Alain de Boissieu

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Alain de Boissieu-Déan de Luigné (né le 5 juillet 1914 à Chartres et mort le 5 avril 2006 à Clamart) est un militaire français, compagnon de la Libération et gendre du général de Gaulle.

  • Homme d'éclats d'"honneur" au sens traditionnel du terme, il réalise en 1940, contre des troupes allemandes, l'une des dernières charges de cavalerie, sabre au clair, de l'armée française. Fait prisonnier, il s'évade par la Prusse et la Russie, passant des camps de prisonniers nazis aux camps staliniens. Une fois la Russie entrée en guerre contre l'Allemagne, il rejoint la France Libre et participe aux combats de la Libération au sein de la célèbre 2e DB, jusqu'au Berghof, résidence d' Hitler, dans laquelle il découvre un livre du général de Gaulle annoté de la main de Hitler.
  • Devenu en 1946 le gendre du général de Gaulle, il se montre d'une indéfectible fidélité. Lors de l'attentat du Petit-Clamart en 1962, il sauve probablement la vie du général de Gaulle en lui ordonnant de se baisser sous la mitraille. En 1981, il démissionne avec fracas de la Grande chancellerie de la Légion d'Honneur pour ne pas remettre le cordon présidentiel à François Mitterrand qui avait traité, par le passé, de Gaulle de "dictateur".
  • Sa belle carrière militaire est notamment couronnée par le commandement de l'École militaire de Saint-Cyr et par le poste de chef d'état-major de l'Armée de Terre.

Sommaire

[modifier] Biographie (1914 - 2006)

Fils du comte Henri de Boissieu et de la comtesse, née Marguerite Froger de Mauny, il entre à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr en 1936 (promotion du "Soldat inconnu") et poursuit sa formation militaire à l'École d'Application de la Cavalerie de Saumur en 1938.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, il se fait remarquer en arrêtant une attaque ennemie le 11 juin 1940, au nord d'Époye (Marne), où il fait preuve de beaucoup de calme et de sang-froid. En effet, alors que son peloton de canons antichars est encerclé, le sous-lieutenant de Boissieu charge les Allemands au sabre avec ses 35 cavaliers. Épisode héroïque – et historique – puisqu'on peut penser que ce fut la dernière charge de la cavalerie française.

Ayant entendu le message du général de Gaulle, il tente de gagner Londres mais est fait prisonnier par les Allemands. Il parvient cependant à s'évader de Poméranie le 28 mars 1941, en compagnie de Jacques Branet et de Aloyse Klein (futurs généraux), pour gagner l'URSS où il est de nouveau interné et rejoint enfin le général de Gaulle à Londres.

Il servira ce dernier dans son état-major particulier et participera aux opérations de Bayonne (Pâques 1942), au raid sur Dieppe (août 1942) puis aux opérations de rétablissement de l'autorité française à Madagascar et à Djibouti avec les FFL. Il débarque ensuite en Normandie le 30 juillet 1944 mais est blessé le 12 août. Il se fait néanmoins remarquer par ses actes d'héroïsme lors des combats de la forêt d'Écouves puis à Paris le 25 août 1944.

Il est promu en 1945 chef d'escadron et entre au cabinet militaire du général de Gaulle. Le 2 janvier 1946, il épouse la fille aînée de ce dernier, Élisabeth de Gaulle, dont il aura une fille, Anne de Boissieu (née en 1959).

En 1956, il fait de nouveau la preuve de ses qualités militaires lors de la guerre d'Algérie : il reçoit alors la croix de la Valeur Militaire avec deux citations et la cravate de commandeur de la Légion d'honneur. Ensuite, il est promu général de brigade et reçoit en septembre 1964 le commandement de l'École spéciale militaire de Saint-Cyr et de l'École militaire interarmes de Coëtquidan qu'il exerce pendant trois ans.

Le 22 août 1962, il est présent dans la voiture du général de Gaulle lorsque celle-ci essuie des tirs de mitraillettes, lors de l'attentat du Petit-Clamart. De Gaulle rapportera que son gendre lui a intimé l'ordre de se mettre à l'abri, lui disant : « À terre, Père !!! »

Ensuite, il est nommé inspecteur de l'ABC (Armée blindée - Cavalerie) et devient membre du Conseil supérieur de la Guerre (1969-1971).

Général d'armée en mai 1971, il exerce les fonctions de chef d'État-major de l'armée de terre jusqu'en février 1975. Il devient alors grand chancelier de la Légion d'honneur et chancelier de l'Ordre national du Mérite, fonctions dont il démissionne avec fracas en mai 1981 pour ne pas avoir à remettre le collier de grand maître de l'ordre à François Mitterrand, nouvellement élu président de la République.

Il est mort le 5 avril 2006 à Clamart. Ses obsèques ont été célébrées le 8 avril 2006 dans la cour d'honneur de l'Hôtel national des Invalides à Paris en présence de Jacques Chirac, président de la République et de nombreuses autres personnalités dont les anciens premiers ministres, Pierre Messmer et Édouard Balladur. Alain de Boissieu a été inhumé à Colombey les deux Eglises tout à côté de la tombe du Général de Gaulle.

[modifier] Distinctions

[modifier] Décorations

[modifier] Œuvres

  • Pour Combattre avec de Gaulle (1940-1945) 1981.
  • Pour servir le Général (1946-1970) 1982.

[modifier] Source

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Chancelier de l'Ordre de la Libération
2002-2006
Pierre Messmer
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