1923
  • "Nouvelles de Lambaréné – Du printemps à l’automne 1924", éd. Librairie évangélique, Strasbourg, 1925
  • "Souvenirs de mon enfance", éd. de la Concorde, Lausanne, 1926
  • "Les grands penseurs de l'Inde", éd. Payot, Paris, 1936
  • "Histoires de la forêt vierge", éd. Payot, Paris, 1941
  • "Goethe L’homme et l’œuvre", Saison d’Alsace n° 1 – 1950, Strasbourg, 1950
  • "Le pélican du Dr Schweitzer" éd. Sun, Paris, 1952
  • "Paix ou guerre atomique", éd. Albin Michel, Paris, 1958
  • "Souvenirs de mon enfance", éd. Albin Michel, Paris, 1960
  • "Ma vie et ma pensée", éd. Albin Michel, Paris, 1960
  • "Le secret historique de la vie de Jésus" (traduction de l'allemand par Annie Anex-Heimbrod), éd. Albin Michel, Paris, 1961
  • "La mystique de l'apôtre Paul" (traduction de l'allemand par Marcelle Guéritot), éd. Albin Michel, Paris, 1962
  • "Histoire de mon Pélican", éd. Albin Michel, Paris, 1963
  • "La civilisation et l’éthique" (traduction de l'allemand par Madeleine Horst), éd. Alsatia, 1976
  • "La paix par le respect de la vie" (traduction de l'allemand par Madeleine Horst), éd. De la Nuée Bleue, 1979
  • "Conversations sur le nouveau testament"', éd. Brepols, Paris, 1996


[modifier] notes et references

  1. "Die Entscheidung fiel, als ich einundzwanzig Jahre alt war. Damals, als Student in den Pfingstenferien, beschloß ich, bis zum dreißigsten Jahre dem Predigeramt, der Wissenschaft und der Musik zu leben. Dann, wenn ich in Wissenschaft und Kunst geleistet hätte, was ich darin vorhatte, wollte ich einen Weg des unmittelbaren Dienens als Mensch betreten. Welches dieser Weg sein sollte, gedachte ich in der Zwischenzeit aus der Umständen zu erfahren." Schweitzer, Albert. _Aus meine Kindheit und Jugendzeit_, Berlin, Evangelische Verlagsanstalt, 1953, p. 50. - Traduction libre: "La décision est arrivée à l'âge de 21 ans. À l'époque, alors étudiant en vacances de l'Épiphanie, je décidai de vivre la vie de pasteur, la science et la musique jusqu'à l'âge de trente ans. Ensuite, quand la science et la musique m'auraient apporté ce que j'y cherchais, je voulais m'engager dans une voie d'aide directe. Ce que serait cette voie, je pensais que les circonstances me le feraient découvrir entre-temps"
  2. Albert Blanchard-Gaillard, Albert Schweitzer fut-il unitarien ? Profils de liberté

[modifier] Liens externes

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